Les #twitterfiles - un thread sur le contenu des échanges internes chez Twitter autour de sa politique de modération, telle qu'elle se pratiquait jusqu'ici sur la plateforme... #s01e00#contexte
#contexte#twitterfiles Depuis son arrivée il y a quelques semaines, Musk a viré la moitié du personnel, une autre moitié a suivi après qu'il ait explicité que les vacances et les week end, il fallait désormais faire une croix dessus.
#contexte#twitterfiles Musk a décroché au passage la médaille d'or de la politique RH la plus violente de la Silicon Valley, piétinant au passage moultes législations locales, oubliant sans doute que l'extraterritorialité du Droit américain avait quand même ses limites.
#contexte#twitterfiles L'essentiel de ce qui faisait les relations institutionnelles de Twitter a été viré ou est parti. Le DG France @damienviel n'a pas fait exception. La plupart de ceux qui étaient des interlocuteurs pour des médias ou des politiques ne sont plus à bord.
#contexte#twitterfiles Coté équipes de modération, c'est aussi l'hécatombe, notamment l'équipe en charge de la problématique pédo, notoirement défaillante et sous le feu de critiques violentes et d'actions judiciaires depuis des années. theblaze.com/op-ed/child-se…
#contexte#twitterfiles Pédo, terro, la modération sur Twitter est notoirement défaillante, ça ne date pas d'hier, c'est de loin la pire plateforme quand il s'agit de répondre promptement à une injonction judiciaire, et la concurrence est rude. theverge.com/23327809/twitt…
#contexte#twitterfiles Bien sûr, depuis l'arrivée de Musk, des hordes de trolls débarquent pour tester les nouvelles limites que le nouveau maitre des lieux compte mettre en place. Kayne West, sans surprise, a gagné haut la main cette course de trolls.
#contexte#twitterfiles Musk affiche cependant de bons KPI dans la lutte contre la haine, sans doute biaisés par une approche quanti pas forcément pertinente mais facile à adresser à travers quelques updates anti spam (limitation du nombre de tweet par jour, ce genre de trucs...)
#contexte#twitterfiles Musk distille depuis des mois une multitude de pistes quant à l'évolution à long terme de Twitter qui permettent certes de fantasmer sur un avenir rigolo, mais rien qui ne réponde aux perspectives à court terme...
#contexte#twitterfiles La couverture média de la reprise de Twitter se résume en quelques mots :
LA DÉMOCRATIE EST EN DANGER
C'est couvert sous une multitude d'angles, mais le message reste le même. C'est à cette affirmation que vient répondre Musk avec les #twitterfiles
#MakingOf#twitterfiles Musk a confié à Matt Taibbi, un journaliste "gonzo" chevronné qui couvre, entre autres, la politique dans le magazine Rolling Stone.
#MakingOf#twitterfiles Pour son investigation, Taibbi dispose à priori d'un accès à tout ou partie des archives emails et Slack de Twitter.
L'objet de la première série de révélations entamée hier concerne l'un des épisodes les plus dark de Twitter : Hunter Biden.
#HunterBidensLaptop#twitterfiles Rappel des faits : le fils Biden est un crétin, au point de confier son laptop où rien n'est sécurisé ou protégé par un mot de passe à à réparer dans une petite échoppe. Le contenu du disque dur a bien sûr été copié. en.wikipedia.org/wiki/Hunter_Bi…
#HunterBidensLaptop#twitterfiles Parmi les destinataires du contenu du disque dur de Hunter Biden, le New York Post, le plus ancien journal conservateurs des Etats-Unis, qui fait bien sûr sa Une sur les révélations.
Le contenu du #HunterBidensLaptop emails, photos perso, docs divers, retrace la vie de junky privilégié du fils Biden et sa relation très particulière avec l'Ukraine, qui à cette date n'est pas en guerre et s'ouvre aux joies de la vie à l'occidentale. ft.com/content/3904f8…
#HunterBidensLaptop On est à 3 semaines du finish des présidentielles, et comme la précédente élection qui a vu Trump triompher a été manipulée par Cambridge Analytica et les trolls de Poutine, tout le monde panique et croit (sans doute de bonne foi) à une psyOps russe.
#HunterBidensLaptop#twitterfiles Twitter comme Facebook censurent la news concernant Hunter Biden, les grands médias progressistes et les facts cherckers déclarent unanimement qu'il s'agit d'une fake news et d'une opération de destabilisation. politico.com/news/2020/10/1…
#twitterfiles Rappel : lors de la précédente élection, les emails piratés de Clinton instrumentalisés par Poutine avait en effet déstabilisé la campagne, il était tout à fait rationnel de voir dans le #HunterBidensLaptop une conspiration russe. fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_d…
Mais rapidement, le contenu du #HunterBidensLaptop circulant largement, il devient évident qu'il n'y a pas de russe dans cette histoire mais juste un fils à papa junky et stupide, qui profite sans doute au delà de toutes limites raisonnables des privilèges liés à sa naissance.
Qu'importe, l'affaire sera étouffée, quitte a faire bouillir une Amérique conservatrice déjà chauffée à blanc par Trump, et qui tentent de diffuser sur Twitter les micro révélations offertes par les multiples documents stockées sur le #HunterBidensLaptop
La censure de Twitter à propos du #HunterBidensLaptop ira très loin, avant de suspendre le compte de Trump, Twitter commencera par suspendre celui de la porte parole de la Maison blanche qui avait posté un article sur l'affaire. nypost.com/2020/10/14/kay…
Coté français, pas de couverture presse pour le #HunterBidensLaptop - à ce jour, la plupart des français ignorent tout de l'affaire. En pratique, la France sera tenue au courant du coté obscur de cette présidentielle américaine à l'occasion de son climax final, façon MAGA...
Pour les français, le finish de la présidentielle américaine sera l'épisode du Capitol, pour les Républicains américains, le finish commence à l'épisode #HunterBidensLaptop ce qui change quelque peu leur perspective. Pour les Démocrates, c'est plus hypocrite.
Ce rappel et cette mise en contexte faits, passons aux "révélations" des #twitterfiles, et autant vous le dire tout de suite, à ce stade, rien de spectaculaire, mais pas mal d'#insights sur le fonctionnement de la modération chez Twitter.
Taibbi, le journaliste chargé par Musk d'analyser les #twitterfiles relatives à la modération lors des dernières présidentielles américaines, a eu peu de temps pour travailler. Il est contraint par un format : le thread Twitter.
Et force de reconnaitre qu'à ce stade, il n'y a rien de fracassant dans ce qu'il a révélé. Rien qui puisse mener à un impeachment, juste le fonctionnement de la modération politique sur la plateforme la plus influente du monde dans ce domaine.
A défaut de scoop incroyable, les #twitterfiles donnent à voir le fonctionnement de la modération, les coulisses d'une censure qui a frustré beaucoup de monde et en a ravi d'autres, qui voyaient là une occasion de faire taire une opposition.
Ces coulisses sont d'autant plus interessantes qu'elles sont le miroir d'une multitude de mécanismes et de savoir faire militants, les raids, notamment, qui se sont appuyés sur la modération de Twitter pour lutter contre les idées auxquelles ils s'opposent.
#twitterfiles#Insights La modération politique chez Twitter ne suivait pas un process décisionnel clair, témoin cette resp. des affaires publiques qui semble découvrir que l'équipe modération a suspendu le compte de la porte parole de la maison blanche.
#twitterfiles#Insights Le camp Trump comme le camp Biden avait accès aux équipes de modération durant la campagne et leur communiquaient des listes de contenus problématiques.
#twitterfiles#Insight La capacité à faire appliquer une censure dépendant des contacts de chacun au sein des différentes équipes de modération, les Démocrates dont les sympathisants étaient nombreux dans les rangs de Twitter étaient avantagés.
#twitterfiles#Insights Les politiques étaient loin d'être les seuls à avoir leurs entrées au sein des équipes de modération, les célébrités et certains VIP y avaient également table ouverte.
#twitterfiles#Insights L'état major de Twitter s'est rapidement aperçu que les CGU de la plateforme ne justifiaient pas la censure du #HunterBidensLaptop mais ils se sont entêtés dans leur décision.
#twitterfiles#Insights Loin d'avoir été ordonné par les Démocrates, la censure du #HunterBidensLaptop a même choqué dans le camp Biden, certains allant jusqu'à invoquer le sacro saint premier amendement.
#twitterfiles#Insights Twitter s'entête dans sa censure, et voir arriver d'énormes problèmes au congrès qui est vent debout contre cette censure et promet une régulation très sévère à venir.
#twitterfiles Ce "bain de sang" promis à Twitter au Sénat n'aura en réalité jamais lieu, tout le monde ayant été copieusement refroidi par l'épisode #StopTheSteal du Capitole.
#twitterfiles#insight De leur coté, les Démocrates plaident pour plus de censure et explicitent que le premier amendement n'est pas au dessus de tout, ce qui aux USA relève pour beaucoup du sacrilège et du second amendement.
#twitterfiles Au final, rien de bouleversant dans ce premier épisode, si ce n'est une confirmation et surtout une explication rationnelle sur le biais de modération de Twitter jusqu'ici, qui tient finalement à un surinvestissement militant en interne plus qu'à autre chose.
