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Mar 11 98 tweets 35 min read
91e jour au procès des attentats du #13Novembre 2015

Ce 11 mars est aussi la journée d'hommage aux victimes du terrorisme.
Il y a 10 ans jour pour jour, #Merah faisait sa 1ère victime : Imad Ibn Ziaten.
Il y a 18 ans, un attentat en gare d'Atocha (Espagne). Près de 200 morts.
Au procès #13Novembre, l'audience va reprendre sans l'accusé Osama Krayem (comme depuis des semaines) mais aussi sans Salah #Abdeslam, qui boude le box à nouveau. Mardi, ce doit être son interrogatoire.

Aujourd'hui, c'est l'interrogatoire de Farid Kharkhach, faussaire présumé.
Le LT @franceinter est aujourd'hui sur ce fil.
@ChPiret résume la semaine dans le #1314 à la radio 📻
Une avocate se lève pour la journée des victimes du terrorisme, elle cite les associations @AFVT @lifeforparis @13onze15 et veut que soit rendu hommage à toutes les victimes.
#13Novembre
@afvt @lifeforparis @13onze15 Puis le président annonce qu'un témoin, frère de Farid Kharkhach, ne témoignera pas devant la cour. Il vient de fournir un certificat, valable jusqu'à la fin du procès #13Novembre
La cour établit la liaison avec Bruxelles. L'épouse de l'accusé Kharkhach apparaît en visio, 31 ans, voile clair sur les cheveux. Elle tousse fort. "Vous voulez qu'elle enlève son masque pour mieux entendre ?" demande Bruxelles. Président : "Oui, enfin, bon, si elle tousse..."
Président Périès : "On va faire vite".
Et l'épouse de Farid Kharkhach enlève son masque. Parle d'une voix claire.
"D'abord, je voudrais m'excuser auprès des Parisiens et des Bruxellois. On regrette sincèrement d'avoir participé à tout ça sans le savoir. Je peux parler de Farid ?"
#13Novembre
Elle dit de son mari Farid Kharkhach : "Il est souriant, gentil, un bon père de famille, a un gros coeur, c'est juste une erreur de parcours"
L'épouse de Farid Kharkhach assure que son mari ignorait qu'il allait participer à la préparation d'attentats en fabriquant des faux papiers : "C'était juste pour arrondir ses fins de mois. Il savait pas qu'il était dans un truc aussi gros. Ça, c'est une certitude."
#13Novembre
Pendant qu'elle parle, son mari, Farid Kharkhach, chemise couleur lie-de-vin dans son box, bras croisés, masque FFP2 sur le menton, cheveux mi-rasés sur les côtés, mi-noués en mini-chignon.
#13Novembre
La cour demande s'il a perçu la radicalisation du frère El Bakraoui qui lui a commandé des faux-papiers ?
L'épouse : "Pour lui, radicalisé ça veut dire la grosse barbe, le pantalon, machin" et Bakraoui pas comme ça, alors il n'a rien vu, en somme. Dit-elle.
#13Novembre
"Les personnes qui passent chez vous pour remettre de l'argent ?" demande le président.
Elle hausse les épaules : "c'était monnaie courante", avec le trafic de voitures de Farid Kharkhach, il en achetait beaucoup, dit-elle.
#13Novembre
Puis il y a des arrestations après le #13Novembre
Il lui dit "ils ont arrêté le laboratoire"
Mais elle ne s'inquiète pas pour lui : "On soupçonnait pas que ce soit aussi gros".
Le président demande à l'épouse si son mari s'est inquiété ?
Elle : "Il était pas plus inquiet que ça car il m'a dit j'ai fait ça que trois fois, je pense pas qu'on va m'arrêter pour trois petites cartes"
#13Novembre
Puis quand après les attentats du 22 mars 2016, quand la photo de Khalid El Bakraoui (logisticien #13Novembre et kamikaze #Brxuxelles) est à la télé, alors Farid Kharkhach "devient super inquiet" dit son épouse.
Le président demande combien de cartes d'identité l'épouse de Farid Kharkhach a dû remettre ?
Elle en a remis trois à "l'homme au képi", intermédiaire de Khalid El Bakraoui. Bakraoui, elle l'avait vu une seule fois en septembre 2015, grosse doudoune, elle avait eu peur de lui.
