Pour une fois que le milieu de la culture se bouge et ici de la danse (et je me permets de le dire parce que j'en fais et que le niveau de dépolitisation des danseur-ses est effarant). On espère quand même qu'ils dépasseront aussi l'idée puérile que la culture ''émancipe''.
Par idée puérile j'entends ce rapport bourgeois à la ''culture'' (elle aussi bourgeoise de surcroît) d'après laquelle l'accès à la culture est un moyen politique révolutionnaire. Que ce soit une fin politique souhaitable ça va sans dire (écrire de la poésie, faire de la musique
, danser, jouer, plutôt que de taffer comme un.e esclave à l'usine ou dans le salariat). Mais je trouve d'une naïveté confondante l'idée que la culture permettrait une politisation. Au contraire elle anesthésie bien souvent. Et surtout j'ai toujours l'impression que ce qui se
Cache derrière ce discours c'est l'idée qu'il suffirait d'avoir accès à certaines idées pour devenir révolutionnaire. Bref c'est de l'idéalisme au sens marxiste.
Je me permettais aussi de dire ça car hormis les milieux culturels foncièrement militants (rap, punk, théâtre politique) la culture au sein des institutions ne produit rien de subversif. Mais c'est quasi tautologique : de fait cette production culturelle a lieu dans les
Institutions. Qu'a-t-on fait de subversif en danse depuis l'explosion de la danse contemporaine hormis se foutre à poil sur scène ? Rien. Le truc le plus politique que j'ai dû constaté en danse c'est l'influence de F. Lordon sur une choré de Maguy Marin. Et encore ... L'entretien
De Maguy Marin que j'avais lu montrait qu'elle n'attaquait le capitalisme que sur la dimension société de consommation/consommation de masse. Une critique aujourd'hui très consensuelle, présente même à l'esprit des bourgeois. Mais rien sur les rapports et modes de production. Ms
Je veux bien admettre pécher par ignorance.