#twitterfiles A ce stade, pas de complot ourdi par Dieu sait qui pour diriger en sous main la censure chez Twitter, juste d'énormes équipes de modération politique mal coordonnées et opérant en partie sur la base de leurs contacts militants perso, avec une hiérarchie défaillante.
Le prochain épisode des #twitterfiles devrait arriver demain, et il semble clair que c'est Musk qui est aux commandes du feuilletonnage et de l'ordre dans lequel seront sorti les informations.
#Twitterfiles#contexte Pendant ce temps, à la Nouvelle Orléans et à l'écart de la presse...
#Twitterfiles Réactions fascinantes en France, entre les 'conspi' qui veulent y voir une ingérence du parti Démocrate et les 'gentils' qui font tout pour éviter de revenir sur le fiasco mediatique et l'incontestable ingérence de Twitter dans les présidentielles américaines.
Autre information interessante, Matt Taibbi, qui dément avoir été rémunéré pour ce travail, n'est pas le seul journaliste à qui Musk ait confié une copie des #twitterfiles. Bari Weiss, un ancienne du New York Times, est également sur le coup. en.wikipedia.org/wiki/Bari_Weiss
Autre info amusante, après un court clash entre Musk et Tim Cook, Apple, qui est le plus gros annonceur sur la plateforme, reprend ses campagnes publicitaires.
Il y a 2 semaines, après un call désastreux entre les principaux annonceurs et Musk, beaucoup avait mis en pause leurs campagnes de peur que tout cela ne leur explose à la figure. Il y a encore une semaine, de nombreux experts annonçaient la fin de Twitter d'ici quelques jours.
...et selon Musk, Apple ne serait pas le seul annonceur à revenir sur Twitter...
Jack Dorsey, qui fait office d'éminence grise pour Musk et qui est à l'origine de son arrivée au conseil d'administration début 2022, pousse désormais Musk a publier l'intégralité des #Twitterfiles plutôt que de feuilletonner et de les instrumentaliser.
On apprend également que Musk a viré un survivant (par ailleurs très controversé) de la précédente équipe de management de Twitter, qui aurait merdé dans la validation des #Twitterfiles
Plus d'information sur le énième licenciement chez Twitter, Jim Baker, le DG adjoint de Twitter et ancien avocat général du FBI qui aurait tenté d'interférer dans la publication des #twitterfiles
Au milieu de la pelleté de comptes nazis remis en service par Musk, on trouve aussi des comptes qui avaient un profil tout à fait différent et qui racontent des choses pourtant d'utilité publique, comme celui-là...
Musk répond à la remarque (pertinente) de Dorsey sur la transparence qui s'impose et le caractère douteux du feuilletonnage des #twitterfiles en lui révélant qu'on lui avait caché pas mal de choses, et que d'autres ont sans doute été effacées.
Par ailleurs, à l'occasion d'un Space auquel il a participé, Musk a promis de publier l'intégralité des #twitterfiles... en restant très évasif sur la date à laquelle il compte faire cela.
#Twitterfiles s01e02 - La seconde vague, cette fois sous la plume de Bari Weiss, une ancienne journaliste du New York Times a qui Musk a confié (une partie ?) des archives internes de Twitter.
Le second épisode des #Twitterfiles s'intéresse aux équipes qui en interne chez Twitter établissaient des listes noires et freinaient la progression de certains "trending topics", dans le plus grand secret.
Enfin, secret, pas tant que ça, parce que des outils tels que shadowban.yuzurisa.com existent depuis longtemps et que de nombreuses personnes avaient bel et bien constaté que Twitter jouait depuis longtemps avec ces paramètre pour pondérer certaines opinions sur la plateforme.
Comme en France, les USA ont été traumatisés par le Covid et les confinements. Comme en France cela s'est accompagné de son lot de drama et de chasse à toute opinion dissidente, le Dr Jay Bhattacharya de Stanford en a fait les frais, sa visibilité a été considérablement réduite.
Son crime ? Avoir affirmé que le confinement aurait des effets délétères sur les enfants dans différents medias et thinktanks conservateurs.
Un tas d'autres personnalités se sont ainsi fait brider sur Twitter. Bannies des résultats de recherche, exclues des trending topic, invisibilisées auprès de leurs abonnés... Une "théorie conspi" apparue du reste il y a plus de 5 ans. newslaundry.com/2017/09/06/twi…
Pas de révélation donc, en dehors d'une liste de noms qui n'évoqueront pas grand chose en France.
Sans surprise, seules des personnalités Républicaines se comptent dans le rangs des victimes, mais la liste est tellement longue que la sélection dévoilée est sans doute biaisée.
Certes Barry Weiss est une journaliste connue et une ancienne du NYT, mais ce n'est plus hélas un gage de probité et on peut très sérieusement se demander si cette liste de personnalités censurées reflète une réalité ou procède d'une sélection orientée. A vous de décider.
Evidemment Twitter a nié l'existence de ce type de modération dès 2018 et de façon continue. Mais si vous êtes assez idiot pour croire les déclarations d'une entreprise au prétexte que vous aimez ses produits ou sa culture d'entreprise, alors tant pis pour vous.
La réalité qui transparait à travers cette seconde vague des #Twitterfiles correspond à ce dont tout le monde se doutait jusqu'ici : une visibilité que Twitter est en mesure de booster ou d'atténuer, gérée en prenant notamment en compte l'orientation politique de chaque compte.
Certes, tout cela se faisait sans en prévenir l'utilisateur, mais de nombreux possesseurs de comptes "influents" sur Twitter avaient bien remarqué des baisses brutales et soudaines de la progression du nombre de leurs followers durant quelques jour ou quelques mois.
Cette période de quarantaine à laquelle ont été condamnés de nombreux comptes est loin, pour la France tout du moins, de n'avoir touché que des "fachos". Je me souviens avoir échangé à ce sujet avec @GaccioB - vous avouerez qu'on fait mieux comme facho.
Le groupe en charge d'invisibiliser certains profils sur la plateforme passait en revue 200 personnes par jour en moyenne. Rien de spectaculaire au regard des 100-150M d'utilisateurs "réels" (monétisables).
Ce groupe responsable de l'invisibilisation des profils VIP incluait tout l'état major de Twitter: Vijaya Gadde, Yoel Roth, Parag Agrawal, Jack Dorsey...
Cela contraste avec la censure du #HunterBidenLaptop, réalisée dans une atmosphère d'auto gestion anarchique de l'entreprise.
Autre "révélation" : tout comme pour le #HunterBidenLaptop la censure de Twitter ne se basait pas forcément sur ses CGU, et certains comptes étaient régulièrement censurés sans que quoi que ce soit puisse leur être formellement reproché.
C'est le cas par exemple du compte de Chaya Raichik qui avait pour seul tort, selon les notes internes révélées par les #Twitterfiles, d'affirmer que la chirurgie de réattribution sexuelle chez les adolescents s'apparentaient à de la maltraitance.
Il semble d'ailleurs que Twitter se soit rendu complice de harcèlement envers Chaya Raichik : quant son adresse a été doxxée sur la plateforme et qu'elle a demandé à ce que cette information soit supprimée, Twitter a refusé de le faire.
Début 2021, des discussions en interne font état de techniques destinées à invisibiliser certains sujets sur la plateforme, sans qu'on puisse à ce stade en déduire grand chose. Wait and see.
Certes, le fait de voir Twitter se rendre complice du harcèlement et du doxxing d'un gros compte opposé à la chirurgie de réassignation sexuelle et au traitement hormonal des adolescents est préoccupant, mais cela reste pour l'instant un cas isolé et ça ne surprendra personne.
On pourrait également opposer à ceux qui trouvent le bidouillage de Twitter sur la visibilité des comptes en fonction de leurs positionnement politique n'est pas une approche démocratique de la liberté d'expression, que ce qu'a annoncé Musk pour la suite n'est pas vraiment mieux.
On voit mal en effet en quoi remplacer un privilège donné aux progressistes, aux LGBTQI+ ou à Dieu sait qui en un privilège offert à ceux qui paient 8$/mois constitue un quelconque progrès, si ce n'est en termes de transparence, bien sûr.
Il convient également de noter quelques éléments de contexte concernant la modération des trending topics, qui constituent l'essentiel des "révélations" de cette seconde vague des #Twitterfiles...
L'"algorithme" joue un rôle secondaire dans la construction de nos bulles de filtre sur Twitter, contrairement à ce qu'il se passe dans la plupart des autres réseaux sociaux.
La plupart des utilisateurs de Twitter se construisent leur propre bulle de filtre, en choisissant de ne suivre que des comptes avec qui ils sont en affinité et de bloquer ceux qui les offusquent.
Un trending topics a du coup cette capacité explosive à faire exploser les bulles de filtre en faisant apparaitre sur les flux d'info de chacun des comptes jusqu'ici mis à distance, ce qui provoque des interactions souvent brutales, synonymes de haine et de harcèlement.
Dès lors, on comprend l'enjeux tant en matière de "lutte contre la haine" que d'influence sur l'opinion publique à contrôler finement ces trending topics, leur classement, ce qui y est mis en avant ou invisibilisé. C'est un enjeu central pour Twitter, tant politique que business.
