Thread by @vvantighem

#Balkany : De retour devant la 32e chambre du TGI pour le sixième jour du procès des époux Balkany. Le tribunal va commencer à se plonger, cet après-midi, sur les accusations de "blanchiment" visant le maire de Levallois et son épouse (et 1ère adjointe). RDV à 13h30 pour le LT.

#Balkany : Pour rappel, les juges d'instruction ont lancé 22 commissions rogatoires internationales (Suisse, Panama, Singapour...) pour démêler l'écheveau de sociétés offshores que les Balkany sont accusés d'avoir montées pour dissimuler un patrimoine évalué à 13.006.052 euros.

#Balkany : Pour l'accusation, ces montages étaient destinés à camoufler le fait que les Balkany étaient les réels propriétaires de deux magnifiques propriétés : la villa Pamplemousse à Saint-Martin et le riad Dar Gyucy à Marrakech..

#Balkany : Aujourd'hui encore, les Balkany nient être les propriétaires du riad Dar Guycy de Marrakech. Pour la petite histoire : Guycy est pourtant la contraction de Guyla et Lucie, les prénoms des deux petites-filles du couple de Levallois.

#Balkany : Quant à la villa Pamplemousse, il a fallu cinq interrogatoires aux juges d'instruction pour qu'Isabelle Balkany reconnaisse en être la propriétaire, indiquant qu'elle l'avait acquise grâce à un héritage.

#Balkany : Ajoutons pour être complet que quatre autres personnes comparaissent aux côtés des Balkany pour répondre de ces accusations. Leur ancien bras droit Jean-Pierre Aubry, l'avocat Arnaud Claude, l'homme d'affaires Mohamed Al-Jaber et ... leur fils, Alexandre Balkany.

#Balkany : L'audience doit reprendre à 13h30. cc @20Minutes

#Balkany d Et toujours autant de monde pour assister à ce procès...

#Balkany : En attendant la reprise, Pierre-Olivier Sur a donné quelques nouvelles de sa cliente, Isabelle Balkany. "Elle est toujours en unité psychiatrique mais elle doit en sortir de façon imminente. Et elle espère pouvoir venir devant le tribunal avant la fin du procès..."

#Balkany : Patrick Balkany et leur fils, Alexandre, sont, eux, bien présents. En ce moment, ils discutent tout sourire avec l'avocat Antoine Vey. D'aucuns diraient même qu'ils se marrent.

#Balkany : Au programme, cet après-midi, le tribunal devrait commencer à examiner "l'origine du dossier pénal". C'est-à-dire le moment où Didier Schuller, ancien proche de Balkany, a conseillé aux juges de s'intéresser à lui... C'était en 2013.

#Balkany : Un peu d'archéologie politique dans le 92. En 2013, Schuller avait purgé sa peine et voulait se présenter aux municipales à Clichy. Il avait le soutien de Balkany jusqu'à ce que celui-ci ne décide de soutenir son opposant. En rétorsion, Schuller l'a balancé aux juges.

#Balkany : L'audience est ouverte. "Aujourd'hui, nous allons évoquer l'origine du dossier. Notamment le PV d'audition de Didier Schuller du 24 octobre 2013", indique le président Benjamin Blanchet.

#Balkany : Le président se lance donc dans la lecture du PV où Didier Schuller balance Balkany. Cela faisait suite à la sortie du livre de Davet et Lhomme "French Connection".

#Balkany : Parlant de l'affaire dans laquelle il a été condamné, Schuller balance alors : « Balkany a été relaxé. Il s’en est bien mieux sorti que moi (…) Il aurait à sa disposition un palais à Marrakech, une maison à Saint-Martin et l’usufruit d’un moulin à Giverny. »

#Balkany : Ironique, Didier Schuller a indiqué aux juges (Renaud Van Ruymbeke et Patricia Simon) qu'il était "heureux" de voir que certains n'avaient pas connu autant de déboires que lui...

#Balkany : Schuller a qualifié Balkany de "trésorier officieux du RPR". Selon lui, l'argent était transféré à Zurich via des avions privés.

