Petit fil en réponse à l'idée reçue "on ne pouvait pas prévoir" ou "personne n'avait prévu" (#Covid19). Riche d'enseignements ! C'est une recherche rapide via Twitter, il peut y avoir des publications plus anciennes que celles-ci.
Résumé : "on" savait, mais qui est "on". 1/n
Résumé : "on" savait, mais qui est "on". 1/n
Un article BBC du 18 janvier évoque une modélisation, cite @JeremyFarrar : "il y a clairement transmission entre humains. Le modèle montre qu'il y aura vraisemblablement beaucoup plus de cas dans un (grand ?) nombre de pays"
bbc.com/news/health-51…
bbc.com/news/health-51…
Mardi 21 janvier, alors que l'Australie commence à contrôler les passagers aériens, son "médecin-chef" Brendan Murphy indique que "la période d'incubation est sans doute d'une semaine" et que le contrôle n'apporte donc qu'un "début de protection". dw.com/en/china-myste…
Les 23-24 janvier, des publications évaluent le taux de transmission naturel du nouveau coronavirus (ce qui suffit pratiquement à prédire sa diffusion exponentielle si non contrôlé) : aux environs de 3,1 selon medrxiv.org/content/10.110… ,…
… de 2,0 à 3,1 selon papers.ssrn.com/sol3/papers.cf… …
Donc l'explosion mondiale dépendra de la capacité à contrôler les frontières. Le 21 janvier, Gabriel Leung et Joseph Wu modélisent l'efficacité de ces contrôles, à la sortie du Hubei *et à l'entrée des autres régions et pays*. med.hku.hk/f/news/3543/74…
Le 23 janvier, le mathématicien @AMRamosDelOlmo recommande de modéliser la croissance du nouveau coronavirus, citant ses travaux sur Ebola
Malheureusement, quand il transfère au nouveau coronavirus, il fait l'hypothèse (implicite ?) que le virus sera géographiquement endigué, façon Ebola. Il ne prévoit que 3300 à 4230 décès, le 9 février.
À ce stade, si on combine
taux de contagion naturel R° très supérieur à 1
+
impossibilité à contrôler le virus (parce qu'il est contagieux chez des nombreux patients sans symptômes évidents),
cela implique que la diffusion naturelle sera planétaire.
taux de contagion naturel R° très supérieur à 1
+
impossibilité à contrôler le virus (parce qu'il est contagieux chez des nombreux patients sans symptômes évidents),
cela implique que la diffusion naturelle sera planétaire.
Il y a déjà de très bonnes estimations de la létalité début février, au moins 0,1% et jusqu'à 5% selon ce tweet du 3 février …
… et des simples citoyens non spécialistes sont capables de faire la multiplication, par exemple ici le 29 janvier :
En fait il y avait plus précis avant (je trouve maintenant) : Cassandre de Troie (sans blague) a les bons chiffres le 25 janvier et conclut : "This is going to a bad one"
Avec un R0 de cet ordre, l'épidémie se stabilise autour de 60% de la population mondiale touchée, soit 4 milliards.
La difficulté pour conclure est mentale, psychologique : faire la multiplication à cette échelle. Écrire le chiffre de ce xxx-cide en cours.
La difficulté pour conclure est mentale, psychologique : faire la multiplication à cette échelle. Écrire le chiffre de ce xxx-cide en cours.
Le 13 février (ou le 12 ?), sur un article qui n'est plus accessible sans payer, le Sun écrit apparemment "45 million deaths are forecast by experts". Trouvé sur un forum quelconque ?
Le 14 février, @neil_ferguson de l'@imperialcollege, déjà cité dans l'article du 18 janvier (plus haut), indique que la projection de 400000 décès à l'échelle du Royaume-Uni (1% du monde, comme la France) n'est pas absurde dailymail.co.uk/news/article-8…
Il commente ce chiffre terrifiant : ce n'est pas une prédiction, c'est un chiffre "possible". Il "préfère être accusé de surréagir que de sous-réagir".
Il avait donné ce chiffre le 13 février au soir à la télé : sur @Channel4, précise l'article.
Il avait donné ce chiffre le 13 février au soir à la télé : sur @Channel4, précise l'article.
Reste à évaluer la vitesse de diffusion. C'est différent du taux de contagion, parce que la contagion peut être plus ou moins rapide (pour un même porteur) et surtout, le passage de frontières est en partie aléatoire : c'est souvent 1 seul porteur qui importe le virus. …
Le plus simple au départ est de supposer qu'il n'y a pas de frontière, de compter tous les cas globalement. Voici le travail du prévisionniste @fotpetr le 11 février, chiffrage étayé par la "rétro-projection" au 31 janvier (si j'ai bien compris)
Quand on lui demande s'il faudrait tenir compte d'un fléchissement de la tendance (exponentielle), il répond : elle ne fléchit pas.
Bien sûr, il y a aussi des experts (ou revendiqués tel, ce n'est pas à moi de faire le tri) avec des arguments en guimauve pour réfuter ces prévisions. Ici le 26 février : "ce sera comme la grippe, ça partira avec l'hiver".
Le chiffre sérieux, c'est le taux de la croissance exponentielle (la pente de la droite, en échelle logarithmique).
À partir du 22 janvier, @neil_ferguson estime R0 à 2,6 et la durée moyenne à 8,4 jours, soit une croissance de +31%/jour du nombre de cas.
imperial.ac.uk/media/imperial…
À partir du 22 janvier, @neil_ferguson estime R0 à 2,6 et la durée moyenne à 8,4 jours, soit une croissance de +31%/jour du nombre de cas.
imperial.ac.uk/media/imperial…
(bon, c'est moi qui fait la division ; ce n'est qu'un ordre de grandeur, mais c'est exactement ce qu'on constate deux mois plus tard dans la plupart des pays. +33%/jour en moyenne selon les dataviz du @FinancialTimes : )
Synthèse :
* les gouvernements ont commencé à recevoir (mais où dans leur organisation ?) une information suffisante le 22 janvier ;
* elle a été publique à partir du 25 janvier ;
* elle a été médiatisée à partir du 13 février.
(p.m. : je n'avais rien publié avant le 1er mars).
* les gouvernements ont commencé à recevoir (mais où dans leur organisation ?) une information suffisante le 22 janvier ;
* elle a été publique à partir du 25 janvier ;
* elle a été médiatisée à partir du 13 février.
(p.m. : je n'avais rien publié avant le 1er mars).
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