Thread by @Jaddo_fr

Bon. Comme ça fait quelques jours que je piaffe derrière mon écran, et que j’en ai marre de piaffer, je vais faire un thread Aude Rossigneux.
@ARossigneux @LeMediaTV
Ça va probablement être long et chiant pour ceux que l’histoire n’intéresse pas, masquez moi si vous en êtes.

D’abord, je vais déclarer mes conflits d’intérêt : je suis amie avec Aude.
Ce qui fait de moi quelqu’un d’à la fois forcément un peu partial, mais aussi quelqu'un de bien renseigné.

On reparlera de conflits d’intérêt un peu plus tard.

Bien renseignée par exemple parce que je connais sa droiture, sa gentillesse infinie, sa bienveillance, ses valeurs.
Parce que j’ai pu observer son engagement et son dévouement complet à ce projet dont elle était si fière. Et son enthousiasme contagieux.

Ce qui nous amène à mon conflit d’intérêt n°2 : je suis socio, j’ai adhéré au projet avec beaucoup d’espoir et d’enthousiasme, l’impression d’un vrai truc nouveau, et une très très grosse envie d'y croire.
Et croyez bien que ça me fait super chier d’arrêter d’y croire.

Du coup je vais revenir un peu sur le mail que les socios ont reçu, qui devait apporter éclairage et justifications.

Comme on pouvait s’y attendre, après le tapage médiatique, ils allaient pas envoyer « Bon, alors la vérité c’est qu’on s’est quand même un peu comportés comme des enfoirés, mais ça reste entre nous ».

Comme le dit l’adage : quand on veut tuer son chien, on dit qu’il était même pas rédac chef.

#EtAussiTrèsTrèsMéchant

Je n'aurai qu'un mot : LOL.

Bon allez si, d’autres mots : c’était au collège, perso, que je voyais les gens dire “Hey tu jures tu le dis à personne mais…” dans le but que précisément soit répétée l’information qui les mettait en valeur ou causait du tort à d’autres.

Espérer une confidentialité préservée, sur des milliers* de socios, vraiment ?
Soit ils sont d’une naïveté confondante (non), soit c’est de la manip crasse.

* Je ne sais pas combien on est, l’info n’est nulle part sur le site.

Ah bah oui oui, je la vois la manœuvre, oui. Je la vois bien.

Je ne sais pas du tout si la lettre d’Aude a été écrite dans le but de fuiter volontairement ou pas, je ne lui ai pas posé la question.
Mais si c’est le cas, c’est quand même très rigolo de s’en offusquer en faisant strictement la même chose.

1/ C’était pas des moqueries, c’était un montage dégueulasse et totalement biaisé. On pourrait faire le même avec n’importe quel animateur ou journaliste. Parce que oui, des fois on laisse 1 seconde de silence entre deux phrases, oui.

2/ J’appelle pas glousser, rire aux éclats et dire « Elle va progresser » du soutien, personnellement.
J’avais déjà été choquée de cette attitude à l’époque, ma gêne n’est pas opportuniste.

3/ Très classe, ce petit rappel.
Encore une fois, c’est pas un peu cour d’école, l’argument « Et Y A PAS MOI QUI LE PENSE (silence entendu) » ?

Oh. Ah. C’était pas clair clair clair, pardon.

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Le jour où mon remplacé me dit : « Je te demande pas du tout de quitter le cabinet ! Juste d’arrêter de voir des patients en consultation et de faire des ordonnances ! », je suis pas sûre de pas tirer un peu la gueule.

« Non mais si tu veux tu pourras venir une fois par semaine faire des certificats médicaux de sport ».

Ah. Alors c’est un mensonge qu’elle a aussi raconté à ses amis, avant même son éviction.
Elle avait dû prévoir qu’on allait la foutre à la porte et préparer le terrain en mentant à ses proches, je suppose.

Ouais. Et Lapalisse, quelques minutes avant de mourir, il était encore vivant.

Et puis c’est vrai, c’est la bonne ambiance, de venir bosser quand on vient de vous signifier que vous êtes nulle et qu’on ne veut plus de vous à votre poste.

Et puis si vous avez réussi à serrer les dents et à ravaler l’humiliation trois jours de suite, vous pouvez bien continuer une semaine ou deux.

Du coup je suis bien embêtée, j’ai dû faire des dizaines d’arrêt de complaisance sans le savoir.

« Ce n’était pas un travail, c’était un engagement. »
Hein ??

La petite touche de classe, encore une fois.
" ET Y A PAS QUE NOUS QUI LA VIRONS ! (silence entendu)"...

(Attendez flash back.)

Donc pendant 4 mois, son engagement bénévole qui est pas du travail, ça allait très bien, et puis pouf, quand ça devient du travail, en quelques jours elle devient nulle.
L’effet pervers du contrat de travail, je sais pas.

Donc elle était qu’une journaliste comme tous les autres et pas du tout à un poste spécial, mais on lui a quand même filé le plus gros salaire de la boîte.
Moi à ce stade je pige plus rien.

Alors que nous on cherche à nuire à personne, regardez.
D’ailleurs c’est pas notre genre.

fatimabenomar.wordpress.com/2017/02/04/tu-…

m.facebook.com/fatima.benomar…

Je n’ai pas d’éléments pour répondre aux « Elle en branlait pas une », « Elle faisait que présenter le journal comme une feignasse ».
Je peux juste témoigner de l’investissement que je l’ai vue avoir, de l’énergie donnée, de sa fatigue, des soirées refusées pour travailler.

Si on essaie de me faire croire que tout ce temps et toute cette énergie était destinés à tyranniser ses collègues et à exploiter le travail des autres, il va falloir des arguments plus convaincants que «Nous on est gentils c’est elle la méchante».

Oh, et, oui, j’avais dit que je reparlerai de conflit d’intérêt.
Parce que ok, être son amie, c’est un conflit d'intérêt.
Voir une collègue se faire pourrir alors qu’on est soi-même en période d’essai et qu’on n’a pas droit au chômage, c’en est un tantinet un aussi.

Je tombe un peu des nues quand je vois les gens dire « Ohlala ils sont méchants au Media » en lisant la lettre d’Aude, puis tout aussi vite « Ohlala mea culpa en fait c’est Aude Rossigneux la méchante ! » en lisant la lettre du Media.

Ça doit être reposant, un monde où c’est le dernier qui a parlé qui a raison.

J’ai un boulot qui m’incite à laisser le bénéfice du doute à la victime, toujours.
J’ai une orientation politique qui m’incite à laisser le bénéfice du doute au salarié, toujours.
Dans le match David contre Goliath, j’ai aussi plutôt toujours tendance à tenir pour David.

Quand David est mon amie, et que je connais sa droiture, ses valeurs et son honnêteté, encore plus.