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Mars 1980, la « révolution culturelle ». Période durant laquelle les universités ont été « purgées » de toute influence « occidentale » et non islamique afin de s'aligner sur l'islam révolutionnaire et politique. Les plus grands universitaires sont démis de leurs fonctions. 
Selon le voeu de Khomeini, l'islamisation des institutions se met en route. Commence ainsi la femmophobie en Iran. Femme ayant la « tête nue » est considérée « nue ». Il faut donc cacher sa nudité: la naissance du voile obligatoire et la police des mœurs.
Le 8 mars 1979, en solidarité avec les femmes iraniennes qui manifestent contre la dictature théocratique en train de s’instaurer, une équipe de femmes du MLF français se rend à Téhéran.
Mouvement de libération des femmes iraniennes
année zéro
Film réalisé par Sylvina Boissonas et Claudine Mulard
bit.ly/23UP7gY
année zéro
Film réalisé par Sylvina Boissonas et Claudine Mulard
bit.ly/23UP7gY
La guerre Iran-Irak, 1980-1988, délire meurtrier, huit longues années pour faire durer le malheur, pour envoyer des enfants-soldats à la mort, guerre évitable, guerre qui n'aurait pas dû s'éterniser. On ne parlera jamais assez des mains assassines de Khomeini.
Vient le temps des tribunaux révolutionnaires, tu ne t'opposeras point, tu meurs, vient le temps des prisons et des prisonniers politiques, le temps des accusations à tout-va, et des exécutions sommaires. Vient le temps de Khomeini, le tueur de masse.
Quelques jours après la fin de la guerre Iran-Irak, au cours de l'été 1988, Khomeini ordonne l'exécution de quelque 30 000 prisonniers politiques, parmi lesquels jeunes à partir de 13 ans, femmes enceintes, vieillards. Les cadavres sont jetés dans des fosses communes.
Le 14 février 1989, Khomeini publie une fatwa et appelle tout bon musulman à l'exécuter, où qu'il le trouve. Il force ainsi l'auteur des Versets sataniques à entrer dans la clandestinité. La censure n'est pas un mot vain, elle conditionne l'existence même.
Et il y a ceux qui ont quitté le pays, ont fui les pelotons d'exécution, la torture, la prison, l'humiliation, la censure, la mort, ceux qui n'ont pas supporté cet oxymore: la République islamique, et son chef suprême. Où sont-ils ? Que sont-ils devenus ?
Je me souviens, j'ai neuf ans et j'apprends que Khomeini est mort, je ne connais pas la censure, pas encore, ni l'exil, pas encore, ni la mort, pas encore, ni la perte, tout perdre, pas encore, mais la joie, oui, la joie me submerge. La joie qu'il cesse d'être là.
Seulement, son héritage est bel et bien là. Son spectre erre, continue à vivre dans les rues, dans les prisons, dans tous les cimetières sans nom, dans les corps, dans les mots, dans les moeurs, sur les murs, ici et ailleurs. Mais la joie viendra, reviendra un jour...