#Balkany : Quand Didier Schuller parle aux juges, il évoque "un palais oriental" à Marrakech et des travaux à Giverny "valant 7 à 8 fois la valeur du moulin".

#Balkany : Sur son petit banc, Patrick Balkany lève le doigt pour réagir, comme à l'école. Le président Blanchet le fait venir à la barre. C'est parti pour la réponse...

#Balkany : « D’abord, je voudrais vous dire que M. Schuller est un mythomane de la pire espèce. Je n’ai jamais connu M. Schuller avant qu’il ne soit nommé directeur général de l’office (HLM) en 1986 à la demande de Bernard Pons qui était ministre de l’Equipement... »

#Balkany :
« M. Schuller n’a jamais participé à ma campagne. Je ne me suis jamais occupé des finances du RPR et lui non-plus. Quant aux sociétés citées, elles n’ont jamais travaillé pour Levallois. Pour l'office HLM peut-être. Pour Levallois, non ! »

#Balkany :
« On a eu 10 ans d’instruction dans l’affaire des HLM des Hauts-de-Seine. A l’époque, le président du tribunal m’a dit ''M. Balkany, je ne sais pas ce que vous faites là. J’ai été relaxé !'' »

#Balkany :
« Tout l’argent qu’il récupérait partait chez sa mère sur un compte suisse. Et elle envoyait tout ça sur un compte aux Bahamas. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est parti en République dominicaine. Alors, M. Schuller en qualité de témoin de foi, on choisit mieux ! »

#Balkany : Il explique que la vengeance de Schuller est due au fait qu'il n'a pas eu l'investiture pour les municipales à Clichy. « C’est un petit peu fort de café ! Voilà tout ce que je veux dire ! »

#Balkany : Le président Blanchet essaye de recentrer les débats. Il interroge Patrick Balkany sur sa rencontre avec Schuller dans leur jeunesse. « Mais non ! Le seul de sa famille que je connaissais, c’était le frère de sa femme avec qui j’ai joué au hockey quand j’étais jeune. »

#Balkany : La ligne de défense de Balkany se dessine. La dénégation :
« Depuis 36 ans que je suis maire, j’ai toujours refusé de recevoir des chefs d’entreprise, des promoteurs, de présider la commission des appels d’offre. Jamais ! Jamais ! Jamais ! »

#Balkany :
« Je ne veux pas m’occuper de ça. Je connais bien la suspicion qui peut peser sur les maires. Et je ne veux pas m’en mêler. Je m’en félicite. »

#Balkany :
« Je n’ai jamais été accusé de corruption. Je n’ai jamais reçu de dessous-de-table, de quoi que ce soit. Si vous croyez que j’ai attendu 36 ans pour réclamer quoi que ce soit, M. le président, vous êtes dans l’erreur. »

#Balkany : Les deux mains bien accrochées au pupitre, le prévenu tangue d'énervement face au président. C'était attendu. On y est.
« C’est un tissu de mensonges éhonté. Je ne regrette qu’une chose, c’est qu’on n’ait pas convoqué M. Schuller pour que je puisse lui dire en face ».

#Balkany : Toujours au sujet de Didier Schuller, le président indique à Patrick Balkany, qu'en sa qualité de prévenu, il aurait pu le faire citer comme témoin. "Oh, mais je pensais que le parquet l'aurait fait !"

#Balkany : J'ai retrouvé la phrase exacte de Didier Schuller face aux juges.
« Je suis heureux de voir que ce que je pensais être du financement politique a pu profiter à d'autres fins et sans doute personnelles... »

#Balkany : #JusticeDu21eSiècle On déroule un écran derrière le président pour projeter un document d'ouverture de compte signé Patrick Balkany. Banque ABN-Amro à Zurich en 1994. Patrick Balkany s'embourbe un peu à ce propos.

#Balkany :
- Mai j'ai déjà répondu au juge d'instruction à ce sujet...
- Vous répondez si vous le souhaitez M. Balkany, répond le président...

