Puisqu'on débat de l'héroïsme depuis hier, je voudrais juste rappeler (en attendant d'avoir le temps d'écrire un peu plus longuement) que dans les traditions de récit de l'héroïsme guerrier en Europe, la mort du héros donne son sens à sa vie mais....⤵️
... que les circonstances de la mort ne sont pas forcément glorieuses en elles-même. Il existe bien des récits dans lesquels le héros guerrier meurt du mauvais sort, de la fatalité, de son propre épuisement face aux brutalités de la guerre.
Cette mort cependant est un révélateur de ses hauts faits antérieurs. Ces circonstances parfois triviales (et je ne pense pas que ce soit le cas en la circonstances pour les 13 militaires de #Barkhane) n'empêchent par qu'un combattant défunt soit reconnu comme héros.
Cela étant dit, on peut (doit) débattre des usages politiques du mot qui méritent toujours d'être analysés. Mais rappelons-nous aussi que les héros ne se décrètent jamais d'en haut. Qu'en tout cas, un décret tout en verticalité ne suffit jamais à faire un héros.
Il y a des faits qui s'imposent d'eux-mêmes, une reconnaissance par les pairs, une émotion collective qui dépasse le cercle des proches immédiats, des instances de récit qui se mettent en branle et ne dépendent pas de la parole politique.
C'est une mécanique complexe, qu'il faut observer avec humilité et que seul le recul du temps permet de démêler. Souvent, nos catégories intellectuelles peinent à saisir dans le temps immédiat cette complexité faite aussi d'émotions qui ne sont pas méprisables, au contraire.
Ces mots n'ont aucunement vocation à servir de leçon sentencieuse. Ils m'ont été inspirés par vos échanges d'hier sur ce réseau et par une réflexion au long cours dans laquelle moi aussi je tâtonne (y a-t-il une autre méthode pour réfléchir?).
Merci donc de ne pas troller ni vous livrer à des attaques ad hominem en utilisant ce fil. Il y 13 militaires défunts, d'autres, vivants, dans la bande sahélo-saharienne ou en France, et des familles qui méritent mieux, je crois que nos déchaînements de claviers.