Six ans et demi après, elle a du mal à dire le nom de Khalid El Bakraoui.
Elle n'arrête pas de l'appeler El Barkaoui.
Ou encore le "Monsieur-el-Barkaoui"
Mais c'est donc à "l'homme au képi" qu'elle récupérait des enveloppes. Plutôt dans la boîte aux lettres.
#13Novembre
Question d'une magistrate de la cour : comment a-t-elle réagi en apprenant que son mari faisait des faux papiers ? Réponse de l'épouse Kharkhach, grand sourire : "Je voulais pas savoir, parce que je lui avais dit que si je devais témoigner contre lui, j'aimerais pas l'enfoncer !"
Et l'épouse de Farid Kharkhach répète, avec un large sourire, du tac-au-tac : "Je veux pas l'enfoncer !"
Il l'écoute, bras croisés dans le box.
Il fixe le grand écran dans lequel elle est en visio.
#procès13novembre
Elle explique ensuite qu'ils avaient "deux vies séparées", "deux groupes d'amis séparés", et "on a une relation spéciale, on est ce genre de personnes qui ne divorçont pas mais on n’est pas mariés, il était chez lui et à la fois chez moi"
#13Novembre
Nicolas Braconnay, avocat général du PNAT demande pourquoi elle a trouvé Khalid El Bakraoui "bizarre" ?
Elle : "Ben, il était impoli, avait une capuche, c'était au mois de septembre, c'était bizarre"
Elle dit à la cour qu'elle ne l'a vu qu'une fois, en septembre.
#13Novembre
Ensuite, elle aurait donc servi "d'intermédiaire" pour son mari, donnant les enveloppes à l'homme au képi, plus à El Bakraoui.
Nicolas Braconnay (PNAT) lu fait remarquer que devant des enquêteurs belges, elle avait dit avoir vu un frère El Bakraoui 4 fois, "vous vous souvenez ?"
Elle ne se souvient plus. Demande à qui elle a dit ça ? La police belge ? "Le monsieur il notait que ce qu'il comprenait et j'ai pas signé le PV"
#13Novembre
L'épouse de Farid Kharkhach dit aussi que la juge d'instruction belge notait aussi que "ce qu'elle voulait, elle levait le doigt pour dire à la greffière quand il fallait noter"
Nicolas Braconnay : "Ah bon ? Ah décidément !"
#13Novembre
Nicolas Braconnay essaye de la piéger : savait-elle ce qu'il y avait dans les enveloppes ? Les faux-papiers ? Les ouvrait-elle ?
"Non", assure madame Kharkhach.
Mais elle a reconnu une enveloppe "toujours la même"
"Comment si vous ne l'ouvriez pas ?" dit le PNAT
#13Novembre
Elle assure qu'elle reconnaissait l'enveloppe avec l'écriture de Farid Kharkhach. Assure qu'elle ne savait jamais ce qu'il y avait dans ces enveloppes. "On avait un système avec Farid, il me demandait de poster" pour les voitures, ect. Elle ne se posait pas de questions.
Nicolas Braconnay lui demande si elle a déjà parlé attentats avec Farid Kharkhach : "Avec Farid, il a plusieurs phobies, il regarde pas du tout les médias, on parle pas d'attentats"
#13Novembre
Nicolas Braconnay, du PNAT : "Merci madame, je n'ai plus de questions"
Madame Kharkhach : "Je vous en prie !", dans un grand sourire, comme si elle remerciait sincèrement quelqu'un avec qui il venait de passer un bon moment, ou faisant mine de.
#13Novembre
Peu avant la fin de cet échange, elle n'avait pas hésité à rétorquer au magistrat, insistant dans certaines questions : "Je parle et vous m’écoutez pas !"
#13Novembre
Ce qu'elle a martelé en tout cas, c'est "on parle de faux documents, on parle pas d’attentats". Elle savait que son mari trafiquait des cartes. C'est tout.
#13Novembre
Elle a l'air d'être une femme indépendante. Elle dit qu'à l'époque, elle gagnait un salaire, était autonome. "Je vous avoue que Farid ne savait pas combien je gagnais" et elle non plus.
#13Novembre
Une avocate de parties civiles l'interroge sur les fameuses enveloppes remises à Bakraoui puis "l'homme au képi". Comment savait-elle qu'il y avait trois cartes d'identité dedans si elle ne les a pas ouvertes ?
