Thread by @picharbonnier

Les bonnes intentions et la réalité politique : encore un exemple de cette tension avec la tribune suivante, publiée hier.
Explications
lejdd.fr/Societe/exclus…

Comment être opposé à un texte qui appelle à une généralisation des savoirs écologiques et climatiques dans l'enseignement supérieur, hein ? Impossible, il faudrait être irresponsable...

Mais...

Premier problème : on a ici un exemple typique de formulation déficiente du problème climatique.
On y suppose que c'est une question de consensus scientifique à traduire en décisions.
Non. Le climat n'appelle pas la pacification par la science, mais la guerre politique.

Car une fois établis les faits, qui requièrent il est vrai des savoirs, on n'en sait pas plus sur la nature du réaménagement socio-politique qui vient.
L'unanimisme de facade traduit l'incapacité à assumer les conflits qui sont en germe dans la question écologique.

L'autre problème:

Ce texte est une initiative du "Shift Institute". Bien connu pour ses liens avec l'industrie nucléaire.
Quoi que l'on pense du rôle que doit jouer l'atome dans la transition, ces liens suscitent pas mal de questions sur l'intention réelle de cet appel.

Un Think tank (et donc pas une université) pro-nuke qui fait paraitre et signer par les responsables universitaires un texte sur l'enseignement, ça me paraît questionnable.
Ils essaient de vendre des formations aux universités ?

Mais évidemment, l'enjeu le plus important est que le choc climatique et écologique appelle des savoirs critiques, qui ont leur place dans les universités (et les écoles en général) en tant qu'elles reflètent les savoirs communs et pas la position d'un groupe d'intérêt.

Disclaimer : j'avais signé cet appel il y a 48h suite à une mauvaise lecture... Fatigue... Puis j'ai écrit pour me désister en expliquant les raisons (grâce à la vigilance de @cioluloid).