Thread by @Rafumab

On continue notre tour de France des "aires d'accueil des gens du voyage", aujourd'hui je vous emmène dans le Nord avec un focus sur la Métropole de Lille. Brique rouge, hospitalité, carillon mais pas que.

Découvrez où la France garde ses "gens du voyage" dans le Nord 🔽🔽🔽

Avant toute chose, il faut préciser que "l'accueil des gens du voyage" sur le territoire lillois permet de comprendre une chose : si un accueil peut être chaleureux il peut être aussi carrément glacial.
Distinguons clairement accueil et hospitalité dès maintenant.

La Métropole est une des premières à avoir expérimenté l'installation d'aire d'accueil avant même que celles-ci entrent dans le Droit. On y retrouve donc des installations plus que vétustes où les sanitaires ne fonctionnent plus depuis belles lurettes, où rien n'est aux normes...

Des collectifs luttent depuis des années contre les inégalités environnementales, l'exclusion et la dangerosité des installations dans la Métropole. Qu'est-ce qu'ils ont obtenu depuis ? Rien.
C'est le cas du collectif des Femmes d'Hellemmes Ronchin

Commençons donc notre balade dans le Nord.

Aire d'accueil d'Armentières, comme ça on croirait à un ouvrage de Vasarely, mais il ne faut pas s'y tromper. L'aire est isolée à la sortie de la Ville, située entre un transformateur électrique qui cause de nombreuses migraines aux habitants, une voie ferrée et une réserve d'eau

Aire d'accueil de Comines, isolée du reste de la ville, entre deux axes routiers départementaux, plénitude assurée.

Aire d'Hellemmes Ronchins, une des pires qui soit en matière sanitaire, située entre une usine de béton, une concasserie, une voie ferrée, une déchèterie, des champs où l'épandage de pesticide est fréquent, isolée dans un cul de sac

Plusieurs dizaines de camions passent tous les jours, une poussières épaisse nappe l'aire, de nombreux habitants sont malades, mortalité élevée, bruit insupportable, aire irrespirable. Etat lamentable.

Aire d'accueil de Lomme, un joli modèle d'accueil à la française, une aire qui fait rêver, située entre une autoroute et une décharge à ciel ouvert. Pittoresque.

Aire d'accueil de Pérenchies, ici c'est très simple vous prenez la carte de la ville, cherchez l'endroit le moins habité, avec usine, voie de chemin de fer, déchèterie, terrains agricoles et vous trouverez l'aire d'accueil.

Aire d'accueil de Seclin, alors je sais je vous répète souvent cet adage "si tu ne trouves pas l'aire, cherche la déchèterie", mais que voulez vous ça marche tout le temps. Bon ici on ajoute quelques usines et un transformateur électrique histoire d'ajouter le bruit à l'odeur.

Aire d'accueil de Villeneuve d'Asq, une autoroute, le chemin de fer, des usines, j'ai juste à fermer les yeux et je retourne dans l'ambiance sonore de ma tendre enfance.

Aire d'accueil de Wattignies Templemars, située à la sortie de la ville, entre une départementale et une voie ferrée, on apprécie toujours les bosquets d'arbres pour cacher ces caravanes qu'on ne souhaite pas voir.

Aire d'accueil de Lille, enclavée entre une autoroute, un chenil et des voies ferrées, l'aire est dans un état pitoyable digne du XIX siècle. Amateurs d'histoire vous êtes prévenus.

Aire d'accueil de Saint André, alors là on touche le sublime, aucun toilettes n'est en usage, l'aire date de 1986 et rien n'a été fait depuis. Les habitant.e.s vivent entre une autoroute et une voie ferrée. Enfin plutôt sous la voie ferrée qui passe à 3 mètres des caravanes.

Aire d'accueil de Wattrelos, proche d'une usine de papier avec tous les désagréments sonores et olfactifs, et d'une départementale. Complètement isolée du reste de la ville.

Aire d'accueil du Quesnoy sur Deule, seule au milieu de nul part, à proximité d'une usine. Un modèle urbanistique d'inclusion et de mixité.

Enfin l'aire d'accueil de Mons en Baroeul, isolée, enclavée, entre une autoroute, une déchèterie et les voies ferrées une fois n'est pas coutume.

La majorité de ces aires d'accueil sont gérées par des gestionnaires privés qui remplissent leur mission de gardiennage et de surveillance des habitants. La majorité des familles vivant dans ces aires sont sédentarisées.

Mais alors pourquoi continuer à catégoriser "gens du voyage" des personnes qui ne voyagent plus ? Pourquoi continuer à obliger légalement ces gens à vivre dans ces espaces, pourquoi les forcer à payer leurs loyers ici ?

Quel est le fondement de cette catégorie administrative, si ce n'est un fondement racial ?

J'ai mes petites idées sur les réponses à apporter à toutes ces questions, malheureusement nous sommes peu nombreux à tenir ce discours.

Chers lecteurs, chères lectrices, voici donc les lieux où "les gens du voyage" sont légalement tenus de vivre sur le territoire de la Métropole de Lille.

Lequel choisiriez-vous ?

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