Bon, j’ai eu plusieurs accrochages avec des camarades de la #FI sur Twitter alors je vais clarifier mes positions dans ce thread.
Tout d’abord, je soutiens la #FI depuis ses débuts, je soutenais aussi le #PG depuis ses débuts et je continue d’ailleurs à cotiser au PG par prélèvement mensuel.
Quand j’ai adhéré au #PG et même à la #FI, j’étais absolument d’accord avec tout. Économique, social, sociétal et écologie.
En tant qu’athée ayant grandi en Moselle (sous concordat) et ayant donc subi la catéchisme à l’école publique, je me retrouvais absolument dans le discours de @JLMelenchon sur la #laïcité.
Aujourd’hui encore, je trouve qu’il est le seul présidentiable à tenir un discours juste, clair, net et précis à propos de la laïcité. Et plus que jamais, je trouve ce discours important car je vois que de plus en plus, les religions mais aussi toutes sortes de croyances [...]
[...] irrationnelles viennent frontalement s’opposer à la connaissance et aux savoirs.
J’en vois 3 catégories :
- pseudo-sciences #fakescience
- pseudo-médecines #fakemed
- pseudo-écologie
Et c’est là que le bât blesse. Car d’un côté la #FI a un discours utile et même nécessaire sur la laïcité et de l’autre, elle diffuse des dogmes issus de croyances comme si c’étaient des faits. Ce qui va suivre va faire grincer des dents un certain nombre de camarades :
Les positions écologistes de la #FI sont souvent à côté de la plaque.
Principalement sur 2 sujets :
- le nucléaire et les énergies dites « renouvelables »
- l’agriculture conventionnelle et celle dite « bio »
Sur ces positions, j’ai changé d’avis au fil des 2 dernières années. Pourquoi ? Parce que j’ai entendu des discours contradictoire très argumentés, très structurés, très sourcés et surtout CORRECTEMENT sourcés.
Ces discours, je les ai reçu de la part de scientifiques, d’ingénieurs ou même juste de passionnés de sciences qui cherchent à démêler le vrai du faux sans tenir compte des positions politiques (et parmi eux on trouve pas mal de sympathisants FI).
Ces gens m’ont montré les biais de raisonnement (volontaires ou non) qui pouvaient permettre de manipuler des chiffres ou des informations. Ils m’ont donné des techniques simples mais efficaces pour les repérer et (tenter de) les éviter.
Il y a quelques axiomes de base :
- Ce qui est affirmé sans preuve peut être nié sans preuve.
- C’est à celui qui affirme l’existence d’en apporter la preuve, pas à celui qui nie.
- Une affirmation extraordinaire nécessite des preuves plus qu’ordinaires.
Dans ces axiomes, on lit souvent le mot « preuve », mais, c’est quoi, une preuve ?
Quand on parle d’un sujet qui se situe dans le champ d’application de la science (et c’est le cas de l’agriculture et de l’énergie), les seules preuves fiables sont les publications scientifiques.
Et parmi ces preuves scientifiques, il y a une hiérarchie importante décrite dans cette infographie :
Du coup, j’ai arrêté de me fier à la presse généraliste pour les questions de science, soit les médias généralistes pêchent par incompétence, soit ils pêchent par sélection militantisme de source et par mésinterprétation plus ou moins volontaire (coucou @lobs).
Je me fie donc généralement aux publications scientifiques elles-mêmes ou à des gens formés à les lire et les contextualiser correctement (scientifiques, journalistes scientifiques, vulgarisateurs...)
Et sur les sujets écologiques, les conclusions scientifiques vont complètement à l’encontre du programme de la FI :
Le consensus scientifique penche vers :
- une innocuité du glyphosate
- une innocuité des OGM
- un risque avéré avec la plupart des pesticides utilisés dans le bio
Pire même : ce même consensus scientifique démontre que des cultures OGM ont souvent moins d’impact sur l’environnement (et sur le consommateur) que les cultures non-OGM puisqu’elles permettent notamment de réduire drastiquement les pesticides.
Dans ces conditions, militer pour le bio et contre les OGM est contre-productif si on a comme objectif une agriculture, écologique, saine et efficace.
Avant qu’on accuse mes sources d’être des vendus à Monsanto, Big Pharma, Dark Vador ou Lex Lutor, je précise que le consensus scientifique, c’est pas 4 gugusse qui se paluchent dans des labos privés.
