L'audience reprend, avec une enquêtrice de SDAT, qui va raconter la garde à vue de trois des accusés, Ali Riza Polat, Abdelaziz Abbad et Miguel Martinez.
Garde à vue en février 2015 pour Ali Riza Polat, dénoncé par un co-accusé Willy Prévost, décrit comme un individu de "forte corpulence, turco-kurde, habitant Viry en IDF, en contact avec deux Ardennais". Les deux Ardennais : Martinez et Abbad.
L'enquêtrice précise que certaines auditions ont été "très difficiles". Ali Riza Polat proteste dans son box.
Le président, d'un ton autoritaire : "S'il vous plaît, ah, vous commencez pas hein !"
Et pour l'instant, Polat s'arrête.
Polat qui sur une de ses six lignes téléphoniques, a été en contact avec Amedy Coulibaly, jusque vers 1h30 le 7 janvier 2015. Coulibaly qui a commis l'attentat contre la policière de #Montrouge le 8 janvier et à l'#HyperCacher le 9 janvier 2015.
Et sur une autre ligne, explique l'enquêtrice, de multiples contacts entre Polat et Metin Karasular, un autre co-accusé.
200 contacts entre eux sur la période entre le 18 septembre 2014 et 6 janvier 2015.
L'enquêtrice SDAT : Le 25 novembre 2014 est une date très importante.
Abdelaziz Abbad, dit-elle, est descendu de Charleville-Mézières pour se rendre chez Polat en IDF.
"Ce jour-là, il aurait vu un sac d’armes".
L'enquêtrice explique que le sac d'armes aurait été récupéré dans la nuit du 30 novembre au 1er décembre 2014 par Michel Catino, autre accusé dans le box.
L'enquêtrice explique que 4 des 6 lignes de Polat ont été utilisées pour appeler exclusivement Amedy Coulibaly et Willy Prévost, l'accusé qui l'a dénoncé. Elle les appelle les "quatre lignes conspiratives".
L'enquêtrice SDAT précise que "quand Amedy Coulibaly change de puce, Ali Riza Polat est au courant de celle d’après".
Elle parle d'une ligne, puce et téléphone, remis par Amedy Coulibaly à Ami Riza Polat le 5 janvier au soir sur un parking.
Sur cette ligne, 30 SMS échangés avec Amedy Coulibaly.
Dans le même temps, Chérif Kouachi (un des tueurs de #CharlieHebdo) utilisait une ligne identique, avec pour seul interlocuteur Amedy Coulibaly.
Ali Riza Polat a été interpellé dans le pavillon de sa mère à Viry-Châtillon, il y habitait avec son frère. Parents séparés. Lors de l'interpellation : des puces, un Ipad et u passeport scotché sous la table.
Ali Riza Polat a raconté en garde à vue qu'il connaissait Amedy Coulibaly depuis 2007. Se sont rencontrés à Grigny où il vivait. Tous les deux musulmans.
Liés à des escroqueries pour achats de véhicule.
Ali Riza Polat a raconté en garde à vue, une dette de 15 000 euros à Amedy Coulibaly, pour des stupéfiants que Coulibaly lui aurait remis en 2009, somme qu'il n'aurait pas remboursée. A la sortie de prison de Coulibaly en 2014, Amedy Coulibaly réclame sa dette à Polat.
Ali Riza Polat a raconté en garde à vue qu'il lui rendait donc des services : "On se voyait régulièrement, je cherchais une solution pour le rembourser, j’étais en position de faiblesse, il me cherchait, il me trouvait, je ne pouvais pas refuser".
Polat a dit avoir été intermédiaire dans la vente de la Mini Cooper achetée 27 000 euros pour Hayat Boumeddiene, fiancée de Coulibaly, accusée en fuite. Voiture revendue 12 000 au garagiste Karasular (accusé).
Ces arnaques à la voiture ont financé les attentats, selon l'enquête.
3500 euros auraient été récupérés en Belgique (dans le garage de Karasular "qui ressemblait plus à une casse", selon l'enquêtrice) le 3 janvier 2015, voyage avec Polat et Coulibaly qui a vu lui-même 5 fois Karasular.
