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Bien. Ça vous plait ? Attention ça va devenir encore plus cool...
Souvent, une information est vraie au début, mais au fur et à mesure de sa propagation elle *devient* fausse. C’est une distorsion.
Comme dans le jeu du téléphone arabe, vous savez, on se fait passer une histoire de bouche à oreille et en bout de chaîne ça devient n’importe quoi
Comme dans le jeu du téléphone arabe, vous savez, on se fait passer une histoire de bouche à oreille et en bout de chaîne ça devient n’importe quoi
Ici par exemple, une vidéo de l’artiste @clementvalla qui a fait l'expérience avec un dessin. Chaque participant doit reproduire le dessin du participant précédent, et ainsi de suite. Le dessin de départ était un simple trait vertical
Et là un autre exemple de distorsion d’une information gestuelle – merci @javerous pour le lien.
Comment se déforme l'information ? C’est Frederic Bartlett, en 1931, qui s’est posé cette question en premier. Il a fait l'expérience avec des dessins aussi. Il a découvert que les dessins se déforment toujours dans le sens de ce que pensent les individus qui le véhiculent. 
Ici des dessins issus d’une culture africaine ont tendance à s'imprégner de la culture anglaise des participants
En bref, il découvre que la distorsion de l’information, ce n’est pas juste des erreurs aléatoires de transmission. C’est un véritable *biais cognitif*. Les individus filtrent inconsciemment l’information en fonction de ce qu’ils veulent entendre.
En 2015, j’ai fait une expérience avec mes deux collègues Wolfgang Gaissmaier et Henry Brighton. On a fait circuler un message de bouche à oreille dans des chaînes de 10 participants, comme dans le jeu du téléphone arabe.
Mais au lieu d’une petite histoire d’enfant, on a choisi un message qui est matière à polémique, décrivant de manière neutre les risques et les bénéfices d’un agent antibactérien controversé appelé Triclosan.
Déjà on voit que l’information se dégrade à toute vitesse. Après seulement trois transmissions, 52% des informations communiquées par le premier maillon de la chaîne avaient déjà disparues, tandis que les éléments restants étaient fortement déformés.
Et comme pour l'expérience de Bartlett, la distorsion de l’information était biaisée : les groupes qui avaient des préjugés négatifs sur le Triclosan avaient tendance à rendre le message plus alarmant, tandis que ceux qui n’en avaient tendance à minimiser le risque.
En bref, chaque groupe a construit la vérité qu’il veut entendre. C’est plutôt flippant comme résultat... Désolé de plomber l’ambiance. Et pour résumer tout ça, une petite vidéo :
