Mirna Safi, "Le processus d'intégration des immigrés en France : inégalités et segmentation" RFS 2006 cairn.info/revue-francais…
Mirna Safi tente de confronter deux cadres théoriques sur l’intégration des immigrés : l’assimilation classique et l’integration segmentée.
Plan de l’article : 
L’assimilation classique est la théorie selon laquelle l’intégration des immigrés se fait sur le long terme, s’assimilant à la population majoritaire en s’accoutumant des normes, valeurs et statut de la société d’accueil.
Ce modèle qui va souffrir d’anomalies empiriques dans les années 60 par l’existence de migrants et de descendants de migrants où les désavantages se reproduisent au lieu de disparaître :
L’équipe de recherche autour de Portes va développer la théorie de l’assimilation segmentée. Il n’y a plus une société unique et surplombante à laquelle on s’assimile mais plutôt une société pensée comme des segments inégaux et ségrégués.
On envisage alors le processus d’incorporation à la société par trois trajectoires possibles :
1 Une assimilation à la classe moyenne (éco + acculturation +)
2 Une intégration « infériorisante » (éco – acculturation +)
3 Une intégration économique (éco + acculturation -)
Des exemples permettant de rendre compte de la pertinence de ce modèle d’integration segmentée
Mirna Safi reprend l’enquête « mobilité géographique et insertion sociale » en testant la théorie de l’assimilation segmentée (là où Michèle Tribalat avait essentiellement cadré par la théorie de l’assimilation classique)
Elle va donc prendre en compte 5 dimensions : socio-économique, mixité des relations (mariage, contacts, logements et travail), culturelle (loisirs, cuisine, interdits religieux et langue), normes (sur le statut de la femme), appartenance nationale
En montrant qu’il n’y a pas forcément de concordance intégrative entre toutes ces dimensions, Mirna Safi montre bien le caractère segmentée de l’assimilation, où il peut même exister des tensions (socio-éco / appartenance par ex.)
Elle va ensuite effectuer des regressions logistiques :
On peut voir que les raisons d’intégration peuvent être différentes pour les hommes et pour les femmes d’une part…
… et d’autre part que la variable du pays d’origine explique bien l’intégration.
On pourrait alors se demander si la distance culturelle pourrait permettre de comprendre ces différences d’intégration. Pourtant, en regardant dans le détail, il vaudrait mieux parler de « variations de l’identité » :
Pour plus de détails sur les portugais (et que leur intégration n’est pas du tout « républicaine » ou compréhensible par le modèle classique) et de l’intérêt de données plus qualitatives :
En prenant le cadre théorique de l’assimilation segmentée, on se rend compte que les turcs sont dans le cas d’une intégration socio-éco forte et une mixité/acculturation faible alors que pour les algériens et marocains, c’est l’inverse
L’explication pourrait se trouver dans le fait que les liens communautaires peuvent être une ressource économique face au racisme et donc un contournement au racisme sur le marché du travail. Hypothèse qu’elle teste :
Conclusion
PS : Rappel important
