Au procès des #AttentatsJanvier2015, l'audience doit reprendre dans quelques minutes, après un mois d'interruption, le principal accusé ayant contracté le #COVID19 avec des complications. Il vient d'arriver dans son box, teint pâle.
La salle d'audience est comble. En tout cas, la "jauge" dans le respect des distanciations sociales est atteinte. De nombreuses parties civiles sont présentes. Leurs avocats doivent commencer à plaider ce matin.
#AttentatsJanvier2015
Les avocats de survivants, de victimes et du journal #CharlieHebdo devaient plaider ce matin, mais finalement ce sera vendredi.
#AttentatsJanvier2015
Ce matin, plaideront les avocats de ceux qui ont croisé les frères Kouachi dans leur recherche de #CharlieHebdo puis dans leur fuite, en janvier 2015, et sont encore terrorisés cinq ans plus tard.
La cour vient d'arriver. L'audience reprend. Après un mois de suspension donc. Durée inédite dans un procès d'assises. Ce procès est décidément historique à moult égards.
#AttentatsJanvier2015
Le président de la cour lit la dernière expertise ayant conclu que la présence de l'accusé Ali Riza Polat était possible, malgré un mois de vomissements. "Il est apte", dit l'expert. Pendant que le magistrat parle, Ali Riza Polat crache bruyamment dans un sac. La salle fait "oh".
Le président explique que le médecin expert a conseillé un anti-vomitif par injection, et dit que l'accusé Ali Riza Polat refuse ce traitement précis, pour "ne pas servir de cobaye", selon ce que lit le président.
Le président lit ce qu'a dit l'expert, que le primeran est un médicament "classique avec des contre-indications rares.
M. Polat ne présente pas de contre-indications à ce traitement", a dit l'expert.
Un des avocats de Ali Riza Polat estime que l'expert ne prend pas en compte les "problèmes génétiques" de l'accusé. Pendant que Polat recommence à cracher très bruyamment dans un sac. "Emmenez-moi à l'hôpital !" s'écrie-t-il.
#AttentatsJanvier2015
Le président dit que hier, la principale avocate de Ali Riza Polat, Me Coutant-Peyre, était d'accord pour une reprise d'audience dans la mesure où son client pouvait aller aux toilettes avec son escorte, même lors des plaidoiries, sans qu'on estime que l'audience soit perturbée.
Mais ce matin, les avocats de Ali Riza Polat disent que l'expert désigné n'est pas compétent, et veulent des expertises pluridisciplinaires. Sur le banc des parties civiles, on proteste. Me Mouhou, se lève et parle de "simulation" de l'accusé qui continue à cracher bruyamment.
Et Me Mouhou évoque les expertises qui ont déjà eu lieu. Ali Riza Polat a été examiné plusieurs fois à l'hôpital.
Me Mouhou répète : "on est sur une simulation depuis le départ. Avec quelqu'un qui théâtralise, et prend en otage un procès historique. C'est un malade imaginaire !"
L'avocate générale se lève à son tour : "nous ne sommes pas médecins, ni vous ni moi ni M. Polat. Et elle parle de l'expertise d'un autre médecin qui dit que l'accusé a été malade à cause du #COVID19 mais "pas de nécessité d'hospitalisation".
L'avocate générale rappelle que l'accusé Polat ne veut pas prendre le traitement au Primperan qu'on veut lui administrer. "S'il refuse ce traitement, c'est son choix, c'est à nous d'en tirer les conséquences, sinon c'est laisser à M. Polat le cours de ce procès", dit-elle.
L'avocate générale estime que "nous devons reprendre l'audience".
Un jeune avocate de Ali Riza Polat nie la simulation, et rappelle que l'accusé a été interrogé il y a 1 mois "avec 40 de fièvre".
Le président : "nous pouvons reprendre le cours du procès où nous étions arrêtés ".
