Bon! Témoignage de Sheryl Sandberg (Facebook) et Jack Dorsey (Twitter) devant le comité de renseignement du Sénat américain. Live tweet ici pour ceux qui ne veulent pas se taper des heures de questions pas rapport. Pour ceux qui veulent l'écouter: intelligence.senate.gov/hearings/videos 
À noter: ça sera la première fois que Dorsey sera appelé à témoigner. Il a soulevé l'ire des républicains avec le «shadowbangate» il y a quelques semaines. Attendez-vous à des moments difficiles pour lui. washingtonexaminer.com/business/jack-…
D'ailleurs, le thème officiel de la journée est l'ingérence politique étrangère via les réseaux sociaux. On s'attend plutôt à ce que la question de la «censure» soit à l'ordre du jour.
«Nous avons appris plus sur les réseaux sociaux dans les derniers mois que nous avions jamais espéré», dit le secrétaire, Richard Burr.
«Je m'inquiète que d'autres acteurs utilisent vos plateformes pour influencer le système politique américain.» -Richard Burr
«Malheureusement, ce que j'ai décrit comme un risque pour la sécurité nationale l'année dernière reste en place» -Richard Burr.
«La technologie avance toujours plus rapidement que le cadre légal. Et franchement, la technologie qui anime les réseaux sociaux ne s'insère pas facilement dans la protection du consommateur.» -Richard Burr
Le siège de Google est vide à la table des témoins. Rappelons que le PDG d'Alphabet, Larry Page, a refusé de témoigner. M. Burr affirme que Google a refusé d'envoyer un remplaçant.
Le vice secrétaire, Mark Warner: «Google a une immense responsabilité. J'aurais pensé que Google aurait voulu démontrer qu'elle prend ce problème au sérieux.» Mentionne les théories de conspiration sur Google et vidéos haineuses sur YouTube.
«Comme le gouvernement américain, vous avez été pris de court» par les tentatives d'ingérence, dit Warner.
Warner ne pense pas que les plateformes réussiront à régler le problème seuls. Le Congrès devra agir, croit-il. «Les Russes sont toujours là», dit-il. «Vous êtes meilleurs aujourd'hui, mais eux aussi.»
Warner soulève la possibilité que les données piratées des utilisateurs soit utiliser pour créer des campagnes de désinformation sur mesure. Dit que les règles doivent être resserrées. «L'ère du Far West sur les réseaux sociaux est terminée», lance-t-il.
«Le but de la rencontre aujourd'hui est de jeter les premières bases de nouvelles politiques.» -Warner
«Nous ne voulons pas appliquer des situations maladroites du XXe siècle pour régler des problèmes du XXIe siècle.» -Warner
Les témoins assermentis. Sheryl Sandberg s'exprime en premier.
«À son meilleur, Facebook joue un rôle positif dans notre démocratie, en permettant aux représentants de parler directement aux électeurs, ou en leur rappelant d'aller voter», dit Sandberg.
«L'interférence russe était absolument inacceptable. Elle va à l'encontre de nos valeurs corporatives.» -Sandberg
Sheryl Sandberg affirme que l'équipe de sécurité peut examiner du contenu en 50 langues. Nombre de langues dans le monde: 6 500.
Le fer de lance de Facebook: éliminer les faux comptes et éliminer l'incitatif financier aux gens qui véhiculent les fausses nouvelles.
«Nous sommes plus déterminés que nos opposants, et nous allons continuer à nous battre.» -Sandberg
Au tour de Jack Dorsey.
«Je suis assez laconique et gêné généralement, mais je constate l'importance de devoir vous parler aujourd'hui», dit Jack, avant de tweeter son discours en le prononçant.
«Le harcèlement, les trolls, les bulles de filtre, la désinformation: ce n'est pas un espace publique sain.» -Dorsey
Dorsey affirme que Twitter retirer 200% plus de comptes aujourd'hui, soit 500 000 par jour.
«Nous devons nous poser des question, à savoir, "qu'est-ce que Twitter encourage les gens à faire ou à ne pas faire?" Les réponses mèneront à des changements tectoniques chez Twitter.» -Dorsey
Pour lire le discours de @jack :
On revoit la même question posée à Zuckerberg au printemps: «Comment partagez-vous les données de vos utilisateurs aux annonceurs?» Sandberg donne la même réponse que Zuck: «nous ne vendons pas les données, nous leur permettons seulement de cibler des utilisateurs».
«Nous sont ouvert à plus de coopération avec les autres plateformes de réseaux sociaux, ainsi que les chercheurs et nos partenaires gouvernementaux.» -Jack
Sandberg reconnaît que Facebook dépend parfois de signalements provenant de l'extérieur (firmes de sécurité, gouvernements, journalistes). «Nous devons tous coopérer», dit-elle.
«Croyez-vous qu'un utilisateur de Twitter devrait être reçevoir un avertissement s'il suit un bot?» - Warner. Jack se dit ouvert, mais avoue qu'il est parfois difficile de les détecter.
Dorsey affirme que les tentatives d'influence apparaissent plus dans les réponses, les commentaires, les mots-clics et les résultats de recherche.
Warner soulève l'idée de permettre aux utilisateurs de consulter la valeur monétaire de leurs données sur Facebook. Sandberg reste vague, affirme vouloir «coopérer» avec le gouvernement pour mettre au point des politiques.
