La chaleur perdue par les centrales électriques thermiques (ie fossiles, nucléaires et à biomasse) contribue-elle au réchauffement climatique ?
La réponse avec un petit calcul.
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Photo : centrale à #charbon de Taishung (Taiwan), la plus puissante du monde
On s'intéressera aux centrales fossiles et nucléaires (la biomasse ne représente pas grand-chose) en supposant un rendement de 40%, soit 60% de pertes thermiques.
Remarque : même si on prenait 100% de pertes, on verra ça ne change pas la conclusion.
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En 2019, ces sources d'énergie ont produit 19 700 TWh d'électricité dans le monde, soit 29 600 TWh de chaleur fatale (c'est-à-dire perdue).
Source : BP Statistical Review of World Energy 2020
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Côté #climat, la puissance radiative liée aux gaz à effet de serre émis par l'humanité depuis le début de la révolution industrielle était en 2011 d'environ 2,3 W/m2, soit 2,3 MW/km2.
La superficie de la Terre étant de 510 millions de km2, on obtient une puissance radiative de 1,2x10^9 MW, soit une énergie de 1,1x10^7 TWh.
C'est-à-dire 11 000 000 TWh.
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L'énergie perdue par le parc mondial de centrales thermiques sous forme de chaleur est donc complètement négligeable dans le réchauffement climatique.
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Passons maintenant à la vapeur d'eau, premier gaz à effet de serre dans l'atmosphère, pour voir si celle que les centrales thermiques rejettent pose un problème pour le climat.
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En effet, certaines centrales thermiques se refroidissent en vaporisant de l'eau dans des tours aéroréfrigérantes.
Ce sont les huit larges tours cintrées sur la photo ci-dessous de la centrale à charbon britannique d'Eggborough (mise à l'arrêt en 2018).
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L'eau est certes le 1er gaz à effet de serre dans l'atmosphère mais, contrairement au dioxyde de carbone (CO2) et au méthane (CH4), elle ne s'y accumule pas. Sa concentration dépend essentiellement de la température, pas des émissions.
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S'il fait chaud, l'eau liquide se vaporise. S'il fait froid la vapeur d'eau se liquéfie et il pleut.
Ainsi, la concentration en vapeur d'eau de l'atmosphère s'équilibre.
Le temps de séjour de la vapeur d'eau dans l'atmosphère est environ d'une dizaine de jours.
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La vapeur d'eau a en fait surtout un effet indirect sur le changement climatique : plus l'atmosphère se réchauffe avec le dérèglement du climat, plus elle peut contenir de vapeur d'eau, qui elle-même présente un effet de serre...
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Pour plus d'informations, lire la page 153 de cette foire aux questions établie par @IPCC_CH (je crois d'ailleurs que @fmbreon n'est pas pour rien dans la rédaction de cette page). :-)
Pour revenir au sujet initial, si les centrales thermiques à combustibles fossiles (#charbon, #pétrole et #gaz) ont un impact sur le #climat, ce n'est pas à cause des pertes de chaleur ni des rejets de vapeur d'eau, mais des émissions de dioxyde de carbone et de méthane.
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Note : le thread initial contenait 2 erreurs de calcul, c'est pourquoi je l'ai supprimé et reposté dans son intégralité. Toutes mes excuses pour cela.
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Niederaussem D était une installation de petite capacité. Pourtant, depuis sa mise en service en 1968, cette unité a brûlé 129 millions de tonnes de lignite pour produire 115 TWh d'électricité.
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Elle aura sur sa durée de vie émis environ 115 millions de tonnes de CO2 dans l'atmosphère. A titre de comparaison, c'est environ un quart des émissions domestiques totales françaises annuelles de gaz à effet de serre.
Pour promouvoir le gaz fossile indirectement, vous pouvez discréditer ce qui vous fait de la concurrence, ici l'électricité, avec un discours lissé sur les économies d'énergie et les énergies renouvelables pour être inattaquable.
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Ainsi, sans parler du gaz fossile, vous défendez un système énergétique attractif sur le papier mais dont vous savez qu'il sera de facto durablement dépendant du gaz fossile.
Un projet de stockage de CO2 en 🇳🇴 porté par Equinor, Total et Shell a été validé par Oslo.
Ce projet devrait in fine permettre de stocker 5 MtCO2/an, soit l'équivalent de 1% des émissions de gaz à effet de serre françaises. Quelques remarques.
Tout d'abord, nous aurons besoin de tous les outils pour atteindre la neutralité carbone. Il est donc tout à fait positif qu'un tel projet voie le jour.
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Une partie du CO2 stocké par ce projet proviendra d'une cimenterie norvégienne. Il faut garder à l'esprit que certaines activités humaines continueront à émettre du CO2, d'où l'intérêt de pouvoir le stocker.
Dans ce fil de tweets, je vais analyser l'article suivant d'@EmilieMassemin pour @Reporterre, qui est à la fois partial et qui contient de nombreuses inexactitudes.
L'article commence par rappeler que l'énergie nucléaire n'est pas "intégralement décarboné". C'est vrai mais ça l'est aussi des énergies renouvelables (éolien, solaire, hydroélectricité, biogaz, etc.)
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Sur son cycle de vie, l'énergie nucléaire est l'une des moins carbonées dont on dispose et c'est sans compter les dispositifs de gestion de l'intermittence (pour éolien et PV), qu'il faudrait prendre en compte pour comparer à service équivalent.
Il est parfois intéressant de regarder ce qui pouvait être dit du système électrique il y a quelques années, par exemple en 2012 par André-Claude Lacoste, alors président de l'Autorité de sûreté nucléaire (@ASN), dans un entretien pour les Échos.
« Si nous [l'ASN] voulons être des gendarmes, nous devons pouvoir fermer des centrales électriques qui ne seraient plus sûres.
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S'il n'y a pas de moyens alternatifs de production, irons nous voir le président de la République pour lui demander de choisir entre couper le courant ou faire fonctionner des installations nucléaires en situation de sûreté dégradée ?
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Le parc de bâtiments est le 3e responsable de l'empreinte carbone des Français, après les importations et les transports.
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Les émissions de gaz à effet de serre y sont dues principalement au chauffage (fioul et gaz).
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Graphique : CGDD
Pour décarboner ce secteur, on ne pourra pas se limiter à agir sur les constructions neuves en renforçant les normes. En effet, celles-ci s'ajoutent plus qu'elles ne se substituent au parc existant.