Et l'avocat qui représente l'Etat se lève, et commence à plaider. La salle l'écoute, silencieuse. L'accusé Ali Riza Polat semble écouter aussi, tête à demi baissée, un masque chirurgical sur le nez.
#AttentatsJanvier2015
Dans sa plaidoirie, Me Chabert compare les avocats à "un troupeau de chats".
#AttentatsJanvier2015
Puis Me Chabert se tourne vers les deux box des accusés, il leur demande de l'écouter, dit qu'il les respecte, et leur parle de la liberté d'expression "qui a été bafouée, torturée, terrorisée en janvier 2015".
#AttentatsJanvier2015
Me Chabert, avocat de l'Etat : "L’Etat garantit la liberté de se dire athée, catholique, juif".
#AttentatsJanvier2015
Me Chabert, qui s'adresse à la cour et aux accusés : "Ce qui est important pour garantir une liberté et j'aimerais vraiment que vous l'entendiez, c'est la loi"
#AttentatsJanvier2015
Me Chabert : "Ce n'est pas un individu qui se lève un matin et dit je considère que telle caricature" ne lui plaît pas. "C'est la loi" le fondement de la liberté, plaide-t-il au milieu des onze accusés présents. Les uns écoutent, l'un dort, le principal accusé a cessé de cracher.
Me Chabert parle à la barre de son ami Patrick Pelloux, le médecin urgentiste qui était l'ami de #CharlieHebdo et avait été le premier à accourir pour tenter de les sauver après le massacre du 7 janvier 2015.
Me Olivier Moughli arrive à son tour à la barre, pour plaider au nom de la famille d'Ahmed Merabet, le policier assassiné par les frères Kouachi quand ils ont fui #CharlieHebdo après leur massacre.
@franceinter avait publié le portrait d'Ahmed Merabet, douzième victime des frères Kouachi le 7 janvier 2015. franceinter.fr/justice/proces…
Les soeurs et la compagne de Ahmed Merabet avaient livré des témoignages très émouvants à la barre, à ce procès des #AttentatsJanvier2015.
franceinter.fr/justice/la-com…
L'avocat de la famille parle de Ahmed Merabet "le combatif, l'opiniâtre, le pilier de la famille" depuis la mort prématurée de son père. Et il part de la "dépression de la mère" qui a fait de la chambre de son fils assassiné "un mausolée".
Et l'avocat demande l'arrêt de la diffusion qui montre Ahmed Merabet assassiné par les frères Kouachi sur un trottoir parisien. Il parle du "droit à l'information", certes, mais pense qu'on ne doit pas rediffuser cette vidéo à chaque attentat. Vidéo insupportable pour la famille.
Me Moughli en appelle aux médias, "espère qu'ils pourront comprendre que cette vidéo est un traumatisme" qui replonge à chaque fois la famille Merabet.
Me Sacha Lanquette, autre avocat de la famille Merabet, arrive à la barre. Des membres de la famille du policier écoutent sur les bancs des parties civiles. L'avocat parle du "courage" de Ahmed Merabet, de la "dignité des victimes à la barre malgré leur souffrance et leur peur".
Et Me Lanquette parle de "la lâcheté" des frères Kouachi et des accusés ici présents qui disent "je ne sais pas, je ne me rappelle pas", et il parle "d'un costume" lié au terrorisme "peut-être trop grand pour eux". Pour l'assumer, selon l'avocat.
Et Me Lanquette estime : "peut-être que toutes les personnes impliquées ne sont pas dans le box, mais ça ne dédouane pas ceux qui y sont".
#AttentatsJanvier2015
Et Me Lanquette termine sa plaidoirie sur une note d'espoir, dit que la France, à l'image d'un de ses emblèmes, le coq français, "continuera à chanter".
Me Andrei vient plaider à son tour, pour des policiers qui ont fait face aux frères Kouachi, lorsque les terroristes ont fui #CharlieHebdo le 7 janvier 2015. Des policiers qui sont devenus des "cibles" en général, dit l'avocat.
