Avertissement : ceci ressemble effectivement à l'histoire de tous ces territoires où le potentiel d’usage du #vélo est négligé. Mais ici, il est aussi contrecarré par des élus locaux ouvertement hostiles et très moteurs de... euh, très moteurs. #okvroomer
lexpress.fr/actualite/soci…
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Cette situation n’est pas cantonnée à des municipalités de villes moyennes ou de communes rurales. C’est aussi le cas en région parisienne (ici en banlieue sud), où pourtant... 
...de plus en plus de lignes de transports en commun saturent en heure de pointe et où les embouteillages s’accumulent sur une voirie non extensible.
capital.fr/economie-polit…
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A ce sujet, la fréquentation du T6 desservant #Clamart décolle et dépasse allégrement les 50 000 voyageurs/jour. Il n’est pas encore saturé, mais les possibilités d’augmentation de sa capacité sont maigres et vont coûter cher. lemonde.fr/blog/transport…
Rien de surprenant, donc, à ce que de plus en plus de Clamartois se tournent vers la solution #vélo. Preuve en est la hausse du nombre de VAE en circulation - il y a du dénivelé dans la commune, située à 10 km du centre de Paris...
et l’affluence croissante de visiteurs aux stands des assos vélo locales, les @derailleursclam et Rayon Vert, lors de divers événements.
Le maire, lui, est aux abonnés absents. Et pour cause : il aime beaucoup l’automobile, et ne cache pas sa préférence qu’il lui donne partout et tout le temps au détriment des autres modes, alors que quasiment la moitié des ménages n’ont pas de parking. lemonde.fr/blog/transport…
Le maire de Clamart, c’est lui : @JD_Berger. Il a été élu au 1er tour aux élections de 2014, favorisé par un contexte défavorable au PS mais surtout par un scandale concernant l’ancien maire socialiste @P_Kaltenbach au sujet de l’attribution de logements sociaux, condamné depuis.
[Parenthèse] Jean-Didier Berger cumule : en plus d’être maire, il est vice-Président du Conseil départemental du 92 (chargé de la voirie, d’ailleurs), conseiller départemental du canton depuis 2015 et président de l’Établissement public territorial @vallee_sud.
Les problèmes débutent quelques mois à peine après l’élection. L’équipe municipale revoit de fond en comble le projet de réaménagement des abords de la gare suite à l’annonce de l’arrivée du Grand Paris Express, le nouveau réseau de métro automatique.
Les travaux font grincer des dents : sans autre forme de procès, la place de la gare, au carrefour de quatre communes, est cerné par des palissades. Le stationnement #vélo présent sur la place est supprimé et rien n’est immédiatement installé en contrepartie.
Les cyclistes de l'association locale d’usagers du vélo, les Dérailleurs (@derailleursclam), manifestent à la mi-décembre 2014 pour réclamer de nouvelles places de stationnement à cet endroit où transitent 3 millions d’usagers par an.
Le projet laisse peu de place aux piétons et aux usagers du #vélo, avec des accès sous-dimensionnés. La rentabilité du foncier disponible est préférée à l’optimisation des conditions de déplacement et à l'intermodalité facilitée avec le Transilien.
La municipalité clame que son projet immobilier en lieu et place d’un espace public est entièrement accessible aux cyclistes, sans qu’on trouve la trace d’aucune piste cyclable ni de vélostation.
Le chantier avait prévu l’augmentation du nombre de places de stationnement sécurisé pour les automobilistes, et rien pour le #vélo. Au lieu de réaliser un parvis pour les accueillir confortablement, le projet final se résume à la disparition de la place au profit d’immeubles.
Nouvel émoi en 2015 : sur l’avenue Jean Jaurès, un des principaux axes centraux, la municipalité abat des arbres, rétrécit un couloir de bus et les trottoirs pour créer des places de stationnement en épi. L’avenue avait été refaite trois ans auparavant.
