Thread by @laurentLC

L'histoire du pingouin, un srède.

Comme de juste, vous allez voir, elle est hi-la-rante.

Donc, c'est l'histoire d'un pingouin. Ceci dit, c'est peut-être un manchot, mais à ce stade de l'histoire ça n'a pas d'importance.
Vous réaliserez d'ailleurs qu'à aucun stade de l'histoire, finalement, ça n'a une quelconque importance.
Mettons que c'est un pingouin.

Vous allez me demander s'il a un nom.
Je crois que non. J'ai envie de dire : si les pingouins avaient des noms, ça se saurait, non ?
Bien sûr, ça aurait le mérite de personnaliser l'histoire et de la rendre plus attachante.

Encore que ça pourrait être ennuyeux compte tenu de son issue tragique, mais je suis à deux doigts du vous "spoiler" la fin, comme on dit en mauvais français, enfin en franglais, je crois que nos amis québécois ont créé à cette fin le chatoyant verbe "divulgacher".

Ah, ça, les québécois, il faut reconnaître qu'ils sont pas les derniers pour chatoyer.
On aime bien ça, nous, les gens qui parlent vraiment français, on trouve ça charmant bien qu'un peu cocasse.

BREF, notre pingouin est là, tout fier, et il n'a pas de nom, on le désignera dans le reste dans l'histoire par "le pingouin", ou "notre pingouin" quand on voudra donner une touche plus amicale, voire complice.
L'histoire est certes assez brève, mais je tiens à être précis.

Donc, notre pingouin (vous avez vu, tout de suite, hop, complicité, le lecteur se prend à l'histoire, il a presque l'impression de connaître ledit pingouin depuis toujours ; enfin, pas "toujours", parce qu'un pingouin doit avoir une espérance de vie d'environ 15-20 ans),

notre pingouin, disais-je, souffre d'une condition physique assez particulière, en tout cas, très rare à ma connaissance (mais vous me ferez peut-être remarquer, à raison, que je ne suis pas non plus un grand spécialiste des pingouins, on ne peut pas tout faire, j'ai que

six bras, eh oh, si vous êtes pas contents vous vous adressez à un spécialiste mondial des pingouins, D'ACCORD ?), bref, le con de pingouin, là, bah il respire par le séant.
Oui, vous avez bien lu. Par le cul, quoi. L'anus. Enfin, comme vous voulez appeler ça, jsuis pas bégueule.

Vous allez me dire que ça n'est pas crédible. Je répondrai : C'EST UNE HISTOIRE, et en un sens assez net comme vous allez vite le constater, c'est un petit peu capital à la chute, donc merci d'arrêter de m'interrompre, j'aimerais bien en avoir fini avant la nuit, j'ai une vie.

Donc, Joe le pingouin, là, ah non j'ai dit qu'il avait pas de nom, trop tard, bref, Joe le pingouin respire par le postérieur.
Très simple en cas de gastro-entérite, c'est clair. Mais ça n'est pas le pire, vous allez bientôt le constater quand je vais vous narrer sa mésaventure.

Tout se passe relativement bien (oui, c'est relatif, parce qu'on va pas se mentir, quand tu respires par le cul, la vie n'est pas tous les jours une comédie romantique avec Meg Ryan ou l'autre bellâtre, là, Ryan Gosling, à croire qu'il faut s'appeler Ryan).

Tout va À PEU PRÈS bien dans sa vie, donc, jusqu'au jour malencontreux où, pour une raison que j'ignore mais qui n'est pas nécessaire à la narration donc je ne vais pas chercher plus avant, le pingouin, figurez-vous QU'IL S'ASSOIT.
SUR SES FESSES, QUOI.

Oui, enfin, "s'assoir", quoi, vous voyez le concept. Comme sur une chaise, ou un banc, ou même par terre parfois. Notez que
1) j'ai failli écrire "s'asseoir", parce que j'aime bien cette graphie
2) on ne sait pas où le pingouin s'assoit, et le mystère ne sera jamais levé

Mais revenons sur notre banquise — il est en effet fort probable que cette aventure digne d'un grand film hollywoodien ait lieu sur la banquise, car sans vouloir faire comme si je m'y connaissais en pingouin (nous avons de fait établi que ça n'était pas le cas, confer supra),

sans vouloir faire comme si j'étais pingouinologue, donc (en supposant que cette discipline existât), on a rarement vu des pingouins dans Central Park, ni même à Orléans.
Sur la banquise, le pingouin malheureux (ou un peu con) qui respire par le pétard s'est assis.

Du coup, il ne peut plus respirer.
Reconnaissez que c'est fâcheux.

Et comme, il faut le croire, il n'a pas non plus inventé le fil à couper l'eau tiède, il reste dans cette position, au sol, enfin sur la banquise a priori.

Ce qui fait que, en toute logique, au bout d'un moment indéterminé, mais j'imagine, assez rapide (j'estime ça à une ou deux minutes), il décède.

Voilà voilà.

FIN.

C'était mon hommage du jour à @racontemal