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L’État de droit que nous réclamons ne se décrète pas mais se construit. En dépit du pacte social apparent nous sommes dans les faits restés à l’état de nature (loi du plus fort, de la jungle) et c’est d’ailleurs le cas depuis l’indépendance. Confusion des pouvoirs, monocratie. 🇨🇩
Nous avons sur les bras une situation inédite qui est l’aboutissement d’un processus électoral qui a été heurté sur plusieurs plans et sur lequel il n’est plus utile de s’attarder, présentement. Nous avons eu tout sauf un chambardement de fond en comble, je veux dire: révolution.
Et même qd révolution ou renversement il y a, le remplacement de la classe dirigeante n’est pas un gage pr un régime d’ordre. Le coup d’État de Mobutu et la rébellion de Kabila en sont la preuve. Le 1er nous conduisit à une dictature sans pitié, le 2ème s’y dirigeait, à mon avis.
La révolution française, pour citer un exemple, fût suivie d’une période de terreur qu’on qualifierait d’anocratie; et durant des longues années les progressions en matière des droits/libertés ont démontré que le chemin en ce sens a toujours été long, que tout reste perfectible.
Se mettre dans la tête l’idée que le changement vient par petits bouts n’est en rien une capitulation ou une compromission par rapport aux valeurs qui, il faut le dire, ne sont la propriété naturelle de personne, pas plus des mécontents d’aujourd’hui que d’aucun autre.
Nous serions aujourd’hui en train de raconter autre chose avec un ERS à la présidence, une guerre civile, des rebellions, sans compter l’interventionnisme des puissants et leurs cortèges des maux. Les pronostics qui nous prédisaient ce sort se sont abîmés sous le poids du destin.
Que la plate-forme de l’ex-pdt soit majoritaire au parlement et que la politique des prochaines années doive procéder d’elle via un gvt est une chose. Que la passation de pouvoir entre JK et FT ait ouvert un espace d’expression y compris quant au malaise social en est une autre.
Il conviendrait à mon sens de s’engouffrer ds la brèche d’opportunité qui s’est ouverte. La volonté de faire ds l’exemplarité, d’astreindre tt le monde à une bonne conduite et d’activer la justice devrait nous encourager dans la participation pr l’avènement de cet État de droit.
Pas de geôles secrètes sanctuaires d’abus, pas d’impunité pour les forces de l’ordre, pas de police politique; plus que des promesses ces points doivent servir de marqueurs pour confronter la présidence à chaque fois qu’il y aura abus & pour l’inciter à respecter les engagements.
L’élection est passée et ne reviendra plus. Entre triomphalisme des uns et dénonciations des autres, le langage de la raison est de dire que autant le processus à été heurté (transparence) autant rien ne vient confirmer ou ébranler de manière formelle les résultats officiels.
On peut se plaindre, adresser des quolibets, se croire + patriote que ceux qui seraient en train de s’accommoder d’une malédiction, pourquoi pas d’une abomination que serait la présidence actuelle, mais la question se pose: doit-on avancer avec espoir ou se morfondre jour & nuit?
Comment tempérer les effets de la majorité occupant les assemblées législatives? Faut-il encourager les intentions/actions de la présidence ou la laisser «otage»? Le système ayant lâché du lest sur le référendum/3ème mandat jadis redoutés, on s’interdirait d’espérer pr la suite?
J’ai choisi d’espérer, ds la vigilance et ds l’impartialité; d’attendre le temps pr juger en temps utile; de ne pas céder au côté pavlovien d’une critique systématique qui n’épargne pas les moindres faits et gestes et qui attend le rattrapage d’un retard de 60 ans en 1 mois ou 2.
Mais si dans 5 ans ou avant 5 ans la direction que prennent les affaires signale une régression plutôt qu’une progression par rapport à la justice et à la démocratie, conditions nécessaires d’après moi pour notre développement, je me ferai l’écho de tous les mécontentements. 🇨🇩