L'avocat parle des policiers qui appartiennent "à une institution ébranlée, ils sont montrés du doigt" et tient à dire que "ces policiers, à part de très rares exceptions sont des gens courageux qui font leur métier avec honnêteté tous les jours".
Après une courte suspension, arrive à la barre Me Amélie Tripet, qui se substitue pour Valéry Denoix de Saint Marc. Elle commence à plaider pour l'imprimeur de Dammartin-en-Goële qui a été otage des Kouachi à la fin de leur cavale. "Michel Catalano est un héros", dit l'avocate.
Michel Catalano s'était confié à @franceinter juste avant le procès. Vous pouvez (re)lire ici son portrait, dans son imprimerie, qu'il a reconstruite, pour se reconstruire lui-même.
franceinter.fr/michel-catalan…
Vous pouvez aussi réécouter ce podcast @franceinter avec la parole de Michel Catalano et de Sigolène Vinson, qui, elle, est une survivante de #CharlieHebdo. franceinter.fr/emissions/une-…
Me Amélie Tripet plaide pour Michel Catalano qui par son courage, a sauvé son jeune employé Lilian. Et pendant qu'elle plaide, le principal accusé se remet à cracher en faisant beaucoup de bruit dans son box.
#AttentatsJanvier2015
Ali Riza Polat, l'accusé qui a si souvent été volcanique à ce procès, commence à hausser le ton, s'énerve de son état, répète : "tout ce que je demande c'est d'aller à l'hôpital !" Et il grommelle : "Je m'en bats les couilles d'écouter ces salades".
#AttentatsJanvier2015
"S'il vous plaît !" gronde le président de la cour d'assises, qui avait proposé à Ali Riza Polat de pouvoir se rendre aux toilettes en cas de besoin, "sans que l'audience soit perturbée". "Accord conclu" avec son avocate avait dit le président en début d'audience.
Ali Riza Polat se lève, entouré de son escorte qui l'accompagne aux toilettes. Le président prévient que s'il continue à protester de la sorte, il le fera expulser. Me Coutant-Peyre, avocate de l'accusé, proteste. Et s'offusque qu'on ait traité Polat de "malade imaginaire".
Me Tripet poursuit et achève sa plaidoirie, arrive Me Casubolo Ferro pour Lilian, le jeune employé de Michel Catalano, qui est resté caché 8 heures sous un évier.
Et au milieu de la plaidoirie de Me Casubolo Ferro, Ali Riza Polat revient avec son escorte, on l'entend arriver bruyamment en pleine plaidoirie, et il proteste, se plaint qu'il vient de "vomir de la bile, j'ai rien dans le ventre".
#AttentatsJanvier2015
Ali Riza Polat dit que "c'est un truc de fou" et se plaint qu'on l'oblige à prendre, selon lui, huit cachets par jour. Il parle fort, tel qu'il a souvent parlé à ce procès. Mais le président prend un ton très autoritaire et le menace de l'expulser si l'accusé continue.
Le président de Jorna, autoritaire : "Si vous intervenez de nouveau pendant qu’un avocat plaide, je vous expulse c’est clair, c’est net !"
Ali Riza Polat, voix plus calme : "c'est bon".
Et il se rassied. Et crache encore pendant la plaidoirie qui reprend.
#AttentatsJanvier2015
Me Casubolo Ferro est un peu déstabilisé durant sa plaidoirie pour Lilian. Lilian qui avait livré à la barre, un témoignage particulièrement bouleversant, juste après celui de Michel Catalano.
franceinter.fr/justice/michel…
Me Casubolo Ferro : "comment fait-on pour que cette boucle s’arrête ? Pour combler cette porosité qui va de cette petite délinquance à la radicalité ? Il faut regarder en arrière sur ces 50 dernières années". Il parle des barres d'immeubles en jachère, tout est à reconstruire".
