Thread by @cathfournier

#Dettinger L'audience est ouverte

#Dettinger On commence par le dossier d'une femme en compa immédiate pour un vol de portefeuille et refus de donner ses empreintes

#Dettinger L'affaire va être renvoyée pour cette jeune fille de nationalité bosniaque, "sans adresse", "enceinte"

#Dettinger L'ancien boxeur est dans le box, vêtu d'une chemise blanche et d'un gilet gris, entouré de quatre policiers

#Dettinger La jeune Bosniaque dit qu'elle a "peur" en voyant tout ce monde dans la salle. "On dirait que j'ai tué quelqu'un". "Le public n'est pas là pour vous", ironise la présidente

#Dettinger Une autre affaire vient d'être renvoyée : un homme avec 14 mentions au casier, dont 9 pour conduite en état d'ivresse. "Il va finir par nous tuer quelqu'un", lance le procureur

#Dettinger Correction : le tribunal fait une suspension d'audience pour statuer sur le renvoi ou non de ce dossier et sur le maintien en détention provisoire de la jeune femme. Le cas de l'ancien boxeur devrait être examiné après

#Dettinger L'audience reprend. Les deux premiers dossiers sont renvoyés. Place à l'ancien boxeur.

"Monsieur #Dettinger, levez-vous". La présidente commence par ce rappel : "Je souhaite que cette audience se déroule dans la sérénité, le calme et la dignité. Je demande au public de respecter le principe de la liberté de parole de chacun, garantie d'un procès équitable."

#Dettinger Debout dans le box, entouré de quatre policiers, le prévenu décline son identité. La présidente lui rappelle qu'il sera en droit de répondre ou non aux questions.

#Dettinger La seule témoin dans le dossier, la femme qui affirme que l'ancien boxeur l'a défendue face aux forces de l'ordre ce 5 janvier, sort de la salle en attendant son passage à la barre tout à l'heure.

#Dettinger La présidente commence par le rappel des faits. Elle précise que certaines vidéos vont être diffusées pendant l'audience. "Je les ai regardées beaucoup, au ralenti", indique la magistrate

#Dettinger Des images provenant des caméras de la Ville de Paris sont d'abord diffusées. On voit les gilets jaunes qui se dirigent vers la passerelle Leopold-Sédar-Senghor

#Dettinger Il est alors 14h49 ce 5 janvier 2019 et la situation va commencer à se corser à partir de 14h56, les manifestants tentant de forcer le cordon des gendarmes

#Dettinger Le cortège n'était pas censé emprunter cette passerelle. On voit sur les images une dispersion de gaz lacrymogène et la majorité des manifestants rebrousser chemin

#Dettinger "Le seul accès c'était cette passerelle", se justifie le prévenu. "Pourquoi vous ne faites pas demi tour?", demande la présidente.Réponse:"Ils auraient pu se mettre directement au début de la passerelle, là ils laissent un engorgement pour passer et après ils bloquent"

#Dettinger Les manifestants n'avaient pas d'autre choix que de faire demi-tour car d'autres accès étaient bloqués. Le prévenu fait valoir que le choix d'emprunter la passerelle pour avancer était "un choix collectif".

#DEttinger Sur l'option du demi-tour, le prévenu fait remarquer : "Derrière, y'avait du monde. Les chiffres que les médias racontent, c'est faux". Selon la présidente, le cortège à l'arrière n'était pas si dense.

#Dettinger raconte le moment clé : "Derrière ça pousse, ça pousse. Y'avait mon épouse et une amie avec moi. Je suis pas venu pour taper du policier, quand je me suis levé ce jour là c'était pas pour ça. En fin de compte on s'est fait gazer à bout portant, un bon gazage"

#Dettinger : "J'ai reculé, j'ai encaissé le lacrymo, le moment où j'ai relevé la tête, j'ai cherché mon éppuse et mon amie, je les ai pas vues et là je vois des matraquages de plusieurs gendarmes donnés à des gilets jaunes, bam bam bam."

#Dettinger "Les projectiles je les ai pas vus madame la présidente. Et là, matraquage matraquage et juste en face de moi je vois une dame au sol. Là, c'est parti, j'interviens, je me jette sur le côté, là sur le gendarme."

