« Pourquoi j’aime mon métier de libraire : épisode de Noël. »
Aujourd’hui, une dame âgée est venue acheter des livres, avec des demandes très précises. Je me suis posé avec elle de longues minutes, prenant le temps de bien cerner ses envies, ses goûts, sa personnalité.
Aujourd’hui, une dame âgée est venue acheter des livres, avec des demandes très précises. Je me suis posé avec elle de longues minutes, prenant le temps de bien cerner ses envies, ses goûts, sa personnalité.
Nous en arrivons à discuter un peu de nos vies. Elle m’annonce que son époux vient de mourir. Ils étaient mariés depuis 57 ans. Elle me dit, la voix bordée de larmes « depuis son départ, j’ai l’impression de ne plus avoir de jambes. Je ne sais plus où aller. »
Sans trop lui en dire, je lui explique que j’ai perdu la personne que j’aimais le plus au monde. Et que la littérature m’avait aidé. Que les livres étaient des amis. Après quelques secondes de silence où ses grands yeux verts m’ont toisé, elle a posé sa main dans la mienne.
Et elle m’a dit « je l’ai senti. vous êtes blessé. Nous nous sommes bien trouvés, jeune homme ! »
Elle est partie avec trois romans, m’a donné rendez-vous en février. Puis quelques minutes plus tard, je l’ai vue revenir, pour me souhaiter de très bonnes fêtes, et me remercier.
Elle est partie avec trois romans, m’a donné rendez-vous en février. Puis quelques minutes plus tard, je l’ai vue revenir, pour me souhaiter de très bonnes fêtes, et me remercier.
Quand je lui ai demandé pourquoi elle me remerciait, elle m’a juste répondu que peu de gens savaient écouter la peine des autres. Elle m’a juste dit merci pour une discussion. Voilà.
Et tout ça, c’est la littérature qui le permet. Et c’est beau.
Et tout ça, c’est la littérature qui le permet. Et c’est beau.