Et pour ses clients, Michel Catalano et son ex-employé Lilian, Me Casubolo Ferro demande à la cour de "condamner sans faiblesse ceux qui doivent l’être car l’Etat de droit n’est pas l’Etat de faiblesse".
#AttentatsJanvier2015
Me Ludot arrive à la barre, pour le gérant d'une station-service dans laquelle les Kouachi étaient arrivés avec leur lance-roquette. Le gérant est encore traumatisé. Doublement, car les policiers l'avaient aussi interrogé comme un suspect.
Et Me Ludot demande que son client soit "reconnu comme une victime de guerre dans un Etat en guerre".
#AttentatsJanvier2015
Me Ludot qui dit à la cour qu'il connaît les guerres. Il dit qu'il a participé à la défense de Saddam Hussein...
Me Ludot : "serions-nous là si les Bush père et fils n'avaient pas envahi l'Irak en 2003 ? C'est eux qui ont la responsabilité que le terrorisme a pu grandir "
Sur les bancs des parties civiles, des survivants protestent à l'écoute de cette plaidoirie inattendue.
#AttentatsJanvier2015
Vient à la barre l'avocat des deux gendarmes qui ont tenté d'arrêter les Kouachi, en ont blessé un, dans l'imprimerie de Dammartin-en-Goële où ils avaient pris en otage Michel Catalano et son employé. Gendarmes primo-intervenants avant l'arrivée du GIGN qui a mené l'assaut final.
Me de Villele plaide pour les deux gendarmes, qui "ont fait honneur à la gendarmerie, votre courage fait notre admiration", dit l'avocat.
Et le président de la cour d'assises annonce la suspension de l'audience jusqu'à 14h. L'accusé Polat reste assis et parle avec son avocate, Me Coutant-Peyre.
#AttentatsJanvier2015
L'audience reprend, pour les plaidoiries de parties civiles de l'après-midi. L'avocate de Ali Riza Polat prend la parole : "mon client ne va pas bien du tout, il veut un médecin, avec le budget du procès, je pense qu'on peut payer"...
#AttentatsJanvier2015
Me Coutant-Peyre estime que son client n'a pas été suffisamment soigné.
Le président de Jorna rétorque : "il a un traitement qu'il refuse de prendre"
#AttentatsJanvier2015
Me Coutant-Peyre, d'une voix forte : "Je demande à ce qu’il y ait un médecin ! Personne ne peut considérer que c’est digne de la justice."
Le président : "Il n’est pas nécessaire à l’instant qu’il voie un médecin".
Et un avocat de parties civiles arrive à la barre pour plaider.
L'avocat qui plaide représente des policiers qui ont croisé les Kouachi dans leur fuite, et restent traumatisés. L'un des policiers garde toujours son arme de service, même pour aller chercher ses enfants à l'école.
#AttentatsJanvier2015
L'avocat, Me Salem-Cormier, parle du "préjudice d'angoisse de mort imminente" dont ont été victimes les policiers qu'il représente.
Me Chirac-Kollaric arrive à la barre pour défendre d'autres policiers, qui eux aussi ont croisé les frères Kouachi, fuyant avec leurs kalachnikovs, le 7 janvier 2015. "J'ai en tête ce véhicule sérigraphié qui recule en marche arrière, ciblé par les tirs des frères Kouachi".
@franceinter avait recueilli le témoignage de l'un des policiers à l'intérieur de cette voiture où l'on entendait les balles siffler.
franceinter.fr/emissions/le-z…
L'avocate rappelle que "l’uniforme de police n’est pas un blindage". Elle parle de cette policière qui adorait le terrain, l'action et ne peut plus porter l'uniforme, encore traumatisée, cinq ans après les #AttentatsJanvier2015.
Me Chirac-Kollaric : "Ces hommes et ces femmes ont fait tout ce qu’ils pouvaient, mais l’asymétrie était trop grande", leurs armes légères contre les kalachnikov des terroristes.
