On entend souvent dire que les neurologues font de brillants diagnostics mais que ça ne sert à rien en l'absence de traitement.
Ce n'est pas faux, mais c'est un peu plus compliqué.
Un exemple concret est le saignement intra cérébral.
Prenons un exemple.
Il existe en neurologie une pathologie assez bien décrite : la SLA (sclérose latérale amyotrophique). C'est une maladie qui touche les fibres nerveuses motrices.
Il n'existe aucun traitement de la SLA.
Il existe des démences dont certaines sont dites frontales. Certaines aboutissent en quelques années à la perte de la capacité d'effectuer des gestes appris, de réfléchir, d'interagir avec les autres.
Il n'y a aucun traitement.
Il existe des myopathies inflammatoires où les muscles sont progressivement détruits. Bien que le mécanisme soit totalement différent de la SLA, le résultat est le même.
Et il n'y a aucun traitement
En fait au moment de l'explosion des diagnostics génétiques, on a trouvé plein de choses.
On a trouvé que la démence frontale dont je vous ai parlé était liée au gène MAPT
Et pour la myosite on a trouvé le gène MYH2.
On a également trouvé un gène C9ORF72 qui peut donner des SLA ou des démences ou les deux.
Ou encore MATR3 qui peut donner des myosites ou une SLA ou les deux
Parce que si vous avez un gène, vous pouvez jouer avec.
Vous pouvez faire en sorte qu'il soit exprimé par une cellule, ou pas exprimé, ou exprimé partiellement, ou exprimé et pas exprimé en même temps par des cellules proches
On a bien fait joujou avec les gènes. On a bien trouvé tout un tas de trucs qui dysfonctionnent, mais sans aucune logique permettant de se lancer dans une piste therapeutique plausible (en fait on a essayé et on s'est planté)
LES TRANSITIONS DE PHASES ABERRANTES DANS LE MILIEU LIQUIDIEN INTRACELLULAIRE
si.
Vous voyez la vinaigrette ? C'est un liquide. Dedans il y a de l'huile et du vinaigre. Et les deux s'aiment pas. Si vous les laissez faire chacun va de son côté.
Quelle rapport avec la neurologie, les maladies et les gènes ?
Et pour que ces interactions puissent se produire, les protéines doivent pouvoir, soit se rapprocher, soit s'éloigner, soit s'unir, soit se désunir, au sein même de la cellule.
Ceci crée donc des "phases" différentes à la façon de l'huile et du vinaigre, qui doivent parfois être associés (quand vous voulez une vinaigrette) parfois pas (quand vous n'en voulez pas) puis être associés à nouveau (quand vous en revoulez).
Un problème d'affinité dynamique de multiples protéines entre elles, perturbant de multiples cellules de types différents
Si vous êtes interne mais choisissez ce que par pure politesse, on appellera une autre "spécialité", merci de ne pas nous demander d'avis.