Du coup, pour cette seconde vague, pas de scoop incroyable, tout cela était déjà plus ou moins connu sans être formellement prouvé. Certes c'était passé sous silence dans les médias progressistes, mais largement développé dans les médias conservateurs. Aux USA tout du moins.
Seul élément susceptible, aux USA, d'avoir quelques retombées : ces "révélations" risquent de mettre dans l'embarras Jack Dorsey, maintenant que l'on dispose de la preuve qu'il a menti sous serment en sept 2018. Un truc très très grave aux USA et parfaitement anodin en France.
#legal Selon certains experts (pleinement qualifiés) la pratique de shadowban exposée dans la seconde vague des #twitterfiles est illégale au regard du DSA, le futur règlement européen censé réguler (entre autre) la modération des réseaux sociaux.
#legal Et cette pratique était déjà à l'époque illégale au regard du règlement P2B, qui cependant ne concerne que les entreprises et pas les particuliers.
Ce troisième épisode se focalise sur les jours qui ont précédé la décision par Twitter de suspendre le compte de Donald Trump, alors président en exercice des Etats-Unis.
Rappel des épisodes précédents: au final jusqu'ici, les Twitterfiles nous montrent surtout le fonctionnement de plus en plus chaotique de l'entreprise, s01e02 en 2017-2018 où une "cour de Justice" s'improvise et commence à faire n'importe quoi avec des outils de + en + puissants.
s01e01 lui se passe trois semaines avant la fin des présidentielles en octobre 2020, et montre le chaos dysfonctionnel qu'est devenu l'entreprise Twitter, à la limite de l'auto-gestion.
#contexte Il ne faut pas perdre de vue que l'effondrement de la gouvernance de Twitter s'explique sans doute également par le fait que la boite a traversé la crise covid sur fond de gestion de crise permanente et qu'elle est passé en full remote (télétravail).
#contexte Enfin, pour ceux qui étaient au fond d'une grotte, rappelons que le 6 janvier 2021 une horde de pieds nickelés rassemblés initialement pour une manifestation #StopTheSteal ont pris d'assaut le Capitole.
#contexte du contexte : il y a dans cet évènement une énorme différence de perception selon que vous soyez français et que vous ayez suivi la séquence à partir de l'assaut du Capitole, ou américain. Ces derniers ont vu monter la tension dès la censure du #HunterBidenLaptop
#contexte même si la presse pro Biden s'est bien gardé de couvrir l'affaire #HunterBidensLaptop (qualifiée de fake news), la presse conservatrice a abondamment couvert l'information. En France, au contraire, l'information a été presqu'intégralement passée sous silence.
Le s01e03 des #Twitterfiles couvre la période des 6-7 janvier 2021, la veille de la suspension du compte de Trump, qui sera couvert sous peu par @bariweiss, entre temps @ShellenbergerMD nous racontera le chaos interne chez Twitter le jour du 8 janvier 2021.
Cet épisode des #twitterfiles est un peu brouillon, entre des extraits des échanges en interne qui montrent la panique qui s'empare des équipes en charge de la modération, et des informations passionnantes sur les outils développés en interne par Twitter pour l'automatiser.
On lève également un peu le voile sur la coopération entre Twitter et différentes agences, dont le FBI, mais également avec le DHS (Ministère de l'intérieur US). Rien de bien surprenant à ce stade. Ce volet sera sans doute plus croustillant quand on abordera la censure hors USA.
5 thèmes interessant sont abordés dans ce s01e03
- Les outils de modération de Twitter
- La désorganisation interne
- La coopération avec l'Etat américain
- Le biais de censure en faveur des Démocrates
- Le ban du compte de Trump
#Twitterfiles s01e03
Les outils de modération de Twitter
Au moment de la dernière présidentielle US, Twitter avait déjà développé une multitude d'outils destinés à modérer la plateforme, utilisés pour invisibiliser certains comptes ou certains contenus.
L'ensemble de ces outils ont été déployés afin de contenir la capacité de Trump à faire parvenir ses messages à ses supporters. Le ban de son compte n'est que le climax d'une longue bataille destinée à le rendre invisible.
Un script permet par exemple d'invisibiliser en partie les tweets de Trump dès qu'il cite le média Breitbart. En pratique, il y a tellement de scripts (bots) modérant automatiquement tout ce que dit Trump qu'on y trouve de nombreux doublons.
Fin 2020 Twitter avait ainsi discrètement développé une multitude de scripts de modération, obéissant à un corpus de règles en constante expansion, destinés à réguler toutes les conversations imaginables entre les utilisateurs de la plateforme.
Enivré dans un projet aussi grotesque que grandiose, les dirigeants de Twitter ont fini par croire - sincèrement - qu'il était de la responsabilité de Twitter de réguler ce dont les gens pouvaient parler, à quelle fréquence et avec qui.
Voilà qui conclue les découvertes quant aux outils de modération développés par Twitter pour cette troisième vague des #Twitterfiles. Avec la défaillance de la gouvernance de l'entreprise, c'est selon moi les éléments les plus interessants de cette affaire.
Fin 2020 Twitter est passé à travers la crise Covid épuisante et une lutte façon Sisyphe contre les fake news.
Twitter est par ailleurs passé en télétravail, sur la base d'une organisation qui était déjà défaillante avant cela.
Il y a des tensions entre l'équipe modération qui fonctionne sur la base d'outils et de règle, et qui est habitué à lutter contre le spam, les scam ou le harcèlement et la "cour de Justice" où siège la direction qui elle délibère en privé.
Cette "cour de Justice" de la modération rendait des décisions rapidement et à la volée, souvent en quelques minutes et sur la base de suppositions, d'intuitions, voire de recherches sur Google, même dans les affaires impliquant Trump.
Les sujets politiques sont l'objet de tensions entre la modération et les services de communication, qui doivent répondre aux questions pressante des journalistes, au point que le service communication sera souvent laissé à l'écart.
La direction de l'entreprise reconnait elle-même en interne que la gestion de la communication de l'entreprise est catastrophique, et qu'ils passent pour des idiots.
En lieu et place d'experts indépendants et de partenaires, il s'agit en réalité du FBI, du Ministère de l'intérieur (DHS), ainsi que de quelques ONGs...
Mais hors de question d'en parler au grand public.
Mais la liste des partenaires ne s'arrête pas là, d'autres agences fédérales travaillent de façon régulière avec la direction de Twitter. Dans cet exemple c'est avec le directeur des Renseignements américains que le patron de la modération a rendez-vous.
Les #twitterfiles regorgent de comptes rendu des échanges entre la direction de Twitter et différents services de renseignement, des échanges qui, sans surprise, s'intensifient durant l'élection.
#Twitterfiles s01e03
Le biais de la censure en faveur des Démocrates
Il faudra attendre la publication intégrale, promise par Musk, des #Twitterfiles pour trancher de façon définitive, mais tout laisse penser à ce stade que les Démocrates ont été favorisé par la modération.
A ce stade, mais cela ne fait guère plus d'une semaine qu'il a récupéré plus de dix ans d'archives Slack, Matt Taibbi n'a pas encore trouvé la moindre demande d'intervention sur des contenus de la part de l'équipe Trump ou de la Maison Blanche.
Autant la campagne #StealTheVote du camp Trump a été largement invisibilisée par la modération de Twitter, autant les théories conspi similaires venues du camp Biden ne posent pas le moindre problème à Twitter, qui les considère tout à fait justifiées.
Plus l'élection se rapproche, plus les règles subjectives s'accumulent au sein de la "cour de Justice" de la modération, au point de ne plus avoir grand chose à voir avec la lutte contre quelque fake news que ce soit.
La lutte acharnée menée par Twitter contre le bouillonnement des supporters MAGA de Trump et contre Trump lui même fait complètement dérailler la direction de Twitter, qui dans les derniers jour de l'élection n'obéit qu'à ses propres règles de modération.
Quelques informations éparses et une promesse : dimanche, un épisode entier sera consacré au jour où Twitter a pris la décision de virer Trump, alors président en exercice, de la plateforme.
Alors que la foule MAGA envahi le Capitole et que l'évènement est relayé sur toutes les chaines d'info de la planète, un tweet de Trump leur demandant de "rentrer chez eux pacifiquement" sème le trouble au sein de Twitter.
La direction de Twitter semble totalement déconcertée, visiblement persuadée que Trump était à l'origine de tout cela et qu'il avait donné l'ordre implicite de prendre d'assaut le Capitole.
La modération basée sur l'intention, inaugurée qques jours + tôt est sans doute en cause.
Le 10 décembre 2020 - Trump a perdu mais il est toujours en exercice, le déluge de tweets évoquant un coup d'Etat est l'occasion d'inaugurer L3, présenté comme l'outil ultime pour réduire le plus possible la portée des tweets du président des Etats-Unis.
La censure du compte de Trump, sans surprise, est à nouveau à l'origine d'un fiasco de communication et laisse a voir, là encore, l'antagonisme et la défiance qui régnait entre les département de l'entreprise.
Une heure après avoir affirmé au service com' qu'il n'y avait aucune censure ni limitation du compte de Trump (qui se doutait de quelque chose), la décision est prise de suspendre son compte. On imagine le shitstorm que les RP ont dû gérer après ça.