Non c’est l’ensemble des scientifiques qui ont publié sur un sujet.
Et ça fait un gros paquet de monde, sur les questions agricoles, c’est plusieurs milliers de personnes issues de plusieurs spécialités, de toutes nationalités et de tous types de labos et ça va du doctorant qui vient de publier sa thèse au prix Nobel de 70 ans.
Croire que Monsanto pourrait acheter 70 à 99% de ces gens pour créer un faux consensus est irréaliste puisque l’industrie pétrolière américaine n’a pas pu le faire pour la pollution atmosphérique et le réchauffement climatique avec pourtant 100x plus de moyens.
Alors je suis pas en train de dire que Monsanto est une super boîte hyper clean et philanthrope. Non. C’est juste une entreprise capitaliste, comme votre fournisseur d’accès à Internet, votre constructeur automobile, votre magasin de meuble, la boîte qui a bâti votre maison, etc.
En plus de ça, limiter les OGM et les pesticides à Monsanto, c’est pas franchement réaliste. Monsanto a des tas de concurrents et, comme toutes les technologies, les OGM et les pesticides finissent par entrer dans le domaine public.
C’est notamment le cas du glyphosate. Il est entré dans le domaine public en 2000 et depuis 18 ans il est très largement utilisé par les concurrents de Monsanto notamment par des entreprises qui réalisent des OGM restants au glypho et adaptés à des climats arides (Afrique, Asie).
Idem pour le nucléaire, d’un premier abord on se dit qu’une grosse centrale comme ça, ça doit bien polluer et qu’une éolienne, c’est juste une sorte de gros moulin. Mais pour connaître le risque réel (que ce soit au niveau de la pollution ou autre) il faut prendre du recul.
Déjà que ce soit pour le nucléaire ou les autres sources d’énergies, il faut prendre la filière dans son ensemble : construction, entretien, démentèlement et aussi consommables (de l’extraction au recyclage/confinement des déchets) quand il y en a.
Ça veut dire, pour le nucléaire, prendre en compte les coûts et les risques liés à
- l’extraction et l’acheminement de l’uranium.
- le confinement des déchets et leur retraitement.
- la construction, le fonctionnement, l’entretien et le démantellement des centrales...
Pour l’éolien, c’est prendre en compte le coût et risques de fabrication, d’installation, d’entretien et de démantèlement des éoliennes.
Pour le photovoltaïque, c’est tenir compte du coût et des risques liés à la fabrication, à la pose et au démantèlement.
Idem pour toutes les sources d’énergies actuellement exploitables (hydrolien, pétrole, gaz, géothermie, méthanisation, solaire thermique...)
Mais prendre en compte toute la filière ne suffit pas, il faut pondérer les coûts par watt produit. Parce que comparer une centrale nucléaire et une parcelle de champ d’éoliennes n’a aucun sens, la centrale produisant des centaines voire des milliers de fois d’avantage.
Quand on prend en compte les coûts et risques liés à chaque sources d’énergies sur toute les filières d’énergies et qu’on les rapporte à la production énergétique, on en tire ces conclusions :
De loin, les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), sont les plus polluantes et les plus risquées qui soient. Ce sont celles qui polluent le plus et qui provoquent le plus de maladies, de décès par watt produit.
Vient ensuite le photovoltaïque car 80% de la production mondiale est assurée par la Chine dans des conditions écologiques catastrophiques : des centaines de km de fleuves pollués pour des années, des hectares entiers de terres agricoles contaminées autour de ces fleuves, etc.
Et même pour la filière allemande du photovoltaïque (avec des normes écologiques drastiques), le retraitement des acides et autres déchets de production n’est pas sans conséquences (rejets atmosphériques, usines SEVESO, etc...)
Ensuite on a au coude à coude les biomasses (et autres systèmes de méthanisation) et l’éolien.
Les biomasses étant loin de n’utiliser que des déchets et l’éolien posant de gros problèmes de bruit, de maintenance et de lissage de production.
Enfin, on a le nucléaire qui est l’énergie la moins chère, qui pollue le moins et qui tue le moins par watt produit. Oui, c’est extrêmement contre-intuitif. Car on se dit que les pauvres bougres qui minent l’uranium dans des conditions immondes au Niger doivent mourrir bien vite.
C’est tout à fait vrai, cependant, au regard de la quantité énorme d’énergie produite, cela représente très peu de morts. A titre de comparaison, il arrive assez régulièrement qu’un technicien de maintenance meurt en tombant d’une éolienne.