L'enquêtrice donne un chiffre pour une somme d'argent récupérée ensuite.
"Faux ! C'est une menteuse !" s'écrie Polat depuis son box.
Sur le banc des parties civiles, certains s'offusquent de cette sortie du principal accusé : "Oooooh !"
Le président gronde : "S'il vous plaît !"
L'enquêtrice explique que des armes ont été vues dans l'été considérées comme "de la merde, rouillées, dégueulasses" par Coulibaly. Puis sac d'armes aurait donc été récupéré le 30 novembre par Catino, autre Belge.
Polat a réfuté tout trafic d'armes, tout transport d'armes, précise l'enquêtrice à la barre.
L'enquêtrice parle de listes d'armes écrites de la main de Karasular.
"1300 pour 9 mm
1400 Tokarev
Chargeur
Mitraillettes"...
Le 1400 pour Tokarev : "intéressant" note-t-elle.
Polat aurait donné 1434 euros à Karasular le 10 juillet 2014.
La somme qu'il a contestée, en râlant.
Elle parle de deux autres listes sur lesquelles on peut lire lance-roquette. L'enquêtrice rappelle qu'un lance-roquette a été trouvé sur un scène de crime, entre les mains des Kouachi.
L'enquêtrice dit que Polat a constamment été en contact téléphonique avec Coulibaly les derniers jours avant les attentats. Pour elle, difficile de penser que Polat était pas au courant des #AttentatsJanvier2015.
L'enquêtrice parle à la barre et derrière la vitre de son box, Polat a du mal à se contenir, lui qui a plusieurs fois explosé à ce procès. Elle parle d'appartement conspiratif. Il crie : "quand, quand ?" "S'il vous plaît !", gronde encore le président.
Elle rappelle qu'en garde à vue, Polat a dit qu'il avait accompagné Coulibaly à Gentilly (où était la planque du terroriste avec un arsenal retrouvé), mais pour aller chez un ami selon Polat. Ils y seraient allés en Clio blanche. La fameuse voiture qui a disparu...
Celle qui est resté garée au pied de Mickaël Pastor Alwatik (co-accusé, ami de Coulibaly), chez qui Polat ne serait pas monté ce soir-là avec Coulibaly. L'enquêtrice donne l'alibi de Polat : "il mangeait des Curly dans la voiture".
Polat, dans son box : "Voilà, c’est la vérité".
L'enquêtrice parle de la nuit du 6 au 7 janvier : "On sait que Amedy Coulibaly est en contact avec Chérif Kouachi vers minuit 20, à Genevilliers. Ce soir-là, au même moment, Amedy Coulibaly envoie des messages à Polat qui est chez lui".
Polat, dans son box : "C’est faux ! Tu mens ! A cette heure-ci, j’étais en Belgique !"
Le président : "S'il vous plaît, ça va se terminer par une expulsion ! Alors, si vous voulez la parole, tenez-vous tranquille !"
L'enquêtrice explique que le 7 janvier, vers 11 h/11h30, Polat est venu récupéré 2 téléphones et carte grise de la moto auprès de Willy Prévost. La moto Suzuki qui sera utilisée par Coulibaly pour l'attentat à Montrouge le 8 janvier 2015.
L'enquêtrice rappelle que le 7 janvier 2015, à 10h19
Chérif Kouachi a envoyé un message à Amedy Coulibaly. Elle parle de l'ADN d'Amedy Coulibaly sur une des armes des Kouachi, sur une kakachnikov à Dammartin, "on sait que la majorité des armes provenait de lui".
L'enquêtrice reparle du passeport trouvé en perquisition. On y voit les voyages de Polat après #AttentatsJanvier2015. Du 12 au 19 janvier, il est au Liban.
17 janvier : poste-frontière pour rentrer en Syrie, tente d’entrer en Syrie, refoulé. Le 19 : il fait retour à Bruxelles.
