Il suspecte que le Supérieur de Mia soit quelqu’un de très important. Genre potentiellement connu.
-via Mia,
-via Mr K,
-et donc via moi.
Moi: En quelque sorte ?
J’essaie de ne pas passer pour un abruti à chaque fois qu’il dit un truc bizarre. C’est pas si facile.
Il utilise de la pédagogie niveau CP. J’apprécie l’effort.
-Non.
-Des capteurs.
Ok là il pense vraiment que je suis teubé.
Donc je dois trouver comment mettre un de ces capteurs sur Mr K. Littéralement SUR lui.
Inspecteur Equerre: Comme une pièce de 2 euros.
Moi: Est-ce que ça peut être dissimulé dans une pièce de 2 euros justement ?
C’est qui le teubé maintenant, hein ?
Moi: Lui mettre dans sa poche en scred ? C’est chaud.
Moi: Genre en le bouffant ? C’est gros quand même.
Lui: On peut passer par une autre voie.
Moi: Alors...non.
Moi: J’ai dit non.
Lui: Je parle de petites voitures, de montres, des fruits évidemment.
Moi: C’EST NON !
Et c’est là que je trouve l’idée.
Lui: C’est bien ça ! Enfin, pas pour lui mais pour nous.
Puis, je devrai rendre visite à Mr K et glisser discrètement les couches dans un de ses paquets à lui.
Et prier qu’il se chie vite dessus pour qu’il les enfile.
J’envoie la ref à l’Inspecteur Équerre. De son côté, il s’occupe de glisser les capteurs dedans.
J’ai peur. Je vais aussi avoir besoin d’une couche.
Lui: T’inquiète. Ils sont briefés.
Je m’inquiète quand même.
Et c’est là que je commence à paniquer.
Je réalise que j’ai cinq couches sur moi mais que peut-être...y’a rien dedans.
Est-ce que c’est mon courage qui me guide ? Ou est-ce que c’est autre chose ?
Et je peux le faire.
Je lève les yeux.
C’est Axel.
Je sais qu’il m’a déjà aidé avant aussi. Le mot sous la porte sur le paquet de Fisherman’s Friend, c’était lui.
J’espère le revoir un jour et le remercier pour tout ce qu’il a fait.
Je sonne chez Mr K.
Et si Axel était surpris, Mr K est sur-surpris.
Mr K: Heu...Heu… Heu…
Moi: Je peux entrer ?
Mr K: Heu...Heu...Heu…
C’est exactement ce que je voulais.
Mr K: Pourquoi vous êtes revenu ? Vous êtes fou ?
Se faire traiter de fou par Mr K himself ? CHECK.
Je regarde dans son salon. Il y a toujours ses paquets de couches dans un coin. Parfait.
« J’ai dû vider l’appart…j’ai trouvé des trucs en effet. »
- Quelqu’un d’autre vit au troisième droite ?
- Oui…Attendez là. »
Il va dans le couloir et il ouvre un placard.
Merde.
Enfin j'espère.
Sauf que !
Je suis pris la main dans le sac à merde.
Moi: J’ai rien fait.
Mr K: Si. Mais j’ai rien vu.
Il m’aide. Pour de vrai…
Moi: Oui oui, je veux dire c’est pas mes affaires, pardon…
Mr K: C’est pour ELLE.
Mr K: Quand elle est en manque, elle tombe malade…
Il se rapproche de moi. Il regarde autour de lui.
Mr K: Là...elle est TRÈS malade.
Moi: Est-ce que...elle va mourir ?
“Elle va d’abord finir comme Munch. Ils finissent tous comme ça quand ils ne se nourrissent plus.”
Mais en même temps…
Mr K secoue la tête.
Je ne comprends pas tout. Mais il a l’air d’avoir honte. Et d’être tellement triste.
Mais ce qu’elle a enlevé à Mr K. Ou à Axel. C’est pire.
Et aussi...l’écureuil en bois.
Moi: Je le prends quand même. Merci. Pour tout.
Moi: Si. Vous avez fait beaucoup. Et je m’en rends compte maintenant.
J’ai limite envie de le prendre dans mes bras. Mais je n’ose pas.
Puis un truc bouge au niveau de mes couilles.
...ok c’est mon téléphone qui vibre.
Je décroche.
Je raccroche véner. Ce spam m’a cassé mon moment tendre avec Mr K.
Moi: Merci encore et...j’espère que vous pourrez aider d’autres locataires. Comme vous avez fait avec moi.
Mais Mr K secoue la tête.
Je ne sais pas non. Et je ne veux pas trop le savoir. Mais j’ai peur pour lui du coup.
Il claque la porte et ferme le verrou.
Je pense que je ne le reverrai plus jamais.
C’est pas Mr K qui va porter les couches avec les capteurs ! C’est Mia ! Elle l’a dans le cul ! Littéralement !
Et c’est là que j’ai un dernier doute. Un stress. Une culpabilité.
Il y a des pauvres gens dans l’immeuble. Des gars comme moi. L’un d’entre eux peut finir dans la cave.
Il s’en fiche des locataires.
Mais pas pour eux.
Celui du troisième étage à droite.
C’est là qu’elle vit. Mia.
Je continue de monter mais encore plus vite.
S’il n’y a personne au bout de 10 secondes, je me casse.
Si la personne pouvait être UN POIL PLUS RAPIDE, ce serait bien !
La dame: Vous voulez quoi ?
La dame: Pardon ?
Moi: La fille du premier étage, elle n’est pas normale.
La dame: Je ne comprends pas.
La dame: PARDON ?
La dame reste un instant, silencieuse, derrière sa porte. Elle réfléchit.
“C’est vrai qu’ils sont bizarres ici.”
VOILÀ MERCI !
La dame: D’accord... merci beaucoup.
Elle referme la porte.
Je sais que je vais tomber sur Mia.
Je sais que je vais tomber sur Mia.
Je sais que je vais tomber sur Mia.
Je sors de l’immeuble. Vivant.
Dans la rue, je tremble.
J’ai réussi. PUTAIN J’AI RÉUSSI !
C’est toujours le même message en allemand. Ce putain de spam.
Alors j’envoie le message à Cisco qui a fait Allemand au lycée.