#Balkany : Le président relance (encore) sur le fait que Schuller a indiqué avoir fait des transports de cash en Suisse et que Balkany lui avait donné le numéro du compte. « De la part de Schuller, rien ne m'étonne... », répond le prévenu à la barre

#Balkany : Cela devait forcément arriver. Patrick Balkany se met à imiter Charles Pasqua en forçant.
«Au moment de la fuite de Schuller, Charles Pasqua était ministre de l’Intérieur. Il m’a appelé en disant ''Mais où est donc passé M. Schuller ? Il faut me le retrouver !"»

#Balkany : Et voilà, comme diraient Audiard et Lautner, la vieille droite des Hauts de Seine est éparpillée façon puzzle devant la 32e chambre du TGI de Paris, en ce mercredi.

#Balkany :
« Je trouve quand même étonnant que la justice ait accordé autant d’importance aux déclarations de M. Schuller. Celui qui a été l’homme en fuite le plus recherché de France. Celui qui a fait changer le cours de l’histoire au moment d’une élection présidentielle... »

#Balkany : Echange surréaliste avec le président :
- [Schuller est] celui qui a fait changer le cours de l’histoire au moment d’une élection présidentielle...
- Comment ?
- M. Balladur vous le dira lui-même...
- Je le vois rarement.

...

#Balkany : ...

- A l’époque, M. Balladur était très loin devant M. Chirac. Et l’affaire [Schuller – Maréchal] a fait basculer l’opinion publique...
- Il a subi des menaces à votre connaissance, M. Schuller ? »
- Je ne sais pas. Depuis des décennies, il assure qu’il était menacé.

#Balkany : ...

- Il dit que c’est Alexandre Djouhri qui lui a fait état de menaces le concernant
- Je crois qu’il doit se tromper de siècle..., répond Balkany.

#Balkany : Le prévenu donne le ton de ce que seront les cinq semaines de procès. Il avait dit qu'il ne tairait "sûrement pas". On en a la preuve ce mercredi...

#Balkany : Pierre-Olivier Sur prend la parole pour revenir sur l'affaire Schuller - Maréchal sur laquelle il a travaillé dans les années 1990 pour expliquer que Schuler est sinon "un menteur", au moins "un manipulateur".

#Balkany : Le président Blanchet rappelle les grandes lignes de l'affaire Schuller - Maréchal. En deux mots, une affaire de corruption pour empêcher le juge Halphen d'enquêter sur l'affaire des HLM des Hauts-de-Seine.

#Balkany : Où l'on parle de "biscuit" et de "boîte à chaussures". Le biscuit étant les billets ; la boîte à chaussures étant la sacoche qui devait les accueillir. On parle d'un rendez-vous dans un aéroport. #ArchéologieJudiciaire

#Balkany : Le président Blanchet reprend la lecture du dossier. Notamment la partie sur l'origine des fonds suisses. Le public retrouve un rythme cardiaque normal après avoir assisté à un exposé de 45 minutes assez fou de Patrick Balkany.

#Balkany : Le président aborde la partie du dossier portant sur la société "Laine et Soie Réty", soit l'entreprise du père de Patrick Balkany dans laquelle il a bossé. La semaine dernière, il a indiqué qu'il tirait sa fortune de là.

#Balkany : Légère interruption du LT pour dix minutes. Je reviens.

#Balkany : De retour dans la 32e chambre. Patrick Balkany est de nouveau à la barre. Il explique, grosso modo, qu'il a toujours voulu tout payé lui-même et toujours tout déclaré lui-même.

#Balkany : Pour la petite histoire, Patrick Balkany a touché 33 millions de Francs, à l'époque, dans la vente de Laine & Soie, Réty. Une vente considérée comme "suspecte" par la justice.

#Balkany : Le président Blanchet demande justement à Patrick Balkany pourquoi le premier versement (16 millions de Francs à l'époque) est venu d'une part d'un compte UBS et d'autre part, d'un prêt...

