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ORIGINES DE LA TRIBU PONGO AU SEIN DU PEUPLE SAWA
par René Ekobo’a Moukolo @arianeafane1
L’ORIGINE DES PONGO’A MBEDI

Les PONGO’A MBEDI – à ne pas confondre avec les « Pongo Songo » descendent du patriarche MBEDI’A MBONGO et forment, avec d’autres fils dont ils sont étroitement
liés, les communautés BOMBEDI (BONA MBEDI) venues de PITY et LONGASSE. Ces communautés s’installent sur la côte (SAWA) vers 1578 pour former la troisième pierre du foyer (masoso) BAKOKO-BASSA-MBEDI.
Peuple de fleuves, les BOMBEDI sont composés des :
BAKWEDI (et assimilés) BA MBONGO
BOJONGO’A MBEDI
EWALE’A MBEDI
EWODI’A MBEDI
MULIMBA’A MBEDI
PONGO’A MBEDI
Si la communauté EWALE se fixe sur les deux rives du fleuve WURI (munja mwa Duala) apres avoir repoussé les BASSA,
premiers occupants de la rive gauche, la communauté PONGO s’installe à proximité du fleuve MUNGO (munja mwa Mungo) après avoir repoussé les BAKOKO, premiers occupants des lieux.
A l’exception des BOJONGO, qui ont fusionné avec une branche des EWALE aujourd’hui appelée DOOH-DOOH , les autres communautés se retrouvent implantées dans le NKAM ou la SANAGA.
COMPOSITION DES PONGO’A MBEDI

Conformément aux lois de la nature, la tribu PONGO’A MBEDI est composée de deux communautés appelées BOMONO ET DIBOMBARI :
1° Les BOMONO (BONA ENONO), qui sont issus des deux fils de ENONO’A PONGO. Les ENONO’A PONGO
s’identifient par les JEDU et les MBENGE (du Nord et du Sud).
2° Les DIBOMBARI (EBO MBALE), qui sont issus de EBO MBALE’A PONGO.
N.B. : Il ne faudrait pas confondre Dibombari et Dibomba, car la casse de noix (« eyango’a mbia… ») ne se laisse pas emballer (« … e si ma kakabe »).
ORGANISATION DES PONGO’A MBEDI

Les puissances coloniales successives se sont appuyées sur les structures existantes pour l’administration de notre pays, le Cameroun. Aujourd’hui encore, les régimes issus de l’indépendance en ont favorise le développement.
Aussi, à la tête de la pyramide sociale, il y a la famille classique, noyau de toute société organisée.
Eboko : Terrain où s’installe le fondateur, le sango’a mboa, pour y fonder son foyer
Muebe : Foyer. C’est la création du sango’a mboa
Mboa :
Ensemble de foyers dépendant du sango’a mboa et de sa première épouse en cas de mariage polygamique
Bona : Famille classique. Les miebe constitués en ensemble forment une entité BONA, foyers placés sous l’autorité d’un descendant mâle de l’ancêtre fondateur (chef de famille)
Tumba : Groupement rassemblant un nombre important de familles rattachées à un même ancêtre
Mundi : Ensemble de groupements partageant la même cité avec des règles de filiation directe. Par exemple, MUNDI MUA BOMONO, MUNDI M’EBOMBADI
Ekombo : Le canton, qui symbolise l’entité des communautés. Ainsi, EKOMBO’A PONGO est le canton rassemblant les communautés BOMONO et DIBOMBARI ; on retrouve au reste les vestiges d’un tribunal commun, « KOTI’A
PONGO » Koti, de l’anglais court, tribunal sur la route BOMONO-DIBOMBARI, entre les rivières KENGE ET MBUMBULAN.
La pratique de l’esclavage ayant été courante chez les PONGO’A MBEDI comme chez ses autres cousins, l’identité revêt un caractère primordial. Aussi, décliner son identité consiste à rappeler à son interlocuteur son arbre généalogique, et surtout, aussi loin que puisse remonter
dans le temps la mémoire communautaire.
Deux sources illustrent bien cet usage :
1° Le héros de Maso ma Ndala, célèbre légende des SAWA rendue publique par TIKI’A KOULE A PENDA (Dibombari), décline à la suite de chacun de ses exploits sa triade généalogique :
« MBA NDE NE : JEKI LA NJAMBE’A INONO ! », JEKI étant le nom du cet illustre personnage, NJAMBE étant le nom de son père et INONO, celui de son grand-père. Nous observerons au passage la quasi-homophonie pour le moins curieuse entre cet INONO et ENONO, l’ancêtre des BOMONO.
LES SALUTATIONS DES PONGO’A MBEDI

A l’inverse des civilisations occidentales qui invoquent le moment précis de leur rencontre, les communautés BON MBEDI célèbrent leurs rencontres par un acte de foi à leur illustre patriarche. Aussi, au lieu de se dire « bonjour » ou « bonsoir »
, les PONGO’A MBEDI, comme les autres BON MBEDI, rendent hommage à NYAMBE (le Créateur).
« NJE E TUSE ? – NYAMBE ! »
« BA NJA BA JAI ? – BANA ! BANA BA NJA ? BANA BA PONGO’A MBEDI ! »
MBIA ou MBOA : LA FAMILLE PONGO’A MBEDI

