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À Marseille, la conférence #Technopolice à Coco Velten commence !
Elle sera suivie d'ateliers participatifs
Félix, membre de @laquadrature présente la campagne #technopolice
La quadrature s'est développée avec l'idée d'approfondir les droits, notamment la liberté d'expression, grâce à internet, et se préoccupait peut de la vidéosurveillance.
Pour comprendre comment elle a finit par s'y intéresser remontons au 19e siècle au moment de l'ouverture des grandes artères parisiennes pour laisser passer plus facilement les militaires et empêcher toute insurrection.
Avec les développement de l'informatique, la vidéosurveillance et les centres de surveillance sont nés.
Au début la villes promue est la "smart city", la ville hyper connectée. Progressivement la smart city devient "safe city".
Avec le développement de l'intelligence artificielle, des logiciels pour repérer les comportements inhabituels sont développés. Il s'agit de technologies similaires à celles qui servent à repérer les séismes
Ces outils sont basés sur deux types d'innovation : l'analyse de données massives dans une logique prédictive et l'analyse automatique des images issues des caméras de surveillance.
La Quadrature a commencé à s'intéresser à ces sujets à Marseille.
En 2017, @marseille annonce la création d'un "observatoire big data de la tranquillité publique"
À l'époque quand on pense à ce type de technologies, on pense à la Chine et à son "credit score" et on imagine que la France est loin de ce type systèmes de surveillance.
On tombe donc un peu des nues en voyant naitre ce projet de police prédictive. Pourtant, en creusant, on découvre que ce projet es en préparation depuis au moins 2014.
En creusant davantage, on s'est rendu compte que Nice développait un projet similaire, qu'il y allait avoir une expérimentation de reconnaissance faciale au carnaval de Nice, que Toulouse allait installée de ma vidéosurveillance automatisée en partenariat avec IBM,
Que des capteurs sonores allaient être installés à Saint Étienne pour repérer des bruits suspects, qu'à Istres et dans plein de villes,des drones sont utilisés pour surveiller les manifestants... Bref une grande quantité de projet sont en développement.
Pour documenter tout ça, on a décidé d'envoyer des demande d'accès aux documents administratifs : CADA
#CADAlove
Et de les rassembler
Ces projets sont entourés d'un discours visant à légitimer la surveillance. Le premier angle c'est celui du développement économique, de l'innovation et de la croissance. Le second angle est celui de la sécurité, ressassant la peur du terrorisme et de violences urbaines.
Dans les documents obtenus grâce aux demandes CADA on comprend que ces outils on pour but de faire de la police prédictive : repérer des attroupements, des comportements "anormaux"...
Le type de données rassemblées au sein de l'observatoire "big data" on retrouve les donnees publiques : des hôpitaux, des transports mais aussi d'entreprises privées : données de géolocalisation des téléphones
Ces données ont vocation à être croisées avec les données des réseaux sociaux.
Concernant la vidéosurveillance automatisée, #VSA les demandes CADA nous apprennent qu'elle sert à repérer des individus au sol, des tag, le dépôt d'ordure au sol, des vol, des regroupements, des manifestations, des explosions, des bagarres, des maraudages...
Au tour de la #reconnaissancefaciale.
L'État est en train de constituer une immensense base de données biométrique contentent à terme la photo de tous les français au sein du fichiers TES.
Par l'intermédiaire du TAJ (traitements des antécédents judiciaires) la police peut retrouver des personnnes grâce à la reconnaissance faciale.
video.lqdn.fr/videos/watch/6…
Extrait d'une note du centre de recherche de l'école desofficiers de gendarmerie nat.
"Sous réserve d'algo. exempts de biais, [la recofaciale] pourrait mettre fin à des années de polémiques sur le contrôle au faciès puisque le contrôle d'identité serait permanent et généralisé"
Le marché des safe cities représente 71,3 milliards de dollars dans le monde en 2018.
On a commencé à déposer des recours contre certains de ces projets. L'audience sur l'urgence contre la reconnaissance faciale devant deux lycées de Nice et Marseille arrive cette semaine. On a aussi déposé un recours contre la vidéosurveillance auto. à Marseille il y a qqs jours
La @CNIL, qu'on a rencontré y a un an et demi semblait regarder ces projets d'un oeil lointain. Il y a un an elle avait donné sont accord pour la reco faciale à l'entrée des lycées sous certaines conditions. (Pas de bdd centralisée)
Elle commence dernièrement à donner des avis négatifs contre ce type d'outils, notamment contre les micros à Saint-Étienne
Du côté du gouvernement, Cédric O déplore la difficulté pour les entreprises françaises d'expérimenter la reconnaissance faciale alors que "ce serait nécessaire pour que nos industriels progressent"
Notre posture est de s'interroger sur les causes profondes de l'insécurité et de réfléchir à la possibilité d'une désescalade technologique et du refus de l'informatique de contrôle.