Le moment où le compte de Trump sautera sera documenté avec plus de détail demain par Barri Weis, mais en guise de cliffhanger, Matt Taibbi annonce qu'au lendemain de sa suspension, Twitter recevait les félicitations de ses "partenaires à Washington".
<INTERLUDE>
Un supposé échange entre @sparklingruby et un ex employé de Twitter du service modération qui explique certains aspects de son fonctionnement. Très interessant, mais aucune idée de la façon d'évaluer le sérieux de cette source.
<INTERLUDE>
Autre sujet explosif lié à la modération, la pédopornographie.
Twitter est notoirement défaillant là dessus, au point d'avoir coupé les moyens l'an dernier de la cellule interne dédiée à ce sujet, ce que Musk rappelle à Dorsey.
Dans la réalité, Twitter est à ce point défaillant sur la modération des contenus pédo que ça a fait avorter un projet interne destiné à aller concurrencer OnlyFan.
Full disclosure : j'ai coécrit un bouquin sur la censure des contenus pédoporn en 2010. Depuis les réseaux sociaux on quelque peu changé la donne. numerama.com/politique/1497…
</INTERLUDE>
Musk, de son coté, continue de distiller des informations qui sont en parfaite contradiction avec ce que la presse rapporte à son propos, comme ce tweet où il rappelle qu'il s'est engagé publiquement pour Obama puis pour Biden.
Il précise également que selon lui, même sans l'interférence de Twitter dans la campagne, Trump aurait de toutes façon perdu les élections.
Mais il continue d'insister sur le biais de la modération de Twitter, en sortant ça et là des éléments qui, combiné avec l'anarchie et la défaillance de la gouvernance de l'entreprise, posent question...
Enfin il annonce l'arrivée d'une fonctionnalité permettant de signaler à un utilisateur qu'il a été censuré (shadowban), de savoir pourquoi une telle sanction a été appliquée à son compte et comment faire appel de la décision.
Avec l'embryon de service de modération qui subsiste chez Twitter, on a du mal à imaginer comment l'entreprise disposera de suffisamment de ressources humaines pour mettre en place une telle fonctionnalité, mais il faut reconnaitre que ce serait un énorme progrès, si ça arrivait.
<FOCUS ANNONCE>
Afin de lutter contre les #fakenews et de mettre un terme à ce que @JulienPain décrit lui-même dans sa bio comme un combat dans un octogone, Musk a annoncé étendre le service @CommunityNotes au monde entier.
Cette fonctionnalité ambitionne de "crowdsourcer" le fact checking auprès des utilisateurs de Twitter (déléguer le travail à une foule travaillant gratuitement, de la même façon que Wikipedia fait travailler une foule). help.twitter.com/en/using-twitt…
Wikipedia, même si ce n'est pas parfait, a fait ses preuves pour arbitrer le vrai du faux, infiniment plus en tout cas que toutes les initiatives de fack checking.
L'avenir nous dira si cette approche est efficace, mais elle soulève dès à présent de nombreuses questions.
Contrairement à Wikipedia, Twitter est une multinationale privée, et la voir ainsi crowdsourcer une fonction critique est tout sauf anodin, notamment dans l'évolution du concept même de travail.
Je ne vais pas m'étendre là dessus dans ce thread, mais c'est une étape capitale tant pour le concept de travail que pour l'orientation que pourrait prendre Twitter.
Ceci étant dit, force est de reconnaitre que le fact checking tel qu'il fonctionne aujourd'hui génère énormément de haine et de harcèlement de toutes parts, et que cela constitue un prix élevé (et inflationniste) pour le service apporté, qui n'en est pas moins indispensable.
A priori seuls des volontaires préalablement enregistrés (et sélectionnés ?) pourront participer à ce fact-checking collaboratif. Si le service est lancé dès la semaine prochaine en France, on aura rapidement l'occasion d'en observer les effets et de voir si c'est disruptif.
#contexte#factchecking Il faut remettre dans son contexte des #Twitterfiles l'arrivée de cette nouvelle fonctionnalité sur Twitter : on sait désormais que cette fonction était remplie jusqu'ici par une "cour de Justice" secrète où siégeait la direction de Twitter...
...et on sait également que cette "cour de Justice" travaillait en étroite collaboration avec le FBI, le DHS et les renseignements américains, ainsi qu'avec différentes ONGs dont les noms n'ont pas encore été révélé.
Le contexte français n'est pas plus reluisant, même s'il est très différent.
La crédibilité de la coalition plus ou moins formelle qui s'est constituée afin de lutter contre la désinformation souffre, pour ainsi dire, de Covid long.
Terrassée par un Pangolin et sa confusion, partagée avec le personnel politique, entre hypothèse scientifique et vérité révélée, les déboires conjugaux récents de l'un de ses membres éminent ont mis en lumière une différence de traitement flagrante face au phénomène #MeToo.
Ce n'est pas la première fois que le phénomène #MeToo est instrumentalisé pour régler des comptes entre adversaires et afin de les écarter de l'espace public, mais on a quand même franchi une étape dans la guerre informationnelle dans laquelle se sont engagés les fact-checkeurs.
Mais les dérives sont loin de n'être le fait que d'un camp, Julien Pain, un journaliste du service public qui travaille à lutter contre la désinformation est ainsi l'objet de harcèlement continu depuis plus d'un mois de la part du camp des "conspi".
C'est également ce type de débordements qu'ambitionne d'adresser la fonctionnalité @CommunityNotes en remplaçant les fact checkeurs.
Nul doute que @CommunityNotes sera suivi de très près. Nul doute que cela ne donnera pas les mêmes résultats que ce qui était en place jusqu'ici.
<FOCUS ANNONCE>
Musk multiplie les annonces de nouvelles fonctionnalités sur Twitter. Etrange pour un Twitter qui a viré la majorité de son staff, et que de nombreux commentateurs annonçaient en état de mort imminente, au point de conseiller de vite récupérer ses archives.
L'annonce concerne cette fois-ci l'augmentation de la taille maximale d'un tweet, qui passera de 256 caractères à 4000.
4000 c'est loin d'être suffisant pour que des usages de type blogging s'installent sur Twitter, c'est dommage, mais ça devrait néanmoins faire apparaitre de nouveaux usages sur la plateforme.
Mais cette annonce est aussi l'occasion de se pencher sur les "annonces" de Musk. Ici, c'est sous la forme d'une réponse courte faite à un inconnu sur Twitter qu'elle prend forme. Pas de communiqué de presse. Pas d'annonce sur un blog. Juste un "reply" un dimanche matin.
Musk est coutumier de ces méthodes. Entre ça et son goût pour des mèmes qui ne sont compréhensibles que de ceux qui sont familiers avec cette sous-culture internet, ou ses tirades enthousiastes sur des technos comme la blockchain ou l'IA que seul les experts peuvent décrypter...
Autan dire que Musk n'est pas facile à suivre et fait tout pour qu'il en soit ainsi. Reste qu'en assemblant les pièces du puzzle, on peut voir se dessiner lentement le Twitter que Musk veut construire et la façon dont il pense adresser, entre autres, le problème de la modération.
<FOCUS ANNONCE>
Autre annonce, très attendue, la relance de la fonctionnalité de certification de compte aka @TwitterBlue, qui va grand-remplacer l'aristocratie Twitterienne, dont la pastille bleue fait office de particule, par une plèbe d'utilisateurs premium à 8$/mois.
Petit rappel à propos du fiasco de la première version premium de Twitter et de son lancement catastrophique qui date de quelques semaines à peine, et fût exécuté avec moins de professionnalisme qu'une startup qui vient de lever son premier seed capital et d'aménager à Station F.
Aucune anticipation, des annonces bâclées et incompréhensibles face à des médias en pleine panique suite à l'arrivée de Musk aux commandes. Il aura fallu à peine quelques heures avant que de petits malins détournent la fonction pour faire de l'hactivisme...
...en utilisant un compte apparaissant du coup comme certifié et qui mimait celui d'un géant de la big pharma, les fourbes ont fait croire aux marchés que Eli Lilly œuvrerait désormais à proposer gratuitement de l'insulinothérapie aux diabétiques.
Cette sale blague qui tentait de faire croire à des gens crédules mais néanmoins traders que l'industrie pharmaceutique travaillait au bien de l'humanité plutôt qu'à l'optimisation de son haut de bilan a fait perdre 16 milliards à des investisseurs désemparés.
Mais cette fois, promis, tout à été calculé et anticipé, et la nouvelle formule premium appelée à remplacer les badges bleus jusqu'ici réservés à l'élite sera lancée sous peu, du moins au Etats-Unis. Il n'est pas clair à ce stade si le reste du monde est concerné.
Cette nouvelle formule premium de Twitter est cependant capitale à plus d'un titre, à commencer par le fait qu'elle ouvre la voie à des revenus qui ne sont pas publicitaires.
Une condition sine qua non pour espérer faire de Twitter une entreprise enfin rentable.
Cette formule premium proposera des fonctionnalités exclusives que Musk promet d'augmenter régulièrement.
Les possesseurs de Tesla qui découvrent souvent de nouvelles fonctions sur leur voiture après un update sont familiers de cette approche marketing.
Pour commencer, les comptes premium pourront éditer leur tweet, mettre en ligne des vidéos en 1080p, profiter d'un mystérieux "reader mode" (peut-être @readermode ?) et voir leur compte certifié par le fameux badge bleu.
