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3ème droite @3emeDroite
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[Thread 14] Comment j’ai eu du cul.
L’inspecteur Equerre a réussi à me motiver en mode Full Metal Jacket. J’étais prêt à casser du Supérieur. À commencer par Mia.
Enfin pas tout à fait. D’après l’inspecteur, Mia n’est pas vraiment sa cible. Ce qu’il cherche, c’est le Supérieur de Mia.
Parce que oui, chaque Supérieur est en fait le suiveur d’un autre Supérieur encore plus influent. Une vraie structure pyramidale où chacun essaie d’avoir le plus de suiveurs...et donc le plus d’influence.
Toujours selon lui, Mia n’est qu’une pauvre Supérieure de bas étages mais son Supérieure à elle...c’est une autre histoire.

Il suspecte que le Supérieur de Mia soit quelqu’un de très important. Genre potentiellement connu.
Pour résumé, il a besoin de connaître l’identité de ce Supérieur

-via Mia,
-via Mr K,
-et donc via moi.
Lui: Il faut les mettre sur écoute. En quelque sorte.
Moi: En quelque sorte ?

J’essaie de ne pas passer pour un abruti à chaque fois qu’il dit un truc bizarre. C’est pas si facile.
Inspecteur Équerre: « Les Supérieurs ne communiquent pas entre eux par les biais traditionnels. Donc ça sert à rien de mettre des micros chez eux ou de pirater leurs ordinateurs. »
“Ils peuvent parler dans la tête de leurs suiveurs directement. Leur cerveau envoie des ondes. Comme du wifi si vous voulez !”

Il utilise de la pédagogie niveau CP. J’apprécie l’effort.
« Nous avons des petits appareils qui permettent de capter ces ondes. Vous savez comment on les appelle ?
-Non.
-Des capteurs.

Ok là il pense vraiment que je suis teubé.
“Quand on capte ces ondes, on ne peut pas les lire en soi. Mais on peut trouver leur origine. Mais pour ça, il faut les capter de très près. Très très près.”
Je lui dit que y’a pas moyen que j’approche de trop près de Mia. Depuis que je suis parti en catastrophe de l’immeuble, elle a dû comprendre que je l’avais grillée.
Je peux encore m’approcher de Mr K. Mais pas très longtemps. Et en plus, c’est lui qui rend souvent visite à Mia.

Donc je dois trouver comment mettre un de ces capteurs sur Mr K. Littéralement SUR lui.
Moi: Quelle taille ça fait un capteur ?
Inspecteur Equerre: Comme une pièce de 2 euros.
Moi: Est-ce que ça peut être dissimulé dans une pièce de 2 euros justement ?

C’est qui le teubé maintenant, hein ?
Lui: Oui mais pour ça il faut être sûr qu’il la mette dans sa poche après. Vous pouvez faire ça ?

Moi: Lui mettre dans sa poche en scred ? C’est chaud.
Lui: Idéalement il faudrait qu’il l’ait EN LUI.
Moi: Genre en le bouffant ? C’est gros quand même.
Lui: On peut passer par une autre voie.
Moi: Alors...non.
Lui: Vous sous estimez ce que les gens mettent en eux par cette voie.
Moi: J’ai dit non.
Lui: Je parle de petites voitures, de montres, des fruits évidemment.
Moi: C’EST NON !
“Je prends assez de risque comme ça. Y’a pas moyen que j’approche du cul de Mr K... ”

Et c’est là que je trouve l’idée.
Moi: Mr K porte des couches !
Lui: C’est bien ça ! Enfin, pas pour lui mais pour nous.
L’idée c’est donc de cacher ces capteurs dans des couches en amont.

Puis, je devrai rendre visite à Mr K et glisser discrètement les couches dans un de ses paquets à lui.

Et prier qu’il se chie vite dessus pour qu’il les enfile.
J’arrive à trouver sur internet la marque des couches de Mr K. Heureusement, ce n’est pas un marché très diversifié.

J’envoie la ref à l’Inspecteur Équerre. De son côté, il s’occupe de glisser les capteurs dedans.
Quelques jours plus tard, il me contacte. C’est bon. C’est prêt. On peut y aller.

J’ai peur. Je vais aussi avoir besoin d’une couche.
Je retrouve l’Inspecteur Equerre près du commissariat du XIIème. Il arrive en voiture et s’arrête à mon niveau. Il baisse sa vitre et me donne 5 couches.
Je vois les flics près du commissariat nous regarder d’un air bizarre.
Lui: T’inquiète. Ils sont briefés.

Je m’inquiète quand même.
Je range les couches dans mon sac. Il me dit “Bon courage” et il repart.

Et c’est là que je commence à paniquer.
Je réalise que je ne lui ai jamais demandé à quoi servait le bonnet bizarre que j’ai dû enfiler la semaine dernière.

Je réalise que j’ai cinq couches sur moi mais que peut-être...y’a rien dedans.
Je réalise que ce gars est peut-être pas ce qu’il prétend être.
Je devrais abandonner. Mais je me dirige vers l’immeuble. Comme un automate.