L'épouse Kharkhach : "Farid me l'a dit bien après"
#13Novembre
L'épouse de Farid Kharkhach explique qu'elle a souvent eu des enveloppes entre les mains, avec de l'argent dedans, les transactions de son mari pour les achats de voitures... Mais là, elle est certaine qu'il n'y avait pas d'argent dans ces enveloppes. Ce qu'elle dit.
#13Novembre
Interrogée par une avocate de parties civiles sur le mot radicalisé, ce que Farid Kharkhach en savait, elle explique : "Farid a appris le mot radicalisé dans le bureau du juge d’instruction, et là (dans ce bureau), je lui dis : tu comprends le mot radicalisé ?"
#13Novembre
L'épouse de F. Kharkhach : "Il me dit c’est la grosse barbe et le pantalon blanc ! Et je lui dis : tu sais ce que ça veut dire #EI ?
Il me dit : oui, c'est un pays musulman !Je lui dis non, c'est pas du tout ça ! Ils décapitent les gens !"
Et la juge aurait arrêté l'échange.
N. Braconnay, du PNAT, revient avec une question. Retrouve des échanges WhatsApp entre Farid Kharkhach et sa femme, il lui disait de récupérer "les pap" ! Donc, elle savait que c'était des faux papiers dans les enveloppes ?
#13Novembre
Avec assurance, elle répète : "Ben et alors, il parle pas de faux documents, il parle de papiers !"
L'avocat général du PNAT se rassied.
#13Novembre
Une des avocates de Farid Kharkhach, Me Dumont St Priest se lève et évoque le caractère de son client. "Naïf", confirme sa femme. Et phobique de tout énumère l'avocate : "des serpents aux abeilles, aux lieux clos, aux avions, aux mauvaises nouvelles". #13Novembre
Madame Kharkhach affirme que son mari ne supportait aucune mauvaise nouvelle, alors ne regardait pas la télé. Elle dit qu'il a été dépressif, pris des médicaments. Il y a longtemps.
#13Novembre
Une autre avocate de l'accusé Kharkhach, Me Fanny Vial parle de la garde à vue. L'épouse en garde à vue, avec un bébé qu'elle allaitait à l'époque, sans qu'on lui donne un tire-lait "pendant 28h, je vous dis pas comme ça fait mal, enfin vous êtes mère, vous savez"
#13Novembre
L'épouse de Farid Kharkhach qui dit qu'elle seule se rendait compte de la gravité des accusations qu'on portait alors sur elle et Farid Kharkhach.
Elle dit aussi que son mari a pleuré, et qu'une enquêtrice aurait dit : "arrête de pleurer ou je te gifle !"
#13Novembre
L'épouse de Farid Kharkhach explique que son mari est "capable de s'engouffrer dans un autre mensonge plutôt que de dire la vérité pour protéger ceux qu'il aime"
#13Novembre
Me Fanny Vial demande si l'épouse de Farid Kharkhach confirme la naïveté et les phobies de son mari ?
Elle dit qu'il "a peur de tout conflit, tout problème de la vie" et elle cite un exemple édifiant.
#13Novembre
L'épouse de Farid Kharkhach : "à la mort de mes parents, il est pas venu à l'enterrement, il a pris le gamin", pour fuir la mort.
#13Novembre
La cour s'apprête à mettre fin à la liaison avec #Bruxelles, il n'y a plus de question pour l'épouse de Farid Kharkhach. Mais son mari se lève dans son box, demande la parole timidement et poliment, "je sais que c'est inhabituel..."
#13Novembre
Farid Kharkhach, debout dans son box, ému : "Je voudrais faire des excuses à ma femme publiquement, devant la justice, je sais que la justice belge écoute" (NDLR : son épouse est poursuivie dans le procès #13Novembre dit "Paris bis" en Belgique, qui doit débuter le mois prochain.
Farid Kharkhach, la voix tremblante : "Ma femme, elle a rien à voir dans cette histoire. Je lui demande pardon et je lui dis merci d’avoir élevé les gamins seule".
Et l'accusé Kharkhach se rassied dans son box, en larmes. Il pleure longuement, tête baissée.
#13Novembre
Après une suspension qui vient de s'achever, le procès va reprendre avec son interrogatoire.