#AttentatsJanvier2015
L'avocate s'adresse aux accusés : "Messieurs les accusés, ce procès s’est tenu dans le respect de vos droits. Votre sort ne va pas être scellé par les victimes mais par vos juges. La justice, et non la vengeance, sera rendue dans ce procès".
A ce procès des #AttentatsJanvier2015, beaucoup de plaidoiries de parties civiles sont très courtes. Car il y a plusieurs dizaines d'avocats. Ils ont dû se chronométrer pour plaider. Certains auront un temps de parole plus long que d'autres, en fonction des victimes représentées.
Me Mouhou représente des journalistes de l'agence Premières Lignes, agence qui était hébergée juste à côté des locaux de #CharlieHebdo. Me Mouhou plaide longuement. Et dit que "c'est important de comprendre pourquoi nous comptons nos morts, nos blessés".
Me Mouhou est un habitué des prétoires dans les affaires de terrorisme islamiste, toujours sur le banc des parties civiles. Et il étale présentement à la barre les procès dans lesquels il a plaidé, comme le procès #Merah. Des avocats s'impatientent.
Car Me Mouhou parle très très longuement, trop aux yeux de certains avocats, alors que le temps est réparti. Et soudain, Ali Riza Polat est allongé sur son banc. Tombé dans les pommes selon son avocate. L'audience est suspendue.
#AttentatsJanvier2015
Me Mouhou doit repartir à sa place en maugréant.
Me Coutant-Peyre, avocate de Ali Riza Polat, accuse Me Mouhou d'être "obscène".
Polat se relève doucement et part avec son escorte.
#AttentatsJanvier2015
Polat est revenu s'asseoir dans son box. Il se tient la tête, entouré des policiers cagoulés. Il parle avec son avocate, Me Coutant-Peyre. Enorme brouhaha dans la salle d'audience. Puis la cour revient.
#AttentatsJanvier2015
Et le président de Jorna se fâche, dit qu'il a constaté "avec quelle rapidité" Ali Riza Polat s'était relevé, juste après s'être allongé, pris d'un vrai ou faux malaise ? Le président gronde, autoritaire. Et menace d'expulser Polat. Il le prévient, d'un ton très autoritaire.
Le président de Jorna à Ali Riza Polat : "Toute manifestation de votre part tendant à interrompre le procès vous conduira à être expulsé. C’est une tentative de perturber le procès ! Monsieur, si vous êtes dans cet état-là, c’est que vous refusez de prendre ce traitement !"
Le président de Jorna, d'un ton autoritaire, qu'il prend souvent depuis ce matin et qu'on lui connaissait peu : "Ce procès doit continuer et il va continuer !"
#AttentatsJanvier2015
Et Me Mouhou revient à la barre reprendre son interminable plaidoirie qui met en colère plusieurs avocats, car Me Mouhou semble faire fi du temps de parole que chacun devait respecter et qui avait été réparti normalement équitablement, disent des robes noires.
Et Me Mouhou cite Tocqueville, l'Algérie, des textes de l'Eglise catholique et "on en arrive à une partie de la jeunesse radicale" dit-il, parlant en vrac des frères Musulmans, du "ventre mou de la France", de Molenbeek. Et il se met à parler de François Genoud !
Me Mouhou, que personne n'arrête : "vous savez qui est François Genoud ? Le banquier suisse ?" Et sans transition, Me Mouhou parle de sa rencontre avec Yasser Arafat !
Soupirs, sur des bancs, dans la salle.
Et Me Mouhou termine enfin : "Je demande à la cour de laver le sang des victimes".
#AttentatsJanvier2015
Lui succède Me Benjamin Saidou, qui parle fort, pour défendre des "voisins" de #CharlieHebdo. Il dit que "la délinquance de droit commun alimente le terrorisme" et prétend que "tous les terroristes ont été délinquants". Pas forcément pourtant.
