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Thomas Piketty est la caricature de cette gauche revancharde qui n'a pas digéré la chute du mur de Berlin, et qui voit dans l'écologie le nouveau réceptacle des aigreurs anti-capitalistes. Petit décryptage de la séquence ci-dessous. #MiniThread
Une première imposture dans son discours provient des 10% les plus riches de la planète qu'il faudrait cibler. Réduire le train de vie de ces 10% serait nécessaire pour instaurer une forme de justice climatique envers les plus pauvres.
Bon, déjà, ce qu'il ne dit pas, c'est que si on prend l'indicateur imparfait du revenu, rien qu'avec 21 000 euros par an (soit le revenu médian français en 2016), vous faîtes déjà partie des 2,2% les plus riches du monde. 
Si on prend le patrimoine, avec un patrimoine de 75 000 euros en France, vous faîtes déjà partie des 10% les plus riches de la planète (note, le patrimoine médian en France c'est un peu plus de 110 000 euros).
Donc le programme de Piketty consisterait déjà à faire les poches d'une grande partie de la population française. Même s'il a intérêt à entretenir l'illusion qu'il vise une petite minorité pour galvaniser les ressentiments envieux des masses qui ne réalisent pas leurs privilèges.
Au-delà de ça, le discours de Piketty consiste à ressortir les sophismes marxistes traditionnels sur le jeu à somme nulle. Il a intérêt à nous faire croire que même si on se contente de dépouiller les riches, ça n'atteindra pas les pauvres, y compris à l'échelle mondiale.
Ce sophisme est utilisé par les décroissants. Comme ça, ils n'apparaissent pas comme de vilains bourgeois qui veulent priver les pauvres du développement économique : "Je ne veux pas faire décroître les pauvres, je veux juste faire décroître les riches".
Evidemment, ce mensonge ignore volontairement que nous vivons dans des sociétés interdépendantes, globalisées, où la division du travail est internationalisée, où chacun voit sa prospérité dépendre des capacités productives de son voisin, éventuellement plus riche que lui.
En Afrique, quand quelqu'un achète un médicament, une technologie, un bien de consommation, où sollicite de l'épargne pour monter un business, il peut tout à fait dépendre des capacités productives des nations industrialisées.
De ce point de vue, si les capacités productives des pays riches s'étiolent, ça affectera évidemment les possibilités de développement économique et de consommation des pays pauvres. La mondialisation fait que nous sommes tous sur le même bateau économique.
Voyez par exemple comment les prix du pétrole augmentent quand surgit le spectre d'une production perturbée dans les pétromonarchies du Golfe. Qui peut soutenir sérieusement que la diminution des capacités productives d'un pays riche n'affectera que lui et pas l'humanité ?
Par sa rhétorique, Piketty a intérêt à le dissimuler et à feindre une divergence fondamentale des intérêts entre les nations riches et les nations pauvres, conformément au schéma marxiste traditionnel.
Jadis, au nom de la lutte des classes, on nous disait qu'il fallait appauvrir les riches pour enrichir les pauvres. Les désastres humanitaires qui prévalaient dans les pays socialistes sous la guerre froide ont révélé que c'était un mensonge.
Aujourd'hui, au nom de la lutte contre le changement climatique, on nous dit qu'appauvrir les riches ne contreviendrait pas aux objectifs de développement des pauvres, et n'aurait aucune incidence sur leur situation. C'est un autre mensonge.
L'imposture de ce discours réside aussi dans le fait qu'il contrevient à la littérature économique dominante. Aucun économiste sérieux ne prétend qu'il faut décroître pour lutter contre le changement climatique. academic.oup.com/reep/article/1…
La plupart des conclusions s'accordent sur le fait que la problématique climatique est in fine une problématique de développement économique. Car qui dit plus de richesses dit plus de moyens pour investir dans la protection contre les risques du futur.
Plus de développement, c'est plus de ressources pour construire des digues, financer des mesures d'éloignement des populations exposées à la montée des eaux, financer un système de santé capable de lutter contre les maladies tropicales que le changement climatique favoriserait...
Les risques environnementaux ne sont donc en rien un prétexte à la réduction des richesses et des capacités productives de telle ou telle classe sociale. Car la résilience des sociétés humaines face aux risques environnementaux croît avec leur enrichissement
Or cet enrichissement sera collectif et universel où il ne sera pas. Les pays riches ont tout intérêt à ce que les pays pauvres s'enrichissent. Et les pays pauvres ont tout intérêt à ce que les capacités productives des pays riches continuent de croître.
D'où l'importance de ne pas se laisser piéger par le discours qui veut niveler la richesse des plus opulents par le bas au nom de la "justice environnementale" qui est en train de remplacer la "justice sociale".
Autant de discours et de mots qui ne servent qu'à intellectualiser et rationaliser des ressentiments anti-capitalistes envieux et qui, s'ils étaient en vigueur, plongeraient le monde dans des désastres humanitaires bien connus des pays qui ont été ravagés par ces idéologies.
