Thread by @Matadon_

Folta soulève dans le podcast un paradoxe très intéressant sur la méta-analyse de Zhang et le cas Johnson. Involontairement, la méta-analyse infirme le verdict selon lequel son Lymphome non-Hdgkinien (LNH) est causé par le glyphosate.

https://twitter.com/kevinfolta/status/1098585444118339585

Pour des maladies comme les cancers, le développement ne se fait pas immédiatement après exposition. La maladie met du temps à se développer.
Et elle met du temps à être diagnostiquée.
On appelle ça le lagging, ou latence.
en.wikipedia.org/wiki/Lagging_(…

Sauf que pour le LNH, le lag est inconnu. Ca pourrait être 2ans, ça pourrait être 20 ans.
Dans les derniers résultats de l'AHS, les auteurs ont calculé différents temps de latence : 5, 10, 15 et 20 ans. Encore une fois rien ne permet de choisir l'un plutôt que l'autre.

Dans la méta-analyse de Zhang, c'est la latence de 20ans qui est choisie. Et il est intéressant de noter que c'est la seule valeur pour le LNH qui est au dessus de 1. Les autres sont en dessous.

La prise en compte de temps de latence plus faibles aurait fortement abaissé le méta-RR, et il ne serait probablement même plus significatif, l'intervalle de confiance du 41% étant déjà assez proche de 1.

Revenons au cas Johnson. Son LNH a été diagnostiqué en 2014, 2 ans après le début de son travail de jardinage durant lequel il était exposé au glyphosate.
Je pense que vous comprenez là où est le problème.

Soit on accepte que le lag de 20ans est bon, et le cancer de Johnson n'est pas causé par le glyphosate.

Soit on accepte que Johnson a développé son cancer en 2 ans, on prend donc le lag de 5 ans, ou aucun lag.. et la méta-analyse n'est plus significative, le glyphosate n'est plus cancérigène même pour des fortes expositions, et donc le cancer de Johnson n'est pas du au glyphosate.