#AttentatsJanvier2015
Et Me Benjamin Saidou cite des terroristes : "Merah, Carlos et toute sa clique... !" Carlos, qu'a épousé Me Coutant-Peyre, avocate du principal accusé, Ali Riza Polat. Sourires, sur des bancs.
#AttentatsJanvier2015
@ChPiret de @franceinter avait publié le portrait de Me Coutant-Peyre. Le (re)voici.
franceinter.fr/justice/les-ac…
Arrive à la barre Me Catherine Szwarc, avocate montpelliéraine, qui n'a pas raté un jour de ce procès, prenant la parole tant qu'elle l'a pu depuis le 2 septembre 2020. Elle représente un homme qui a croisé les Kouachi dans leur recherche de #CharlieHebdo.
Me Catherine Szwarc salue "l'immense dignité des victimes"et remercie les jeunes filles aux gilets bleus de Paris Aide aux Victimes, qui sont là à chaque procès pour épauler les victimes. Les procès sont toujours une épreuve, pour les victimes et leurs familles.
Me Szwarc explique qu'elle plaide pour des victimes qui ne sont pas "des victimes directes. Elles n’en sont pas moins victimes à part entière. Ce ne sont pas des victimes clandestines. Elles ne sont pas des demi-victimes. Et il n’y a pas en face des demi-accusés".
A la barre, des avocats utilisent parfois dans leurs plaidoiries des mots très inattendus. Cet après-midi, Me Szwarc parle "des yeux pédonculés".
#AttentatsJanvier2015
Me Szwarc qui représentait "une victime pas directe" au début de ce procès des #AttentatsJanvier2015 en représente désormais une quinzaine. Et elle parle de cette quinzaine de personnes qui ont vu les frères Kouachi en janvier 2015, et assure que ça a été "une onde de choc".
La plupart des personnes que représente Me Szwarc ont demandé à se constituer parties civiles durant ce procès des #AttentatsJanvier2015. "Ce sont juste des personnes qui se sont trouvées sur le chemin des terroristes ou à côté, et elles n'étaient pas préparées", dit Me Szwarc.
Selon le code de procédure pénale, peut se constituer partie civile à l'audience "toute personne qui prétend avoir été lésée par un délit" et "peut, à l'appui de sa constitution, demander des dommages-intérêts correspondant au préjudice qui lui a été causé".
Me Szwarc plaide que "l'islam radical violent agit comme une forêt de bambous, desséchant tout. Et chaque victime que j’assiste a été emportée dans ce courant de haine et de barbarie".
#AttentatsJanvier2015
Et Me Szwarc se met à parler latin : "suum cuique tribuere", adage du jurisconsulte romain Ulpien, qui veut dire "rendre à chacun son dû".
#AttentatsJanvier2015
Et Me Szwarc cite aussi Victor Hugo : "Il n'y a pas de paix sans justice".
Et elle dit à la cour que le verdict "rétablira la paix dans l’âme et le coeur de ceux que j’assiste".
Le verdict, selon un nouveau planning, devrait être rendu le 16 décembre 2020.
#AttentatsJanvier2015
L'accusé Polat, après une courte pause d'audience, prévient le président qu'il va s'allonger. Le président refuse, le menace de l'expulser, le fait menotter mais son avocate Me Coutant-Peyre n'est pas là, on lui retire les menottes.
#AttentatsJanvier2015
Me Coutant-Peyre arrive, le ton monte. "Ca suffit", crie-t-elle.
Le président gronde : "Vous ne me parlez pas comme ça !"
L'avocate de Ali Riza Polat dit qu'il est "malade comme un chien".
Le président rétorque que le malade "refuse de se soigner".
#AttentatsJanvier2015
Ali Riza Polat se met à hurler, vraiment très fort, hors de lui : "Vous faites que de mentir depuis le début !"
Le président de la cour l'expulse. Polat est à nouveau menotté. Emmené hors du box par l'escorte de policiers cagoulés. Le procès des #AttentatsJanvier2015 se poursuit.
