UNE ILE
La justice, ici, n'a pas eu son mot à dire pour moi.
Je ne souhaite pas le moindre acharnement thérapeutique.
Ici, c'est la paix.
« Là tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté ».
C'est une île, un îlet, quelques arbres.
Voilà, je touche, en effet, aujourd'hui aux rivages, voilà le sable, voilà la mer.
Maintenant, je comprends, enfin, le rapport des soignants avec les patients, je comprends qu'ils n'en puissent plus aller, je comprends,
Il faut comprendre que le rapport à l'humain est tout ce qui nous reste, que notre pays, c'était sa richesse, hospitalière, c'était
Le soignant qui échange le regard.
Eh oui, ici, c'est un îlot et je tiens à ce que, non pas, les soins n'aboutissent à une phrase négative comme : « Il faut que ça cesse, abolition des privilèges,
C'est cela, vers quoi nous devons tendre et non pas le contraire.
J'apprends que la structure de Sainte-Perrine, soins palliatifs, a été dans l'obligation il y a quelques semaines de fermer
Le pavillon de soins palliatifs de Sainte-Perrine, ici, il s'appelle le pavillon Rossini, cela va en faire sourire certains,
J'ai oublié l'essentiel, c'est l'amour, l'amour des proches, l'amour des autres, l'amour de ceux que l'on croyait beaucoup plus loin de vous, l'amour des soignants, l'amour des visiteurs et des sourires.
La France et ses tumultes, nous en avons assez.
Nous savons tous parfaitement qu'il faut penser aux plus démunis.