#Balkany : Réponse du prévenu...
« Là, vous me demandez quelque chose qui me dépasse. Ce sont les gestionnaires de fortune qui géraient ça… C’est simple : vous signez un pouvoir à votre gestionnaire de fortune. Qui, heureusement ou malheureusement s’occupe de tout. »

#Balkany : Et Patrick Balkany martèle qu'il a toujours tout fait pour ramener l'argent de son père de la Suisse vers la France. "J'aime la France..."

#Balkany : Le président Blanchet plonge dans les comptes de Laine & Soie, Réty. Au moment où Patrick Balkany a vendu ses actions (période 1989-92), le déficit de la boîte, sise rue du Faubourg-Saint-Honoré, s'est clairement creusé.

#Balkany : Le déficit s'élevait à 1,927 million en 1989. En 1992, il était de ... 14,963 millions. "Accordez-moi le fait que j'ai bien fait de vendre [mes actions] avant [que le déficit ne se creuse]...", ose balancer Patrick Balkany.

#Balkany : A l'époque, il s'agissait surtout de vendre l'emplacement de la boutique à la marque Chloé afin qu'elle bénéficie d'un super emplacement rue du Faubourg Saint Honoré. Et Patrick Balkany parle maintenant de Karl Lagerfeld... Ne manque plus que Choupette...

#Balkany : Le président Blanchet, intraitable, ne laisse rien passer, connaît le dossier sur le bout des doigts. Quand il est en difficulté, Patrick Balkany indique qu'il ne s'occupait pas des affaires. Et de balancer au passage : "Méfions nous des experts !"

#Balkany : Le président fait projeter une copie d'un chèque de 16 millions de Francs. "Oui mais c'est encore de l'argent qui vient de Suisse sur mon compte français !", se défend Balkany.

#Balkany : Le président évoque maintenant un dépôt de 1,860 million en 1995 sur son compte CCF de Paris depuis la Suisse. Réponse de Patrick Balkany : « Non, je ne m’en souviens pas. Mais il doit y avoir une bonne raison. »

#Balkany : En parallèle, le président Blanchet demande pourquoi un autre compte affiche un découvert de quasiment 8 millions de Francs en 1993. On se perd un peu dans tous ces montages. Patrick Balkany a, du reste, du mal à répondre...

#Balkany : Toujours aussi intraitable, le président Blanchet interroge maintenant Patrick Balkany sur un dépôt de 200.000 Francs en petites coupures. "Je ne m'en souviens absolument pas...", répond le prévenu.

#Balkany : Le prévenu tente de mettre en doute la parole du président d'audience. C'est assez hasardeux.
- Je vous confirme, ce dépôt est établi dans le dossier
- Mouais, je ne sais pas…
- Si, si, c’est au dossier. 400 coupures de 500 Francs, le 11 juin 1990 !

#Balkany : Sur les bancs de la Presse Judiciaire, on s'interroge sur la dernière fois où, tous autant que nous sommes, nous avons oublié que nous avions déposé 400 billets à la banque.

#Balkany : Alerte ! Patrick Balkany vient de se défausser sur la presse pour se défendre. Interrogé sur une structure, il répond : "Mais ca fait longtemps qu'on en parlait dans la presse spécialisée qui fait coin-coin !" coucou @canardenchaine

#Balkany : Ca commence à se tendre entre Arnaud de Laguiche, le substitut du procureur et le prévenu. Alors qu'il bute sur une question, Patrick Balkany lui balance : "Mais on ne va pas jouer à ce petit jeu-là ! On est adultes !"

#Balkany : Le président suspend l'audience jusqu'à demain. Les débats reprendront demain et aborderont la villa Serena (qui a servi à acheter la villa Pamplemousse) et le moulin de Giverny. Je clôture ce live-tweete. Le compte rendu va suivre.

#Balkany [Compte-rendu d'audience @20Minutes]
"Je n'ai jamais été accusé de corruption..." Quand Balkany se met à parler de gros sous à la barre.
20minutes.fr/justice/252367…