Du coup je vais me contenter d'une série d'affirmations, sans trop expliquer, mais je pourrai développer certains points ultérieurement.
Quand on regarde les émissions de gaz à effet de serre (GES) pour produire un kilowattheure (kWh) nucléaire, en comptant tout de la mine au stockage des déchets ("pit to grave" disent les anglophones),
Carrément.
Le nucléaire, ça produit en continu. Faut prévoir un mois ou deux d'arrêt tous les 12 ou 18 mois pour recharger, et 6 mois tous les quelques années pour la maintenance, des incidents de temps en temps,
Exactement comme une centrale à charbon.
Le nucléaire se substitue donc parfaitement bien au charbon - bien mieux que l'éolien qui ne s'y substitue qu'à temps très partiel,
Et si t'es capable, avec 10 GW de nucléaire, de faire fermer 10 GW de charbon, c'est évidemment ultra-bénéfique pour le climat.
Bonus protection de l'environnement et de la santé des populations, en plus.
Deux choses qui obnubilent le public : les déchets et les accidents de réacteurs.
Les déchets, en fait, ça peut se clore très rapidement.
Faudra des pages et des pages pour expliquer, mais en gros,
- Probabilité d'occurrence extrêmement basse. Un seul accident grave dans le monde, URSS, 1957. En France, aucun, et un seul incident significatif, sans conséquences sur la population, en 1980. Dont le public n'a généralement pas connaissance.
Des produits ultra-toxiques n'ont pas de demi-vie, eux.
Non, ils le seront éternellement, point barre. Et faut les gérer en conséquence, et ça n'intéresse pas le public.
Mais alors s'ils sont radioactifs, alors ça devient un sujet majeur de société... Wtf ?
En termes de risque, on est sur une probabilité extrêmement faible, mais des conséquences potentielles qui sont assez canoniques.
Une déclinaison systématique de la logique de "défense en profondeur", qui consiste à superposer les barrières physiques ou organisationnelles à un accident.
Dans un réacteur, la matière nucléaire est gainée dans ses "crayons" de combustible en zirconium.
Qui baignent dans le circuit primaire, des tuyauteries en acier.
Trois séparations physiques entre la matière et l'environnement, et une démarche systématique de recherche des vulnérabilités communes à deux barrières.
Quand un risque est identifié, on cherche toujours à minima à
1) Le prévenir.
Prévenir les risques, c'est la base. Mais la logique de sûreté, c'est de considérer que même si tout est mis...
Du coup :
2) Le détecter.
Dont tu vas quand même supposer l'échec.
3) Limiter les conséquences.
Ça parle de soi-même, non ?
Même si t'as tout fait pour éviter l'occurrence d'un risque ou sa maîtrise, tu dois quand même être paré à ce qu'il survienne quand même, et faire en sorte qu'il ait le moins d'impact possible.
Comme on ne lui explique pas que Tchernobyl était une technologie de réacteurs qui n'avait rien à voir avec tout ça, et où ces logiques et barrières n'étaient pas déployés.
L'ASN est indépendante des industriels, et aussi indépendante que possible du pouvoir.
Avant ça, la sûreté était régie par des instances moins indépendantes (rattachées au CEA), donc c'est moins louable...
58 réacteurs à eau exploités depuis en moyenne 30 ans (2è parc mondial), zéro accident ni même incident grave (les réacteurs graphite de génération précédente ont, eux, connu des accidents).
Bénéfique pour l'environnement et avec une maîtrise des risques sans commune mesure avec l'image que s'en fait le public, le nucléaire est un atout sur lequel on doit mieux informer pour pouvoir en profiter à fond.