L'enquêtrice poursuit : "Le 20 janvier 2015 au matin, il réveille sa maman, paniqué, il faut que tu m’accompagnes à l’aéroport CDG, sur le chemin il demande de l'argent, elle retire 800 euros, Polat est vu sur la vidéo de l'aéroport, il arpente les terminaux"...
Ce 20 janvier, à Roissy Charles de Gaulle, "Polat cherche, à 5h14 comptoir Sky, 8h10 il tente d'embarque pour la Thaïlande, il est refoulé car interdiction de sortie de territoire" dit l'enquêtrice SDAT.
L'enquêtrice : Polat "décide de faire retour en Belgique, à Bruxelles. Et le 21 janvier il embarque pour la Thaïlande.
Mais revient en France le 25 janvier.
C’est assez surprenant pour nous de voir ça."
Lors de la 8e audition, Polat a expliqué qu'il était paniqué : "J’avais peur pour moi, peur qu’on vienne me chercher, car j’étais un ami de Amedy Coulibaly".
L'enquêtrice : "Peur au point daller en Syrie ?"
Polat s'était ainsi justifié en garde à vue : il avait vu à la télé que Damas ne parlait pas à Paris et donc avait décidé de s’y réfugier ! Selon sa version aux enquêteurs.
L'enquêtrice parle de Polat et son rapport à la religion, famille Kurde non pratiquante mais en 2012 il commence à s'y intéresser, Polat leur a dit qu'il avait acheté un livre "comment faire la prière pour les enfants"...
Elle dit que Polat allait à la mosquée de Grigny et de Savigny dans l'Essonne. Ajoute qu'il a pratiqué réellement courant 2014.
L'enquêtrice évoque l'Ipad de Polat trouvé en perquisition : images de combattants de Daech, montants des salaires de soldats de l'EI, Dabiq et photo du policier Ahmed Merabet au sol avec les frères Kouachi"
L'enquêtrice explique que Polat aurait traité sa mère et sa soeur de "mécréantes".
Polat s'écrie de son box : "Tu vas le payer !"
Emotion dans la salle.
Et l'audience se poursuit.
Et les avocats de parties civiles demandent au président d'inscrire cet "incident".
Et Polat s'énerve encore, et l'avocat général sort de ses gonds : "Il y a des limites à pas dépasser Monsieur Polat, il le menace de le poursuivre pour menace sur personne dépositaire de l'autorité publique" ce qui le conduira en plus devant un tribunal correctionnel.
Polat maugrée et continue à s'énerver : "Elle peut mentir sur moi mais pas sur ma famille. Arrêtez de mentir ! Mon beau-frère il va venir. Tout ce que vous voulez mais pas ma belle-famille. Je vais tous les balancer !" Dernière phrase qu'il répète souvent.
Le président gronde encore : "S'il vous plaît, sinon vous allez être expulsé !"
Polat, qui se calme d'un coup : "Non, non, c’est bon, pardon".
Son avocate Me Coutant-Peyre dit : "Je pense que c'est intolérable pour toute personne d'entendre insulter sa propre mère".
Elle ajoute : "Je me bats avec mon client pour qu’il garde son calme".
L'enquêtrice parle d'Ali Riza Polat comme du "bras droit" d'Amedy Coulibaly.
Un avocat de parties civiles lui demande si "la théorie de la dette" s'effondre ? Elle dit que cette théorie "on y croyait".
Et sont évoqués les 28 et 29 janvier 2015.
Le 28, Polat va devant l'Hyper Cacher.
Le 29, il va acheter une pomme d'amour boulevard Richard Lenoir, à Bastille, celles que Amedy Coulibaly adorait.
Un hommage ? demande une avocate.
Rappelons que le boulevard Richard Lenoir est aussi le lieu où a été assassiné le policier Ahmed Merabet qui a tenté d'arrêter la cavale des frères Kouachi, juste après leur massacre à #CharlieHebdo, le 7 janvier 2015.
L'avocat de Willy Prévost a une question sur le "bouc émissaire" : c'est ainsi que a été désigné son client par Ali Riza Polat. Les deux accusés sont face à face mais chacun dans un box.
Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat, à l'enquêtrice SDAT : "les réactions de mon client sont celles de quelqu’un qui est injustement accusé, même si c’est un peu enfantin, et avec un manque de contrôle", dû au manque de sommeil. Son client qui a donc menacé l'enquêtrice.
Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat, à l'enquêtrice : "Vous l’avez présenté comme le bras droit de Coulibaly, c’est un tirage au sort"... selon l'avocate.
Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat : "Vous savez que c’est un procès de substitution puisque les auteurs sont tous morts".
Me Coutant-Peyre, avocate d'Ali Riza Polat : "Pourquoi s’il est le bras droit, on attend autant ? Et quel est l’événement qui fait qu’on décide de l’arrêter ?"
Polat a été surveillé à partir du 24 janvier 2015, arrêté mi-mars, "surveillances nécessaires" dit la policière.
L'audience est suspendue jusqu'à 14h30.
Et l'audience reprend avec l'évocation des menaces de Polat sur l'enquêtrice qui était ce matin à la barre. Son avocate souligne qu'il est depuis cinq ans en prison. Et ajoute qu'elle lui a reproché ce langage "non adéquat".
Le président gronde : "c'est pas un défaut de langage, vous savez ce que vous faites, que vous avez fait des menaces susceptibles de poursuites pénales, bon, on verra !"
Le président rappelle à l'accuser qu'il peut l'expulser et le prévient qu'à la prochaine menace, il l'expulsera. "Je ne tolérerai pas les menaces à l'encontre de quiconque".
Polat : "Je peux avoir le micro s'il vous plaît ?"
Ali Riza Polat veut s'expliquer et redit pourquoi il a dit "tu vas me le payer", il se plaint qu'on l'ait pas laissé s'exprimer".
Le président : "Vous allez pas recommencer !"
Ali Riza Polat s'excuse et marmonne d'une voix qu'on n'entend plus trop car le président lui a déjà coupé le micro : "On peut mentir sur moi mais pas sur ma famille". Et Polat se rassied.
Et l'enquêtrice revient à la barre, cette fois pour parler de l'accusé Abdelaziz Abbad, dénoncé par son co-accusé Miguel Martinez. Ils sont côte à côte dans un box.
Elle dit d'Abdelaziz Abbad : "Musulman non radicalisé, avant tout trafiquant de stup, poursuivi pour complicité d'assassinat, susceptible avoir fait tuer un homme avec un Uzi".
Elle ajoute qu'il était très "énervé en garde à vue, en avril 2017. A changé cinq fois de versions. Lors des premières auditions, il a condamné les attentats contre Charlie Hebdo, disant que c’est lâche qu’ils fassent ça sur des musulmans, c’est des fanatiques !"
Abdelaziz Abbad avait dit avoir vu un homme ressemblant à Saïd Kouachi qui aurait dit : "on veut des kalachs, deux kalachs, si tu peux en avoir d'autres, pistolets et gilets pare-balle". Abbad n'avait pas ces armes. Va voir Karasular (le garagiste belge) autre co-accusé.
Abbad et Karasular, aujourd'hui dans le même box, se sont rencontrés à l'été 2014. Karasular aurait proposé deux armes longues à Abbad et Martinez, dit l'enquêtrice. Ce qu'on dit les deux amis Karasular et Catino.
Karasular qui "comme par hasard, aurait vu un matin, ces deux armes longues sur le toit de son garage !" dit l'enquêtrice. Alors il aurait décidé de les vendre. Vente en novembre 2014, pour les deux Ardennais, Abbad et Martinez.
Puis Abbad donne une nouvelle version en garde à vue : dans cette nouvelle version, il aurait voulu se lancer dans un trafic d'armes, on lui aurait conseillé le garage de Karasular, Martinez et Abbad y seraient ainsi allés...
Et Me Margaux Durand-Poincloux, une avocate d'Abdelaziz Abbad est en train de mettre en difficulté l'enquêtrice qui disait qu'Abbad avait vu Saïd Kouachi. Elle démontre que ça ne pouvait pas être l'aîné des Kouachi. Et dit s'étonner du manque de vérifications par la police.
