Aujourd'hui, un sujet croustillant... ! Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la vie sexuelle des médiévaux n'était pas forcément monotone. Mais où allaient-ils puiser leurs idées...? Un thread ! ⬇️ #histoire #medievaltwitter 
La sexualité n'est pas condamnée par tous les théologiens médiévaux. Jean Gerson, par exemple, insiste sur l'importance de la recherche du plaisir entre époux : c'est une façon de renforcer le mariage, et donc la société chrétienne toute entière !
Sur le plan médical, les médecins théorisent dès le XIIe s. l'importance du plaisir sexuel féminin : sans orgasme pour la femme, pas de procréation, donc pas d'enfant ! Et du coup ils donnent des conseils... Un article de nous à retrouver sur ce point :
actuelmoyenage.wordpress.com/2018/09/14/tas…
actuelmoyenage.wordpress.com/2018/09/14/tas…
Il n'est même pas obligatoire d'être passé devant l'autel pour en profiter. Avant le concile de Trente, en 1563, il suffit en effet à un couple de se promettre de convoler un jour en juste noces pour être considéré comme uni. La cérémonie religieuse ne sert qu'à ratifier le lien
Reste à savoir comment le rapport était consommé. A la fin du XVe siècle, un moine, Chérubin de Sienne, rédige un guide de la vie matrimoniale. Il encadre strictement la pratique sexuelle, en multipliant les interdits
Interdit de batifoler le dimanche, les jours de fête religieuse, pendant l'allaitement, pendant les règles (un vieux tabou, ça, on vous en reparlera bientôt), dans un cimetière ou dans une église...
Selon le moine, durant l'acte sexuel, la femme « doit avoir le visage vers le ciel et le mari vers la terre ». La position dite ensuite du missionnaire est conseillée car « c'est ainsi que la femme peut tomber plus facilement enceinte »
Mais, tout de suite, Chérubin note avec horreur la diversité des pratiques : « parfois la femme est placée au dessus, parfois on fait l'acte de côté, debout, ou assis... ». Il mentionne également « des attouchements avec la main et la bouche sur les parties malhonnêtes »
Ces textes prouvent clairement que les couples médiévaux ne sont pas condamnés à une triste monotonie : la diversité des pratiques est très vaste, et probablement mal rendue par ces textes normatifs
D'ailleurs, les clercs qui écrivent sur ce sujet ont clairement conscience d'un danger : à force de détailler ce qu'il ne faut pas faire, prédicateurs et confesseurs courent le risque de suggérer à des époux innocents des pratiques auxquelles ils n'auraient jamais pensé !
C'est ce que rapporte au XVe siècle l'humaniste Pogge : « Un prédicateur raconta durant un prêche comment certains luxurieux, afin de retirer un plus grand plaisir du coït, plaçaient un coussin sous le derrière de leur femme. Certains fidèles se hâtèrent alors d'essayer... »
Que pouvait penser une paroissienne du XIe siècle lorsque son confesseur, éclairé par les conseils de l'évêque Burchard de Worms, lui demandait ça : « as-tu créé une espèce d'outil en forme de membre masculin pour forniquer avec d'autres femmes ? »
(si vous voulez en savoir plus sur l'usage de sex-toys au Moyen Âge, on vous renvoie à un autre article de nous :
Bref : avant la chronique de @MaiaMazaurette ou les tests de @Cosmopolitan_fr, les interdictions ecclésiastiques pouvaient probablement donner des idées à certains... ! Retrouvez notre article du jour, par Fabien Coletti, sur notre site :
actuelmoyenage.wordpress.com/2020/02/20/pim…
actuelmoyenage.wordpress.com/2020/02/20/pim…
