L'autre papier indispensable du soir : cette enquête maousse du NYT au coeur de la machine Facebook, qui montre l'état-major de la plateforme sous un jour pas joli joli. Comme c'est un peu TL;DR, mini-thread 👇 nytimes.com/2018/11/14/tec…
Au printemps 2016, quand @alexstamos, alors chef de la sécurité de FB, a alerté sa hiérarchie sur les premiers signes d'ingérence russe, plusieurs cadres, dont Sheryl Sandberg, ont essayé de minimiser l'incident. 
@alexstamos A partir d'octobre 2017, Facebook a décidé d'être plus agressif dans son lobbying, pour contrecarrer toute tentative de régulation.
Avec le scandale Cambridge Analytica en mars 2018, Facebook a passé la surmultipliée, n'hésitant pas à balancer quelques boules puantes par l'intermédiaire de sa boite de relations publiques.
Et ça ne s'arrange pas avec le temps. Cet été, telle une vulgaire officine de l'alt-right, Facebook s'est trouvé une nouvelle cible : George Soros, la piñata préférée de Trump et des complotistes. Il avait critiqué l'hégémonie de FB à Davos.
Bien plus que Mark Zuckerberg, occupé à battre la campagne dans le Midwest, c'est Sheryl Sandberg, la directrice des opérations, qui semble avoir porté cette stratégie belliqueuse depuis deux ans.
Bref, l'article est passionnant, truffé d'infos, et n'incite pas vraiment à l'optimisme : Facebook semble accorder bien plus d'importance à sa communication qu'à ses errements répétés.
Ah si, dernier point : l'autre personnage central, c'est Joel Kaplan, le lobbyiste en chef de Facebook, ancien du cabinet de George W. Bush à la Maison Blanche. C'est lui qui a convaincu FB de ne pas censurer Trump en 2015.
Et en 2012, Joe Pounder, aujourd'hui patron de Definers, la boite qui s'occupe des RP de Facebook, était classé 28e personne la plus puissante de Washington DC par GQ. C'est un Républicain assumé (il a été conseiller du sénateur Marco Rubio). gq.com/gallery/50-mos…
La spécialité de Definers ? Une spécialité très américaine qu'on appelle "opposition research", une discipline qui consiste à collecter des informations gênantes sur ses adversaires politiques. npr.org/2018/08/07/636…
@threadreaderapp unroll
Update : quelques heures après les révélations du NYT, Facebook annonce avoir coupé les ponts avec Definers, son agence de relations publiques, accusée d’avoir lancé des campagnes de dénigrement contre les opposants de la plateforme nyti.ms/2DCSWFK
Très curieux de voir comment vont réagir les salariés de Facebook après cette enquête explosive du NYT. La culture d’entreprise y a toujours été plus silencieuse que chez Google ou Amazon, dont les employés n’ont pas hésité à apostropher leur direction ces derniers mois.
