Thread by @Kako_line

Comment réduire l'utilisation du #sable, ressource rare?
➡️modifier les méthodes de #construction et le design
➡️utiliser des matériaux #recyclés
Le Burj Khalifa aurait pu être construit autrement mais le sable aurait été importé
#Thread

https://twitter.com/EspritSorcier/status/1419205786463526913?s=20

Le sable du désert est (trop) fin et rond, façonné par le vent. Le sable de construction est issu de carrières, du lit des rivières et de plus en plus des fonds marins. Ce sable façonné par l’eau est plus gros, avec une géométrie particulière, choisie en fonction du type de béton

Le sable est un type de granulat dont l’utilisation dans le béton est standardisée, comme pour les autres applications dont les enrobés ou les remblais. En Europe, la norme EN 12620 spécifie les caractéristiques des granulats issus de matériaux naturels, artificiels ou recyclés.

Côté formulation des bétons, la norme EN 206/CN autorise depuis peu l’utilisation de granulats recyclés dans les bétons pour certaines applications. Ils sont par exemple interdits pour les structures en béton précontraint.

L’utilisation de granulats recyclés dans le béton sans que cela ne soit standardisé est une prise de risque importante pour les entreprises notamment sur des ouvrages de grande ampleur. Il est donc impératif, au-delà de la recherche de solutions techniques, de les standardiser.

Question ressource et évolution des méthodes de construction, j’ai souvenir d’un ouvrage en France pour lequel il fallait utiliser un remblai issu d’une carrière du nord de l’Europe pour obtenir la qualité et la durabilité visée, supérieure à 75 ans. Et ce n’est pas un cas isolé.

J’avais travaillé sur la réduction de l’impact enviro (ressources et CO2) d’ouvrages de soutènements. L’objectif était d’utiliser des remblais locaux/recyclés traités à la chaux pour les stabiliser. L’intérêt de la méthode a été démontrée par ACV et un brevet a été déposé

Mais il a été nécessaire de modifier les autres matériaux habituellement utilisés pour la construction, de revoir le dimensionnement de l’ouvrage. Une fois pris en compte, on se rend compte qu’il est même possible d’obtenir un gain technique en plus du gain sur l’impact enviro.

Des solutions existent/peuvent exister. Le tout est d’inclure dans les données d’entrée l’aspect enviro, incluant les ressources. Une prise en compte de l’ensemble des indicateurs environnementaux est nécessaire pour obtenir le meilleur compromis possible.

Mais ne pas penser que c'est facile, en fonction des cas les possibilités sont limitées. Il y aura forcément des conséquences sur le design de l'ouvrage et/ou son coût. voire ses fonctions.
La première question à se poser étant : l'ouvrage est-il nécessaire ?