Et Me David Apelbaum, autre avocat d'Abbad, enchaîne et enfonce le clou en faisant remarquer que ce sont les policiers qui ont mis cette photo de Saïd Kouachi sous le nez d'Abbad qui n'en avait jamais parlé. "C’est bizzarre, non ? Enfin, de notre point de vue" dit l'avocat.
Me David Apelbaum demande si la police n'a pas tout fait pour trouver un "volet Kouachi" dans ce dossier "vide" ? Il dit tout ça très calmement et l'enquêtrice semble bien embarrassée à la barre.
Dans son box, Ali Riza Polat est désormais tout calme, d'autant qu'on ne parle plus de lui.
L'enquêtrice parle maintenant de Miguel Martinez, accusé d'avoir cherché des armes pour Coulibaly, avec Abdelaziz Abbad en lien avec Metin Karasular.
L'enquêtrice parle du langage de plusieurs accusés, qui ont parlé "des dattes pourries", elle pense que dattes = armes, celles qui étaient "pourries" = rouillées, et que Coulibaly n'a pas voulues et il a commandé d'autres entre l'été et l'automne 2014...
Me Margot Pugliese, l'avocate de Miguel Martinez remercie l'enquêtrice d'être à la barre depuis ce matin, "c'est agréable d'avoir un enquêteur en chair et en os". Beaucoup ont déposé en visio, derrière un voile opaque et un numéro de matricule. Mais pas tous.
Elle veut que l'enquêtrice donne les preuves de radicalisation de Miguel Martinez. L'enquêtrice parle de sa conversion à l'islam dans les années 90 après la mort de son père. Dans son box, Martinez, grand comme un basketteur américain, écarquille les yeux qui disent "ben oui"!
A part le pèlerinage à La Mecque, le port d'un qamis, et une barbe plus fournie qu'avant son entrée en prison, l'enquêtrice sèche sur les éléments contre Miguel Martinez... puis parle de la téléphonie.
Dans cette téléphonie, lien avec le garagiste Karasular qui a sa liste d'armes, et Polat.
L'avocate de Martinez dit : "et là vous tirez le fil" qui mène à Abbad.
"Et là il vous parle spontanément de Saïd Kouachi ?"
L'enquêtrice : "euh, excusez-moi..."
Et l'avocat de Karasular, Me Chevais se lève, a des questions, des avocats de parties civiles demandent : quelle côte ? Pour vérifier, dans le dossier d'instruction, ce qu'il est en train dire oralement.
Me Chevais, qui n'a pas la côte, rétorque : "Nous verrons ça demain" !
A ce procès historique des #AttentatsJanvier2015, certains avocats sont précis, brillants, maîtrisent le dossier, et d'autres sont approximatifs avec des questions qui peuvent être non pertinentes et/ou outrancières. Parmi les robes noires, des clans se sont d'ailleurs formés.
L'enquêtrice de la SDAT a quitté la barre. On visionne ce qui a été retrouvé dans l'IPad de Polat en perquisition en 2015 : des images de sniper, un chat et une kalach, revendication de Coulibaly, page de Dabiq, le magazine d'Al Qaïda, et un texte en arabe qui parle de djihad.
Dans l'IPad de Polat en mars 2015, il y avait aussi une image du policier Ahmed Merabet, à terre, le 7 janvier 2015, mort sous le feu des Kouachi.
Dans l'IPad de Polat, il y avait aussi "Je suis Kouachi", au lieu de "Je suis Charlie", le "Charlie" ayant été barré dans un montage.
Dans son box, Polat tente de demander poliment en levant le doigt : "Monsieur, je peux avoir la parole ?"
La cour ne lui donne pas.
Marie-Laure Barré, avocate de parties civiles, qui a voulu qu'on voie ces images, précise qu'on a tenté de les effacer.
Polat redemande la parole.
Il ne l'a pas.
Et après lecture de PV de témoins qui ne sont pas venus, l'audience est suspendue jusqu'à lundi, 9 heures 30.
