2/11/2018. 00h24. Sortir du tribunal avec un profond sentiment de dégoût face à ce simulacre de justice de pauvres que sont les comparutions immédiates.
Ce dossier: un exemple basique de ce que sont les condamnations en flagrant délit... 1/
Ce dossier: un exemple basique de ce que sont les condamnations en flagrant délit... 1/
Un PV de surveillance d’un binôme positionné près de « la colline à crack »: observons une vente « type », par 2 africains, vêtus de jean, veste noire et t-shirt blanc, corpulence normale. 2/
PV d’interpellation par une autre équipe en attente du top départ, près de la colline: la cohue, tous les sans papiers courent, 2 africains sont interpellés (vêtus de jean et veste noire, corpulence normale). Des cristaux de crack sont trouvés au sol. 3/
Chacun de ces 2 PV portent des dates et heures antérieurs à l’opération, mais un numéro de procédure différent (et posterieur) de tous ceux qui suivront. 4/
Un PV d’audition d’1 toxicomane interpellée sur place, placée en GAV, qui dit à sa 40è heure qu’elle a déjà vu l’1 des 2 vendre du crack par le passé (pas l’autre) ms qu’elle ne lui en a jms acheté.
Une toxico qui ressort tt de suite après l’audition avc 1 injonction de soin. 5/
Une toxico qui ressort tt de suite après l’audition avc 1 injonction de soin. 5/
Les 2 africains, eux, sont renvoyés pour être jugés après un débat contradictoire censé évaluer les éléments à charge qui démontrent la commission de l’infraction. 6/
Un dossier qui est pris à 23h. Une plaidoirie en défense qui commence à 23h20. Faut dire: 3 PV à lire + 1 réquisition de condamnation à de la prison ferme, ça prend pas plus de 20mn.
Pas de téléphonie, pas de vidéo, pas de photo, pas de confrontation. Rien. Juste 3 PV. 7/
Pas de téléphonie, pas de vidéo, pas de photo, pas de confrontation. Rien. Juste 3 PV. 7/
Le magistrat qui coupe la plaidoirie de la défense toutes les 2mn, qui s’agace de l’heure qui passe, parce qu’il y a encore d’autres dossiers à traiter. L’avocat qui s’indigne de ce traitement expéditif et a l’outrecuidance de boucler sa défense en 10 longues minutes. 8/
C’est ainsi que des sanpap vêtus de jean et veste noire furent condamnés à l’enfermement, interdits du territoire français, et ce fût justice.
La salle était vide, sans public, sans famille. Les avocats étaient commis d’office. Une justice de pauvre qui n’intéresse personne. 9/9
La salle était vide, sans public, sans famille. Les avocats étaient commis d’office. Une justice de pauvre qui n’intéresse personne. 9/9