Les comptes premium seront par ailleurs priorisés dans les résultats de recherche et la visibilité des réponses qu'il font aux autres comptes, verront moins de pub, pourront publier des vidéos plus longues et beta tester les futures fonctionnalités.
Sur le fond, ça revient en large partie à personnaliser les paramètres de visibilité d'un compte dévoilés dans la précédente vague des #Twitterfiles en fonction non plus de l'orientation politique du compte mais de sa capacité à payer 8$/mois.
Ceci explique sans doute en partie la capacité de Twitter, dont les rangs - même au sein des services techniques - ont été décimés, à sortir une nouvelle fonctionnalité en un temps aussi court.
Reste que la transition depuis un Twitter dont les flux sont orchestrés par un vaste ensemble de règles sous forme de petits scripts arbitrant la visibilité des comptes et des idées sur la plateforme est loin d'être évidente, pour ne pas dire carrément casse-gueule.
La façon dont les comptes premiums seront avantagés dans toute cette architecture sociale faites de règles destinées à optimiser le flux des informations au sein de la société à des fins mystérieuses reste à déterminer.
Ça risque fort de piquer.
<LULZ>
Elon Musk n'est pas le seul à avoir les archives Slack de Twitter, il semble que certains employés soient partis avec leurs archives perso. (via @tristanmf)
On apprend dans ce mini leak qu'Elon lui même aurait obtenu l'invisibilisation maximale du compte Twitter @ElonJet qui relais en temps réel la position de son jet privé.
</LULZ>
<TEASING>
Musk annonce (toujours sous la forme d'une réponse à un parfait inconnu) que des épisodes des #Twitterfiles consacrés à la gestion de l'épidémie de #COVID19 arrivent sous peu.
Entrée en scène d'un 3e acteur, après deux journalistes c'est à l'auteur Michael Shellenberger, fondateur d'une ONG consacrée au climat, connu (aux USA) pour ses positions pro-nuke, qui prend la plume pour le 4e épisode. fr.wikipedia.org/wiki/Michael_S…
Du coup, ce thread là est bien plus amusant à lire, non pas pour ce qu'il raconte mais pour sa forme. C'est plus rythmé, on ressent la frénésie qui s'est emparée de Twitter durant cette journée du 7 janvier 2021 où la décision de bannir Trump est prise.
- Comment Dorsey a été mis à l'écart et a été manipulé par Yoel Roth, le patron de la modération
- Comment on utilise les outils de modération pour manipuler un "trending topic"
- Comment les règles qui faisaient office de lois sur Twitter ont volé en éclats
s01e04 COMMENT YOEL ROTH A MANIPULÉ JACK DORSEY
Il faut dire que Dorsey à ce moment précis était en vacances en Polynésie française, à l'autre bout du monde, avec sans doute d'autres choses en tête (Il cumule les activités, tout comme Musk).
Mais Roth arrive à arracher à Dorsey une concession : désormais après cinq suspensions temporaires (strike), un compte sera définitivement banni. Ce que Roth présente comme une grande victoire en interne.
Roth déteste profondément Trump et ne le cache pas. Pas plus qu'il ne cache que son but ultime est d'être le moteur d'un changement dans le monde, ce qui l'a guidé dans son parcours académique.
En cours de journée, Roth décide de changer les règles qui régissent la modération de Twitter, une règle en particulier, celle qui est établit un régime d'exception pour les élus et les membres d'un gouvernement.
Roth envisage un temps de bannir le sénateur Gaetz en guise de ballon d'essai, avant de s'attaquer à Trump, mais il n'y a rien dans les règles de Twitter qui puisse justifier cela, même en tordant les règles.
La conclusion de Roth a de quoi faire réfléchir tous les législateurs de la planète, et fait que cette histoire devrait être enseignée dans les écoles de sciences politique :
"Nous sommes dans un monde qui évolue trop vite pour qu'on puisse adapter nos produits ou nos règles".
#TWITTERFILES s01e04 - MANIPULER L'OPINION : UN EXEMPLE CONCRET
Où l'on découvre un cas pratique montrant comment Twitter manipule les "trending topics", la fonctionnalité la plus puissante de la plateforme, qui donne le buzz du jour à tous les médias dans le monde. #gaslighting
On a vu dans les précédents épisodes que Twitter disposait d'outils permettant de booster ou de réduire la visibilité d'un compte ou d'un sujet (et de scripter des combinaisons complexes de tout cela dans un vaste ensemble de règles automatisés).
Voyons comment ça s'utilise...
La crise du moment, rappelez-vous, c'est la campagne #StopTheSteal des pro-Trump sur Twitter qui dénoncent une "élection volée", et qui finira en apothéose par l'assaut du Capitol.
Il s'agit dès lors de faire taire ces importuns (despicable, NdT) et de monter une contre manifestation.
Vous allez voir que Roth est bien plus efficace que Castaner, Darmanin et Lallemand réunis.
Il suffit d'invisibiliser la tendance et le tour est joué. Sauf que ça invisibilise également les contre-manifestants (sur Twitter), ce qui est contre productif...
La solution sera trouvé en invisibilisant ceux qui avaient mis #StopTheSteal dans leur pseudonyme pour afficher leur soutien. Bingo, dans le trending topics apparaissent désormais en tête des résultats les contre-manifestants.
Gardez en tête pour juger de la puissance de l'outil qu'une partie conséquente de ce que les médias vous donnent à voir tous les jours est dicté par ces "trending topics", que les journalistes consultent à longueur de journée, et ce partout dans le monde.
Petit effet de bord rigolo de la censure, au passage : ce jour là Twitter a aussi désactivé un tas de comptes Qanon et invisibilisé l'un de leur mots-clé favori, Kraken.
Oups. C'est aussi la marque de l'un des plus gros exchange #crypto de la planète.
Au cas où il subsisterait un doute sur le deux poids, deux mesures et sur le biais pro Démocrate de la modération sur Twitter, Michael Shellenberger publie un échange entre deux employés du service modération.
Une fois le compte de Trump banni, forcément, tout le monde s'excite sur sa disparition, qui devient soudain l'un des sujets les plus commentés par la plupart des médias dans le monde (qui carburaient depuis 4 ans au rythme des tweets de Trump).
Soutiens comme opposants publient des copies d'écran du compte disparu, pour justifier de son bannissement ou, au contraire, pour relayer ses derniers mots.
Mais partager un screenshot d'un compte banni est interdit par les règles de Twitter.
En fait, ça dépend de votre positionnement politique. Votre tweet est contraire aux règles et sera censuré si vous êtes Républicain, mais si vous êtes Démocrate, pas de problème.
Vous êtes Démocrate mais contre la censure ?
Votre tweet sera censuré mais vous n'aurez pas de pénalité, contrairement à un Républicain.
Ca va être compliqué de nier qu'il existait un biais pro Démocrate dans la modération de Twitter après ça.
Ce que Musk décrit semble être une nouvelle façon de classer les réponses à un tweet, qui pousse tout en bas des résultats les réponses des bots et des spammers.
Le résultat est bluffant... Si vos tweets concernent la crypto (où le spam est délirant) et si vous avez en temps normal plusieurs centaines de réponses à vos tweet.
On commence à voir en France ce à quoi ressemble le service de fact-checking @CommunityNotes mais seulement du coté consultation. Participer au fact-checking ne semble pas encore possible pour les utilisateurs français.
Coté utilisateur (par opposition au coté contributeur qui va être bien plus interessant), ça a l'air très bien foutu, avec la possibilité de fournir à la plateforme un feedback très détaillé sur la qualité du fact-checking proposé.
Où l'on donne à voir le détail des délibérations en interne qui ont mené à la décision collective de l'ensemble de l'entreprise Twitter de bannir Trump de la plateforme, au sein d'une entreprise totalement dysfonctionnelle.
Cet épisode se focalise sur la journée du 8 janvier, ça demanderait énormément de mise en contexte pour saisir la frénésie délirante qui s'est emparée de Twitter ce jour là. Il faudrait le faire conter/commenter par qqun comme @CorentinSellin pour comprendre cela.
Ce contexte est, dans ces #Twitterfiles, quasi systématiquement éludé, soit parce que tout cela nous est raconté par des américains qui le connaissent tous parfaitement, soit parce qu'ils introduisent un biais pour l'international.
Je vous laisse juge.
Le fait de raconter les #Twitterfiles sous forme de thread montre, au passage, la limite de ce format.
La même chose racontée sous la forme d'une série de longs articles comme sait le faire @Mediapart serait infiniment plus qualitatif, mais ça n'arrivera sans doute pas.
Du coup, je vais me focaliser sur ce que cet épisode dit du fonctionnement de Twitter et de la façon où, ce jour là, tout à basculé.
Comme on l'a vu dans l'épisode précédent, Trump ne bénéficiait plus du régime d'exception réservé aux représentants élus et aux chefs d'Etat (on y reviendra), et la nouvelle règle décidée la veille faisait qu'il ne lui manquait plus qu'un avertissement pour être banni de Twitter.
Deux tweets seront l'objet, durant toute la journée du 8 janvier 2021, d'un florilège d'interprétations douteuses pour en arriver à appréhender le président des Etats-Unis comme le leader d'une organisation terroriste, ce qui en effet enfreint les règles de Twitter.