#13Novembre
Le président fait un point #Covid et masques. "J'ai vu une recrudescence en Chine". Jean-Louis Périès préconise de garder le masque jusque fin avril à ce procès #13Novembre pour éviter de nouvelles contaminations, "tout le monde a envie que ce procès se termine"
Et il invite l'accusé Abrini à remettre son masque. "Jusqu'à ce soir, c'est obligatoire, monsieur Abrini !"
Abrini le remet. L'accusé Atar ("pipelette") continue à bavarder, comme chaque jour avec l'accusé Bakkali (qui garde le silence devant la cour).
#13Novembre
Farid Kharkhach, petite voix : "Tout d'abord bonjour mesdames et messieurs de la cour, bonjour à tout le monde"
Le président lui demande pourquoi il a dit qu'il ne voulait pas aller au quartier d'évaluation de la radicalisation, avec les "personnes radicalisées"
#13Novembre
Farid Kharkhach : "J'étais paniqué, j'avais peur de fréquenter des terroristes, c'est toujours le cas"
#13Novembre
Farid Kharkhach : "Le mot radical, je savais pas ce que c'était, mon avocate m'a expliqué, être à fond dans l'islam mais pour moi à fond dans l'islam, les 5 prières par jour, le mot radical, je comprends toujours pas ce que ça veut dire"
#13Novembre
#13Novembre
Président : "Ben, radical, c'est juste avant adhésion au djihadisme quoi !"
Farid Kharkhach : "Pour moi, le djihad c'est l'effort sur soi-même" (sens premier du mot)
#13Novembre
Le président : "Vous aviez entendu parler des départs pour la Syrie ?" Un Molenbeekois est venu à la barre évoquer les nombreux départs.
Kharkhach : "Non, jamais entendu. J'en avais entendu au Maroc. J'ai pas beaucoup d'amis en Belgique en fait. Juste mon beau-frère"
#13Novembre
Président : "Qu'est-ce qui se disait au Maroc ?
Kharkhach : Des jeunes qui étaient partis, leurs parents les trouvaient plus...
#13Novembre
Président : "Le califat, vous entendiez parler quand vous étiez au Maroc"
Kharkhach : "J'entendais rien sur la radicalisation. Je savais pas ce que ça voulait dire #EI Je croyais que c'était des barbus. On était des anciens généraux, un complot, c'était n'importe quoi en fait"
Et Farid Kharkhach assure qu'il ne savait pas ce qu'était #EI
Il dit, comme sa femme, qu'il ne regardait pas les infos, dès que des mauvaises nouvelles.
Et il lâche : "Dommage que mon psychologue est mort, il vous dirait tout ça !"
Quelques rires.
#13Novembre
Le président l'interroge sur ses rencontres avec K. El Bakraoui. "Combien de temps entre chaque rencontre ?" Bakraoui qui lui a donc commandé des faux papiers.
Kharkhach : "C'est compliqué, monsieur le président, j'aimerais bien vous aider..."
#13Novembre
Farid Kharkhach : "Sincèrement, j'ai une petite mémoire"
Il ne se souvient pas de la première rencontre avec Khalid El Bakraoui (logisticien en chef #13Novembre)
Et il parle de celui que sa femme appelait "l'homme au képi", lui il dit "l'homme au béret", puis "moi je l'appelle l'Algérien"
#13Novembre
Un homme qui était intermédiaire. "Il m'a fait croire que c'est son pote qui fait les faux papiers".
En tout cas, cet intermédiaire, "en 2013, j'ai commencé à faire des faux papiers avec lui, au début, ça a commencé pour le Maroc, je l'ai fait pour des amis de mon village"
Farid Kharkhach : "A l'époque, tout le monde voulait travailler dans les fraises, c'était pour monter en Espagne, je faisais des faux papiers pour les gens de mon village, uniquement des cartes d'identité"
#13Novembre
Président : "Vous fournissiez quoi ?
Kharkhach : Alors je fournissais à Bilal, alias l'Algérien, des photos"
Avec des faux noms. "Ou des fois c'était leurs vrais noms quand ils étaient pas recherchés, ou c'était un nom de leur cousin, leur famille, je sais pas"
#13Novembre
Farid Kharkhach : "Au début, je faisais pas ça pour l'argent, c'était pour aider des amis mais je prenais quand même un billet, on va pas se mentir"
#13Novembre
Après, il l'a fait pour l'argent. Par dizaines. "En 2013, parce que ma soeur est tombée malade, j'avais besoin d'argent"
#13Novembre
Il envoyait les photos en Belgique ensuite pour les faux papiers, parfois par bus, "mais le chauffeur il était pas au courant, je mettais ça dans des sucres, il savait pas", il dit ça pour protéger la compagnie de bus qui aurait été interrogée.