Est-ce que c’est mon courage qui me guide ? Ou est-ce que c’est autre chose ?
C’est trop tard. Je me suis engagé à le faire.

Et je peux le faire.
Je rentre dans l’immeuble et je manque presque de rentrer dans quelqu’un.

Je lève les yeux.

C’est Axel.
Mon arrivée semble être un choc pour lui. Il me fixe simplement avec ses grands yeux effrayés. Mais il ne dit rien.
Je comprends qu’il ne peut rien me dire. Encore une fois.

Je sais qu’il m’a déjà aidé avant aussi. Le mot sous la porte sur le paquet de Fisherman’s Friend, c’était lui.
Je lui fais un petit sourire que j’espère être rassurant. Après cet échange silencieux et relativement tendu, il sort de l’immeuble.

J’espère le revoir un jour et le remercier pour tout ce qu’il a fait.
Mais pour ça, je dois finir ce que je suis venu faire.

Je sonne chez Mr K.
Il ouvre la porte.

Et si Axel était surpris, Mr K est sur-surpris.
Moi: Bonjour ! Je pense avoir oublié des affaires ici.
Mr K: Heu...Heu… Heu…
Moi: Je peux entrer ?
Mr K: Heu...Heu...Heu…
Il bug comme un vieil ordi. Ou comme un Iphone qui a 1 an.
Il regarde en direction des escaliers. Il trépigne. Je vois dans ses yeux qu’il ne sait pas quoi faire. Il est pris de court.

C’est exactement ce que je voulais.
Je rentre chez lui. Il me laisse entrer. Et il referme vite la porte.
Mr K: Pourquoi vous êtes revenu ? Vous êtes fou ?

Se faire traiter de fou par Mr K himself ? CHECK.
Moi: Je vous l’ai dit, j’ai oublié des affaires là haut. Vous les avez ?

Je regarde dans son salon. Il y a toujours ses paquets de couches dans un coin. Parfait.
Il réfléchit sans avoir le temps de réfléchir. Cela l’énerve.
« J’ai dû vider l’appart…j’ai trouvé des trucs en effet. »
- Quelqu’un d’autre vit au troisième droite ?
- Oui…Attendez là. »

Il va dans le couloir et il ouvre un placard.
C’est le moment.
Je m’approche de ses paquets de couches...Aucun n’est ouvert.
Merde.
J’ai pas le choix. J’en ouvre un en essayant de ne pas faire trop de bruit. Mr K remue des trucs dans son placard. Ça couvre mon bruit à moi.

Enfin j'espère.
J’arrive à sortir les 5 premières couches du paquet. Je sors les miennes de mon sac et je les remplace. Easy.

Sauf que !
Je peux pas refermer le paquet par contre. Il va s’en rendre compte. C’est sûr. J’essaie de faire au mieux.
Et forcément, Mr K arrive à ce moment. Il tient un sac poubelle. Il me fixe.

Je suis pris la main dans le sac à merde.
C’est foutu. Il va me tuer. Et me donner à bouffer à Mia.
Mr K: J’ai rien vu.

Moi: J’ai rien fait.

Mr K: Si. Mais j’ai rien vu.
J’arrive même pas à parler. J’articule un vague merci.

Il m’aide. Pour de vrai…
Mr K semble gêné. « Les couches. C’est pas pour moi, vous savez. »
Moi: Oui oui, je veux dire c’est pas mes affaires, pardon…

Mr K: C’est pour ELLE.
Là, c’est moi qui bug complètement. Il a l’air sérieux.

Mr K: Quand elle est en manque, elle tombe malade…

Il se rapproche de moi. Il regarde autour de lui.

Mr K: Là...elle est TRÈS malade.
Je n’arrive pas à cerner s’il est content ou s’il est triste. Mais ça le préoccupe.

Moi: Est-ce que...elle va mourir ?
Il hésite. Puis finalement il me dit :

“Elle va d’abord finir comme Munch. Ils finissent tous comme ça quand ils ne se nourrissent plus.”
J’imagine la beauté presque parfaite de Mia finir en truc dégueulasse comme Munch...cela me donne envie de vomir.

Mais en même temps…
Moi: “Est-ce que vous pouvez pas la laisser finir en Munch ? Je veux dire…ce sera mieux pour vous. Non ?”

Mr K secoue la tête.
“Je peux pas me nourrir...sans elle. C’est elle qui le fait pour moi.”

Je ne comprends pas tout. Mais il a l’air d’avoir honte. Et d’être tellement triste.
Je pensais que Mia m’avait enlevé ma dignité en me rendant impuissant. (Pour l’instant hein !)

Mais ce qu’elle a enlevé à Mr K. Ou à Axel. C’est pire.
Mr K me donne les sacs. Dedans, des t-shirts que je ne comptais plus remettre. Des vieux tubes de gel douche.

Et aussi...l’écureuil en bois.
Mr K: Je l’ai récupéré dans la poubelle. Je sais que vous ne l’aimez pas.

Moi: Je le prends quand même. Merci. Pour tout.
Mr K: J’ai rien fait de spécial.

