Parfois il n’y a pas besoin de mots. Une simple image suffit.
Cette image résume à la perfection l’état de la justice en France dans nos juridictions. À première vue rien à redire, mais à y regarder de plus près...
Cette image résume à la perfection l’état de la justice en France dans nos juridictions. À première vue rien à redire, mais à y regarder de plus près...
Députés et sénateurs qui examinez la Loi de Programmation pour la justice, vous avez entre vos mains la justice de demain, et nos métiers de greffe. Ce que vous décidez aujourd’hui marquera pendant longtemps le fonctionnement de la justice et la qualité de notre service public.
Souvenez-vous des mouvements de protestation de l’ensemble des métiers de justice descendus dans la rue pour dénoncer une loi qui ne garantit pas à tous les citoyens un service public de qualité et de proximité.
Nous n’avons pas protesté si nombreux pour rien. Si nous, d’habitude si taiseux, sommes descendus en masse dans la rue, ce n’est pas pour déclencher une simple alarme : C’est pour sonner le tocsin.
Ce que vous décidez aujourd’hui marquera pendant longtemps le fonctionnement de la justice et la qualité du service public rendu.
La réalité de la justice en France c’est que nous sommes au bord de l’implosion dans les juridictions, que nous nous épuisons, sans les moyens humains et financiers, à faire tenir un semblant de service public auquel tout citoyen a droit.
La réalité et le quotidien de la justice en France aujourd’hui, loin des dorures de certaines de nos salles d’audience, c’est ça :
Nous avons besoin de réels moyens, et nous avons aussi besoin de préserver et garantir un service public de proximité et de qualité.
Nous le devons à chacun. A chaque citoyen qui doit pouvoir faire valoir ses droits.
Nous le devons aux 25.000 français qui franchissent chaque jour la porte de l’une de nos juridictions.
Nous le devons à la victime qui pousse la porte d’un cabinet d’instruction, à l’enfant maltraité qui demande de l’aide à un juge des enfants, à l’adulte fragilisé qui demande la protection du juge des tutelles, au salarié qui demande le respect de ses droits, ...
Ce que vous décidez aujourd’hui marquera pendant longtemps le fonctionnement de la justice et la qualité du service public rendu.
Vous devez garantir à chaque citoyen de pouvoir être entendu et de recevoir une réponse rapide et efficiente de la justice quand il fait appel à elle.
Quand les aléas de la vie le poussent à franchir la porte d’un tribunal, quand la violence de ce monde le projette sur un banc d’audience ou dans le cabinet d’un juge d’instruction.
La loi de Programmation pour la justice est une loi d’économies budgétaires quoi qu’on en dise. Elle fait l’économie des moyens humains en nombre de magistrats et de fonctionnaires. Elle fait l’économie de la relation du justiciable avec sa justice de proximité.
Nous sommes pour qu’une loi modernise la justice pour enfin la faire entrer dans le 21eme siècle. Mais nous refusons qu’en raisons de restrictions budgétaires elle rationalise, car alors elle déshumanise. Et la justice se doit d’être humaine.
Ne vous contentez pas de regarder le packaging de cette loi et la présentation qui en est faite. Allez au-delà des apparences, des apparats et des éléments de langage.
Cherchez à comprendre les enjeux et les conséquences des choix budgétaires et procéduraux de cette loi. Pour la justice de demain, pour le justiciable, pour les 22.000 fonctionnaires de greffe qui travaillent au quotidien pour le justiciable.
Ce que vous décidez aujourd’hui marquera pendant longtemps le fonctionnement de la justice et la qualité du service public rendu.
Écoutez-nous, nous métiers de justice, nous qui avons parfaitement saisi les enjeux et les conséquences de la loi de programmation telle qu’aujourd’hui elle est présentée. dalloz-actualite.fr/flash/projet-d…
Députés, sénateurs, ne vous contentez pas de regarder simplement l’affiche : Penchez-vous et regardez sous la banquette. Mettez-vous à la place du justiciable : Asseyez-vous un instant, et demandez-vous simplement si c’est cette justice-là que vous voulez pour demain.
