Lors des Entretiens de l'IRES, Renaud Gay intervient sur la situation de la #France, qui a connu une 1re vague de #COVID19 de la fin janvier à l’été 2020, avec un pic mi-avril. Fortement régionalisée (quart Nord-Est), elle s’est soldée par 32 000 décès.
L’Etat a cherché à préserver l’accès aux soins par un #confinement. Cet outil improvisé visait à étaler la courbe des contaminations. La gestion de la crise du #COVID19 a été très centralisée, et s’est déplacée vers la Présidence, en court-circuitant les administrations.
Face à l’incertitude politique et scientifique, les experts ont préféré reproduire cette solution utilisée ailleurs, qui est apparue légitime. Elle a été prise sous contrainte, à défaut de dépistage massif par exemple.
Le confinement n’a pas empêché la reproduction d’inégalités territoriales de santé. Ainsi, les territoires moins dotés en offre de soins, où la population est plus défavorisée, ou a des comorbidités supérieures, ont davantage souffert, comme la #seinesaintdenis.
L’action étatique en matière d’inégalités sociales de santé s’est en effet cantonnée à la question des inégalités financières d’accès aux soins : des règles dérogatoires ont été mises en place pour une prise en charge à 100 % par l’assurance maladie obligatoire.
L’action des pouvoirs publics s’est centrée sur l’hôpital, d’une part parce que les autorités étatiques ont une faible capacité de pilotage de la médecine de ville, d’autre part parce que la réduction des capacités d’accueil à l’hôpital faisait craindre sa saturation.
Les capacités hospitalières ont été redéployées en s’appuyant sur le plan blanc. Une coordination entre établissements a été mise en place par les agences régionales de santé. Mais l’intensification du travail soignant, antérieure à la crise, s’opère dans un contexte tendu.
Le surplus de travail a été absorbé par l’augmentation de la durée du travail, la réaffectation du personnel dans les établissements (plateformes de mise en relation, réquisitions), et l’accroissement temporaire du volume des effectifs (réserve sanitaire).
Enfin, les pouvoirs publics sont intervenus face aux pénuries d’équipements de protection et de matériel médical, en intervenant sur leur production et leur distribution.
Les autorités ont pris des mesures d’encadrement et de rationnement de certains produits, une politique de soutien aux importations, et des stratégies de reconversion des industries. Ainsi, un consortium Air Liquide/PSA a été mis en place pour produire des respirateurs.
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@eve_resca@CFDTsantesoc, lors des Entretiens de l'IRES, souligne la situation tendue avant la pandémie, l’hôpital tenant grâce à l’engagement de ses personnels. Pour elle, la minimisation de l’épidémie en début de crise n’a pas permis de se préparer à la 1re vague de #COVID19.
Elle pointe les failles : dysfonctionnements de Agences régionales de santé, faible mobilisation des établissements privés, absence de prise en compte des #EHPAD… Enfin, les personnels ont été laissés seuls dans la gestion des règles sanitaires.
Selon @eve_resca, la prime #COVID19 pose problème : elle ne porte que sur la 1re vague, les territoires ne reçoivent pas le même montant… Le Ségur de la santé n’est qu’un rattrapage de ce qui n’a pas été fait dans les 10 dernières années.
@Chevalier209, @UNSA_Education, lors des Entretiens de l'IRES, évoque les conséquences du 1er confinement, très abrupt, sur le système éducatif. Du jour au lendemain, il a fallu mettre en place la continuité pédagogique, s’approprier de nouveaux outils et démarches.
Il souligne qu’un certain nombre d’élèves ont décroché, en raison de problèmes de connexion, d’une insuffisance d’équipements, de logements exigus, etc. Pour lui, la fracture numérique est liée à la fracture sociale et territoriale.
Dans l’éducation nationale, ce sont les enseignants qui doivent fournir le matériel : il se félicite qu’ils aient obtenu une prime d’équipement, même si son montant est insuffisant. Mais pointe l’insuffisante formation initiale et continue des enseignants au numérique.
@GuillasCavan introduit la synthèse par la difficulté à faire un bilan comparatif de la 1re vague de #COVID19 et rappelle que l’objet du numéro spécial de la Chronique internationale servant de base à ces entretiens n’est pas de "classer" les politiques menées par les pays.
Pour pouvoir comparer les réponses des États, lui et Renaud Gay @EHESP ont cherché des pays correspondant à des « États sanitaires » (Moran) : mais il existe des États sanitaires hybrides, et souvent, le type d’État sanitaire et ses modalités d’intervention n’étaient pas corrélés
Les États ont utilisé des recettes communes : restrictions de circulation, voire confinement. Cette modalité n’était pas prévue dans les plans nationaux de lutte contre les épidémies, qui étaient à l’abandon sauf en Suède et en #Allemagne.
@J_XingB, lors des Entretiens de l'IRES sur les mobilisations sanitaires des États face à la 1re vague de #COVID19, intervient sur le cas de la #Chine, et notamment #Wuhan. #Thread
Elle insiste sur le rôle des autorités locales dans la gestion de la #CriseSanitaire en #Chine, où une décentralisation intervient dès 1978. Par ex., pour le remboursement des soins, l’État central supporte 80% des frais de santé dans les provinces pauvres, 10% dans les riches.
Avant janvier 2020, les pouvoirs publics sont dans le déni de la gravité de la #CriseSanitaire. Ils prennent ensuite des mesures, dont la mise en place d’un Comité de direction municipal pour la lutte contre le #COVID19 (CDMLC) à #Wuhan, qui sera le principal organe de décision.
La 2e session des Entretiens de l’IRES consacrés aux mobilisations sanitaires des États lors de la 1re vague de #COVID19 porte sur quelques États non européens, comme l’Argentine et la #Chine, et sur la synthèse des cas étudiés. #Thread à dérouler
En Argentine, Arnaud Trenta souligne la forte action préventive de la part de l’État fédéral, qui s’est pourtant avérée insuffisante sur le long terme, puisqu'à ce jour, presque 50 000 Argentins sont morts du #COVID19 (population : 45 millions).
Avant même la crise du #COVID19, le pays était dans une situation d’urgence sociale (taux de #Pauvrete: 35,5% en 2019). Un gouvernement de gauche est élu fin 2019, et fait adopter une loi de solidarité sociale, pour renforcer son pouvoir sur plusieurs plans, dont la #Sante.
Au Entretiens de l'IRES, @PrudhommeChri10, @CgtSanteSocial, rappelle que l’hôpital public était saturé avant le #COVID19. Depuis 2003, les soignants réclament des lits de réa pour éviter de trier les patients: un retard de prise en charge provoque une surmortalité de 9 à 30 %.
Le 14 février 2020, lors d’une manifestation, les soignants avaient réclamé des lits supplémentaires et l’arrêt des plans de restructuration, qui se sont poursuivis, notamment à l’AP-HP. Or, la Cour des comptes indique que la politique en termes de lits de réa est inadaptée.
Les inégalités en termes de service public hospitalier se sont aggravées. En janvier 2020, il y avait 100 lits de réa pour 1,8 million d’habitants en #seinesaintdenis, d’où une surmortalité importante. Ce département souffre aussi d’un retard en termes de #VaccinationCovid.