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[THREAD] Qui est intersexe?
Aujourd'hui, nous allons parler d'un syndrome intersexe méconnu et pourtant très répandu : le syndrome de l'imposteur.
Aujourd'hui, nous allons parler d'un syndrome intersexe méconnu et pourtant très répandu : le syndrome de l'imposteur.
Il faut savoir que la quasi intégralité des personnes intersexes expriment, au moins au début, le sentiment de n'être pas "des vrai.e.s", "légitimes" etc. Cela est dû à plusieurs choses :
1/ La représentation encore dominante de l'enfant né.e avec des organes génitaux dits ambigus, qui va subir des chirurgies dès la naissance, et garder une androgynie tte sa vie, étant d'ailleurs probablement XXY (ce qui n'a pas gd-chose à voir avec la réalité des personnes XXY)
2/ La représentation majoritaire dans la communauté des personnes XY avec une insensibilité aux androgènes, et le peu de connaissances des autres variations (cf )
3/ La centration du discours sur les mutilations infantiles qui fait que les personnes n'en ayant pas subi se considèrent non concernées.
Maintenant, de quoi parle-t-on vraiment?
D'abord d'un vécu d'exister avec un corps qui de façon innée ne rentre pas "dans les clous" de la binarité telle que définie par les médecins et les livres de biologie de niveau collège.
D'abord d'un vécu d'exister avec un corps qui de façon innée ne rentre pas "dans les clous" de la binarité telle que définie par les médecins et les livres de biologie de niveau collège.
Pr beaucoup (ms pas tou.te.s), ça veut dire une médicalisation, avec ou sans chirurgie, avec ou sans hormones; pr la plupart ça veut dire une stigmatisation sociale; pr quasiment tou.te.s ça veut dire savoir intimement que notre corps n'est pas ce qui est perçu comme "correct"
Précisons qu'on parle bien là des caractéristiques sexuelles, primaires et/ou sexuelles, et des caractéristiques sexuelles innées, c'est-à-dire ne résultant pas de modifications volontaires.
On peut faire un parallèle, avec toutes ses limites, avec le racisme et le phénomène du colorisme ; oui, certaines personnes non blanches vont avoir des vécus de racisme plus ou moins violent, en fonction de comment elles sont perçues - ms elles subiront toutes le racisme
De la même façon qu'il y a des façons très différentes d'être racisé.e, il y a des variations intersexes qui vont donner lieu à des réactions sociales différentes. Certaines variations sont plus ou moins visibles, plus ou moins stigmatisées, plus ou moins exposantes aux violences
Elles n'en restent pas moins toutes des variations intersexes.
Cela peut aussi dépendre par exemple du degré de fréquentation du corps médical. Il y a aussi des facteurs intersectionnels (race, classe, assignation de genre, identité de genre, handicap...) qui entrent en compte.
De fait, il y a une forme d'honnêteté intellectuelle à avoir, quand on subit moins violemment une oppression que d'autres personnes, même si cette oppression est commune. Elle consiste essentiellement à laisser de la place et de la visibilité, à mettre en avant ces réalités.
A ne pas permettre la saturation dans l'espace médiatique ou politique de représentations excluantes, à tenir compte des traumas et de l'état psychique des personnes plus lourdement opprimées.
Mais dans tous les cas cela ne signifie aucunement que l'on ne subit pas cette oppression, y compris lorsqu'elle est uniquement "passive", c'est-à-dire qu'on est la seule personne à savoir qu'on est pas vraiment dyadique.
De la même façon que certaines personnes trans ou homos dans le placard souffrent des remarques et du paradigme transphobes et homophobes même quand elles n'ont pas (encore) subi de violences directes.
Évidemment, il ne s'agit pas par exemple pr les personnes assignées femmes d'avoir des poils ou un peu de duvet sur la lèvre supérieure: cela fait partie des normes sociales au point qu'il y a un marché sur le sujet, des pubs, etc. C'est réprimé socialement mais c'est attendu.
On parle de variations qui vont créer une distance par rapport aux expériences censément "communes" aux Hommes et aux Femmes.
Ces variations n'ont pas à être estampillées intersexes ou "anomalies" par le corps médical, qui n'est que le bras armé des représentations sociales.
Ces variations n'ont pas à être estampillées intersexes ou "anomalies" par le corps médical, qui n'est que le bras armé des représentations sociales.
Conclusion : être intersexe, c'est un vécu, une expérience sociale, d'avoir des caractéristiques sexuelles innées qui ne collent pas aux normes, ce n'est pas (nécessairement) un nom de syndrome ni un chemin déterminé.
Si vous avez des questions n'hésitez pas !