La famille chez les PONGO’A MBEDI est synonyme de la famille romaine : gentes, groupement de personnes se rattachant à un ancêtre commun et ayant des rangs sociaux
différents.
Les appellations MBIA MA BONA ELOSSO ou MBOA BONA ELOSSO, veulent dirent la même chose.
Le Tete, ou Sango’a mboa, est le fondateur de la mbia, qui porte généralement son nom, car il a pris souche à un endroit inoccupé pour y fonder sa propre famille après s’être détaché de son groupe d’origine.
La Yeye, ou Nyango’a mboa, première épouse du fondateur,
tient un rôle déterminant pour la future mbia soit selon l’influence de ses propres origines, soit encore celle du nombre de ses maternités.
La Mbanyi est la co-épouse, l’autre épouse du fondateur.
Les Bana sont les fils ou filles issus du couple.
Les Teteneye sont appelés Soyambe ou Bana ba wonja, c’est-à-dire des citoyens libres.
Le Njan, ou Munjan ma moto qui vient de ja (résider) , est un allogène, c’est-à-dire une personne venue d’ailleurs pour s’installer dans une nouvelle famille, dans laquelle
elle sera adoptée moyennant certaines conditions ou formalités, parmi lesquelles le Dese la mboa (un festin rituel).
Le Muyabedi – de yadi (jadi en pongo), la naissance est une personne née sur place ou reçue jeune en cadeau et n’ayant aucun lien de sang avec le fondateur de famille, bien que élevée parmi les Soyambe avec un statut de semi-liberté.
Le Mukaki ma mukom, qui est une personne achetée adulte et rattachée à la famille
Le Mukom proprement dit est une personne qui, captive de guerre, est gardée dans la famille.
Tels sont les membres de la MBOA ou MBIA, où chacun doit rester à sa place suivant l’expression : « Moto te o epol’ao. »orresso
BALALO (RELATIONS AVEC LES…), BEAUX-PARENTS, ENFANTS SANS PÈRE

Si nous admettons qu’un enfant né d’un couple marié appartient à la famille de son père parce qu’il y a eu dot, nous devons alors reconnaître qu’un enfant dont le père biologique est inconnu appartienne à
la famille de sa mère grâce aux liens de sang qui existent par rapport à son grand-père maternel. COMMUNICATION CHEZ LES PONGO

Une fois donc les rencontres célébrées et nos identités déclinées, il ne nous reste plus qu’à examiner l’évolution de la communication chez les PONGO’A
MBEDI. De l’autre exclamation des BONA MBEDI : « Ekwa muato ? (du ventre de la femme ?) O tam te ? – Njom ! O si tam te ? – Njom ! Njom ! Njom na njom te !!! », nous retenons le terme MUATO, femme, en pongo, pour confirmer l’usage étendu du pongo, selon les dires des anciens,
chez les DUALA et, fort probablement, par l’ensemble des communautés BONA MBEDI avant l’arrivée de l’écriture car, jusque-là, notre civilisation demeurait orale. Véritable instrument de transmission, le tam-tam, elimbi,
servait pour les communications à distance au moyen d’un langage que seuls les initiés pouvaient capter.
LE CANTON : EKOMBO’ A PONGO’A MBEDI

La tribu PONGO’A MBEDI une fois circonscrite, nous revenons sur les villages qui composent les différentes communautés :

1° BOMONO BA JEDU (TUMBA LA …)
Cette communauté est constituée d’un groupe de familles comprenant les :
– BONA EPONGE
– BONA EWANGE
– BONA KOLO
– BONA KOULE
– BONA MABONGE
– BONA MBODI
– BWASSALO
Les villages annexes situées dans la périphérie sont :
– BENJANGA
– BOMONO-GARE
– NKAPA
– NKENDE
– MUNDI MA SOLE
Les villages annexes situées dans la périphérie sont :
– EWOULO
– NJOBWELE
– NGODI

-BWANJUMBA (BONA…), dernier fils de EBO MBALE A PONGO, comprenant les familles :
BONA EKOULE
BONA EKE EBENGUE
BONA MPAH
BONA MASUKE
BONA NGELE
BONA NDENDE
Quelques villages importants sont dispersés dans la périphérie :
– BONA BWENG
– NGODI A BWANJUMBA
– BONA MASUKE B’EYIDI
– MUNDI MA PONDJI
MANEA M’EKOMBO (CHEFFERIES)

Toute société étant régie par des règles, chaque groupe de familles désigne à sa tête un responsable chargé de veiller au respect des lois, d’où l’existence des chefferies instituées comme des monarchies dynastiques se transmettant de père en fils :
JANEA LA MBOA (le chef de la famille). Le chef de famille est le notable qui est chargé de représenter la famille. Cette fonction lui permet de siéger aux instances de la communauté avec d’autres chefs.
JANEA LA TUMBA (le chef de la communauté). A la tête du groupement,
ce notable assure la coordination entre les familles de sa circonscription. Autrefois collecteur d’impôts, il participe au conseil du canton.
JANEA LA BOSO (le chef supérieur). Administrateur du canton, le chef supérieur a des fonctions assimilées à celle d’un fonctionnaire,
ce qui lui permet de toucher une pension de l’administration. Autrefois, il tenait également lieu de Président du Tribunal coutumier, Officier d’état-civil, etc.
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