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Jour 33 au procès des #AttentatsJanvier2015. Avec la suite de l'interrogatoire de Mohamed-Amine Fares. Cet après-midi, on doit entendre son ex-compagne et ex-belle soeur. Une ex-belle famille qui pourrait être derrière la lettre anonyme qui l'a dénoncé à une juge d'instruction.
Ce matin, c'est une enquêtrice à la barre, qui raconte le départ des frères Belhoucine avec Hayat Boumeddiene, fiancée d'Amedy Coulibaly. Ils ont fui en Syrie juste avant les #AttentatsJanvier2015. Tous trois sont accusés et jugés en leur absence à ce procès.
Jour 32 au procès des #AttentatsJanvier2015. Aujourd'hui, la cour va interroger l'accusé Mohamed-Amine Fares, fils de l'employeur de l'accusé Saïd Makhlouf. Ils sont voisins de box à ce procès.
L'audience rouvre et le président de la cour fait le point sur le nombre de témoins qui auraient dû parler de Mohamed-Amine Fares et ne viendront pas car sont introuvables ou ont dit leur refus de venir. Des mandats d'amener ont été ordonnés.
Jour 31 au procès #AttentatsJanvier2015, avec la suite de l'interrogatoire de Mickaël Pastor Alwatik, un accusé qui s'est emmêlé dans ses mensonges depuis sa garde-à-vue. Mensonges régis par la peur, a-t-il dit, sans totalement convaincre.
Voici le compte-rendu de la joiurnée d'hier où l'on a vu à la barre des témoins, la soeur juive de Mickaël Pastor Alwatik, et aussi son ex-femme, salafiste, répudiée. franceinter.fr/justice/au-pro…
L'audience a repris, avec lecture de PV sur un témoin pas venu. Le président lit la déposition du témoin qui a cédé une moto à Coulibaly, la moto qui a servi à aller à #Montrouge, où la policière Clarissa Jean-Philippe a été tuée le 8 janvier 2015.
Jour 29 au procès des #AttentatsJanvier2015. Aujourd'hui, la cour va interroger l'accusé Saïd Makhlouf, cousin lointain de Amar Rendant. Ils sont côte à côte dans le box.
Saïd Makhouf a les épaules carrées, comme ses lunettes. Cheveux ondulés noués en catogan. Il était ambulancier. N'avait jamais été incarcéré avant cette affaire. On l'accuse d'avoir recherché des armes pour Amedy Coulibaly.
On l'accuse d'avoir recherché ces armes dans le nord de la France avec Amar Ramdani. Ils avaient dit en instruction que Saïd Makhlouf allait à Lille et Roubaix voir des prostituées.
Jour 28 au procès des #AttentatsJanvier2015. Aujourd'hui, la cour continue l'interrogatoire de l'accusé Amar Ramdani.
Le président commence par préciser, en ouverture de l'audience, que Mohamed Sifaoui ne sera pas entendu comme témoin. "La cour est suffisamment informée", tranche le président.
La cour et les avocats évoquent un nouveau planning d'audience. Ils ne sont pas d'accord. Le président a annoncé une audience le 11 novembre et pas le 12. Me Saint Palais ne veut pas venir le 11 novembre, jour férié "de la République".
Jour 27 au procès des #AttentatsJanvier2015. Aujourd'hui, la cour va interroger l'accusé Amar Ramadan, celui qui a fait de la poésie dans son box, cité Boris Vian.
Amar Ramdani est aussi celui qui a été accusé un temps d'avoir tiré sur le joggeur le 7 janvier 2015 au soir, avant que les juges d'instruction ne l'innocentent sur ce point. En tout cas, il n'est plus poursuivi pour cette tentative d'assassinat.
Amar Ramdani a été arrêté en janvier 2015 pour une affaire de trafic de stupéfiants et d'armes de guerre en Espagne. Mais on s'est vite rendu compte qu'il s'agissait d'une usurpation d'identité. On a arrêté de le poursuivre dans cette affaire.