Et au regard du peu d’énergie éolienne produite, un seul technicien mort par an suffit à rendre l’éolien plus mortel au watt produit que le nucléaire.
La mauvaise perception du nucléaire vient aussi et surtout d’une grande méconnaissance de la radioactivité par la grande majorité de la population. Beaucoup de gens s’imagine qu’une centrale nucléaire pourrait exploser comme une bombe nucléaire. Or ça n’est pas le cas.
D’autres croient qu’une centrale nucléaire moderne pourrait donner une catastrophe comparable à Tchernobyl. Or non, les technologies utilisées ne sont plus les mêmes aujourd’hui.
Bien sûr, une fusion de réacteur poserait de gros problèmes même dans une centrale récente. Mais le risque que ça arrive est infime et rien de comparable avec Tchernobyl.
Le point actuellement étudié par la communauté scientifique au niveau du nucléaire est de savoir s’il vaut mieux réhabiliter les centrales en activité ou les démanteler pour en construire de plus récentes.
On a aussi une controverse au niveau du coût du réacteur EPR de Flamanville dont le chantier mal géré ne cesse de dépasser les budgets. Et bien même avec un coût de dizaines de milliards d’euros, sur sa durée de vie ce réacteur produira tellement d’énergie qu’il reste rentable.
Si on se fie aux données scientifiques, le modèle énergétique français est l’un des moins polluants au monde (par rapport à sa surface et sa population). Il reste cependant perfectible :
Les grands chantiers écologistes à prévoir en France, si on veut perfectionner le modèle :
- rénover les réacteurs nucléaires ou les remplacer par des réacteurs plus récents
- isoler le bâtiment
- developper les transports en commun
Pour le chauffage et l’eau chaude (et non pour l’électricité), on peut avoir recours au solaire thermique, il est bien plus rentable d’utiliser directement la chaleur que de tenter de la convertir en électricité. La Grèce y a notamment beaucoup recours.
Il faut aussi automatiser l’extraction de l’uranium afin d’éviter que des gens ne meurent dans ces mines aux conditions de travail épouvantables.
Pour ça et pour les problèmes que posent les chantiers comme Flamanville, j’aimerais non pas qu’on sorte du nucléaire mais qu’on le nationalise, complètement.
Et là-dessus, je retombe sur les propositions économiques de la #FI qui voudrait renationaliser les filières énergiques.
Mais alors d’où viennent toutes ces positions qui vont à l’encontre de la connaissance scientifique en France et surtout dans l’écologie politique ?
Elles viennent pour la plupart de l’anthroposophie. Une secte pseudo-écologiste et antiscience dont est notamment issu Pierre Rabhi
Une secte réactionnaire, homophobe et sexiste qui a été proche du nazisme. Si vous voulez vous en convaincre, lisez attentivement les livres de Rabhi, vous y trouverez à coup sûr des propos sexistes et homophobes. (Louez les bouquins en bibliothèque, ne les achetez pas).
Malgré ce désaccord sur le programme écologique de la #FI, je continue de la soutenir car son programme constitutionnel, économique et social me paraît nécessaire
Mais aussi parce que je fais confiance à @JLMelenchon pour, une fois au pouvoir, se rendre compte que le programme écologique de la #FI est contre-productif puisqu’il aura l’occasion de l’expérimenter avec des régions pilotes et autres dispositifs du genre.
Mes positions écologiques n’ont rien de dogmatique, je me suis simplement mis en phase avec de que nous dit la science. Si demain on découvre une technique d’agriculture fiable et productive qui entre dans les critères du bio, je serai pour son application.
Si demain on trouve une source d’énergie fiable et à faible coût capable de concurrencer le nucléaire à grande échelle alors je serai pour son développement.
Je ne m’opposerai jamais à ce qu’on finance des recherches pour améliorer ce qu’on connaît et en explorant toutes les possibilités mais il faut se débarrasser de tout dogmatisme.
Si vous avez des questions, sur l’agriculture, en particulier les pesticides et les OGM, vous pouvez les poser ici ou même consulter @Matadon_ qui sait obtenir les sources bien mieux que moi.
Si vous avez des questions sur le nucléaire, idem, je répondrai mais, vous pouvez vous adresser à @TristanKamin qui trouvera les sources bien plus facilement et rapidement que moi.
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