"Les 75 millions de patriotes qui ont voté pour moi, America First et MAGA auront une voix à l'avenir. On ne leur manquera plus de respect et on ne les traitera pas injustement, de quelque manière que ce soit !" @realDonaldTrump - 8 janvier 2021 à 6h46 AM
"À tous ceux qui me l'ont demandé, je n'irai pas à l'investiture [de Joe Biden] le 20 janvier." @realDonaldTrump - 8 janvier 2021 à 7h44 AM
Durant toute la journée, les hypothèses et les interprétations parfois délirantes des employés de Twitter vont se heurter à la direction du service modération, qui ne voit pas comment ces tweets pourraient constituer une incitation à la violence susceptible d'être sanctionnée.
Depuis l'assaut sur le Capitole, les pressions de toutes parts pour bannir Trump se font de plus en plus pressantes, aussi bien sous la forme de pétitions issues de la société civile ou de personnalités comme Michèle Obama, qu'en interne chez Twitter.
Durant la journée, dans ce qui ressemble à un mouvement syndical, les employés de Twitter font bloc pour exiger de leur direction la suspension du compte de Trump.
En début d'après midi le Washington Post publie une lettre ouverte signée par 300 employés exigeant de Dorsey qu'il suspende le compte de Trump.
"Nous devons nous interroger sur la complicité de Twitter dans ce que le président élu Biden a qualifié à juste titre d'insurrection."
Mais la direction de la modération peine à trouver dans les tweets du jour de Trump quoi que ce soit qui puisse justifier un cinquième avertissement, synonyme de bannissement.
S'en suit une conference call où Dorsey (qui est en vacances en Polynésie) fait face à des employés de plus en plus en colère contre l'inaction de la direction de l'entreprise.
Ce call n'apaise pas du tout les tensions, bien au contraire, les citations de Hannah Arendt s'enchainent sur le Slack de l'entreprise pour arriver à la conclusion que les modérateurs se comportent comme des nazis (sic) suivant aveuglément des ordres.
Roth, qui donne l'impression de souffler sur les braises plutôt que de chercher à apaiser les choses, fini par arracher à Dorsey le bannissement du compte de Trump.
La décision est saluée comme une grande victoire au sein de Twitter.
Pour arriver à justifier la sanction, il aura fallu considérer que les 75 millions de patriotes évoqués le matin même par Trump dans son tweet matinal sont des terroristes, ce qui fait que l'on peut considérer cela comme un appel sans équivoque à la violence. Ça parait dingue.
Rappelons que, deux jours plus tôt, Trump demandait à la foule d'ahuris en train d'envahir le Capitole (qui eux pourraient plus facilement être qualifiés de terroristes) de rentrer chez eux pacifiquement...
Le contrecoup qui suit la décision fait apparaitre des réactions très polarisées. D'un coté des employés qui saluent cette décision en expliquant que la volonté affichée de Twitter de ne pas être l'arbitre de la vérité n'était pas une règle avec laquelle ils étaient à l'aise.
La direction, elle, est plus réaliste quant aux conséquences à venir d'une telle décision. Parag Agrawal, qui prendra peu de temps après cela la suite de Dorsey comme CEO, aura cette analyse visionnaire :
"la modération centralisée a selon moi atteint un point de rupture"
A l'étranger, une longue liste de chefs d'Etat que l'on ne peut pas soupçonner de compassion envers Trump font part de leur désapprobation. Merkel comme Macron se montrent très préoccupés, Navalny, le plus célèbre opposant de Poutine, dénonce "un acte de censure inacceptable".
Il faut dire qu'avant d'en arriver à bannir Trump, Twitter appliquait de façon scrupuleuse le régime d'exception propre aux chefs d'Etat et que ces derniers le prenait pour acquis.
Et Dieu sait que d'autres ont fait bien pire que Trump par le passé...
En juin 2018, L'ayatollah Ali Khamenei a tweeté : "#Israël est une tumeur cancéreuse maligne dans la région de l'Asie occidentale qui doit être retirée et éradiquée : c'est possible et cela arrivera."
En octobre 2020, l'ancien Premier ministre malaisien a déclaré que c'était "un droit" pour les musulmans de "tuer des millions de Français".
Le tweet a été censuré, mais pas le compte de Mahathir Mohamad.
Muhammadu Buhari, le président du Nigeria, a incité à la violence contre les groupes pro-Biafra :
"Ceux d'entre nous qui sont restés 30 mois dans les champs, qui ont vécu la guerre", a-t-il écrit, "les traiteront dans la langue qu'ils comprennent."
<FEATURE COLLAPSE>
Est-on en train d'assister à l'effondrement de Twitter prédit par certains lors de l'arrivée tonitruante de Musk ?
La fonction "trending topics" (dont je viens de me faire ban) dysfonctionne depuis quelques jours... twitter.com/i/timeline
Cet exemple, trouvé hier, pourrait être une blague de mauvais goût du team Zemmour, mais ce n'en est pas ça, c'est juste un bug.
Aujourd'hui, on est en droit de se poser la question de l'éventuelle intervention d'une IA avec de la reconnaissance faciale dans le moteur de recherche, mais c'est loin d'être évident.
je reposte (c'est un test) mon tweet sur la manipulation des trending topics...
Le fact checking collaboratif pointe son nez en France mais semble fonctionner à merveille aux USA où il est pleinement déployé. #LULZ
Ironie du sort, le 1er amendement ne protège des violations à la liberté d'expression QUE si c'est le gouvernement qui y porte atteinte.
A ce stade (s01e05) il n'y a pas d'atteinte au premier amendement, ni dans le tweet de Musk ni dans les #twitterfiles.
Du coup, dans mon commentaire "à merveille", il faut bien sûr déceler une pointe d'ironie. Au mieux c'est une mise en contexte interessante, mais on ne peut pas appeler ça du #factchecking... Les usages de cette fonctionnalité vont être interessants à observer ceci dit.
Le 'fact checking' se complète avec le temps, cette fonctionnalité est vraiment prometteuse...
Où l'on apprend que le FBI collabore régulièrement avec le service modération et Twitter et ses dirigeants, ce qui n'a pas manqué d'étonner mon chat à qui j'ai du expliquer à quoi servait les renseignements dans une démocratie. Il n'a rien compris.
C'est de très loin l'épisode le plus décevant des #twitterfiles, au mieux il donne à voir un FBI plutôt parano, et incapable de distinguer une blague d'une fake news, mais en dehors de ça...
Qui peut décemment s'étonner qu'après l'élection de 2016, Cambridge Analytica et les trolls de Poutine, ont trouve un FBI qui soit en liaison continue avec les réseaux sociaux ?
Potentiellement, il y a atteinte au 1er amendement, parce que c'est une interférence gouvernementale, mais essentiellement lié à un manque criant d'humour de la part du FBI...
Le tout baigne dans une atmosphère de paranoïa généralisée liée au piratage de la précédente élection présidentielle, qui avait vu déferler les psyOps russes sur l'opinion publique américaine.
Le seul petit truc qui présente un début d'intérêt pour ce qui est de comprendre la machine Twitter et son emballement, c'est un début de lumière sur une forme d'outsourcing de la modération...
...comme le Center for Internet Security, un sous traitant du ministère de l'intérieur américain (DHS) en charge de constituer de vastes listes de contenus et de compte à invisibiliser.
Au final, c'est un enchevêtrement flou de plusieurs agences liés à la sécurité et d'ONG le plus souvent financées par l'Etat qui constituent un allié de Twitter dans la modération de contenu, et fait office, pour les plus paranos, de deep stade.
Bref, rien d'extraordinaire à ce que le FBI, le DHS ou d'autres agences soient aux aguets d'une potentielle tentative de déstabilisation via les réseaux sociaux, c'est le contraire qui aurait été étonnant, pour ne pas dire stupide.
Le détail du travail de repérage des contenus problématiques fait par ces ONG reste mystérieux, mais il y aura à n'en pas douter une commission d'enquête sénatoriale qui ira forcément explorer ce chapitre, qui risque fort d'être absent des #twitterfiles.
Wait and see.
<INTERLUDE>
Suite au drama où des journalistes ont joué aux plus malins en insérant un lien doxxant un Musk qui, depuis quelques jours, est menacé par les antifas, lui et sa famille, un article de @flogsell fait un point juridique exhaustif. sciencespo.fr/public/chaire-…
Musk a comme excuse d'avoir sans doute paniqué maintenant qu'il se retrouve, lui et sa famille, sous protection rapprochée, mais il en a quand même profité pour bannir le compte d'une journaliste qui enquête sur Tesla et qui n'a rien à voir avec quelque doxxing que ce soit.
USAID - on fait le point avec Grok, à défaut d'investigations dans une presse qui semble tétanisée.
Les activités controversées de l'USAID :
Financements pour les initiatives de diversité, d'équité et d'inclusion (DEI) :
L'USAID a alloué des fonds pour des programmes DEI à l'étranger, ce qui a suscité des critiques :
‣1,5 million de dollars pour promouvoir les opportunités d'emploi pour la communauté LGBTQ en Serbie.
‣70 884 dollars pour une comédie musicale en Irlande promouvant des thèmes DEI.
‣16 500 dollars pour encourager un "discours queer-féministe" en Albanie.
