Thread by @valmasdel

Enfin, le changement climatique anthropique a augmenté les précipitations, les vents et les événements de niveau de la mer extrêmes associés à certains cyclones tropicaux, ce qui a accru l'intensité de multiples événements extrêmes et les impacts en cascade associés.

Il y a des éléments émergents indiquant une augmentation de la proportion de cyclones tropicaux de catégorie 4 ou 5 dans le monde au cours des dernières décennies.

Passons maintenant aux projections pour la montée future du niveau des mers, et pour les évènements de niveau marin extrêmes.

Le niveau de la mer continuera à augmenter à un rythme croissant.

Dans le scénario RCP2.6, la projection de montée du niveau moyen des mers est de 0,43 m en 2100 (plage probable, 0,29-0,59 m) par rapport au niveau de 1986-2005

Pour le scénario RCP8.5, la projection de montée du niveau moyen des mers correspondante est de 0,84 m (plage probable 0,61-1,10 m en 2100)

Ces projections sont plus élevées de 0,1 m pour RCP8.5 par rapport à la précédente évaluation (AR5), et la plage probable dépasse maintenant 1m en 2100, à cause d'une révision à la hausse de la projection de perte de glace de la calotte antarctique.

La plage d'élévation du niveau de la mer qui doit être prise en compte pour la planification et la mise en œuvre des réponses côtières dépend de la tolérance au risque des parties prenantes.

(plage probable = la probabilité évaluée d'un résultat se situe dans la plage de probabilité de 17 à 83%)

Les parties prenantes ayant une tolérance au risque plus élevée (par exemple, celles qui planifient des investissements qui peuvent être très facilement adaptés à des conditions imprévues) préfèrent souvent utiliser la gamme probable de projections,

tandis que les parties prenantes avec une tolérance au risque plus faible (par exemple, celles qui décident d'une infrastructure critique)

tiennent également compte du niveau moyen mondial et local de la mer au-dessus de la plage probable (globalement 1,1 m sous RCP8,5 d'ici 2100)

et à partir de méthodes caractérisées par un niveau de confiance plus faible, comme celles obtenues par des l'élicitation des avis d'experts.

Bien sûr, les projections de niveau des mers montrent des différentes régionales par rapport au niveau moyen mondial.

Des processus non induits par les changements climatiques récents, tels que l'affaissement local causé par des processus naturels et/ou par les activités humaines, sont importants pour les changements relatifs du niveau de la mer sur la côte.

Même si l’importance relative de l’élévation du niveau de la mer due au climat devrait augmenter avec le temps, les processus locaux doivent être pris en compte pour les projections et les impacts du niveau de la mer.

La montée du niveau de la mer se poursuivra au-delà de 2100, dans les projections associées à tous les scénarios. L'incertitude à la fin du siècle est principalement liée à la réponse des calottes polaires, en particulier celle de l'Antarctique

La vitesse projetée de montée du niveau moyen des mers est de 15 mm/an (10-20 mm/an, gamme probable) en 2100 avec le scénario RCP8.5 et pourrait excéder plusieurs cm/an au 22ème siècle

Dans le scénario RCP2.6, ce rythme projeté est de 4 mm/an (2-6 mm/an, gamme probable) en 2100.

Les études de modélisation indiquent une montée du niveau des mers de plusieurs mètres d'ici 2300 (confiance faible, 2,3-5,4 m) pour RCP8.5 et 0,6-1,07 m pour RCP2.6, soulignant l'importance de la réduction des émissions pour limiter la hausse du niveau des mers.

La calotte du Groenland contribue actuellement davantage à l'élévation du niveau de la mer que la calotte de l'Antarctique, mais l'Antarctique pourrait devenir un contributeur plus important d'ici la fin du 21e siècle en raison d'un retrait rapide (confiance faible).

Au-delà de 2100, la divergence croissante entre les contributions relatives du Groenland et de l'Antarctique à la hausse moyenne du niveau de la mer dans le cadre d'un scénario d'émissions élevées

a des conséquences importantes sur le rythme de la montée relative du niveau de la mer dans l'hémisphère Nord.

Les processus contrôlant le moment où se produirait la perte de plate-formes glaciaires et l'ampleur d'instabilités de la calotte antarctique

pourraient accroître sa contribution à l'élévation du niveau de la mer à des valeurs sensiblement supérieures à la lage probable à l'échelle du siècle et à des échelles de temps plus longues (degré de confiance faible).

Compte tenu des conséquences de l'élévation du niveau de la mer qu'entraînerait l'effondrement de certaines parties de la calotte glaciaire antarctique, ce risque d'impact élevé mérite d'être considéré avec attention.

La montée du niveau moyen des mers va aussi entraîner une augmentation de la fréquence des évènements de niveau marin extrêmes quasiment partout.

En conséquence, les événements extrêmes du niveau de la mer qui étaient historiquement rares, une fois par siècle, se produiront beaucoup plus fréquemment.

Quand auront-ils lieu chaque année?

Pour de nombreuses mégapoles côtières et petites îles, les événements historiques centennaux se produiront au moins une fois par an d'ici 2050 dans tous les scénarios.