«Oui ou non: est-ce que l'amélioration de la sécurité des données personnelles devrait être un enjeu de sécurité nationale?» - Ron Wyden. «Oui», répondent Dorsey et Sandberg
«Est-ce que vous avez des preuves que les Russes, les Iraniens ou autres ont participé à propager des canulars (hoax)?» - Wyden. Les deux affirment que ça dépend de la définition de «hoax», mais oui.
Marco Rubio: «Je suis désolé que Google ne sont pas là, peut-être sont-ils arrogants.» Cite cet article: businessinsider.com/google-failed-…
Bonne question de Rubio. «Vous travaillez à supprimer la désinformation ou les discours haineux, c'est bien, mais que faites vous quand un régime autoritaire vous demande de le faire? Parce que leurs définitions de désinformation ou discours haineux peut être différent.»
Cite que le Pakistan a demandé à Twitter de bloquer des sites qui publient du contenu antireligieux. Ou que la Turquie a demandé de bloquer des journalistes. Ou que la Russie a demandé de bloquer des comptes ukrainiens.
«Supportez-vous les principes de liberté seulement aux États-Unis, ou partout au monde?» -Rubio
Sandberg: «Nous allons seulement mener nos activités dans des pays si ça respecte nos valeurs.» «Même en Chine?» «Même en Chine.»
Rubio: «Ce que nous vous avons demandé de faire dans la lutte contre la désinformation, c'est ce que d'autres pays vous ont demandé de faire contre leurs opposants politiques. Ce n'est pas moralement équivalent. C'est exact?» Jack: «Oui, c'est exact.»
Jack Dorsey a répété qu'il y aurait des «changements tectoniques» chez Twitter dans l'avenir rapproché. Wall Street a réagi.
Beau lapsus de Sheryl Sandberg, qui affirme que Facebook montre des «faits alternatifs» à des utilisateurs qui s'apprêteraient à partager une fausse nouvelle. (Elle voulait sans doute dire que FB leur montre les faits vérifiés.»
On est en pause. La palme de cette première portion de témoignages revient à Marco Rubio, qui a été le seul à poser des questions pertinentes et solides qui ont rendu Sandberg et Dorsey visiblement inconfortables.
Eh bien, Alex Jones est là aussi.
Susan Collins mentionne le fameux faux compte TEN_GOP. Demande ce que Twitter fait pour avertir ceux qui suivaient de tels comptes pour leur dire qu'il s'agissait d'un faux compte russe. «Nous n'en faisons pas assez», reconnaît Jack Dorsey.
Kamala Harris fait avouer à Sheryl Sandberg qu'une mauvaise politique de discours haineux de Facebook a seulement été changée après que Pro Publica en ait parlé. La politique en question bannissait le discours haineux envers les hommes blancs, mais pas les enfants noirs.
Jack Dorsey affirme que Twitter a subconsciemment créé un incitatif à avoir le plus d'abonnés possibles. Dit que Twitter se demande si c'est vraiment un bon incitatif.
Roy Blunt: «Seriez-vous prêt à archiver les faux comptes supprimés pour que les utilisateurs puissent les consulter?» Dorsey: «Ça serait une bonne idée, mais il faut regarder les retombées légales.» Je note que cette option serait magnifique pour les chercheurs et journalistes.
RE: Alex Jones au Sénat. Tout va bien.
«Nous avons la chance sur Twitter que notre communauté contient beaucoup de journalistes qui agissent rapidement pour corriger le tir quand il y a de la désinformation.» Désolé, M. Dorsey, mais ça ne devrait pas être notre travail de faire le ménage sur votre plateforme.
James Lankford: le gouvernement va s'attendre à ce que les plateformes mettent autant d'effort à combattre les deepfakes que la pornographie infantile.
Joe Manchin: «Vos plateformes continuent à être utilisées pour vendre des opioïdes. À quel point êtes-vous responsables de la mort de gens qui font des surdoses après avoir acheté des opioïdes par le biais de votre site?» Silence inconfortable.
Les deux ont répondu que vendre des opiacés est interdit sur leurs plateformes, mais qu'il faut faire mieux pour détecter les gens qui le font.
Joe Manchin: «Pourquoi ne faites-vous pas affaires en Chine?» Les deux: «nous sommes bloqués».
«Nous voulons connecter le monde entier, et pour faire cela, nous devrions être en Chine, mais pour le moment nous ne pouvons pas le faire selon nos valeurs.» -Sandberg
Tom Cotton: «Voyez-vous une différence à coopérer avec le gouvernement américain ou avec le gouvernement russe ou chinois?» Dorsey: «non» Cotton: «Twitter est-elle une compagnie américaine?» Dorsey: «oui». C: «Ne voulez-vous pas que les US restent la puissance mondiale?»
Tom Cotton demande pourquoi Wikileaks est encore sur FB et Twitter, même si l'ex dir de la CIA Mike Pompeo l'a qualifié de pouvoir hostile. Sandberg et Dorsey: Wikileaks ne va pas à l'encontre de nos politiques.
Jack Reed: il serait possible pour un étranger de créer une corporation américaine pour acheter des publicités. Que faites-vous pour ça? Sandberg: c'est définitivement quelque chose que nous allons surveiller.
Reed: n'est-il pas facile de détecter les bots? Dorsey: nous pouvons identifier l'automatisation, mais nous avons de la misère à détecter ceux qui tentent de se faire passer pour un être humain avec des scripts.
Sandberg: nous voulons travailler avec vous là-dessus.
Bon le témoignage est fini. Une remarque: Google brille par son absence. Plusieurs sénateurs l'ont remarqué. Disons que ça parait mal.