‣10 000 dollars pour inciter les entreprises lituaniennes à adopter des valeurs DEI.
‣8 000 dollars pour la promotion de la DEI parmi les groupes LGBTQ à Chypre.
‣Des subventions pour des activités en Afrique de l'Ouest et centrale, en Équateur, en Colombie et au Pérou soutenant la communauté LGBTQ, incluant des spectacles de drag, des opéras transgenres et des bandes dessinées éducatives.
Recherche sur les armes biologiques et le COVID-19 :
Il y a eu des allégations selon lesquelles l'USAID aurait financé des projets liés à la recherche sur les armes biologiques, y compris des revendications concernant l'origine du virus du COVID-19, bien que ces allégations soient controversées et manquent de substantiation généralisée.
Interférences politiques :
L'USAID a été accusé de financer des groupes d'opposition et des ONG pour influencer les paysages politiques dans d'autres pays, certains y voyant une tentative de changement de régime :
‣Financement d'activités politiques dans des pays comme le Venezuela et Cuba.
‣Soutien à des ONG en Serbie, Géorgie et Ukraine, critiquées pour promouvoir les intérêts géopolitiques des États-Unis au détriment des processus démocratiques locaux.
Soutien à des organisations controversées :
Des rapports ont mis en lumière le financement par l'USAID d'organisations avec des liens présumés avec des groupes terroristes ou faisant l'objet d'enquêtes pour de tels liens, comme dans le cas d'une organisation à but non lucratif au Moyen-Orient.
Projets économiques et sociaux à impact discutable :
Des critiques ont été formulées contre des projets comme :
‣Plus de 27 millions de dollars pour des cours de poterie au Maroc pour enseigner aux artisans des compétences en design, questionné sur son rapport coût-efficacité.
‣Financement d'une telenovela kényane pour sensibiliser au VIH/SIDA, critiquée pour son efficacité.
Mauvaise utilisation de l'aide humanitaire :
Il y a eu des allégations de détournement des fonds de l'USAID ou de distribution à des bénéficiaires non intentionnels :
‣Des repas destinés aux réfugiés syriens auraient atteint des combattants affiliés à Al-Qaïda.
‣Financement de projets agricoles en Afghanistan qui auraient involontairement soutenu les talibans.
Controverses historiques :
Des activités passées incluent le financement de l'éradication de la coca en Bolivie, ce qui a provoqué des tensions avec les cultivateurs locaux, et une implication historique dans des tentatives de déstabilisation politique dans divers pays.
Ces critiques proviennent de diverses sources, incluant des articles de presse, des enquêtes officielles et des discussions sur des plateformes comme X, où ces activités sont souvent mises en avant pour questionner les motifs ou l'efficacité des programmes de l'USAID.
Il est important de noter que bien que ces critiques existent, la mission globale de l'USAID consiste à soutenir la démocratie, la santé, l'aide d'urgence et le développement économique, ce qui peut impliquer des stratégies complexes et parfois controversées. Chaque cas doit être évalué sur ses mérites, en considérant à la fois l'intention et les résultats du financement.
FOCUS : COVID
La jonction entre la recherche sur les armes biologiques et les origines du virus du COVID-19 a été un point focal à la fois de l'enquête scientifique et du discours public. Voici un aperçu basé sur les informations disponibles :
Contexte sur la recherche en armes biologiques :
Contexte historique : Les armes biologiques ont une longue histoire, avec des nations développant et parfois utilisant des pathogènes à des fins militaires.
La Convention sur les armes biologiques (BWC) de 1972 interdit le développement, la production et l'accumulation de telles armes, mais la recherche à double usage - où la recherche pourrait être utilisée à la fois pour des fins bénéfiques de santé publique et potentiellement nocives - reste une question controversée.
Recherche sur le gain de fonction (GoF) : Cela implique d'améliorer la virulence ou la transmissibilité des pathogènes pour étudier leurs impacts potentiels et développer des contre-mesures. Bien que cela puisse conduire à une meilleure préparation aux pandémies, cela pose également des risques importants si elle n'est pas menée avec des protocoles de sécurité stricts.
COVID-19 et théories d'armes biologiques :
Hypothèse de la fuite de laboratoire : Une théorie suggère que SARS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19, pourrait s'être échappé d'un laboratoire, spécifiquement l'Institut de virologie de Wuhan (WIV). Cela ne suggère pas nécessairement un développement délibéré d'armes biologiques mais plutôt une libération accidentelle lors de recherches impliquant des coronavirus.
Théories du complot vs. Débat scientifique :
Théories du complot : Certains ont spéculé, sans preuve substantielle, que le virus a été intentionnellement développé comme une arme biologique. Ces affirmations ont été largement démenties par la communauté scientifique, qui pointe vers des preuves génétiques soutenant une origine naturelle du virus.
Débat scientifique : Il y a eu un débat scientifique sur l'origine du virus, avec certains experts suggérant que la théorie de la fuite de laboratoire mérite une enquête supplémentaire en raison de la nature des études GoF menées à Wuhan. Cependant, la majorité des preuves penchent vers une origine zoonotique, probablement d'un marché humide ou d'un environnement similaire.
Posts sur X : Les médias sociaux, y compris X, ont vu une multitude de discussions allant des théories du complot à des analyses plus nuancées par des scientifiques et des journalistes. Ces discussions reflètent souvent la confusion et la curiosité du grand public mais ne doivent pas être prises comme des preuves définitives.
Enquêtes et rapports officiels :
Les évaluations du renseignement, en particulier celles des États-Unis, n'ont pas trouvé de preuve que SARS-CoV-2 a été développé comme une arme biologique, bien qu'elles aient laissé ouverte la possibilité d'une fuite de laboratoire. Le Département d'État américain a soulevé des préoccupations concernant la transparence de la conformité de la Chine avec la BWC.
L'enquête de l'OMS en collaboration avec les autorités chinoises en 2021 a conclu qu'une fuite de laboratoire était extrêmement improbable, bien que cela ait été critiqué pour l'étendue et la transparence de l'enquête. Les appels à des enquêtes indépendantes supplémentaires continuent.
Préoccupations éthiques et de sécurité :
La situation du COVID-19 a incité à une réévaluation de l'éthique de la recherche GoF, de la sécurité des laboratoires et du besoin de surveillance et de transparence internationales dans la recherche biologique.
Conclusion :
Bien qu'il n'y ait pas de preuve concluante soutenant la théorie de l'arme biologique pour les origines du COVID-19, les discussions ont mis en lumière des questions significatives autour de la biosécurité, de la conduite éthique de la recherche à haut risque et de l'importance de la transparence dans les entreprises scientifiques. Le débat se poursuit, se concentrant sur la manière de prévenir les futures pandémies, qu'elles soient d'origine naturelle ou de possibles accidents de laboratoire.
FOCUS : Ingérences
Le financement des groupes d'opposition et des organisations non gouvernementales (ONG) est une question complexe et multiforme, souvent en intersection avec la politique internationale, les droits humains et l'aide au développement. Voici un aperçu basé sur les informations disponibles :
Financement des groupes d'opposition :
Motivations politiques : Les gouvernements ou les organismes internationaux financent parfois des mouvements d'opposition dans d'autres pays sous prétexte de promouvoir la démocratie, les droits humains ou le changement politique.
Cela peut être controversé, perçu par certains comme une ingérence dans les affaires souveraines ou une tentative de changement de régime, tandis que d'autres le considèrent comme un soutien aux processus démocratiques et aux libertés civiles.
Exemples :
USAID et NED : L'USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) et le National Endowment for Democracy (NED) des États-Unis sont connus pour financer des mouvements d'opposition, parfois accusés de promouvoir des intérêts géopolitiques américains.
Par exemple, ils ont soutenu l'opposition dans des pays comme le Venezuela, Cuba, et diverses nations d'Europe de l'Est à la fin de la Guerre froide et après.
Posts sur X : Des discussions et des allégations sur les réseaux sociaux suggèrent un financement de l'opposition dans des endroits comme la Serbie, la Géorgie et l'Ukraine, où l'intention est souvent débattue comme soit un soutien à la démocratie, soit une tentative de déstabilisation des gouvernements.
Critiques : Les critiques soutiennent que ce financement peut conduire à la déstabilisation, promouvoir des agendas étrangers au détriment des besoins locaux et potentiellement saper la souveraineté nationale. Les défenseurs maintiennent que c'est essentiel pour encourager la démocratie et les droits humains dans les régimes oppressifs.
Financement des ONG :
But : Les ONG sont financées par diverses sources, y compris les gouvernements, les organisations internationales et les donateurs privés, pour une multitude de raisons allant de l'aide humanitaire, des projets de développement, à la défense des droits humains, de la protection de l'environnement, ou de la justice sociale.
Financement gouvernemental :
UE et États-Unis : L'Union européenne et les États-Unis, à travers divers programmes, financent des ONG. L'UE soutient les ONG via des subventions pour des projets alignés sur les politiques de l'UE en matière de développement, de droits humains et de société civile. Aux États-Unis, des organisations comme l'USAID financent des ONG à l'échelle mondiale pour des objectifs similaires.
