Je suis à la Woolwich Crown Court, aujourd’hui et cette semaine, pour l’audience en extradition de Julian Assange. Ses avocats sont bien arrivés, avec plusieurs cartons de documents qu’ils produiront à l’audience. 
Pas mal de gilets jaunes - dont certains portent des masques d’Anonymous - pour assister à l’audience. Maxime Nicolle a notamment fait le déplacement. Le père de Assange, John Shipton est aussi sur place.
Julian Assange a pris place sur le banc des accusés, et ne montre aucune réaction alors que l’accusation égrène les différents chefs d’accusation qui pèsent sur lui. Il feuillette et lit attentivement une liasse de documents.
Difficile d’évaluer son état de santé, que ses avocats disent être très mauvais (j’assiste aux débats via vidéo depuis une salle de presse dont les écrans sont petits et basse définition).
Pour l’accusation, les charges qui pèsent sur Assange ne concernent pas la « publication d’information mais celle de l’identité de certaines sources ». Il fait référence à des documents publiés par WikiLeaks sans expurger certains détails, mettant « leur vie en danger ».
« Ce n’est pas un procès, mais une audience d’extradition. La culpabilité ou l’innocence de M. Assange sera déterminée aux États-Unis, pas ici. » poursuit celui que j’imagine être un membre du parquet britannique qui représente les États-Unis.
Je serais bien en peine de vous dire ce qu’il se passe actuellement. La retransmission vidéo est quasiment inaudible et quand elle l’est c’est tellement parcellaire qu’on y comprend pas grand-chose.
Je n'ai pas tweeté mais la situation était bien meilleure cet après-midi. Nous avons pu entendre les avocats de Julian Assange présenter à leur tour leur défense. Ces derniers vont jouer sur tous les tableaux pouvant leur permettre de faire échec à l'extradition.
D'abord, ils vont tenter de prouver que l'inculpation est "politique" au sens du traité UK/USA, ce qui neutraliserait la demande d'extradition. Ils vont aussi faire valoir la santé de leur client (l'avocat d'Assange a parlé de "dépression clinique" et de "risque de suicide").
Les avocats d'Assange vont aussi avancer qu'extrader Assange viole plusieurs de ses droits humains (au sens de la CESDH) : procès équitable et liberté d'expression notamment. Ils ont aussi évoqué la surveillance dont il a fait l'objet dans l'ambassade d'Equateur.
Ils ont également mentionné la rencontre entre un ancien député américain et Julian Assange. Le premier aurait proposé au second un accord, au nom de Trump : aucune poursuite judiciaire contre des infos sur l'origine des e-mails du DNC publiés par WL en 2016.
Tout ceci et quelques autres petites choses dans ce premier compte-rendu de l'audience d'extradition de Julian Assange, à Londres, à lire sur @lemondefr : lemonde.fr/pixels/article…
@lemondefr Sur ce point, je précise que les avocats d'Assange ont indiqué lors de l'audience que leur client avait refusé cette offre.