#13Novembre
Et la cour visionne de fausses cartes d'identité. Une au nom de Fernando Castillo. Un alias pour Khalid El Bakraoui. Perruque grossière sur le crâne.
Président : "Carte établie le 6 décembre 2014, possible que vous lui ayez fournie ?"
Kharkhach : "Je pense pas M. le président"
Farid Kharkhach : -"Monsieur le président, j'ai fait des cartes, j'avoue, mais les dates c'est compliqué, j'aimerais vous aider !
Président Périès : -Y a pas de piège !
-Je sais, surtout venant de vous, monsieur le président !
-C'est gentil ! Bon..."
#13Novembre
Le président combien de commandes de Khalid El Bakraoui ? Combien de cartes et à quel moment ?
F. Kharkhach reconnaît "trois cartes, pas les 14"
14 fausses cartes d'identité belges au total pour la cellule terroriste belge.
#13Novembre
Farid Kharkhach : "J'essaye de vous aider le maximum, monsieur le président, pour éclairer la cour"
#13Novembre
Le président lit d'anciens PV de Kharkhach devant le juge : "Je savais que Khalid El Bakraoui était radical depuis le début, à fond dans la religion. Il n'a jamais essayé de me convaincre au niveau de la cause"
#13Novembre
Farid Kharkhach : "Si vous me permettez M. le président, il faut commencer par le commencement, à mon arrestation, c'était incroyable, c'était un film, je vais pas parler longtemps sur ça, je suis pas là pour pleurnicher"
#13Novembre
Farid Kharkhach : "Après c'est un poids moral, ça a détruit ma vie d'être ici"
#13Novembre
Farid Kharkhach : "Ensuite, j'ai fait un malaise. Ensuite, j'entendais ma femme pleurer à côté ça me déchirait le coeur. Ensuite la seule branche à laquelle me rattacher, mon avocate : si on peut appeler ça avocate, une chose, c'est une personne qui a fait de la prison 2 fois..."
Président : "Bon..."
F. Kharkhach : "Après, c'est important. Y a tous ces facteurs et devant les enquêteurs belges, j'ai compris une seule chose : dès que je disais quelque chose de bien, ils étaient gentils avec moi, ils m'ont même donné un sandwich aux crevettes !"
#13Novembre
Et vice versa, dit-il. Et conclut : "Pour ce qui concerne les attentats de la France, j'ai dit beaucoup de conneries"
#13Novembre
S'ensuivent de vifs échanges avec le président. Le magistrat dit que les juges belges n'ont pas noté n'importe quoi. Le ton monte. "Désolé, monsieur le président" dit F. Kharkhach. "Bon, moi je vais arrêter là pour aujourd'hui, non, vous n'avez pas à être désolé"
#13Novembre
Nicolas Braconnay, PNAT : "Vous avez le record du nombre de versions, pourquoi autant de versions différentes ?"
F. Kharkhach : "Juste sur les 2 1ers PV"
PNAT : "Encore à cette audience"
Kharkhach : "Même le médecin peut vous le dire, des problèmes de mémoire !"
#13Novembre
Et Farid Kharkhach ajoute : "C'est le Xanax que je prends. Je crois qu'il y a des personnes ici qui ont des stress post traumatiques et peuvent dire peut-être les effets..."
#13Novembre
F. Kharkhach veut répondre à l'avocat général du PNAT mais prévient qu'il ne se souvient plus.
Nicolas Braconnay : "Alors, ne racontez pas n'importe quoi !"
#13Novembre
L'avocat général rappelle qu'en 2014, Kharkhach a dit qu'il voulait arrêter les fausses cartes (suite à un contrôle), mais replonge vite. Pourquoi ? demande l'AG.
Kharkhach : "C'est comme la drogue, l'argent facile, tu replonges, un petit billet..."
#13Novembre
Combien gagnait-il avec ces fausses cartes ?
Peu pour Bakraoui.
Mais sinon, 500, 600 ou jusqu'à 1200 euros, répond-il.
