➡️ Un conseil de lecture pendant le confinement ?
➡️ Et si vous lisiez « Les #Revenants » de David #Thomson ?
➡️ Retour sur cet ouvrage incontournable qui porte sur les Français partis faire le #jihad en #Syrie et qui sont revenus en France. #Thread⤵️
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Journaliste à #RFI, David Thomson a écrit cette enquête pour le compte du site Les Jours. Il a obtenu le prestigieux #PrixAlbertLondres, qui récompense les meilleurs grands reporters francophones.
Cette menance est souvent niée : « Couvrir le djihadisme de la génération 🇸🇾 depuis son année 0, 2011, c’est se heurter à un déni mondain, teinté d’ignorance et de vanité sur les plateaux TV. Le déni de ceux que nous appellerons les « djihado-sceptiques » 7sur7.be/tele/le-jour-o…
« En 2014, des tenants de ce « djihadoscepticisme » m’incendient sur le plateau d’1 émission, alors que je tente vainement d’expliquer que nombre de jihadistes 🇫🇷 sont partis en Syrie, animés, dès le départ, de projets terroristes assumés». (cf. la 20e mn)
Ainsi, alors que Thomson se base sur 1 travail de terrain de 2 ans auprès de djihadistes, les autres intervenants crient au mensonge, l’un l’accusant de faire le jeu des extrêmes, l’autre de stigmatiser les musulmans et un dernier lui reproche de ne pas connaître la question.
Pourtant, les faits lui donneront raison, avec les attentats ayant ensanglantés la 🇫🇷. Malgré leur méconnaissance du sujet, les intervenants de l’émission ont utilisé leur notoriété pour nier les faits, et orienter les autorités vers 1 compréhension erronée du phénomène.
Thomson évoque le cas de revenants, comme Zoubeir, 20 ans, repenti du #jihad, qui intervient dans les écoles pour dissuader d’autres jeunes de partir, qui dit : « En rentrant, la plupart sont déçus peut-être, mais repentis, pas du tout. Ils sont encore partisans du jihad. »
Ils ne veulent pas aider les autorités « parce qu’ils considèrent la France comme une force mécréante ennemie de l’Islam, qui lutte contre leurs frères. » Zoubeir ne croit pas au programme de déradicalisation, dont certains ont fait un véritable business sans obtenir de résultats
« Je ne vois pas comment on peut déradicaliser ces gens, sachant qu’eux ne se considèrent pas comme des radicaux, mais comme des musulmans en conformité avec ce qu’ils suivent, c’est à dire le Coran et la Sunna »
Selon lui, il faut donner aux jeunes l’amour de la 🇫🇷. « Ils voient la 🇫🇷 comme un pays raciste, qui a colonisé et qui continue de le faire, qui fait la guerre aux pauvres, aux Arabes et aux Africains. Donc le contre-discours devrait déjà leur redonner l’amour du pays. »
Zoubeir a décroché de l’école «ne supportant plus les propos de ses professeurs sur l’Islam, qui, pour échapper aux amalgames visent à chaque attentat à distinguer islam et djihadisme, mais produit sur lui l’effet contraire à celui recherché en le renforçant dans ses convictions»
«Aujourd’hui encore il est allergique au discours de ceux que #Birnbaum a surnommé les rien-à-voiristes, qui répètent « cela n’a rien avoir avec l’islam ». Car à ses yeux, ce paradigme médiatique et politique, destiné à éviter tout amalgame avec les Musulmans est contre-productif
« J’aime pas ces discours disant « Non c’est pas ça, il n’y pas écrit ça dans le Coran ». Un jeune, même si tu lui dis « non y a pas écrit ça » il va chercher et il va voir qu’il y a bien écrit ça. Pour ceux qui voient ça comme une secte en dehors de l’islam, c’est de...
... l’endoctrinement. Pour ceux qui voient cela comme une partie intégrante de l’Islam, c’est juste quelqu’un qui veut se conformer à ce à quoi il croit ». Zoubeir met en avant également un autre facteur expliquant le départ en Syrie de combattants étrangers.
La dimension religieuse est le plus souvent fondamentale, mais le facteur sexuel est aussi un élément de motivation, souvent tabou. « Ils ne le disent pas, car l’émigration pour autre chose que Dieu n’est pas acceptée au paradis, mais beaucoup sont partis dans cette optique ».
Autre point marquant du livre : « Fin 2013, les jihadistes français participent peu aux combats. C’est l’époque du «LOL jihad» et des selfies postés par des jihadistes hilares depuis la 🇸🇾. C’est le moment où la mise en scène feuilletonnée du quotidien des 🇫🇷 en 🇸🇾 est suivie...
...sur Facebook comme 1 émission de téléréalité où la photo d’une glace vanille à Raqqa fait autant de like qu’1 selfie avec une tête decapitée. Les spectateurs sont invités à rejoindre ce loft 🇸🇾 dont on sort moins par 1 vote éliminatoire que par la mort. La 🇸🇾 jihadisée...
...prend les atours d’1 pays de cocagne matériel et spirituel où les dominés deviennent dominants. Le jihad en 🇸🇾 est vécu comme 1 expérience de jouissance individualiste et collective, légitimée religieusement, offrant 1 statut de chevalier de l’islam et l’effacement des péchés.
Zoubeir confesse lui même s’être « amusé » et ce dans un certain confort. « On avait l’impression de s’amuser comme si on était partis à la plage en vacances C’est bien le terme « LOL jihad ». 1 jihad où on peut tirer sur les gens et manger une glace en même temps. »
Au fil des mois, Zoubeir pense que le «LOL jihad» des 🇫🇷 est l’importation en 🇸🇾 «d’une culture de cité». Les jihadistes 🇫🇷, le + souvent de culture musulmane et issus des quartiers populaires, ont, derrière 1 vernis fondamentaliste, conservé le comportement qu’ils avaient en 🇫🇷
« Les mot s’arabisent, s’islamisent mais les comportements restent les mêmes. Ils s’insultent, ils font des punchlines comme dans le rap, mais à la gloire de Daesh. Ils restaient attirés par ce qui était or, femmes, armes. Ils font les mêmes conneries, ms avec 1 peu plus d’islam»
A partir de 2014, le jihad est de - en - LOL. Combats fratricides entre rebelles, frappes de la coalition, reprise en main de la communication par Daesh et fin des selfies jihadistes. De plus en plus, les 🇫🇷 sont amensés à combattre et à mourir dans des opérations suicides.
#Thread à suivre ...🔚