Côté #vélo, la politique du vide marque les premières années du mandat. La ville bénéficie d’un plateau piétonnier, d’une place de la Mairie apaisée, de double-sens cyclables généralisés (en 2010) et est entièrement en zone 30 depuis 2007.
dailymotion.com/video/xujvf2
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Les quelques aménagements cyclables existants, principalement des bandes, ont été tracés avant 2014. #Clamart avait même obtenu le “Guidon d’or” de la @FUB_fr - un prix aujourd’hui disparu - en 2010, en même temps que Sceaux, en récompense de ses efforts. ville30.org/2010/09/15/un-…
Mais depuis quelques temps, l’indifférence du maire actuel a laissé place à un mépris non dissimulé : de décisions arbitraires en intimidations sarcastiques, le maire a remis des pièces dans la machine pour dire à quel point il se moque du vélo comme de sa première chemise.
En mai 2017, en plein conseil municipal, le maire répond sans détour à une conseillère municipale de l'opposition en évoquant l'asso : "Nous élus avons la légitimité du peuple", contrairement à des "individus sortis de « je ne sais où » et qui se revendiquent « pape du vélo »"
Il y a 3 semaines, réagissant à un tweet de sa concitoyenne @MarjolaineKoch qui interpellait la ville sur son souhait de pouvoir bénéficier comme à Paris de pistes cyclables, un adjoint au maire (de la majorité, donc) s'emporte contre "l'égoïsme de quelques cyclistes militants".
En précisant dans une inversion toute pompidoulienne : "Il faut adapter le vélo à Clamart et non l'inverse", sous-entendant qu'il était hors de question de laisser davantage de place au vélo que la portion congrue, qui est la sienne actuellement. Rompez !
Le tweet est supprimé avec empressement mais pas assez rapidement pour qu'il ne soit immortalisé par une capture d'écran, épisode qui ne manque pas de faire halluciner en passant toute la vélosphère de France et de Navarre.
Malgré cette fâcheuse répartie, on constate un regain d’activité aussi brutal que fugitif dans la communication en faveur du #vélo de la part de la municipalité. Juste après le score détonnant d’EELV aux élections Européennes, ici aussi (18% en mai dernier).
Au total, les différents partis proposant un programme en rupture en matière d’écologie ont dépassé les 30%, contre 10% pour l’Union de la droite et du centre. Branle-bas de combat dans l’équipe municipale, qui décide subitement de se prendre de passion pour le vert...
Le maire avait tout de même consenti plus tôt dans son mandat à soutenir Le Rayon Vert, chantier d’insertion qui propose des réparations de vélos et du recyclage, et à installer des espaces de stationnement couverts, après avoir supprimé nombre d'arceaux.
L’asso @derailleursclam rit jaune et publie un article en réponse au titre sans appel : “Non, #Clamart n’aime pas le #vélo”. En fait, le maire se contente d’entretenir quand bon lui semble les marquages, mais jamais les revêtements, et d'inaugurer Vélib'.
derailleursdeclamart.org/clamart-n-aime…
derailleursdeclamart.org/clamart-n-aime…
Fin 2019, 13 sas vélos supplémentaires sont promis, alors que ceux existants ne sont pas respectés, y compris par les véhicules municipaux, par exemple au carrefour des rues Jean Jaurès / Paul Vaillant-Couturier.
Les @derailleursclam, qui considèrent la sensibilisation comme une priorité, notamment sur la question des sas, se voient refuser d’écrire pour le journal local un simple article sur l’utilité et le bénéfice de ces aménagements sur les sanctions encourues en cas de non-respect.
L’association est jugée trop critique par le maire, qui ne souffre aucune espèce de contestation. Depuis le début du mandat, les rares réunions avec l’élu en charge de la délégation aux transports sont compliquées - et c’est un euphémisme.
Les réponses aux interrogations de l’association tombent à côté de la plaquette de frein, et l’élu en question s’écoute surtout parler. Depuis un nouvel épisode de polémique en 2019, toute forme de dialogue s’est même interrompue entre l’asso et la municipalité.
Les échecs s’accumulent : si les discussions avec le département pour améliorer les aménagements clamartois ont lieu, les modifications demandées sur la bande cyclable le long du tramway et l’aménagement de la place de l’église Saint-François de Sales sont jugées non réalisables.
Une bande cyclable montante, rue de Meudon, va même être supprimée - et l’aménagement prévu pour accéder à la vélostation Véligo (consigne de stationnement), située au terminus du futur tramway T10, s’interrompt… bien avant la porte de la consigne !