#Dettinger De nouvelles images sont projetées, en accéléré. Elles ont été filmées par des journalistes derrière le cordon de gendarmes, précise la présidente. On voit le prévenu faire de grands gestes. "On me voit je suis le plus grand", se justifie-t-il. Sourires dans la salle

#Dettinger A un moment, on voit en effet une dame aux cheveux roses (la témoin) à terre, au milieu des gaz lacrymogènes, avec des gendarmes autour

#Dettinger La présidente a du mal à se souvenir qu'il s'agit de gendarmes mobiles et non de CRS. "Je m'excuse, je confonds", lance-t-elle du côté de la partie civile. Un seul des deux gendarmes mobiles est sur le banc de la PC

#Dettinger On regarde au ralenti la scène où la femme aux cheveux roses chute sur la passerelle. Au même moment, sur le côté, on voit le prévenu en train de donner des coups de pied à un gendarme mobile à terre.

#Dettinger La situation est confuse autour de la femme aux cheveux en rose, on voit un gendarme mobile en train d'essayer de la relever, puis elle retombe, se prend plusieurs personnes sur le dos au milieu des gaz. "Elle a du avoir mal", concède la présidente.

#Dettinger C'est important car c'est la ligne de défense. Le prévenu dit avoir frappé les gendarmes après avoir vu ce qui arrivait à cette femme. La présidente a imprimé des photos à partir de la vidéo, les avocats sont agglutinés pour les regarder, brouhaha dans la salle

#Dettinger "Quand on voit la photo, on voit le pied du CRS (encore) mais en dessous de la jambe de la femme. On comprend pas très bien. On a l'impression que physiquement parlant, ça peut pas être la même personne", explique la présidente.

#Dettinger "pourquoi vous allez vers lui (le gendarme) et le frappez au sol au lieu de secourir la femme", demande la présidente. "On a l'impression ce qui prend le dessus à ce moment là c'est la colère et pas le souci de secourir madame"

#Dettinger "Oui j'ai été dans la colère", reconnaît le prévenu. Mais "ce gendarme, à un moment donné, il se relève, je le tape pas jusqu'à la fin", ajoute-t-il.

#Dettinger Précisions qu'on voit sur la vidéo que Dettinger n'est pas seul à donner des coups au gendarme à terre. Un autre gilet jaune lui en assène par derrière

#Dettinger L'avocat des gendarmes, Thibault de Montbrial, rappelle que le prévenu avait souhaité intégrer la réserve de la gendarmerie. "Pensez vous que les gendarmes sur la passerelle effectuent leur mission ou sont là pour vous embêter ?"

#Dettinger "Les gendarmes en eux mêmes non mais les directives qu'ils ont oui", répond le prévenu. La psdte reformule la question: "Pensez-vous que c'est un dipositif qui pousse à la faute?""Avec les vidéos que je vois non. Mais quand on est dans le mouvement, on ne le voit pas"

#Dettinger Le procureur pose à son tour des questions. "Vous avez dit que vous aviez une âme de justicier. Si vous voyez un homme à terre se faire rouer de coups dans la tête, que faites-vous?" "C'est pas une belle image", reconnaît le prévenu.

#Dettinger "Après, vous retournez pas la voir cette dame. Vous vous êtes jamais inquiété d'elle ?", reprend le procureur. "Je ne la voyais plus." "Mais vous voyez un portable, vous prenez le temps de le ramasser et le mettre dans votre poche."

#Dettinger "Vous étiez champions de boxe ? Qu'est ce qu'on vous enseigne? Est-ce que frapper un homme au sol c'est ce qui vous a été enseigné ?", demande le proc. "Non. La boxe c'est un sport, on s'entraîne pour, il y a des règles. Là, y'avait plus de règles", répond le prévenu

#Dettinger Mais "j'ai voulu empêcher une injustice, j'en ai commis une autre", reconnaît l'ancien boxeur. Une formule reprise et soulignée par son avocat Maître Leclerc. "Je ne la lui ai pas soufflée", souligne le pénaliste

#Dettinger "Ce geste je le regrette, je n'aurais jamais dû taper, j'aurais dû juste pousser. Toutes les nuits je me le dis, quelle image je vais donner aujourd'hui à mes enfants ?" "Quelle douleur vous avez infligé surtout ?", le reprend le procureur.

#Dettinger Le tribunal entend maintenant la témoin, Gwenaelle. "On est sur la passerelle, il y a un premier gazage sans sommation, les gens ont reculé puis de nouveau avancé, ça poussait derrière. Je me suis retrouvée pile devant les gendarmes mobiles"

#Dettinger La témoin dit qu'un gendarme mobile l'a prise par les épaules pour la protéger d'un autre collègue qui la frappait. "Monsieur Dettinger a pris cet homme qui était sur moi en train de me taper et l'a enlevé"

#Dettinger Sur la vidéo projetée à l'audience, on ne voit pas de coups portés par ce gendarme à la femme. La témoin affirme que l'IGPN est en possession d'une autre vidéo où on voit mieux. La présidente soutient qu'il n'y a pas de vidéo plus parlante que celle là

#Dettinger La témoin affirme avoir reçu un coup de matraque à la bouche et à l'arcade

#Dettinger Elle a fait constater ses blessures par les urgences médico judiciaires et a eu 15 jours d'ITT.

