📖Etant donné qu'il est longuement fait mention dans ce livre, écrit par @sfoucart, @stephanehorel et Sylvain Laurens, de la tribune #NoFakeScience dont je suis co-rédacteur, je l'ai lu. L'avis donné ici est strictement personnel et n'engage pas mes compères d'aventure. (1/24)
Il va parler du chapitre 5 et d'un point précis qui m'a énormément irrité : la vulgarisation scientifique. Etant fervent défenseur d'une large diffusion et d'une popularisation des sciences au plus grand nombre, j'ai trouvé ces accusations non étayées répugnantes. (2/24)
Au passage sur la tribune #NoFakeScience, je remercie les auteurs d'avoir "révélé" qu'elle ait pu faire l'objet de récupérations politiques et qu'il puisse exister des liens d'intérêts/d'influence dans les discours en ligne. Non vraiment, on était trop cons pour le savoir. (3/24)
Disons-le de suite à propos du passage précis, les auteurs se rêvaient peut-être en R. Proctor, mais ils nous offrent un recueil d'insinuations non étayées et construites sur la base d'éléments factuels qu'il a fallu distordre pour coller à un cadre idéologique. (4/24)
On est loin d'un Golden Holocaust et des #Monsanto papers qui ont mis en lumière les magouilles des firmes. Je ne dis pas que tout ce qui est dans le livre est faux, seulement, qu'avant de jeter le discrédit sur les vulgarisateurs comme @dlouapre, @Le_Reveilleur, (5/24)
@le_science4all, Le #Vortex, etc, qui font un travail essentiel et reconnu par la communauté scientifique, il faut des preuves. Par exemple d'après les auteurs, tous les chercheurs/docteurs qui bossent dans l'industrie sont incapables d'avoir un regard critique sur leurs (6/24)
technos et donc à discréditer d'office. Pratique cette prémisse, car il permettra de raconter toujours plus de choses dans un prochain livre. Ben oui, il y a de plus en plus de docteurs mais pas de postes dans le public, donc à ton avis, ils vont où ces docteurs ? (7/24)
D'autant que les conditions pour faire de la recherche dans le privé peuvent être clairement meilleures que dans le public.
Par ailleurs, le livre "révèle" que des agences de communication et de marketing digital au service de l'industrie travaillent avec des (8/24)
micro-influenceurs pour diffuser des messages visant à entretenir le doute ou vanter des produits. Peut-on vraiment appeler ça une révélation sachant que les plus jeunes en ont connaissance depuis des années sur Instagram ? Bienvenue en 2020. Par contre, (9/24)
comme ce sujet est abordé en même temps que l'existence de vulgarisateurs scientifiques, on insinue tranquille que #ScienceEtonnante, #Science4All, #LeReveilleur, #DirtyBiology, etc sont également guidés par l'industrie pour être des Marchands de Doute. (10/24)
Mais ne cherchez pas de source ou de preuve, aucune n'est donnée.
Avec donc une décomplexion totale, les auteurs sous-entendent une défense d'intérêts privés de la part de ces docteurs qui ont renoncé à une carrière de chercheurs pour vulgariser la science dans (11/24)
des conditions parfois précaires, qui font un travail exceptionnel en endossant un rôle que n'ont pas été fichu de tenir les institutions, qui délivrent du contenu à un public toujours plus avide de science (lecturejeunesse.org/livre/enquete-…), qui ont reçu des récompenses de (12/24)
sociétés savantes et une reconnaissance des grands chercheurs, et enfin, qui sont partagés par millions de citoyens dans tous les corps de la société. C'est grave ! Mais où sont les preuves qu'il y a derrière leur contenu la main de l'industrie pour diffuser une (13/24)
vérité alternative ?
Ha par contre c'est dommage d'avoir oublié d'évoquer la responsabilité de vos confrères journalistes dans la diffusion des thèses #climatosceptiques et donc d'une vérité alternative (lemonde.fr/blog/huet/2019…). (14/24)
Des journalistes plus promptes à faire la leçon aux autres que leur autocritique.
Toutefois rassurez-vous, d'après les auteurs ces vulgarisateurs sont de bonne foi, ils sont juste incapables de ne pas succomber à l'influence des industriels. Et là d'en conclure que, (15/24)
"la vérité scientifique doit sortir de la bouche des savants, pas des gardiens autoproclamés de la science" (IMAGE). Mais quel mépris pour les passeurs de science... Virons ces youtubeurs naïfs et laissons ce travail à des chercheurs qui n'ont souvent ni le temps, (16/24)
ni les compétences, ni les moyens pour vulgariser (#stopLPPR). Rendons le savoir plus élitiste !
Par ailleurs, j'ai en tête deux savants experts en trottinettes et chloroquine qui ont passé plusieurs mois à faire du populisme scientifique avec la précieuse aide de vos (17/24)
confrères journalistes TV. On ne compte pas non plus les chercheurs très attachés à leurs hypothèses qui iront jusqu'à falsifier leurs données pour publier ou avoir raison. Et puis beaucoup des personnes mises en cause dans le livre sont des chercheurs du public, (18/24)
difficile de s'y retrouver.
