Vous saviez, vous, qu’en France il y avait une piste d’atterrissage de la navette spatiale américaine..? Bah moi, jusqu’à il y a quelque semaines, non. Et j’avais pas pris le temps de me renseigner (rapidement) sur le sujet. Jusqu’à aujourd’hui #PetitThread 
Vous vous en doutez : cette piste n’était pas réservée à la navette spatiale, et n’a pas été construite à cet objectif. Il s’agit de la piste de la base militaire d’Istres, dans le sud de la France - base utilisée depuis des années par l’armée de l’air mais aussi des industriels
Avec ses 5000 mètres, Wikipedia nous apprend qu’il s’agit de la plus longue piste d’Europe, qui a notamment été utilisée pour certains tests de l’A380. Mais quid de la navette alors?
Eh bien à partir des reprises des décollages après l’accident de Columbia, Istres devient une des pistes qui peuvent être retenues pour les procédures d’atterrissage d’urgence lors d’un Abort après le décollage... Il existe plusieurs procédures d’annulation de missions.
Notamment, plusieurs pistes étaient retenues de notre côté de l’Atlantique pour la procédure de Transoceanic Abort Landing (deux en Espagne, une en Espagne et une en Angleterre sur la fin, mais apparemment la liste des pistes a évolué entre la reprise des décollages et 2011)
Comme pour Ariane 5, une fois les boosters de la navette allumés, il n’y a plus d’options possibles jusqu’à la fin de leur carburant solide. Et si un problème est détecté (problème moteur, etc.), plusieurs choix étaient possibles. La préférée, l’Abort To Orbit
En gros, la navette n’est pas capable d’atteindre son orbite planifiée pour la mission, mais atteint néanmoins une orbite stable.
La deuxième option privilégiée est la Transoceanic Abort Landing : en cas de problème majeur détecté trop tard, ou de problème non critique, il fallait enclencher la procédure entre 2min30 après le décollage, et l’extinction du moteur principal (MECO).
Et la, la navette retourne se poser sur une outre Atlantique (du coup, de notre côté).
Avant le décollage, certaines bases étaient choisies, du personnel était envoyés sur place et les pistes étaient préparées - entre 4 et 5 jours de préparation.
Avant le décollage, certaines bases étaient choisies, du personnel était envoyés sur place et les pistes étaient préparées - entre 4 et 5 jours de préparation.
C’est la que Istres rentre en jeu : cette base française fait partie des candidates qui étaient envisagées avant le décollage. Et le décollage n’avait pas lieu si la météo était mauvaise sur les bases retenues. La météo a Istres pouvait donc impacter les lancements de navette !
Le 3 eme mode d’Abort était l’Abort Once Around : lorsque la navette n’est pas capable d’atteindre une orbite stable mais était en mesure d’effectuer un tour de la Terre.
Le 4ème mode était le Return To Launch Site : après le largage des boosters, la navette cramait du carburant, faisait demi tour et rentrait. La procédure était faite pour que la navette arrive à proximité avec moins de 2% de carburant restant dans le réservoir
Autant dire qu’il s’agissait là d’une procédure extrêmement risquée, et il fallait vraiment un problème critique pour qu’elle soit engagée.
Toujours est-il qu’une piste existait en France pour les atterrissages d’urgence en cas d’Abort après le décollage, des navettes spatiales. Mais cela n’a jamais eu lieu. N’empêche que je trouve ça cool #FinDuPasSiPetitThread