C'est au tour de Kevin Vacher de prendre la parole. Il est sociologue et s'intéresse à la demande de sécurité à Marseille et à Naples.
Selon des études d'opinion, entre 70 et 90% des français sont favorables à la vidéosurveillance.
Des actions comme celles de technopolice devant les lycées contre la vidéosurveillance sont assez rares et ne suffisent pas à convaincre.
Ces questions sont populaires depuis le début de années 80 au moment du virage de la gauche socialiste. L'angle sécuritaire vient progressivement remplacer les questions sociales.
Il travaille en particulier sur ce que les hommes politiques appellent "les honnêtes citoyens". Cette expression est très utilisée par l'extrême droite et l'est de plus en plus y compris par la gauche.
Ce qui l'intéresse c'est la façon dont ce discours est utilisé pour mettre en place des systèmes sécuritaires. Ce discours est efficace.
Ce discours a quatre particularités :
1 Il est transclassiste : il fonctionne aussi bien sur la bourgeoisie que les quartier populaires
2 il est deconflictualisant, consensuel
3 - il ne bénéficie pas à tout le monde. Le gagnant de ce discours est systématiques le "petit entrepreneur" qui se présente comme la "bonne personne", le bon marseillais, le bon napolitain.
4 - il s'incarne toujours à travers la vidéosurveillance, il s'agit d'un outil très familier des classes aisées qui ont l'habitude de l'utiliser pour surveiller leurs résidence privées
La vidéosurveillance est utilisée pour délimiter les espaces particulièrement dans des lieux ou cohabitent des classes aisées et des classes populaires
Quand on interroge les élus sur la façon pour laquelle ils se convertissent au point de vue sécuritaire, on se rend compte qu'ils en sont rarement fortement convaincu. Une des raisons est que c'est une des seules ressources pour répondre aux demandes de leur électorat et renouer
Laurent Muchielli démontre dans son enquête qu'il existe une pression de conformité. Le pouvoir des mairies est de plus en plus restreint et les élus se mettent à faire "comme les autres".
Comme toutes les mairies font du sécuritaire, il faut en faire aussi.
"Le concept de voisins vigilants", se protégeant les uns les autres de façon auto-organisée apparaît comme l'émergence d'une volonté démocratique qui convainc beaucoup à gauche, par exemple chez les écologistes
Le maire occupe une place particulière car il doit organiser la sécurité sans avoir de réel pouvoir sur la police.
Dans ce contexte, la vidéosurveillance devient le "jouet commun" qui permet d'améliorer la sécurité.
Une grande part de la population ne se sent pas victime de ces technologies, se sent représentantes des "honnêtes citoyens", est très électrice et est majoritaire.
Il faut donc se demander comment s'adresser à ces personnes là.
Trois outils qu'on pourrait utiliser :
- montrer l'inefficacité grâce à des études
- organiser une surveillance citoyenne des outils de surveillance
- cesser de s'attaquer aux conséquences de ces problèmes et commencer à s'attaquer aux causes
Séance de questions : vous nous avez listé les données collectées mais peut-on savoir qui à accès à ces données ? Les citoyens y ont-ils accès ?
En théorie on peut avoir accès aux images et aux données qui nous concernent. En pratique c'est très compliqué.
Seuls des policiers assermentés ont accès à ces images.
Que peut-on faire si on refuse d'être filmés ?
La vidéosurveillance de la ville est encadrée et donc autorisée, on ne peut pas s'y opposer. En revanche d'autres technologies comme l'application Reporty ne sont pas autorisés car il n'y a pas de cadre défini
Quel est concrètement le rôle de la @cnil ?
Elle est créée au moment de scandales autours de fichiers d'États en 1978 pour empêche l'avènement d'une société de surveillance.
En 40 ans elle est devenue un alibi pour les expérimentations qui disent avoir son "feu-vert"
Existe-t-il des CNIL locales plus citoyennes ?
C. Pozmentier disait justement qu'elle voulait mettre en place un comité de vigilance citoyen. On l'a contactée sur ce point mais elle n'a pas répondu.

Aux usa, à la demande de collectifs citoyens la reco faciale a été interdite
Remarque : On constate que les caméras coûtent cher et servent à rien
Félix : il faut faire attention aux arguments qui critiquent l'efficacité, il est probable qu'un jour ça fonctionne et que ça rapporte (grâce aux amandes). Il vaut mieux se concentrer sur les arguments politiq.
Voilà fin du live tweet et début des ateliers !
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