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Je lis sur Facebook des messages affolés d’amis qui s’inquiètent du tritium dans leur eau potable... « 27 bq ! Et on ne sait rien des faibles doses ! » Bon. On sait quand même que sur le plan sanitaire, il n’y a strictement RIEN à craindre. Petit thread de mise en contexte. ⬇️
Il est utile de rappeler que la radioactivité est un phénomène naturel, qui existe depuis l’origine de l’univers et auquel nous sommes constamment soumis : par les rayons cosmiques qui bombardent la terre, par la désintégration de radionucléides terrestres... Le corps humain,
qui contient quelque 20 milligrammes de potassium 40 (radioactif!), a une activité d’environ 8000 bq. Notre exposition peut varier en fonction de notre lieu d’habitation, de notre mode de vie. Mais chaque Français reçoit en moyenne 4,5 millisievert (mSv) de radioactivité par an.
Les sources les plus importantes sont d’origine naturelle (2,9 mSv) et médicale (1,6 mSv). Dans ce graphique, la part de radioactivité reçue provenant des centrales ou des essais nucléaires passés est contenue dans « autres » : 0,02 mSv par an. 0,44% du total, donc. 
Ce qui nous amène au tritium, une variante de l’hydrogène particulièrement peu nocive. L’OMS fixe une limite pour l’eau potable à 10 000 Bq par litre. La France fixe une limite inférieure, avec un énorme facteur de sécurité :
Pour recevoir une dose annuelle de 1 mSv de radioactivité, il faudrait boire chaque jour, pendant toute l’année, environ 2 litres d’eau tritiée à 78 000 Bq !!! Et cette dose serait encore trois fois inférieure à celle reçue naturellement chaque année. Alors non, trois fois non...
Des doses de 10 bq/l, ou même de 300 bq/l, ne présentent pas le moindre danger. Un voyage en avion, sans parler d’un scanner, selon ce critère, sont plus inquiétants. Quelques ordres de grandeur :
... et la carte de France des expositions naturelles au radon, dû à l’uranium naturellement présent dans le sol, donnerait des sueurs froides aux inquiets :
Certaines associations anti-nucléaires (comme la CRIIRAD) affirment qu’il faut craindre des effets à très faibles doses. Peut-être. Mais aujourd’hui, on n’a pas constaté d’effet sur la santé à des doses d’exposition inférieures à 100 mSv. Ce constat s’appuie sur l’étude...
...pendant des décennies, de survivants d’Hiroshima, Nagasaki, Thernobyl, de travailleurs du nucléaire... exposés à des doses importantes. Pour connaître l’effet éventuel, à long terme, de faible doses
(de jeunes patients exposés à des examens de scanners développent-ils + de cancers ?), il va falloir attendre encore de longues années. Et l’exposition au tritium, aux doses observées, ne soulève pas la moindre inquiétude chez les spécialistes de la radiotoxicité. Pas-la-moindre.
EN REVANCHE, oui, il faut mesurer le tritium, et s’alarmer d’une variation des concentrations relevées : elles peuvent révéler une fuite, un manquement, un défaut d’étanchéité des centrales. L’ACRO a grandement contribué à + de transparence, et a soulevé de réels problèmes...
... dans le passé. Ces mesures citoyennes sont éminemment utiles. Mais exploiter leurs résultats pour affoler la population paraît un poil suspect... Juste un poil. #JeDisÇaJeDisRien #BellesVacancesRiantÉté
