Thread by @vvantighem

#Contrescarpe : Bonjour à tous.. Ce matin, nous sommes devant la 28e chambre du TGI où le couple de manifestants de la Contrescarpe, molesté par Alexandre #Benalla le 1er mai, est jugé pour violences. cc @20minutes
Rappel des faits ci-dessous.
20minutes.fr/justice/244626…

#Contrescarpe #Benalla : Première information, la 28e chambre du TGI est toute petite. Et il n'est pas acquis que nous puissions tous rentrer pour suivre cette audience.

#Contrescarpe #Benalla : Sur le fond, Chloé P. et Georgios D. sont donc jugés pour avoir jeté des projectiles (une carafe en verre et un cendrier) sur les CRS lors de la manifestation quelques minutes avant d'être "interpellés" par Alexandre Benalla.

#Contrescarpe #Benalla : Placés en garde à vue en octobre, ils avaient reconnu les faits et avaient regretté "une réaction sanguine". Mais les jets de projectiles n'avaient fait aucun blessé. De fait personne ne s'est constitué partie civile dans cette affaire, à ma connaissance.

#Contrescarpe #Benalla : Chloé. P, graphiste française de 30 ans, et Georgios D., cuisinier grec de 29 ans, encourent une peine de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende pour "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique n'ayant entraîné aucune ITT"

#Contrescarpe #Benalla : L'audience est ouverte. La présidente de la 28e chambre attaque par un autre dossier. Les deux prévenus de la place de la Contrescarpe sont assis tranquillement au premier rang.

#Contrescarpe #Benalla : Le premier dossier est celui d'un homme qui conduisait ivre en 2013. L'occasion de relancer le fameux débat : dit-on "sous l'empire d'un état alcoolique" ou "sous l'emprise d'un état alcoolique" voire les deux ?

#Contrescarpe #Benalla : La présidente reprend le dossier de cet homme jugé donc pour "conduite en état d'ivresse" en 2013. Cela me permet de vous dire que le dossier rempli par les policiers fait état d'une "élocution pâteuse" du prévenu lors des faits...

#Contrescarpe #Benalla : Le prévenu jugé pour conduite en état d'ivresse est condamné à une amende de 600 euros. "Merci", balbutie-t-il. On passe au dossier suivant. Encore une infraction routière.

#Contrescarpe #Benalla : Étrange affaire abordée en ce moment. Un homme est accusé d'avoir causé un accident et d'avoir pris la fuite. Il explique n'avoir rien entendu et surtout n'avoir pas pris le périphérique (où les faits se seraient produits) ce jour-là.

#Contrescarpe #Benalla : Mais les policiers ont établi grâce au bornage du téléphone que le prévenu avait bien pris le périphérique. Pour autant, il dément avoir causé un accident (Renault Modus contre BMW) et avoir pris la fuite. La victime, elle, décrit une course poursuite.

#Contrescarpe #Benalla : "C'est quand même étrange cette histoire, non ? interroge la présidente. Nous avons deux versions complètement divergentes."

#Contrescarpe #Benalla : La procureure éclaire les débats :
- La victime n'a pas pu se tromper sur la description du véhicule qui correspond au numéro de la plaque. Ils se sont donc croisés.
- Mais la victime n'a jamais donné de photos des dégâts de son véhicule.

#Contrescarpe #Benalla : La procureure explique qu'elle n'a pas la preuve de l'accident et donc pas la preuve du délit de fuite. Elle requiert une relaxe. La décision est mise en délibéré.

#Contrescarpe #Benalla : Nouveau dossier. Un homme est accusé d'avoir provoqué un accident. Il se défend : "Ce n'est pas une ligne blanche, boulevard de Courcelles !" Son avocat : "Les photos Google Map, madame la Présidente. Et ce n'est pas du bidonnage !"

#Contrescarpe #Benalla : On est toujours en train d'attendre le dossier du 1er-Mai. Pour l'instant, un couple comparaît pour des faits de violences réciproques.

#Contrescarpe #Benalla : Et l’histoire de ce couple qui se déchire autour d’une enfant de 4 ans est horrible... #LT #EnAttendantBenalla

#Contrescarpe #Benalla : Alerte ! Un avocat, dans sa plaidoirie, vient de dire: "Attention madame le président, je ne suis pas en train de refaire le dossier..."
Evidemment, il le refait.

Nous sommes toujours sur l'affaire de violences réciproques.

