Bon... Il faut qu'on parle de cette histoire de l'Université de Cergy qui invite ses personnels à détecter les « signaux faibles » de radicalisation.
On ne va pas parler de l'évidence (c'est complètement con), mais du reste : Comment on en arrive à être aussi con ?
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On ne va pas parler de l'évidence (c'est complètement con), mais du reste : Comment on en arrive à être aussi con ?
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D'abord, il faut remarquer un truc intéressant : on se propose d'utiliser une grille d'évaluation critériée.
C'est un outil pédagogique qui permet d'objectiver les évaluations des étudiants.
Finalement, c'est assez universitaire.
C'est un outil pédagogique qui permet d'objectiver les évaluations des étudiants.
Finalement, c'est assez universitaire.
Ensuite, il faut observer que l'Université de Cergy dispose d'un « responsable de la sécurité ». Ca n'est pas naturel, et c'est même nouveau.
A Strasbourg, nous avons depuis 2018 un « Département de sûreté intérieure » chargé de « faire des rondes ».
alternative2017.eu/index.php/2018…
A Strasbourg, nous avons depuis 2018 un « Département de sûreté intérieure » chargé de « faire des rondes ».
alternative2017.eu/index.php/2018…
Cela rappelle également « le retour du contrôle policier des étrangers par les universités. »
Noté par @yannbisiou dans le cadre de #BienvenueEnFrance
lesupenmaintenance.blogspot.com/2018/11/frais-…
Noté par @yannbisiou dans le cadre de #BienvenueEnFrance
lesupenmaintenance.blogspot.com/2018/11/frais-…
On a du mal à assurer l'enseignement et la recherche, mais on fait de la sûreté. Ca interroge le rôle même de l'Université.
Est-elle là pour enseigner et chercher, ou pour autres choses ?
En tous cas, ses missions ont été doublées en 2013 : de 4 à 8.
Est-elle là pour enseigner et chercher, ou pour autres choses ?
En tous cas, ses missions ont été doublées en 2013 : de 4 à 8.
Si l'Université est là pour enseigner et chercher, alors la sûreté/sécurité n'a rien à y faire. D'autres services existent pour ça.
Cette intégration ne fait sens que si l'Université est devenue une forme d'administration complète dédiée à la jeunesse.
Cette intégration ne fait sens que si l'Université est devenue une forme d'administration complète dédiée à la jeunesse.
Alors, en tant qu'administration complète, on doit aussi faire le boulot des ministères de l'intérieur et de la justice, c'est-à-dire surveiller et punir nos étudiants pour tout autre chose que leurs études.
Oui, parce que si on les surveille, pourquoi ne pas les punir aussi ?
Oui, parce que si on les surveille, pourquoi ne pas les punir aussi ?
Finalement, pourquoi pas ? Mais pourquoi on n'en a jamais discuté ?
Hé bien parce qu'en fait on en a discuté... Sauf que c'était un débat « hors-sol », de la « politique fiction », des « procès d'intention »... Le genre de débat qui fait soupirer et rouler des yeux.
Hé bien parce qu'en fait on en a discuté... Sauf que c'était un débat « hors-sol », de la « politique fiction », des « procès d'intention »... Le genre de débat qui fait soupirer et rouler des yeux.
On en a discuté chaque fois qu'une université à obéi aveuglement à une injonction ministérielle... Chaque fois qu'on s'est comporté comme une administration au lieu de se comporter comme une Université.
C'est-à-dire super souvent, et encore plus souvent ces derniers temps.
C'est-à-dire super souvent, et encore plus souvent ces derniers temps.
Exemple :
Une administration accepte l'augmentation des frais d'inscription pour les étudiants étrangers et cherche un moyen de s'y soustraire par l'exonération.
Une Université la refuse, explique publiquement pourquoi, et met la démission de son dirigeant dans la balance.
Une administration accepte l'augmentation des frais d'inscription pour les étudiants étrangers et cherche un moyen de s'y soustraire par l'exonération.
Une Université la refuse, explique publiquement pourquoi, et met la démission de son dirigeant dans la balance.
Une Université n'attend pas l'avis du Conseil constitutionnel sur une question aussi simple.
Une administration oui.
Une administration oui.
A force de pactiser avec le pouvoir, d'accepter les injonctions contraires à nos valeurs et intérêts, de se comporter comme une administration... On a oublié que nous étions libres et indépendants, et que ce n'était pas une chance, mais une charge, qui peut coûter cher.
C'est une charge parce que lorsqu'on est libres et indépendants, on est pleinement responsables de la totalité de nos actes.
On n'a pas le droit de dire "Nous n'avons pas le choix" ou "Ce n'est pas de notre responsabilité".
On est responsable d'absolument tout ce qu'on fait.
On n'a pas le droit de dire "Nous n'avons pas le choix" ou "Ce n'est pas de notre responsabilité".
On est responsable d'absolument tout ce qu'on fait.
Mais pourquoi sommes-nous libres et indépendants ?
Hé bien parce que si le pouvoir en place se met à déconner, pour qu'on puisse non seulement ne pas faire, mais aussi le dénoncer, publiquement.
C'est sans doute la plus haute fonction de l'Université : Alerter lorsqu'on déconne.
Hé bien parce que si le pouvoir en place se met à déconner, pour qu'on puisse non seulement ne pas faire, mais aussi le dénoncer, publiquement.
C'est sans doute la plus haute fonction de l'Université : Alerter lorsqu'on déconne.
Ca a l'air hors-sol ? Vous roulez des yeux ?
Et pourtant... Quand le pouvoir déconne et nous envoie ça, nous produisons ça.
Et c'est abyssal. On devrait toutes et tous avoir une trouille immense face à ce qu'on est désormais capables de faire, juste par habitude d'obéir.
Et pourtant... Quand le pouvoir déconne et nous envoie ça, nous produisons ça.
Et c'est abyssal. On devrait toutes et tous avoir une trouille immense face à ce qu'on est désormais capables de faire, juste par habitude d'obéir.
Pour résumer : l'Université de Cergy n'a pas commis une malheureuse maladresse, elle s'est comportée en administration.
Et ce que font les personnels qui le dénoncent, ce n'est pas être outré sur le fond ou la forme, c'est se comporter en Universitaire.
Et ce que font les personnels qui le dénoncent, ce n'est pas être outré sur le fond ou la forme, c'est se comporter en Universitaire.
Et pour conclure, c'est l'enjeu actuel, et il est d'une importance fondamentale :
Les universités vont-elles redevenir l'Université, ou vont-elles devenir des administrations dociles ?
Si nous n'en discutons pas, alors les dés en sont jetés... A nous de jouer.
Les universités vont-elles redevenir l'Université, ou vont-elles devenir des administrations dociles ?
Si nous n'en discutons pas, alors les dés en sont jetés... A nous de jouer.