#Dettinger Me Léger (défense) demande à la témoin : "Etes-vous formelle que le gendarme qui vous a donné des coups est bien celui sur lequel monsieur Dettinger est intervenu après?" "Oui, formelle", répond-elle

#Dettinger La témoin retourne s'asseoir. Le tribunal va évoquer maintenant la deuxième partie des faits, quand le prévenu donne des coups de poing au visage d'un autre gendarme

#Dettinger Sur la vidéo d'un média projeté à l'audience, on voit le prévenu basculer sur la partie basse de la passerelle et donner des coups de poing à un gendarme mobile

#Dettinger La présidente souligne que le prévenu a déclaré pour sa défense qu'il avait vu les gendarmes en train de frapper des manifestants. On ne le voit pas sur cette vidéo mais il assure que cela se voit sur d'autres vidéos qui montrent ce qui se passe avant

#Dettinger Il y a débat sur le fait que le prévenu bascule volontairement sur la passerelle ou tombe. Lui dit qu'il est tombé alors qu'il était en train de donner un coup à un gendarme depuis la partie haute de la passerelle

#Dettinger Une femme présente sur cette vidéo est au fond de la salle, en train de pleurer. Les avocats de la défense demandent à ce qu'elle soit entendue, la présidente refuse, clameurs dans la salle. Elle acquiesce finalement

#Dettinger Le gendarme qui s'est pris les coups au visage est celui qui est assis sur le banc de la PC, en tenue, visage juvénile.

#Dettinger Le prévenu affirme que "toute la ligne de gendarmes était en train de donner des coups de matraque" à des "gilets jaunes", pas seulement celui à qui il donne des coups . "Il a pris les coups par hasard", résume la présidente.

#Dettinger Thibault de Montbrial (PC) lui fait remarquer que dans la vidéo qu'il a diffusée sur Facebook avant de se rendre, il ne mentionne pas pourquoi il a frappé les gendarmes (cf les personnes qu'il aurait vues se faire matraquer).

"J'ai été vite catalogué, gitan boxeur, casseur, tueur de flic. Wahou, je ne suis pas cette personne là monsieur. Donc oui j'ai fait cette vidéo", répond-il, expliquant qu'il a réalisé avec le temps et la réflexion les raisons de ses gestes.

#Dettinger "Quand j'ai été auditionné, j'avais pas dormi du we. Pendant ma GAV, j'étais même plus certain d'avoir tapé le bon. Quand j'ai vu la vidéo, j'ai été soulagé", confesse le prévenu.

#Dettinger L'ancien boxeur s'excuse de sa façon de parler : "Je dis "malgré que", excusez-moi ça se dit pas, je m'exprime peut être pas bien."

#Dettinger Le procureur : "Votre motivation (pour ces autres coups), c'est tjrs votre esprit de justicier?" : "J'étais remonté, j'avais une grosse colère qui était là, j'ai vu les gendarmes matraquer des gilets jaunes", répète le prévenu.

#Dettinger : "J'ai voulu mettre la gifle derrière le casque (d'un gendarme), je suis tombé sur la passerelle. Je voulais remonter. Mais j'ai mis mon style de défense en route, j'ai avancé", poursuit-il.

#Dettinger "Pourquoi vous ne faites pas demi tour ?", interroge le procureur. "Si réellement, il fallait que j'écoute les forces de l'orde depuis le début des manifestations, tous les gilets jaunes resteraient chez soi car on est maltraités depuis le début", répond le prévenu.

#Dettinger Le tribunal refuse finalement qu'on entende la femme dans la salle présente sur la vidéo (qui pourrait témoigner, selon la défense, des coups de matraque qui auraient été donnés par les gendarmes). Elle n'était pas citée comme témoin

#Dettinger Sa déposition ne serait pas plus utile que ça à la "manifestation de la vérité" selon le tribunal puisque ces coups, on ne les voit pas sur la vidéo

#Dettinger Le gendarme qui a reçu les coups au visage est maintenu entendu. "Monsieur Dettinger est la première personne à laquelle je donne des coups de matraque, Avant, on avait juste utilisé la gazeuse."