Moi: Si. Vous avez fait beaucoup. Et je m’en rends compte maintenant.
Il me sourit. C’est la première fois qu’il fait ça sans que ça soit flippant.

J’ai limite envie de le prendre dans mes bras. Mais je n’ose pas.
Alors c’est lui qui me prend dans ses bras.
Je me laisse faire. C’est un moment simple. Respectueux. Tendre.

Puis un truc bouge au niveau de mes couilles.
Ah le bâtard ! Mais c’est sa…

...ok c’est mon téléphone qui vibre.
Je regarde mon téléphone. C’est un numéro masqué. J’hésite à décrocher. C’est peut-être important ?

Je décroche.
J’entends alors un spam vocal avec une voix synthétique. Le genre de faux message qu’on entend sur les sites de streaming et qui te dit que ton ordi a un virus. Mais en allemand.

Je raccroche véner. Ce spam m’a cassé mon moment tendre avec Mr K.
Je me dirige vers la porte.

Moi: Merci encore et...j’espère que vous pourrez aider d’autres locataires. Comme vous avez fait avec moi.

Mais Mr K secoue la tête.
Mr K: Je ne peux pas aider les nouveaux. Elle me soupçonne trop. Elle peut faire des choses terribles vous savez.

Je ne sais pas non. Et je ne veux pas trop le savoir. Mais j’ai peur pour lui du coup.
Je sors dans le couloir. Avant de fermer la porte, il semble tout regretter d’un coup. « J’aurais pas dû dire ça… »

Il claque la porte et ferme le verrou.

Je pense que je ne le reverrai plus jamais.
Mais j’ai réussi ma mission. Encore plus que j’espérais !

C’est pas Mr K qui va porter les couches avec les capteurs ! C’est Mia ! Elle l’a dans le cul ! Littéralement !
Je m’apprête à sortir de l’immeuble.
Et c’est là que j’ai un dernier doute. Un stress. Une culpabilité.

Il y a des pauvres gens dans l’immeuble. Des gars comme moi. L’un d’entre eux peut finir dans la cave.
Je ne sais pas dans combien de temps l’Inspecteur Equerre compte agir. Il m’a bien laissé dans la merde pendant des semaines.

Il s’en fiche des locataires.
Je reste sur le seuil de la sortie de l’immeuble. J’ai juste à faire quelques pas et tout sera fini. Pour moi.

Mais pas pour eux.
Je dois les avertir. Au moins un.

Celui du troisième étage à droite.
Je fais demi-tour et j’emprunte les escaliers.
J’arrive près du premier étage. C’est là que je dois absolument ne pas faire de bruit.

C’est là qu’elle vit. Mia.
Et mon portable sonne PUTAIN.
Rapidement, je le mets en silencieux. J’espère qu’elle n’a rien entendu. Aucune réaction en tout cas.

Je continue de monter mais encore plus vite.
J’arrive au troisième étage. Je frappe à la porte (mais pas très fort.)

S’il n’y a personne au bout de 10 secondes, je me casse.
Mais quelqu’un semble arriver. Des pas lents qui se traînent.

Si la personne pouvait être UN POIL PLUS RAPIDE, ce serait bien !
La porte s’entrouvre. Une dame. Mi-vieille, mi-pas vieille. Elle n’ose pas ouvrir grand. Elle a peur. Je peux la comprendre. Je dois être flippant à voir.

La dame: Vous voulez quoi ?
Moi: Désolé de vous déranger mais vous êtes en danger ici.
La dame: Pardon ?
Moi: La fille du premier étage, elle n’est pas normale.
La dame: Je ne comprends pas.
Moi: C’est une...bref...Je bosse avec la police. Ils sont au courant. On lui a mis des capteurs dans ses couches !

La dame: PARDON ?
Moi: Bref ! Partez d’ici au plus vite. C’est tout !

La dame reste un instant, silencieuse, derrière sa porte. Elle réfléchit.
Puis.
“C’est vrai qu’ils sont bizarres ici.”

VOILÀ MERCI !
Moi: Et vous pouvez faire confiance à Mr K. Il m’a aidé. Il peut vous aider aussi.

La dame: D’accord... merci beaucoup.

Elle referme la porte.
Je redescends les escaliers.

Je sais que je vais tomber sur Mia.
Je sais que je vais tomber sur Mia.
Je sais que je vais tomber sur Mia.
Et au final...non.

Je sors de l’immeuble. Vivant.

Dans la rue, je tremble.

J’ai réussi. PUTAIN J’AI RÉUSSI !
Je regarde mon portable. J’ai un message vocal d’un numéro masqué. Je l’écoute.

C’est toujours le même message en allemand. Ce putain de spam.
Je rentre chez moi. J’écoute le spam en boucle. C’est quand même étrange.

Alors j’envoie le message à Cisco qui a fait Allemand au lycée.
Une heure plus tard. Il me répond qu’il ne comprend pas le message. Pour lui, c’est pas de l’allemand. Encore plus bizarre.
Voici le message. Si vous arrivez à le traduire, je suis preneur.
La suite dans le THREAD 15 ici ⬇️
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