#Contrescarpe #Benalla : Le tribunal examine maintenant le dossier de Georgios D. et Chloé P. Les manifestants de la place de la Contrescarpe. Pull vert, chemise blanche, pantalon beige pour lui. Il s'exprime avec un fort accent grec.

#Contrescarpe #Benalla : Pull sombre sur un jean, Chloé P. est droite à la barre. Il n'y a pas de partie civile. Une sorte de "particularité" selon la présidente.

#Contrescarpe #Benalla : Rappel des faits. Il est reproché à Chloé. P. d'avoir jeté un cendrier et une bouteille d'eau en plastique sur les CRS. Georgios, lui, doit répondre d'un jet de carafe d'eau sur les CRS.

#Contrescarpe #Benalla : La présidente rappelle que les deux prévenus ont été relâchés après avoir été interpellés le 1er-Mai car les policiers se sont concentrés sur les profils les plus dangereux (Black Bloc, manifestants portant des armes...) Eux n'en faisaient pas partie.

#Contrescarpe #Benalla : « Cette affaire a pris un peu plus… Enfin beaucoup plus médiatique, même. » La présidente vient d'expliquer qu'ils avaient été interpellés par Alexandre Benalla et Vincent Crase.

#Contrescarpe #Benalla : Rappel : ils sont renvoyés pour des violences sur les forces de l'ordre. Mais les jets de projectiles n'ont fait aucune victime. D'où l'absence de partie civile. Il n'empêche : ils encourent une peine de 3 ans de prison (article 222-13 du Code pénal).

#Contrescarpe #Benalla : Lors de la garde à vue, ils ont expliqué qu'ils voulaient, ce jour-là, seulement manger une glace, rue Mouffetard, pour fêter leurs six ans de vie commune.

#Contrescarpe #Benalla : Les faits ne sont pas contestés. Ils ont reconnu avoir jeté des projectiles sur les CRS. Ils n'ont pas encore pris la parole. La présidente rappelle la procédure.

#Contrescarpe #Benalla : Au dossier figurent aussi des SMS échangés entre Laurent Simonin et Alexandre Benalla les jours précédents la manifestation. Le policier lui demande notamment ses mensurations pour l'équiper afin qu'il puisse "observer" la manifestation.

#Contrescarpe #Benalla : Quand Alexandre Benalla donne ses mensurations à Laurent Simonin pour s'équiper, il lui répond "Quelle grosse tête !"

#Contrescarpe #Benalla : Chloé. P. donne sa version des faits : « Nous étions sortis ce jour-là pour fêter nos 6 ans de vie commune. Il était l’après-midi. On a pris le RER B jusqu’à Saint-Michel. On a marché sur les quais de Seine. On s’est retrouvé dans un petit bistrot. »

#Contrescarpe #Benalla : « Et ce n’est qu’après qu’on a décidé d’aller rue Mouffetard pour boire une bière. Là, il y a un premier barrage de CRS qui bloquent le passage. On s'est avancés pour voir ce qu'il se passait. »

#Contrescarpe #Benalla : Georgios poursuit maintenant le récit : « Un CRS m’a montré avec sa matraque. Et un autre m’a gazé en plein visage.
Nous n’étions pas au milieu des manifestants. Il y avait un groupe qui attendait. »

#Contrescarpe #Benalla : Le jeune couple redescend pour aller boire un verre au bar "Chapi-Chapo" puis revient, plus tard, sur place dans le but d'aller manger une crêpe. "On a vu qu'il y avait un apéro. Ca avait l'air très pacifique. On a fait le tour."

#Contrescarpe #Benalla : Chloé. P poursuit le récit : « D’un coup, ça a dégénéré. Les CRS ont chargé. Et là, c’est allait très vite. Très très vite. Georgios a pris un coup de matraque. Un autre CRS a balancé un coup de pied dans une bouteille en verre qui était par terre »

#Contrescarpe #Benalla : Chloé. P : « Et là, on a perdu le contrôle totalement. Georgios a attrapé une carafe. Moi, j'ai jeté un cendrier en aluminium. Tout s’est passé très vite. C’était un acte irréfléchi. »

#Contrescarpe #Benalla : « Nous ne sommes pas comme ça. Nous ne sommes ni manifestant, ni fauteurs de trouble. On regrette vraiment la teneur de tous ces événements. »
Les prévenus indiquent qu'ils n'ont jamais participé à une manifestation.

