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Voilà une occasion à la con pour vous faire un pôtithread.
La dame se demande comment lutter contre la péniblerie de l'hyper concentration des populations en ville. Enfin, contre un petit bout de cette péniblerie, le bruit.
La dame se demande comment lutter contre la péniblerie de l'hyper concentration des populations en ville. Enfin, contre un petit bout de cette péniblerie, le bruit.
Et pour essayer de faire ça, il y a probablement plein d'informations dans le rapport, sur l'art de construire des immeubles insonorisés, sur les couloirs aériens, sur la modernisation du matériel roulant de la SNCF ou de la RATP, bref, sur comment ne rien changer.
Parce que, en fait, la question intéressante ça aurait pu être à un moment de se demander si y'a pas moyen de faire en sorte que les 95% du territoire national où presque personne ne veut aller habiter redeviennent intéressant.
Dans le domaine qui est le mien, le numérique et le réseau, on traite toujours la question à l'envers : ah là là, c'est terrib', la fracture numérique se creuse entre le deuxième arrondissement de Paris et le Vercors, on va faire un effort pour résorber ça en 72 ans.
Ça donne le plan magnifique (vraiment, hein, c'est pas mal ce truc) pour pousser à la couverture en 4G des zones blanches dans les 4-5 ans qui viennent, donc, avec ~10 ans de retard sur les zones couvertes en premier.
C'est-à-dire que le déploiement de la 4G a accentué pendant une bonne décennie le déséquilibre qui rend plus attirants les centres urbains, déjà sur-peuplés. Pareil sur le déploiement de la fibre.
La puissance publique n'a jamais envisagé de faire de politique. De se dire qu'on allait fibrer en priorité la rase campagne, et seulement après les centres urbains. Techniquement, c'est plus compliqué, oui, un peu. Mais loin d'être infaisable.
Ça permettait de donner un avantage à des territoires qui sont, au départ, désavantagés. Donc ça augmentait la probabilité que du développement ait lieu là, plutôt que dans une nouvelle tour de bureaux de La Défense. Ça aurait corrigé un peu, à la marge.
Ça n'aurait pas tout résolu, loin s'en faut. Ça créait quelques complexités additionnelles (du genre, les gros opérateurs avaient pas envie de se bouger la couenne sur ces territoires là, alors il fallait bouger sans eux, voire contre eux).
Mais c'était au moins une occasion de réfléchir, de penser l'action publique en termes politiques. Au lieu de ça, on a cherché l'efficacité économique par l'investissement privé et la croissance. On a bien fait un choix politique, mais non-pensé.
Sans quoi, on trouverait en introduction des documents sur les plans pour fibrer la France "Nous choisissons de densifier la population en zone urbaine et d'exterminer ce qui peut rester de vie dans nos campagne, passe que la campagne, ça pue", ou quelque chose du genre.
Je vois ça de manière distincte, nette, claire, dans le domaine qui est le mien. Ce n'est pas assumé par nos dirigeants, parce que le plus souvent, ils ne voient même pas qu'ils ont fait un choix, et que ce choix est politique. Le plus souvent ils pensent avoir géré.
C'est-à-dire qu'ils pensent avoir choisi la solution optimale, qui ne laisse personne au bord de la route (dans le trou du cul du Calvados aussi, vous aurez la fibre, en 2037 si le plan est tenu), et qui évite de dépenser de l'argent public.
Or, leur plan comporte toujours le même biais, impensé, non-dit, probablement pas assumé : ils ont fait un choix politique, sans s'en rendre compte, sans en débattre, sans comprendre ce qu'ils faisaient. Pas qu'ils ne veuillent pas discuter, simplement, ils ne voient pas.
Parce que, ils acceptent de débattre. De tout. Sauf des fondamentaux. Or quand on fait la liste des fondamentaux qui sont supposés être des évidences, ils contiennent des choix politiques très forts. Que nos dirigeants ne perçoivent pas comme des choix.
Tous les politiques locaux (pas si nombreux, mais quelques uns quand même) à qui j'ai pu parler dans les premières phases du plan de déploiement de la fibre, semblaient tomber des nues quand je posais certaines questions. Des questions pourtant simples, je trouve.
Et je pense que le plus souvent, ils ont classé mon discours dans "doux dingue", parce que c'est le classement le plus rapide.
Et après ils commandent des rapports, probablement très savants, sur les conséquences de ces choix impensés.
Et après ils commandent des rapports, probablement très savants, sur les conséquences de ces choix impensés.
Je me dis que si c'est aussi criant dans mon domaine, il n'y a aucune raison que ça ne le soit pas dans les autres.