L'année où l'événement historique centennal devient un événement annuel aux latitudes moyennes survient plus tôt sous RCP8.5 et plus tard sous RCP2.6.

Cette récurrence croissante d'évènements de très haut niveau marin peut avoir des conséquences graves dans de nombreux endroits, en fonction du niveau d'exposition et d'adaptation.

Cette évaluation est faite en supposant que la variabilité du niveau de la mer est inchangée.

Les changements projetés de vagues résultant de changements dans les conditions météorologiques et les changements de marées dus à l'élévation du niveau de la mer peuvent localement amplifier ou réduire les risques côtiers

Les niveaux extrêmes de la mer et les risques côtiers seront exacerbés par les augmentations projetées de l'intensité moyenne, de l'ampleur des surcôtes de tempête et de l'intensité des précipitations des cyclones tropicaux,

et de la proportion de cyclones tropicaux de catégories 4 et 5. Ceux-ci augmentent davantage sous RCP8.5 que RCP2.6 entre environ 2050 et 2100.

Passons maintenant de la surface de la mer aux profondeurs océaniques.

En raison des émissions de gaz à effet de serre résultant des activités humaines, l'océan mondial s'est réchauffé et a absorbé plus de 90% de la chaleur excédentaire du système climatique, ce qui rend le changement climatique irréversible.

Le réchauffement de l'océan contribue également à l'élévation du niveau de la mer, comme on l'a vu précédemment.

Au cours de la dernière décennie, environ la moitié de l'accumulation totale de chaleur dans l'océan mondial s'est produite dans l'océan austral, qui joue un rôle disproportionné et croissant.

En raison du réchauffement, les vagues de chaleur marines ont doublé de fréquence depuis les années 1980 et augmentent en intensité

Le réchauffement de l'océan de surface rend l'océan de surface moins dense par rapport aux parties plus profondes de l'océan et empêche le mélange vertical et l'échange de chaleur, de carbone, de nutriments et d'oxygène

Une perte d'oxygène s'est produite de la surface à 1000 m de profondeur

L'océan a absorbé entre 20 et 30% du total des émissions anthropiques de CO2 depuis les années 80, provoquant l'acidification des océans.

La baisse du pH de la surface de l'océan a très probablement déjà émergé de la variabilité naturelle pour plus de 95% de la surface de l'océan.

Le principal système actuel de courants de l'océan Atlantique, la circulation méridienne de retournement, s'est affaiblie depuis la fin du XIXe siècle. Les données sont cependant insuffisantes pour quantifier l'ampleur de cet affaiblissement.

Au cours du 21e siècle, l'océan devrait subir une transition vers des conditions sans précédent avec des températures en hausse, une plus grande stratification de l'océan de surface, une acidification qui s'accentue et la poursuite de la baisse de la teneur en oxygène.

L'océan absorbera 2 à 4 fois plus de chaleur qu'entre 1970 et aujourd'hui d'ici 2100 si le réchauffement climatique est limité à 2 ° C et jusqu'à 5 à 7 fois plus à des émissions plus élevées (par rapport à 1970).

Les vagues de chaleur marines devraient encore augmenter en fréquence, durée, étendue et intensité. Leur fréquence sera 20 fois plus élevée à 2°C de réchauffement, par rapport aux niveaux pré-industriels.

Elles se produiraient 50 fois plus souvent si les émissions continuaient d'augmenter fortement.

Les plus fortes augmentations de la fréquence des vagues de chaleur marines sont projetées pour l'Arctique et les océans tropicaux

La stratification de densité des 200 premiers mètres (près de la surface) devrait augmenter, inhibant davantage les flux verticaux de nutriments, de carbone et d'oxygène.

Il est virtuellement certain que l'absorption continue de carbone par l'océan d'ici 2100 va aggraver l'acidification des océans.

Les océans polaires seront de plus en plus affectés par cette absorption de carbone, provoquant des conditions corrosives pour les organismes formant leurs coquilles à base de carbonate de calcium pour le RCP8.5. Ces conditions seraient évitées dans RCP2.6.

Dans un monde plus chaud, les événements extrêmes El Niño et La Niña devraient augmenter en fréquence au 21e siècle et intensifier les risques existants

La circulation méridienne de retournement de l'Océan Atlantique devrait s'affaiblir.

L'échelle, le rythme et l'ampleur des changements océaniques seront plus limités dans les scénarios avec de faibles émissions de gaz à effet de serre.

Hans-Otto Pörtner abordera les implications de ces changements océaniques pour la vie marine dans la prochaine présentation.

Merci de votre attention.

Pour en savoir plus sur d'autres aspects de ce rapport, vous pouvez regarder la présentation complète: unfccc-cop25.streamworld.de/webcast/joint-…

ou accéder au rapport: résumé pour les décideurs, chapitres, foire aux questions, glossaire ... ipcc.ch/srocc/ (pour le moment en anglais)

en attendant la traduction officielle, une traduction citoyenne du résumé pour décideurs est disponible ici :
citoyenspourleclimat.org/2019/03/24/inf…

FIN!