Fin juin j'ai reçu @BreizhMonkey en stage. J'ai profité de ses 2 mains supplémentaires pour modifier mes maternités afin de généraliser la sociabilisation précoce des porcelets.
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Pour rappel, jusque là j'avais testé cette pratique en lien avec les essais sur l'arrêt de la caudectomie des cochons.
Ainsi je mélangeais les 🐖 de 3 portées dès 5 jours après la naissance, ces 3 mêmes portées étant menées ensemble en post-sevrage et en engraissement.
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Pourquoi généraliser cette pratique ?
Parce qu'elle me semble favorable à la croissance et à l'homogénéité des porcelets en maternité, et aussi un gain de croissance sur la suite de l'engraissement des animaux.
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Elle me semble aussi favorable au #bienêtre des porcelets sous deux angles.
Premièrement faute de pouvoir (et de vouloir dans l'état actuel des choses) libérer les truies en mater, les porcelets eux peuvent profiter d'un peu plus de place pour exprimer leur caractère joueur.
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Deuxièmement, les porcelets ayant déjà fait connaissance dès leur jeune âge, il y a moins (pas du tout même !) de bagarres au moment du sevrage. Les porcelets se satisfont donc plus rapidement de leur nouveau lieu de vie et consomment plus rapidement leur aliment.
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On rejoint donc là le gain technique (croissance) et aussi la santé des animaux par un stress moindre et donc moins de risques de troubles digestif (entre autre).
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En généralisant la familiarisation précoce des porcelets, j'ai aussi choisi de généraliser les essais en queues entières.
Il y a trois ans je me limitais à 3 portées, puis 6 un an plus tard, puis progressivement 8/9, et l'ensemble de mes bandes aujourd'hui.
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S'il y a un gain de temps en maternité en n'ayant plus à pratiquer la caudectomie, le temps à consacrer à la surveillance des animaux en PS et engraissement y est bien plus important.
Comme j'ai pu le dire dans mes précédents threads sur ce sujet, les 1ier signes de
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caudophagie sont très subtiles, il s'agit donc de le surveiller tel le lait sur le feu.
Pour ce travail je bénéficie de l'accompagnement de @INRAE_BzhNdie et des compétences de @Cetho_line éthologue.
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Après 3 ans d'essais (avec @LeGouessant), j'ai pris confiance dans la gestion des porcs à queue entière, même si malheureusement on n'arrive pas à 100 % de queues sorties intactes à la vente... work in progress !
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Si la réglementation nous impose de mettre à disposition permanente des animaux, des matériaux manipulables. Leurs présence ne resoud pas le problème de la caudophagie, car c'est la nouveauté qui permet de distraire les porcelets et d'éviter où de limiter le cannibalisme.
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Je consacre donc beaucoup de temps lorsque je perçois un risque de caudophagie à proposer et renouveler des matériaux manipulables aux cochons (cordes en fibres naturelles coton, coco et chanvre, toile de jute, bois...)
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Si je gère mieux cette contrainte, il y a aussi des échecs, échecs qui se soldent par la nécessité de médiquer des animaux victimes de caudophagie (inflammations) ce qui ↗️ une conso de médicaments (que j'avais rendue quasi nulle) voire l'euthanasie lorsque les morsures
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sont trop violentes et découlent sur des infections généralisées notamment au niveau de la colonne vertébrale et des aplombs (pattes).
Heureusement ces situations extrêmes sont rares.
Ce qui vient contrecarrer ces points négatifs, c'est que dans les situations favorables,
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les animaux révèlent aussi des croissances meilleures que leurs congénères à queues coupées.
Voilà, les choses avancent, du moins évoluent, il y a encore devant nous un monde de réflexion et de connaissance à acquérir, à confirmer, et à valoriser...
Depuis 2015 je suis engagé dans la démarche "filière préférence" Herta.
L'ambition de la marque était de se rapprocher des éleveurs et, non seulement de valoriser des pratiques établies, mais aussi d'encourager des pratiques nouvelles sur des engagements de 3 ans.