#13Novembre
L'accusé Farid Kharkhach parle vite. Verve du tchatcheur. Il est à l'aise en français. Il y a cinq ans, il le parlait peu.
#13Novembre
Et après de longues questions, Nicolas Braconnay arrive à faire dire à Kharkhach sur ses différentes versions : "Si j'ai dit ça, c'est vrai que y a un problème, j'avoue !" concède l'accusé, yeux écarquillés derrière ses lunettes rectangulaires.
#13Novembre
L'accusé Kharkhach qui parle toujours aussi vite et dit beaucoup : "Je vais vous expliquer sincèrement"
#13Novembre
Face à un avocat de parties civiles, F. Kharkhach : "Je regrette. C’est un poids moral qui va peser sur moi toute ma vie. J’ai envie de me gifler. J’ai fait le con pour quelques centaines d'euros, y a eu des morts. Même si je suis acquitté, je vais vivre avec ça !"
#13Novembre
F. Kharkhach : "J'ai été lié mécaniquement à cette histoire et c’est dégueulasse pour moi, et en plus j’ai mis en contact un terroriste avec ma femme, pour quelques centaines d’euros, même pour tout l’argent du monde, je l’aurais pas fait. Sincèrement, je regrette !"
#13Novembre
Une autre avocate de parties civiles lui demande comment il est passé de la vente de voitures au trafic de fausses cartes ?
F. Kharkhach : "J’ai ouvert une laverie, un salon de coiffure pour femmes, je suis un vrai couteau suisse belge !"
#13Novembre
Je reposte ici le compte-rendu de l'interrogatoire de personnalité de Farid Kharkhach, qui racontait alors, au jour 40 : "la malchance dans ma vie, la poisse et rebelote !"
franceinter.fr/justice/proces…
Et interrogé par l'une de ses avocates, il martèle qu'il n'a jamais su que les fausses cartes d'identité qu'il a fournies allaient servir à des terroristes, "jamais de la vie !" clame Farid Kharkhach.
#13Novembre
Une autre de ses avocates, Me Fanny Vial l'interroge sur une contradiction : son frère Mourad qui disait que Farid Kharkhach ne prenait pas de médicaments, or il a dit qu'il prenait du Xanax...
Kharkhach explique qu'il taisait cela par "honte" de se dire dépressif...
#13Novembre
Et elle note que c'est dommage que son frère Mourad ne vienne pas témoigner.
Farid Kharkhach dit qu'il comprenait car sa famille avait peur d'être mêlée à un procès terroriste, mais il regrette.
Farid Kharkhach se met à pleurer à chaudes larmes.
#13Novembre
L'accusé Kharkhach est très ému. Il n'a pas remis ses lunettes, après avoir séché ses larmes avec un mouchoir en papier.
#13Novembre
Me Fanny Vial note que son client Farid Kharkhach, quand on lui pose des questions à charge, répond souvent "c'est possible" au lieu de "je ne me souviens pas". Elle dit que c'est un trait de personnalité particulier.
#13Novembre
Et l'audience s'achève avec cette phrase de Farid Kharkhach qui dit qu'il est prêt à demander "un test de détecteur de mensonges soit le sérum de vérité !"
Son avocate se rassied.
L'audience reprendra mardi, "avec les masques s'il vous plaît", prévient le président.
#13Novembre
Compte-rendu web @franceinter à suivre.
@franceinter Et voici le lien vers le compte-rendu web @franceinter
Jour 91 #13Novembre
Avec un dessin d'archives de @ValPSQR.
franceinter.fr/justice/proces…

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Mar 10
Jour 90 au procès des attentats du #13Novembre
Reprise des interrogatoires des accusés. Pendant 10 jours, ils seront interrogés sur les préparatifs d'août 2015 au 7 novembre.
D'autres interrogatoires en avril sur les attaques.

Deux accusés absents aujourd'hui dont #Abdeslam
Salah #Abdeslam refuse à nouveau de comparaître, comme Osama Krayem. La cour envoie l'huissier les sommer de comparaître. Et le procès #13Novembre risque de reprendre sans eux et avec leurs avocats.
Normalement, l'interrogatoire de Salah #Abdeslam doit avoir lieu mardi prochain. Aujourd'hui c'est l'accusé El Haddad Asufi qu'on va interroger.