Le procès des #AttentatsJanvier2015 se poursuit avec l'avocat de Hélène Fresnel, dernière compagne de Bernard Maris, chroniqueur à #CharlieHebdo et @franceinter, tué le 7 janvier 2015.
Me Philippe Assor : "Je ne suis pas l’avocat de Bernard Maris, je suis l’avocat de sa mémoire.
Hélène Fresnel a bien écouté les accusés et elle espère qu’ils l’ont entendue autant qu’elle les a entendus".
#AttentatsJanvier2015
Me Philippe Assor : "Bernard Maris avait survécu à la maladie, il sortait d’un cancer. Il était guéri et il est mort" le 7 janvier 2015.
#AttentatsJanvier2015
Me Philippe Assor : "Tout son travail d’intellectuel à Bernard Maris, c’était la lutte contre les injustices, la misère sociale. Ce dont il a tellement été question ici pendant trois mois. Il était un humaniste plein d’humour".
Me Philippe Assor : "La vie était belle avec Bernard. Et la relation avec Bernard a illuminé la vie d’Hélène. Bernard Maris était un être lumineux, fondamentalement doux, bienveillant. Et nullement violent".
Me Philippe Assor : "C’est mon rôle en tant qu’avocat de parties civiles d’éclairer les débats par la parole de quelqu’un qui n’est plus. Je suis sûr que de là où il est, Bernard Maris éclaire la cour d’un regard, un sourire pour l’éternité".
#AttentatsJanvier2015
@franceinter avait publié le portrait de Bernard Maris juste avant le procès des #AttentatsJanvier2015. Le (re)voici. Il est signé @LaurentKramer franceinter.fr/justice/proces…
Viennent à la barre des avocats de la famille de Clarissa Jean-Philippe, la policière de #Montrouge, assassinée le 8 janvier 2015 par Amedy Coulibaly. A la barre, Me Victor Zagury veut qu'on "redonne du sens à sa mort". Pour lui, il n'y a pas de hasard.
#AttentatsJanvier2015
Pour Me Zagury, "elle a été sacrifiée", et son hypothèse est que Clarissa Jean-Philippe est morte car elle était sur le chemin d'une école juive de #Montrouge, école que Coulibaly n'aurait pas réussi à cibler, et il se serait "rattrapé le lendemain", à l'#HyperCacher.
@franceinter avait publié le portrait de Clarissa Jean-Philippe avant le procès des #AttentatsJanvier2015
franceinter.fr/justice/claris…
Et c'est la fin des plaidoiries de parties civiles pour ce soir. Le procès des #AttentatsJanvier2015 est suspendu jusqu'à demain 9h30. Le greffier, selon la procédure, doit rendre compte de ce qu'il s'est passé à l'accusé expulsé, Ali Riza Polat. L'expulsion vaut pour un jour.
A suivre, un compte-rendu web du soir sur @franceinter. Et vous pouvez retrouver @ChPiret à la 📻 dans le journal de 18h.
Et voici le compte-rendu web @franceinter de ce jour de reprise au procès des #AttentatsJanvier2015.
franceinter.fr/justice/suspen…

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3 Dec
La grande salle d'audience s'est à nouveau remplie au procès des #AttentatsJanvier2015. Foule de robes noires pour la suite des plaidoiries pour les victimes de #Montrouge et de l'#HyperCacher. L'accusé Polat, expulsé hier, est revenu. Il a vu un médecin à l'hôpital cette nuit.
L'audience reprend. Le président : "Monsieur Polat, récapitulons, vous avez été examiné trois fois, sans compter l'expertise médicale que vous avez refusée." Et le président énumère plusieurs examens à l'hôpital, dont cette nuit à Cochin.
#AttentatsJanvier2015
Le président explique à haute voix que Ali Riza Polat étant revenu à 6h50 en cellule dans sa prison, il avait décalé l'audience à cet après-midi, pour pas qu'il soit dit que l'accusé Polat était "fatigué".
