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[THREAD #giletsjaunes #violencespolicières] Qu'on arrête de répéter que le problème ce sont les cowboys de la BAC. Si même Bauer s'y met, c'est bien que ce doit être faux ! 👇
Les BAC sont intégrées officiellement au dispositif de maintien de l'ordre depuis l'instruction générale 04-9174 du 2 août 2004. Attributions confirmées lors des émeutes de 2005, puis plus récemment par le plan BAC-PSIG 2016.
Je cite le ministère de l'intérieur : « Le rôle principal de la [BAC] est le maintien de l'ordre et l'intervention face aux violences urbaines ». La nouveauté, c'est que ces violences et cette mission ne sont plus cantonnées à ce que Rigouste appelait les enclaves endocoloniales.
Le rapport Toubon de janvier 2018 précisait : « la doctrine du maintien de l'ordre s'est progressivement modifiée pour intégrer une mission d'interpellation des fauteurs de troubles par nature contraire au principe de l'évitement de l'affrontement » (càd le MO classique).
D'où le recours aux BAC et autres compagnies de sécurisation et d’intervention, mais les GM et CRS « ...ont également intégré cette nouvelle mission et spécialisé leurs effectifs. L’aspect judiciaire est désormais inhérent au dispositif de maintien de l’ordre. »
Il ne s'agit plus seulement de pacifier l'espace public sur le moment, mais de discipliner individuellement dans la durée par la "mise à disposition" (la fameuse "MAD") judiciaire. Au centre ou en périphérie, la BAC reste une unité de reconquête du territoire.
Mais l'emploi des "chasseurs" en appui des unités lourdes est maintenant généralisé à tous les affrontements de rue : tout devient zone sensible. Et c'est ainsi, pour faire court, que les petits-blancs découvrirent la BAC.
Or c'est bien cette extension du domaine de la ratonnade qui scandalise une partie des GJ, ne nous voilons pas la face : voilà qu'on les traite comme de vulgaires racailles ! D'ailleurs, le mot revient souvent : les baqueux ont "des méthodes de racailles".
"Une police de gangsters pour lutter contre des gangsters" ai-je lu quelque part. Selon ce discours insidieux, la brutalité des BAC (leur férocité dirait Rigouste) n'est illégitime que mal employée, aux mauvais endroits.
NÉANMOINS, même si le rapport Toubon décrit "un maintien de l'ordre moins homogène, qui varie selon les lieux où elle s’exerce et selon les unités qui la mettent en œuvre", et même si chacun a pu constater sur place la férocité nettement accrue des chiens de sang de la BAC...
...il ne manque pas de méthode dans cette folie apparente, et cette méthode, cette technique de la férocité fait partie INTÉGRANTE du dispositif général, elle forme un continuum avec la répression plus statique des unités lourdes.
Prétendre scinder ce continuum répressif en opposant bons flics et mauvais flics selon le type d'uniforme, c'est participer à un enfumage bien plus pernicieux que celui que dégagent les grenades.
L'unité de la répression donne de la consistance aux rencontres possibles, quoique improbables, notamment entre les sujets endocoloniaux des banlieues et les petits-blancs middleclass qui constituaient le cœur de cible du sécuritaire.
À rebours de cet acquis de la lutte, le discours anti-BAC et pro-"police républicaine" ne fait que flatter la composante organique la plus rétrograde du mouvement.
Il ne s'agit pas de nier les contradictions internes dans le camp policier, mais pas non plus de s'illusionner sur la portée des divisions entre fonctionnaires et militaires, des rivalités entre unités, de la concurrence entre syndicats.
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