3 items principaux sont déclinés.
L'environnement 🌿☘🌳🪳🐞:
✅économie des ressources (eau/énergie...)
✅réduction des pollutions et nuisances liées à l'élevage.
Je vous propose aujourd'hui un #threadagri pas forcément joyeux... mais vous le savez je n'ai pas l'habitude de me cantonner à communiquer sur les choses jolies...
Lorsqu'on élève des animaux quelque soit la production, nous savons que la finalité ultime c'est l'abattoir.
Ce n'est pas simple d'évoquer ce sujet, tant il remue nos émotions, qui s'exprime individuellement à des degrés divers, du "je-m'en-foutisme" au dégoût le plus total.
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En plaçant mon curseur entre les deux, je me réjouis de pouvoir consommer la viande de mes cochons tout en souhaitant que leurs derniers instants soient le moins cruels possible.
Alors, oui, je vois certains qui verraient bien là la fin du thread, considérant de fait que la
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Une amie m'a demander de refaire le culottage de sa bilig.
Le culottage c'est la couche matière grasse qu'il y a sur la plaque de la galettière. C'est ce qui permet que la crêpe ne colle pas à la plaque et il faut l'entretenir !
Les anciens faisaient des crêpes sans doute plus régulièrement que nous... cette régularité nourrissait le culottage, et surtout ils prenaient soin de regraisser leur plaque après chaque usage (tant que la bilig est chaude). Ce qu'on ne fais pas forcément aujourd'hui 🙄
Parfois le culottage craquelle et fini par sauter remettant ça et là la fonte de la plaque apparente. Et du coup les crêpes accrochent et c'est l'enfer pour les tourner !
Dans ce cas il faut reprendre le culottage à zéro !
Le "parc lapin", le "cornig a person", le "menez", le "foueneg c'halva", le parc "kost et c'hoat", le "mejou", ces noms de champs évoquaient la géographie et la typologie des parcelle. C'était notre quotidien on les connaissait comme notre poche.
Mon grand-père a eu ses 60 ans (âge de la retraite à l'époque) en 84, ma grand-mère 10 ans plus tard. De ce fait, ils ont gardé leur activité à plein régime jusqu'en 90 ou 91, puis ont commencé à réduire leur travail en arrêtant l'engraissement des taurillons.
Au détour d'un dimanche après-midi midi en famille sur les terres familiales, je me suis arrêté comtempler la chapelle de Lanvern (lan=marais wern=aulne) .
Devant cette chapelle, j'y passe régulièrement, mais j'avoue qu'il y a un lustre que je ne m'y étais pas arrêté,
par manque de temps, et aussi parce qu'elle est dans mon environnement depuis mon enfance... et que malheureusement inconsciemment on néglige un peu les choses qui nous sont trop familières.
Je dois confesser aussi que si je revendique certaines valeurs de ma culture chrétienne, je ne suis ni croyant ni pratiquant. Mais le patrimoine religieux me parle, me touche, et me transporte dans mes propres tréfonds. La pierre, sa minéralité, son côté monolithique me rassure.
Des fois je me demande dans quelle galère je me suis jeté en faisant ce métier... c'est un "métier-passion" dit-on, mais je ne sais pas si on se rend compte nous même à quel point il est viscéral...
Il n'y a pas un jour sans que je ne pense à mes grands parents... #HistoireDAgri
La bouse de vache, j'suis tombé dedans dès mon plus jeune âge, avant même, je crois, de me familiariser avec la bipédie. Orphelin de père, mes gds-parents dont la petite ferme se situait à égale distance entre chez moi et les cousins ont été ma garderie lorsque Manm' travaillait.
Les vacances, les we, le soir après l'école et les devoirs bâclés, qqes tranches de brioche englouties, la ferme c'était notre parc de jeu, notre Disneyland... on courrait (et ça a duré jusqu'à un âge avancé) comme des dératés en éructant des "trahuuu", des "rrreeeuuuumm crr crr"