#Dettinger la prsdente pose maintenant une question au prévenu : "une grenade de désencerclement a été lancée à ce moment là. S'il y avait eu un blessé grave, cela aurait été la faute de qui ?" "C une question quasi philosophique!", s'insurge Me Leclerc.

#Dettinger "Une audience est aussi est aussi destinée à comprendre un homme, on ne juge pas que des faits", se justifie la présidente. "Je crois le savoir", ironise Me Leclerc

#Dettinger Anyway, on ne connaîtra pas la position du prévenu. "Qui suis-je pour juger qui va être responsable de quoi ? Je ne l'ai pas entendu cette grenade. Avec des si, madame, je serais chez moi"

#Dettinger Me Leclerc au gendarme:"J'ai eu du respect pour la gendarmerie en voyant la vidéo, votre sang froid.Mais n'y-a-t-il pas eu de blessés plus graves au sein de la gendarmerie?Pquoi donner autant d'importance à cette affaire,selon vous?Parce qu'elle est passée à la tv?"

#Dettinger Sur le fait qu'il disparaisse pdt 2 jours avant de se rendre : "Quand vous passez sur TF1, tout le monde vous recherche. Je voulais me rendre tout seul, avec mon avocat et un certificat médical,pour me protéger des coups, j'aurais pu passer un mauvais quart d'heure."

#Dettinger "Vous avez fait quoi pendant 2 jours?" "Je me suis mis à l'abri. Les policiers ont bien saccagé ma maison. Qd ils interviennent, ils ont pas les mains dans les poches et ce sont pas des bisounours, ils font leur travail et sévèrement."

#Dettinger Le prévenu reconnaît que sa garde à vue s'est très bien passée. "ça se passe très bien aussi avec les surveillants de prison", ajoute-t-il.

#Dettinger Le tribunal examine maintenant la personnalité du prévenu. Marié, père de trois enfants, des jumelles âgées de 10 ans et un fils de 13 ans. Pas de pb dans le couple malgré une déclaration du proviseur dans le dossier.

#Dettinger La présidente souligne que beaucoup de personnes dans le dossier témoignent que le prévenu est "quelqu'un de bien, de serviable avec des valeurs, qui n'a jamais rien fait de répréhensible"

#Dettinger "Comment vous voyez la suite ?" "J'ai juste un souhait c'est de rentrer chez moi avec ma famille, je reconnais tous les faits, mais la personne qu'on montre du doigt, c'est pas la même personne, je grand je suis costaud, je ne suis pas quelqu'un de méchant".

#Dettinger L'audience est suspendue avant les plaidoiries et le réquisitoire

#Dettinger L'audience a repris. Je ne vais LT que le réquisitoire, pour cause d'article à écrire.

#Dettinger Je vous résume qd même la première plaidoirie de la PC : "Aucune manifestation n'est autorisée à traverser un pont en raison des risques de chute dans l'eau. Monsieur Dettinger a tout simplement voulu casser du flic",

#Dettinger "C'est un boxeur qui monte sur un ring pour en découdre, il réajuste ses gants, il est chaud, il est prêt pour la chaos final. Vous avez fait honte au monde de la boxe mais vous avez aussi sali le mvt des gilets jaunes."

#Dettinger "Il n'y a pas de circonstance atténuante dans le Code pénal pour le pétage de plomb", conclut l'avocat.

C'est maintenant au tour de Thibault de Montbrial de plaider : "La première violence de monsieur #Dettinger c'était de sortir du parcours de la manifestation autorisée et d'aller au contact. C'est l'embryon de la violence à venir".

#Dettinger "Après le gazage sur le pont, on entre dans la fable, poursuit l'avocat. Pendant 2 minutes 20, on voit monsieur adopter tous les codes de celui va aller la castagne, il commence à rouler des épaules, il ne cherche pas sa femme."

#Dettinger Me de Montbrial adresse un message "à l'extérieur" pdt sa plaidoirie:"J'appelle à la responsabilité, il faut que chacun se reprenne sinon nous allons avoir un drame.Reprenez vous les uns les autres, sinon dans les jours,les semaines qui viennent il va y avoir un mort"

#Dettinger Le procureur prend la parole pour son réquisitoire. Il rappelle le contexte de ce 5 janvier : pour la première fois depuis le début du mouvement des "gilets jaunes", une manifestation avait été déclarée.

Dettinger "Cela fait trois mois que ce type de situation se renouvelle chaque samedi et que Paris devient le chaos, le terrain de jeu de certains, en colère, frustrés, en difficulté qui viennent là pour se défouler. C'est un peu le cas de monsieur Dettinger, qui est en colère."