#Contrescarpe #Benalla : La présidente explique que les CRS n'ont pas chargé sans raison. Les prévenus expliquent qu'ils ne savent pas comment tout a dégénéré. Sahand Saber, avocat du couple, lit un PV où les enquêteurs expliquent que "la situation est calme".

#Contrescarpe #Benalla : Où l'on apprend que Simonin s'est renseigné sur le profil de Georgios. D. et en a informé Benalla. Il lui envoie ce texto. « C’est un grec de Thessalonique à l’origine de la fake news sur Tolbiac. Il a essayé de faire croire qu’un étudiant était mort. »

#Contrescarpe #Benalla : Georgios indique qu'il apprend, aujourd'hui, l'existence de ce texto. Ce n'est pas vrai, selon lui. Et d'expliquer : "Je n'ai pas étudié ici, à Paris."

#Contrescarpe #Benalla : Georgios. D. : « Moi, je voulais dire que vraiment on regrette. Parce qu’on n’est pas comme ça. C’est pas nous. Ca fait du mal sur nous, sur notre couple, sur les personnes qu’on aime. On a jamais voulu faire ça. On excuse publiquement. »

#Contrescarpe #Benalla : Chloé. P : « On n’a jamais voulu tout ça. On en paye les frais tous les jours. Tous les jours. Tous les jours, ça tourne autour de ça. »

#Contrescarpe #Benalla : L'avocat des prévenus rappelle qu'ils avaient leurs habitudes dans ce quartier. Ils y sont allés 194 fois les mois précédents.

#Contrescarpe #Benalla : La procureure prend la parole. Elle s'étonne de l'intérêt médiatique qu'il suscite. « Pour moi, c’est un petit dossier avec des faits simples et reconnus. »

#Contrescarpe #Benalla : La procureure : « Si vous êtes saisie de ce dossier, ce n’est pas pour gérer le reste. Je prendrai les réquisitions comme je les prends toujours dans ce type de dossier. Ce sont des faits graves. »

#Contrescarpe #Benalla : « La question, c’est pourquoi restent-ils ? Ils disent que les choses sont calmes. Il y a beaucoup de choses dans ce dossier qui disent que, à moins d’avoir mis des bouchons d’oreille, de la musique et d’être aveugle, la situation n’était pas paisible ».

#Contrescarpe #Benalla : « Les éléments montrent que les mots « Cassez-vous ! » « Tous les flics sont des bâtards ! » ont fusé. Il y avait des chants. Certains manifestants avaient le visage dissimulé. »

#Contrescarpe #Benalla : « Cette manière faussement naïve de raconter les chose ne correspond pas à la réalité », estime la procureure.

#Contrescarpe #Benalla : La procureure requiert une peine de deux mois de prison avec sursis et une amende, pour chacun, de 400 euros. Elle dénonce des "faits graves et inadmissibles".

#Contrescarpe #Benalla : Sahand Saber, l'avocat du jeune couple, attaque (logiquement) sa plaidoirie par une référence à "l'affaire Benalla".

« Le parquet n’a pas montré une grande exemplarité dans un autre aspect de ce dossier »

#Contrescarpe #Benalla : L'avocat explique que la vie de ses clients a vraiment basculé depuis ce 1er-Mai. "Georgios voit une affiche de la France Insoumise avec une caricature de Benalla violentant quelqu'un tous les jours quand il sort de son travail. Tous les jours."

#Contrescarpe #Benalla : Sahand Saber, l'avocat réclame une dispense de peine. La décision sera rendue après une suspension d'audience.

#Contrescarpe #Benalla : Georgios. D. et Chloé. P. sont déclarés coupables et sont condamnés à 500 euros d'amende.

#Contrescarpe #Benalla : « C’est un peu couper la poire en deux. Vous ne rentrez pas dans le cadre d’une dispense de peine. Mais on tient compte qu’il y a assez peu de risques que vous recommenciez », indique la présidente.

#Contrescarpe #Benalla : « D’autre part ce qui a suivi de cet événement vous a permis de vous rendre compte de la gravité des faits. Vous avez déjà été sanctionné pour cet événement... », conclut la présidente.

#Contrescarpe #Benalla : Le jeune couple de la place de la Contrescarpe a donc été condamné à 500 euros d'amende. Le compte-rendu de l'audience de ce matin.
Merci à tous et à bientôt. cc @20Minutes
20minutes.fr/justice/244671…