En fin de compte, c'est cocasse de voir que les auteurs écrivent tout un livre pour faire des procès d'illégitimité sans se rendre compte qu'ils ne sont pas spécialement plus légitimes pour juger de celle d'un docteur à vulgariser ou (19/24)
parler de science. Et un jour, peut-être découvriront ils que des chercheurs dans le privé peuvent avoir une éthique tout à fait comparable à celle qu'on attend de chercheurs du public, mais je crains que ce soit incompatible avec leur cadre de pensée. (20/24)
Evidemment que lorsque des intérêts économiques et politiques sont en jeux, il y aura toujours des acteurs qui iront jusqu'à user des pires techniques d'influence. (21/24)
Toutefois, il est tout aussi discutable d'associer "a priori" les chercheurs du privé à ces manipulations, que de dire que tous les #journalistes sont des vendus au capitalisme (acrimed.org/A-qui-appartie…). Bref, lisez le livre pour vous faire votre propre avis. (22/24)
Ha et en bonus, il faut savoir que le #rationaliste est climatosceptique, pro #OGM, #pesticides, #nucléaire, anti féministe, raciste, essentialiste, anti-écolo, jaloux des journalistes, payé par des tas de lobbys, libertarien et naïf. (23/24)
En tant que co-rédacteur de la tribune #NoFakeScience, ça me dérange d'être associé à certains cités dans le livre, dont je ne partage ni les méthodes, les valeurs et les discours, mais il faut bien rentrer dans le cadre idéologique des auteurs et vendre des livres. (24/24)
• • •
Missing some Tweet in this thread? You can try to
force a refresh
❌🌎3 exemples qui illustrent, selon moi, l'absence de #justice sociale, de planification et de stratégie des #politiques climatiques/#écolo françaises (tous partis confondus), alors perçues comme #punitives et contre-productives : ⤵️(1/10)
1⃣☢️ La fermeture de la centrale #nucléaire de Fessenheim suite à un accord entre le #PS et #EELV de 2012 va probablement entraîner une hausse des émissions de CO2 (factuel.afp.com/la-fermeture-d…). Du beau Greenwashing. (2/10)
🏦 Avec planification, il aurait d'abord fallu s'assurer que des politiques de sobriété soient mises en place ou qu'une alternative aux avantages (et inconvénients égales ou moindres) comparables existe. (3/10)
🌎Le @hc_climat publie son rapport annuel sur le #climat et voici quelques enseignements (même si je conseille de lire au moins le résumé pour se faire une idée plus précise) ⤵️ (1/11)
📉 La baisse des émissions et TROP lente et insuffisante pour attendre la neutralité carbone. Elles n'ont baissé que de 0,9%, loin de 3% attendus en 2025. Les 4 grand secteurs ont raté leurs objectifs de baisse. (2/11)
D'autant que les premières mesures de sortie de crise en France🇫🇷 ont été principalement tournées au nom de l’emploi vers les secteurs très émetteurs⛽️ de l’automobile et de l’aviation. (3/11)
📊🇫🇷 Quel est le regard des français sur les risques et l'expertise scientifique ? Quels sont leurs préoccupations principales ? Les réponses dans le #Barometre2020 de l'@IRSNFrance.
Voici quelques enseignements ⤵️ (1/16)
🌎👥J'ai lu que la #ConventionCitoyenne serait ILLÉGITIME, car ses membres sont non élus et imposent leurs mesures aux citoyens.
Je ne vais pas juger ici de son bien-fondé ou de ses mesures, mais il y a quelques éléments importants à avoir en tête ⤵️ (1/11)
1⃣ : les propositions qu'ils ont rédigées ne sont QUE des propositions au gouvernement. Elles peuvent être sous forme de projet de lois, de question à référendum, de propositions ad-hoc, etc, MAIS au final le #gouvernement en fait ce qu'il veut. (2/11)
C'est-à-dire qu'une fois entre ses mains, elles suivront le trajet classique de n'importe quelles propositions de loi : passage devant l'Assemblée et le Conseil Constitutionnelle, passage en référendum si le président le souhaite, etc (). (3/11)
🌎👥C'est assez fascinant de voir que les premiers à avoir signé la tribune #NoFakeScience au nom de la SCIENCE sont aussi les premiers à dézinguer entièrement la @Conv_Citoyenne. Pourtant, on avait écrit ça 👇.
Et vous disiez "Au nom de la science...(1/6)
il faut autoriser le nucléaire, au nom de la science il ne faut pas interdire le #glyphosate ou les #OGM". Mais alors, pourquoi "au nom de la science" ne pas lutter contre le réchauffement climatique et écouter ceux qui le font comme la #ConventionClimat ? (2/6)
Et là vous me répondrez que la #ConventionCitoyenne est un outil politique. C'est vrai, mais interdire ou autoriser le #glyphosate, le #nucléaire, les OGM, etc, c'est aussi de la politique, PAS de la #science. Toutefois, il est aussi vrai que (3/6)
🧠Cette réflexion (avec @UnMondeRiant) m'a refait penser à cet article que je recommande : "Les scientifiques gagneraient à prendre conscience de leur place et de leurs intérêts et croyances. [...] ils devraient cultiver leur conscience politique." (1/3) etopia.be/quels-liens-en…
Par contre dans la critique sur la manière de vulg., je ferais une distinction entre la méthode sur des sujets liés à la technique ou à des enjeux sociétaux (nucléaire, 5G, OGM, etc) et les sujets "plus académiques" ou plus posés (grandes théories physique, en math, etc) (2/3)
Pour les sujets de 1ère catégorie je pense qu'annoncer l'objectif politique (réduc. de l'empreinte C., etc) est nécessaire à la compréhension.
Par contre à la fac, il me semble qu'on est davantage formé à la vulga sur la 2nd cat.(3/3)