Problèmes de transparence : Dans certains pays, il y a une critique sur le manque de transparence concernant l'utilisation de ces fonds, menant à des accusations selon lesquelles les ONG pourraient servir des intérêts politiques étrangers plutôt que les communautés qu'elles visent à aider.
Controverses :
Politicisation : Il y a eu des cas où les ONG sont accusées d'être trop alignées politiquement ou utilisées comme outils pour des agendas politiques, en particulier lorsqu'elles sont impliquées dans la défense des droits humains ou dans des travaux d'advocacy qui remettent en question les politiques gouvernementales.
Régulations et réactions négatives : Certains pays ont introduit des lois nécessitant que les ONG divulguent le financement étranger ou même se labellisent comme agents étrangers, comme en Russie ou en Hongrie, pour limiter une interférence perçue.
Impact positif : De nombreuses ONG réalisent un travail crucial dans des domaines comme la santé, l'éducation, la réduction de la pauvreté et la réponse aux catastrophes, souvent comblant des lacunes là où les services gouvernementaux sont insuffisants ou absents.
Perspective mondiale :
Réception variée : La réception du financement des groupes d'opposition ou des ONG varie grandement selon le pays, influencée par le contexte historique, le climat politique actuel et la perception publique de l'influence étrangère.
Débats sur l'efficacité : Il y a un débat constant sur l'efficacité de ce financement pour vraiment améliorer la démocratie ou le développement par rapport à la création potentielle de dépendance ou au service d'agendas externes.
Conclusion :
Le financement des groupes d'opposition et des ONG peut considérablement influencer les paysages politiques, les politiques publiques et les questions sociales dans le monde entier. Alors qu'il vise à promouvoir un changement positif, les méthodes, la transparence et les intentions derrière ce financement sont souvent examinées. La balance entre soutenir les efforts véritables de la société civile et respecter la souveraineté nationale continue d'être délicate dans les relations internationales.
Le Cartel de la Censure, s01e01 - Mediapart meets AI
On est - je crois - au début d'une série de révélations stupéfiantes et très malaisantes à propos des rapports entre médias, ONGs et gouvernements.
Je vous propose de jouer avec de l'IA pour tenter synthétiser tout cela (NotebookLM de Google).
Briefing Doc : L'OCCRP et ses liens troubles avec le gouvernement américain
Sources:
“La douleur d’une enquête, la nécessité d’une révélation” - Mediapart (Fabrice Arfi - 2 décembre 2024)
“La télé allemande NDR a censuré sa propre enquête sur le plus grand consortium mondial de médias” - Mediapart (Yann Philippin - 2 décembre 2024)
"Les liens cachés d’un géant du journalisme avec le gouvernement américain” - Mediapart (Yann Philippin et Stefan Candea - 2 décembre 2024)
Thèmes principaux :
Financement occulte et dépendance structurelle de l'OCCRP envers le gouvernement américain
Droit de veto des États-Unis sur les dirigeants de l'OCCRP et restriction des enquêtes sur les USA
Conséquences pour la crédibilité du journalisme d'investigation et dangers potentiels pour les journalistes
Tentatives d'intimidation et de discrédit de la part de l'OCCRP envers les journalistes d'investigation
Faits importants :
L'OCCRP, plus grand consortium mondial de journalisme d'investigation, est financé à hauteur de 50% par le gouvernement américain.
Le financement provient initialement du bureau de coopération policière et judiciaire du département d'État américain (INL) et est géré par USAID.
USAID a un droit de veto sur les dirigeants de l'OCCRP et l'organisation ne peut pas enquêter sur les États-Unis avec l'argent américain.
L'OCCRP a dissimulé l'ampleur de ce financement à ses partenaires médias, à ses journalistes et au grand public.
Le gouvernement américain oriente le travail journalistique de l'OCCRP en accordant des financements spécifiques pour certains pays comme la Russie et le Venezuela.
L'OCCRP participe au Global Anti-Corruption Consortium (GACC) financé par le gouvernement américain qui transforme ses enquêtes en armes pour déclencher des poursuites judiciaires et des sanctions.
La télévision allemande NDR a censuré sa propre enquête sur l'OCCRP suite aux pressions exercées par l'organisation.
L'OCCRP a exercé des pressions sur Mediapart et ses partenaires, et a tenté de discréditer les journalistes impliqués dans l'enquête.
Citations clés:
“Si l’enquête fut douloureuse, sa révélation est absolument nécessaire. Pourquoi ? parce que l’OCCRP, le plus riche et le plus influent des consortiums de journalistes d’investigation, [...] n’est pas l’organe totalement indépendant qu’il affirme être : il s’est en réalité placé dans une situation de dépendance structurelle vis-à-vis du gouvernement américain.” - Fabrice Arfi, Mediapart
"L’OCCRP vient donner du grain à moudre aux arguments des pires ennemis de la démocratie et des dictateurs de la planète qu’il dit combattre." - Fabrice Arfi, Mediapart
“Ce reporter a un historique douteux sur ces sujets, et on ne peut jamais savoir qui est un agent russe.” - Drew Sullivan, directeur de l'OCCRP, à propos de John Goetz, journaliste de la NDR.
"Nous avons fait le choix entre accepter l’argent des gouvernements ou ne pas exister." - Drew Sullivan, directeur de l'OCCRP.
"Au final, il n'est pas forcément souhaitable que les gouvernements financent le journalisme d'investigation. […] Nous devons réduire la part des financements gouvernementaux." - Drew Sullivan, directeur de l'OCCRP.
"Si le gouvernement paie la moitié de votre masse salariale, ça pèse sur votre esprit. Je préfère ne pas avoir à y penser." - Stephen Engelberg, rédacteur en chef de ProPublica.
Conclusion:
Ces révélations soulèvent des questions cruciales sur l'indépendance et la crédibilité de l'OCCRP. Le financement massif et les clauses restrictives imposées par le gouvernement américain jettent un doute sur la capacité de l'organisation à mener des enquêtes impartiales et à servir l'intérêt général. La dépendance financière et l'ingérence des Etats-Unis dans le choix des sujets et des dirigeants de l'OCCRP constituent une menace pour l'intégrité du journalisme d'investigation et potentiellement pour la sécurité des journalistes qui travaillent pour l'organisation.
Recommandations:
Approfondir l'enquête sur l'influence du gouvernement américain sur le travail de l'OCCRP.
Sensibiliser le public et les médias partenaires de l'OCCRP sur les risques liés à ce financement.
Encourager l'OCCRP à diversifier ses sources de financement et à garantir son indépendance.
Soutenir les initiatives visant à promouvoir un journalisme d'investigation indépendant et transparent.
Que tous ceux qui trouvent que l'algo de Twitter est pourri se réjouissent, il est sur le point de connaitre une mise à jour majeure.
Je vais reprendre ici en français l'analyse du code de l'actuel algorithme réalisée par @AlexFinnX afin qu'on ait un référentiel pour comparer.
Comment créer le buzz sur Twitter en tirant parti de l'algorithme ?
- Les réponses à vos tweet valent 13,5 fois plus que les « likes ».
- Les clics sur le profil valent 12x plus que les likes
- Les likes ne servent à rien, si ce n'est à faire faire un clin d'œil à celui qui le reçoit, et qui est depuis peu le seul à le savoir.
Les réponses à vos tweets sont primordiales pour faire le buzz.
Avoir un compte premium est un énorme booster, si vous cherchez à faire le buzz sur Twitter, c'est presque indispensable.
Trump est hors jeu, mais Biden devrait suivre pour corruption aggravée, selon les déclarations du FBI.
La différence de traitement de l'info en France est amusante.
Biden aurait reçu 5m$ du fondateur de Burisma, un oligarque ukrainien. Hasard ou coïncidence, on ne sait pas, le fiston Hunter Biden siégeait au conseil d'administration de Burisma. #HunterBidenLaptop
Une grosse claque pour tous les fanboys de Trump qui hurlent sur la justice américaine. C'est pas la Justice le problème, c'est la couverture presse.
Une gigantesque fuite de données issues d'un canal WhatsApp auquel participait le min. de la Santé UK montre comment le gouvernement britannique a instrumentalisé la peur à des fins politiques durant le Covid. #lockdownfiles telegraph.co.uk/news/2023/03/0…
Tout au long de la pandémie, responsables et ministres britanniques ont cherché à faire en sorte que le public se plie aux restrictions du confinement, en perpétuelle évolution. L'une des armes de leur arsenal était la peur.
Les messages WhatsApp consultés par le Telegraph montrent comment le ministre de la santé et son équipe ont comploté ensemble pour installer une atmosphère de terreur destinée à ce que la population obéisse aux restrictions imposées lors de l'épidémie.
Où l'on découvre que Pfizer est plus intéressé par les profits que par l'éthique, pour ceux qui avaient encore un doute.
Pour cet épisode des #twitterfiles c'est Alex Berenson qui s'y colle, ancien du New York Times, ses positions radicales sur la Covid lui ont valu un temps d'être banni de la plateforme, autant dire qu'il a une revanche à prendre... fr.wikipedia.org/wiki/Alex_Bere…
Alex Berenson s'était par ailleurs fait remarquer pour avoir défendu l'interdiction de la marijuana en utilisant un argumentaire "scientifique" classique mais parfaitement bidonné, ce qui lui avait valu les remontrances du camp progressiste. rollingstone.com/culture/cultur…