Le projet de vélostation à la gare Transilien de #Clamart ne fait l’objet d’aucune précision depuis des années, tant au niveau de la date d’entrée en service, de son emplacement que de sa capacité.
Le maire s’enorgueillit d’adhérer au plan régional de location de #vélo oubliant que c’est lui-même qui a supprimé les subventions du territoire Vallée Sud Grand Paris, en tant que président de l’EPT, à l’achat d’un vélo électrique au cours de son mandat.
Une autre demande importante des @derailleursclam, à savoir faire passer la rue du Président Roosevelt de 3 à 2 voies + 1 voie vélos avant l’arrivée du T10, s’est vu offrir une fin de non-recevoir.
Quelques semaines plus tard, les @derailleursclam apprennent que ce refus est probablement motivé par le fait que l’équipe municipale agit très discrètement pour obtenir une 3ème voie voiture dans la forêt. J’en ai parlé dans ce #thread.
Les critiques ne sont pas compatibles avec la susceptibilité du maire qui a fait savoir l’an dernier aux @derailleursclam – et à deux autres assos qui ne sont pas dans ses petits souliers – qu’ils seraient interdits de participation au prochain forum.
L’association a même été bousculée lors du dernier Forum suite à l’organisation d’une manifestation au projet de voie supplémentaire dans la forêt réunissant près de 300 personnes, ce qui est rare à #Clamart et a provoqué la fureur du maire.
leparisien.fr/hauts-de-seine…
leparisien.fr/hauts-de-seine…
La position du maire est d’autant plus saugrenue qu’elle est de plus en plus en décalage avec le discours et les décisions prises par @vpecresse, du même parti. Ces derniers mois, la présidente du Conseil régional a multiplié les annonces pro-#vélo
challenges.fr/entreprise/tra…
challenges.fr/entreprise/tra…
Alors, la priorité du maire @JD_Berger ? C’est vraiment la promotion immobilière, des projets "de charme" pour attirer ménages aisés et cadres supérieurs. Au programme: style pseudo-haussmannien, pierre de parement sur béton, toits mansardés...
En 2014, ironie suprême, le maire reprochait le bétonnage de #Clamart. Il a fait construire plus de 6000 logements en un seul mandat, dont beaucoup ne sont pas encore livrés. Soit une augmentation prévue de la population d’au moins 20% en cinq ans. lci.fr/elections/a-cl…
Une véritable fuite en avant sans créations d’activités, très peu d’établissements publics et de commerces, une offre de transports en commun stagnante… et quasiment aucun nouvel aménagement cyclable. Comment les nouveaux habitants vont-ils se déplacer ? Mystère.
Le maire compte sur l’arrivée du T10 (2023), qui n’ira pas à la gare Transilien de Clamart, et du Grand Paris Express (2024). Mais comment les habitants iront à la gare, et à Paris ? En voiture, dans des embouteillages croissants ? Dans un tramway bondé ?
Pour finir : en 2017, Clamart n’avait pas reçue une note déshonorante à la première édition du baromètre vélo (3,32/6 soit D), aidée par une très opportune explosion des votes dans les dernières heures d’ouverture du questionnaire (par qui, on se le demande).
En 2019, avec plus de deux fois plus de votes qu’en 2017, la note est nettement en baisse : 2,64 contre 3,32 deux ans plus tôt. Et la ville obtient G, soit un “climat vélo” défavorable. Pas loin de l’alerte rouge.
Dans les commentaires libres du baromètre, les références à la politique anti-vélo du maire foisonnent, tel le lapidaire : “Clamart n’est pas du tout pensé pour les vélos,il n’y en a que pour les voitures. Il faudrait payer un vélo au maire de Clamart”. barometre.passoire.fr/Clamart%20(92)…
Dans sa désinvolture, le maire a gagné un surnom : “Depuis l’arrivée de la nouvelle municipalité, la politique de l’utilisation du vélo en ville au quotidien a été abandonnée au profit de la voiture, ce qui nous permet de surnommer notre maire Triple B : Berger, Béton, Bagnoles"
D’autres sont plus sobres mais traduisent le même constat : “L’usage est limité faute d’une politique active de la municipalité alors que le potentiel est très important”. Alors que le maire veut rempiler,les élections vont-ils révéler ce potentiel ? A suivre !
