Thread by @phdnorg

Fil atterré. Que vient donc faire Henry Laurens dans cette galère? Universitaire respecté de l'histoire du Proche-Orient, le voilà qui sert, certes édulcorée & dans un bas de soie, une resucée de la propagande communiste antisémite-"antisioniste":

https://twitter.com/OrientXXI/status/1100105948285362178

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Recourir au thème éculé de l'Accord de Transfert (Haavara) pour jeter le discrédit sur le mouvement, sinon le projet, sioniste, de la part d'un intellectuel de son envergure, à de quoi interroger. Rappels, donc, sur la Haavara: phdn.org/antisem/antisi…
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Certes, Henry Laurens évite les écueils trop évidents des accusations brutales de « collusion » ou de « collaboration », mais le titre de l'article qu'il signe dit bien la condamnation qu'il attache à cet accord dont le résultat, il faut le rappeler, fut de sauver des vies.
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Il semble, une fois de plus avec les critiques du sionisme, que sauver des vies juives soit insupportable quand le « prix à payer » est d'envoyer ces Juifs en Palestine. Une fois de plus également est reproché aux sionistes d'avoir un projet... sioniste.
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Au passage, l'abandon massif dont les Juifs furent l'objet disparaît. Il semble aussi, à la lecture de l'article de H. L., que le désir de perdurer comme peuple soit condamnable lorsque qu'il s'agit des Juifs (on aura compris qu'être contre l'« assimilation », c'est mal).
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Twitter n'est pas adapté à une analyse en règle de ce texte pervers. Il faut toutefois relever certains points. Henry Laurens reproche à certains historiens une lecture téléologique justifiant la Haavara par les événements postérieurs. S'en abstraire totalement est cependant
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S'en abstraire totalement est cependant aberrant et Henry Laurens se livre lui-même librement à des interprétations hypothético-téléologiques qui l'arrangent en suggérant que le Boyccott avait de bonnes chances de succès à entraver efficacement le régime nazi ou...
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ou que c'est l'accord de transfert qui en aurait empêché le succès. Une franche et choquante mauvaise foi se dévoile principalement lorsque Henry Laurensl évoque les visas « conditionnés à l’importation d’un capital d’au moins 1000 livres sterling ». Conditionnés par *qui*?
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Comme ses nombreux prédécesseurs en Haavara bashing, rarement motivés réellement, eux, par la sauvegarde des Juifs, Henry Laurens « oublie », dans cet usage du topos « capitaliste » (forcément: des Juifs, sionistes de surcroît) que ce sont les Britanniques qui l'imposent!
9/19

Contrairement à ce qui est suggéré par des « antisionistes » de profession — et l'on demeure interdits de voir un tel procédé repris en creux par Henry Laurens —les sionistes ne « choisissent » pas les « Juifs riches ». De nouveau nous renvoyons à:
phdn.org/antisem/antisi…
10/19

Si Henry Laurens n'avait pas laissé de côté le rôle fondamental des Britanniques de côté, nous aurions pu lui accorder le bénéfice du doute, mais il s'agit ici d'un marqueur clair et classique d'une volonté polémique démonisante contre l'accord de Transfert et ses acteurs.
11/19

Qu'un historien de l'envergure de Henry Laurens s'abaisse à une telle rhétorique sans se souvenir qu'elle est directement issue des constructions antisémites soviétiques des années 1960-1970 nous attriste profondément.
12/19

Alain Dieckhoff produisait, sine ira et studio, en 1986 une longue déconstruction des mensonges soviétiques, dont un long passage consacré à la Haavara. Ce texte complète la page déjà citée et répond fort bien à la malveillance de Henry Laurens: phdn.org/antisem/antisi…
13/19

Le lieu même où Henry Laurens publie, la forme, polémique (sans source) montrent assez qu'il ne s'agit pas de réfléchir à la réalité et à la complexité historique nonobstant les protestations du dernier paragraphe, comme le montre surtout l'omission sur les Britanniques.
14/19

La critique nécessaire, légitime des politiques menées par l'Etat et les gouvernements d'Israel ne sont évidemment pas disqualifiées par nos constats, mais ne sont pas justifiées par la rhétorique de H. L. qui semble mal se démarquer ici de l'antisionisme démonologique.
15/19

Depuis quelques mois, nous menons une recherche sur les cheminements idéologiques et éditoriaux qui ont amené une rhétorique soviétique antisémite déchaînée sous prétexte d'antisionisme à être reprise à l'Ouest, sous une forme aseptisée, certes, mais pas plus honnête.
16/19

A l'issue de ces recherche, nous raconterons les relais de journalistes et intellectuels Est-Allemands « respectables », recopiés avec bonne conscience à l'Ouest par une gauche aveugle aux falsifications antisémites par motivation pro-palestinienne.
17/19

Nous montrerons que ces relais, dont les mensonges repris avec gourmandise et servilité (et qui sont aujourd'hui la doxa de l'indignation antisioniste) étaient en fait des agents écrivant sur commande de la Stasi et du KGB, en pleine opération d'agit-prop de guerre froide.
18/19

Certes Henry Laurens rêve d'un monde où Israel n'aurait pas eu d'existence, mais retrouver in fine sous la plume de cet intellectuel qui n'est — qu'on se le dise — évidemment pas antisémite, la substantifique moëlle de cette propagande (qui elle l'était), c'est à pleurer.
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