#Dettinger "Cette colère s'est déchaînée à l'encontre des forces de l'ordre.
Monsieur Dettinger s'étonne même de ne pas avoir pris plus de coups de matraque; car les militaires ont été professionnels", estime le procureur

#Dettinger "On ne juge pas pour l'exemple. Ce qu'on juge, c'est une agression extrêmement grave, avec des coups violents, répétés, à la tête, contre des militaires. Il y avait d'autres issues", déclare le procureur

"Il est dans la toute puissance. Il est l'élément le plus violent de cette passerelle. #Dettinger est tout seul dans la salle auj.Nous aurions la possibilité d'avoir d'autres prévenus. Dès lors que les autres seront identifiés, ils seront poursuivis pour ces faits là." #requiz

#Dettinger Le procureur requiert trois ans de prison, dont un an assorti d'une mise à l'épreuve avec une obligation de travail et une obligation d'indemniser les victimes. Il requiert également le maintien en détention.

#Dettinger Place à la 1ere plaidoirie de la défense avec Me Léger ; "On n'est pas dans des violences gratuites, on n'est pas sur un casseur, contrairement à ce qu'on a entendu."

#Dettinger "Je ne vais pas vous dire que c'est un héros car il a secouru cette femme ce jour là. On ne peut pas attaquer un policier. Il ne s'agit pas de justifier mais d'expliquer", plaide Me Léger.

#Dettinger "Bien sûr qu'il faut entrer en voie de condamnation. Je ne vous demande aucune faveur,aucun privilège mais qu'il soit jugé comme un justiciable ordinaire avec une peine aménageable. Il a un casier vierge, s'est constitué prisonnier, reconnaît les faits", plaide-t-elle.

#Dettinger Me Vigier commence sa plaidoirie en rappelant que les magistrats ont encore six dossiers à examiner après celui-ci...

"Christophe #Dettinger qu'est ce qu'il voit ? Un gendarme et cette femme au sol, et des matraques exhibées. Il pousse ce gendarme. Voilà, il fallait s'arrêter Christophe, vous le savez", plaide Me Vigier en regardant son client.

#Dettinger "Moi vous savez je suis un héros, je fais toujours les choses comme il faut, pendant la guerre, j'aurais été résistant", ironise Me Vigier. "Il faut éviter les jugements moraux. Jugeons le pour ce qu'il a fait et c'est une infraction."

#Dettinger "La colère, ça ne dure jamais pendant plus d'une minute ?
On ne peut pas réduire cet homme à ce qu'il a fait là, il est tellement plus", souligne Me Vigier

#Dettinger "Tout dans le dossier dit que c'est un homme bien et puis y'a ça. Faut-il qu'il reste en prison ? Vous déciderez la peine mais je considère que cet homme doit sortir et qu'il doit sortir maintenant pour retrouver les siens", conclut Me Vigier.

"Je ne plaide pas pour une cause, je ne plaide pas pour les gendarmes, je plaide pour un homme dont j'ai fait la connaissance hier", commence Me Leclerc.

#Dettinger "Vous demandez deux ans de prison ferme, comme si cet homme de 37 ans, qui n'a jamais eu maille à partir avec la justice, n'avait pas de passé et ne devait pas avoir d'avenir. Pendant 37 ans, cet homme a été parfait !", plaide Me Leclerc

#Dettinger Comment expliquer la bascule de cet homme ? "Une manifestation est une bête qu'on ne maîtrise pas aussi facilement", répond Me Leclerc. Il pointe le choix de "bloquer" la manifestation, qui ne peut ni avancer ni reculer et s'engouffre donc dans la passerelle

#Dettinger Me Leclerc cite une phrase du dossier, extraite d'une des vidéos. "On entend les manifestants dire "laissez nous passer, faites pas les cons les mecs, il y a des mères de famille, on est comme vous, laissez nous passer".

#Dettinger "Un homme magnifique peut commettre une faute. Dans une manifestation, on peut perdre le contrôle. La peur, la colère tout tient ensemble", plaide Me Leclerc.

#Dettinger "Vous le maintenez en détention et c'est fini, il tombe... Vous pouvez l'interdire de manifestation", suggère Me Leclerc

Derniers mots de #Dettinger "Je vais vous parler franchement, j'ai jamais menti. Monsieur le gendarme je suis coupable de tous les coups que j'ai pu vous porter je suis conscient que ça a pu vous toucher physiquement et psycho et j'en suis pas fier du tout,"

#Dettinger Le tribunal se retire pour délibérer.