Le LT @franceinter est encore sur le fil de @ChPiret aujourd'hui.
Read 6 tweets
Mar 4
Jour 86 au procès des attentats du #13Novembre
La cour va entendre un autre enquêteur belge, qui va évoquer aujourd'hui les voitures qui ont servi à transporter des commandos venus de #Syrie et aller dans des planques belges.

LT @franceinter sur ce fil
Et à la 📻 dans le #1314
@franceinter L'enquêteur belge en visio depuis Bruxelles évoque une BMW louée en août 2015, entre le 24 et le 29. Contrat de location avec les coordonnées de Salah #Abdeslam avec un numéro de téléphone de Mohamed Abrini.
#13Novembre
Voiture dépannée le 29 août, prolongation du contrat jusqu'au 31 août, restitution le 5 septembre 2015. Avec ce véhicule, "au moins un déplacement connu vers la Hongrie" dit l'enquêteur, pour récupérer des commandos venus de #Syrie
#13Novembre
Read 61 tweets
Mar 3
Jour 85 au procès #13Novembre
La cour va continuer à entendre la police belge.
Après les planques hier et avant-hier, les faux papiers de la cellule terroriste.

LT @franceinter sur ce fil
@franceinter L'audience reprend avec 10 accusés dans le box et 3 sur les strapontins. Toujours 6 absents présumés morts ou incarcéré en Turquie (pour Dahmani).
Et l'accusé Krayem qui est au palais de justice mais refuse de comparaître dans le box.
L'audience reprend sans lui.
#13Novembre
Le président Périès ouvre ce 85e jour d'audience par ces mots : "Mesdames et messieurs, nous avons appris hier soir le décès du bâtonnier Cousi. Je me permets d’avoir une pensée pour sa mémoire et son entourage".
#procès13novembre
Read 33 tweets
Mar 2
Jour 84 au procès des attentats du #13Novembre
La cour va continuer à entendre des enquêteurs belges, sur les planques de la cellule terroriste.

LT @franceinter sur ce fil
@franceinter La cour arrive et repart aussitôt. Le temps qu'un huissier aille sommer l'accusé Krayem de se rendre dans le box. Mais il refuse depuis des semaines, jugeant que le procès #13Novembre "est une illusion".
L'audience risque de reprendre sans lui encore, comme depuis des semaines.
@franceinter La cour revient, l'audience reprend sans l'accusé Krayem. Le président Périès lit un arrêt motivant le refus d'une constitution de parties civiles de l'association Mouvement pour la paix et contre le terrorisme.
#13Novembre
Read 47 tweets
Mar 1
Jour 83 au procès des attentats du #13Novembre
Après 2 semaines d'interruption pour cause d'accusés malades du #Covid19, l'audience reprend. Les 3 accusés récemment contaminés sont guéris.
Il manque seulement Krayem, en forme, mais qui refuse de comparaître, depuis des semaines.
La cour envoie l'huissier lui faire les sommations d'usage. Comme depuis plusieurs semaines. L'accusé Krayem a expliqué qu'il ne voulait plus s'exprimer devant les juges, estimant que ce procès #13Novembre "est une illusion". Il est représenté par ses avocats.
Le LT @franceinter est à suivre sur ce fil toute cette semaine.
Avec chaque soir des comptes-rendus web, et aussi à la radio 📻
Cette semaine, la cour va entendre des enquêteurs sur les planques des terroristes du #13Novembre et la recherche de kalachnikovs.
Read 60 tweets
Feb 11
Jour 80 au procès des attentats du #13Novembre
L'audience va reprendre, après une pause d'un jour.
Avant-hier, la cour a interrogé l'accusé Salah #Abdeslam, durant un jour au lieu de deux prévus initialement. Abdeslam a été interrogé plus de sept heures, et a parlé.
Lors de cet interrogatoire, Salah #Abdeslam a clamé qu'il avait "tué personne, blessé personne, même une égratignure je l'ai pas faite", et il a affirmé qu'il avait renoncé à "enclencher le truc..." Le truc : la ceinture explosive qu'il a jetée dans une poubelle le #13Novembre
Voici le compte-rendu web @franceinter de cette audience du jour 79, jour de l'interrogatoire de Salah #Abdeslam. Avec les dessins de Valentin Pasquier @ValPSQR
franceinter.fr/justice/proces…
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