#AttentatsJanvier2015
Read 77 tweets
3 Dec
Le procès des #AttentatsJanvier2015 n'a pas repris avec les plaidoiries de parties civiles ce matin à 9h30. Elles ont été décalées à 14h. Ce matin, le président de la cour a expliqué ce report : l'accusé Polat a été examiné par des médecins de l'hôpital Cochin, cette nuit.
Le président de la cour a expliqué que les médecins avaient conclu à 5h30 que Ali Riza Polat pouvait réintégrer la maison d'arrêt où il est actuellement incarcéré à Paris.
#AttentatsJanvier2015
Le président a précisé que Polat n'était revenu qu'à 6h50 dans sa cellule et n'était pas en mesure de suivre l'audience ce matin. D'où la reprise de l'audience à 14h. Hier, Polat s'était fait expulser de son box car il voulait s'allonger mais l'expulsion ne vaut que pour un jour.
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19 Nov
Le procès des #AttentatsJanvier2015 reprendra le 23 novembre, après 3 semaines de suspension pour #COVID19 du principal accusé. Selon un expert, son état n'est toujours pas compatible avec une comparution physique mais possible par visio-conférence. Visio inédite pour un accusé.
Cette visio-conférence pour un accusé est rendue possible par l'article 2 de l'ordonnance n°2020-1401 du 18 novembre 202. Ordonnance gouvernementale à peine signée, aussitôt appliquée par le président de la cour d'assises spéciale du procès des #AttentatsJanvier2015.
Cette ordonnance gouvernementale rend possible cette visio-conférence pour un accusé dans la mesure où la phase de l'instruction au procès était achevée. Le procès en était aux plaidoiries des parties civiles quand le procès a été suspendu.
Read 7 tweets
16 Nov
L'audience va reprendre à 9h30 au procès des #AttentatsJanvier2015, mais seulement pour quelques minutes sans doute. Car la suspension qui dure déjà depuis deux semaines va être prolongée, un accusé étant toujours malade du #COVID19. Le président va faire un point sur la suite.
La plupart des accusés sont revenus s'asseoir dans les box, et l'un sur son strapontin. Il en manque un : Ali Riza Polat, le principal accusé, celui qui est malade depuis plusieurs semaines désormais. Ses premiers symptômes étaient apparus juste après son interrogatoire.
Le président de Jorna et la cour reviennent, masques sur le nez. "La cour constate l'absence de l'accusé Ali Riza Polat" dit le président.
Read 17 tweets
30 Oct
Jour 45 au procès des #AttentatsJanvier2015. Les plaidoiries des parties civiles se poursuivent toute la journée. Plaidoiries pour des victimes de #CharlieHebdo aujourd'hui.
L'audience reprend. Le président demande à l'accusé Martinez de se lever. Il lui parle d'un "comportement inadmissible" dont il a eu connaissance envers les forces de l'ordre. A l'égard des femmes dit le président qui ne veut pas en dire plus, sur un ton sévère.
Puis Me Antoine Comte vient plaider pour plusieurs victimes de #CharlieHebdo, et d'abord Philippe Lançon, survivant qui a écrit le livre si bouleversant Le Lambeau. Philippe Lançon qui n'est pas venu à ce procès.
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29 Oct
Jour 44 au procès des #AttentatsJanvier2015. L'audience reprend. Le principal accusé, malade hier, est revenu dans son box. Le président rappelle les règles sanitaires.
Le président rappelle que le masque est obligatoire, pas "seulement baissé", comme se permettaient de le faire certains avocats, de temps à autre.
Le procès ne devrait a priori pas être suspendu ou renvoyé pour cause de reconfinement. Il avait été renvoyé du printemps (pour cause confinement) à septembre. Mais là, les débats sont presque terminés. Au printemps, on avait maintenu les audiences des contentieux essentiels.
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