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Pour rappel, sauter sur un mur de boucliers pour le disloquer comme dans les films, ça a le même effet qu’un moustique sur un pare-brise. Le thread :
Et j’ai fait une vidéo aussi ! [2/32]
Et j’ai fait une vidéo aussi ! [2/32]
Or donc, aujourd’hui je vous explique comment on fait pour enfin faire la bagarre sans se faire arrêter par ce vilain mur d’ennemis qui ne veulent ni mourir ni se rendre, les fourbes ! #TeamGaulois #TeamGrecs #TeamRomains #TeamMacédoniens #TeamGermains #ToutLeMondeEnFait [3/32] 
En gros, on a quatre types de possibilités, qui sont les plus courants. La pression, la tactique, la stratégie et le matériel. Qui peuvent, bien entendu, être combinées manière d’être sûr de son coup. [4/32]
La pression, c’est en gros opposer une force de murs de boucliers au moins égale à celle des ptits gars d’en face. C’est typique des méthodes de combat de la Grèce classique, les phalanges d’hoplites se rentrent dedans et “poussent” [5/32]
Je dis elles poussent, mais pas forcément. C’est une pression, de manière générale. On essaie de faire des pertes, mais en fait elles sont faibles. La formation qui arrive à exercer le plus de pression renverse l’adversaire… [6/32]
Qui décide de se barrer, le plus souvent. Parce que si la formation ne tient plus, c’est LÀ que les vraies pertes surviennent. On est de l’ordre d’un tiers des armées perdues en moyenne pour les grecs, oubliez les massacres systématiques des films. [7/32]
Bon, mais parfois, les deux formations tiennent. Longtemps. TRES LONGTEMPS. On dit qu’elles “se fixent”… Du coup tout le monde s’ennuie, et les généraux aimeraient rentrer à temps pour boire un coup et se faire un barbecue. Que faire ? [8/32]
Et bien, on va mettre en place des solutions tactiques, c’est à dire à court terme, adaptées à la bataille. En l’occurrence, on va se servir des autres spécialités de son armée pour aller chercher des objectifs précis, ou perturber la cohérence de la formation adverse. [9/32]
Le plus souvent on a deux types de troupes pour faire ce genre de blague, c’est la cavalerie et les troupes légères de traits, que l’on nommera vélites par facilité. Et je vous vois venir les ptits loups… (ptits loups-vélites, les antiquisants vous l’avez ?) [10/32]
NON. On ne rentre PAS dans le tas avec la cavalerie ! C’est une vision médiévale des choses, qui nécessite un armement très protecteur, des selles adaptées et des étriers pour tenir le choc frontal et jouer au rouleau compresseur. [11/32]
Mais dans l’Antiquité, pas ou peu de selles, pas toujours de gros chevaux, pas d’armure complète, pas d’étrier de maintien ! Donc en cas de choc frontal, le cavalier appliquerait également le choc sur lui, et serait éjecté de sa monture… inutile donc. [12/32]
En revanche la cavalerie antique est une cavalerie de contact. Elle va se déplacer rapidement d’un point A à un point B, et tirer parti de son équipement et de son entraînement supérieurs, ainsi que de la combativité des chevaux de combat. [13/32]
On a donc des bourrins montés sur des bourrins
Et même s’ils ne chargent pas en frontal, se retrouver à pied pour se faire sauter sur le flanc par des gars un peu agacés et des chevaux tout aussi agacés, alors qu’en face ça pousse, bon avouez que ça manque de fun. #oof [14/32]
Et même s’ils ne chargent pas en frontal, se retrouver à pied pour se faire sauter sur le flanc par des gars un peu agacés et des chevaux tout aussi agacés, alors qu’en face ça pousse, bon avouez que ça manque de fun. #oof [14/32]
De la même façon,se retrouver soudainement avec une pluie de javelots, de flèches ou de balles de frondes, alors que les boucliers servent à tenir la pression en face et qu’on ne peut pas se protéger, non seulement ça pique, mais en plus ça donne envie de rentrer chez soi.[15/32]
Et c’est donc la meilleure utilisation des troupes annexes de type cavalerie ou infanterie légère qui peut donner la solution pour affaiblir une formation de boucliers adverses pour la mettre en déroute. Alexandre le Grand a développé un véritable génie dans l’exercice. [16/32]
Ou alors aller prendre des points plus faibles de la ligne de bataille, faire une percée, et revenir ensuite sur la formation lourde au centre (elle est souvent au centre), créer un encerclement ou une attaque sur les ailes etc. On tire le maximum de chacun de ses outils. [17/32]
Au delà de la tactique, il y a une vision à long terme, une vision stratégique. C’est se dire “ok, les mecs font toujours ça, on va tout réformer pour être systématiquement meilleurs, et dans tous les cas”. Coucou la #TeamRomains, c’est votre moment ! [18/32]
Les romains comprennent que le vieux système de phalange utilisé par les celtes, les macédoniens, les grecs ou que sais-je, c’est bien, mais pas assez pratique. Du coup les petits malins développent le concept de légion manipulaire. [19/32]
Ce sont des unités plus petites, qui peuvent manoeuvrer plus vite, de manière indépendante et se secourir les unes les autres en cas de besoin. Napoléon fera ça bien plus tard en tirant le meilleur parti de l’échelon division, c’est @Surlechamp qui l’a dit. [20/32]
Du coup, là où les gros murs de boucliers de type phalange ont besoin de terrain plat et de place pour se déployer, les romains font presque ce qu’ils veulent. Ce qui casse naturellement la cohésion de la phalange et du mur qui deviennent plus fragiles. [21/32]
Mais comme ce sont définitivement des ptits malins, ils mettent aussi en place des systèmes roulants en quinconce, ou en escalier. C’est à dire que les unités s’alternent de manière à n’avoir toujours qu’une partie au contact de la grande phalange. [22/32]
Cette dernière naturellement se disloque parce que les combattants qui ne sont pas au contact vont se décaler aussi, et la ligne va lentement mais sûrement se briser, les romains alternants les unités au contact. [23/32]
Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les romains ont développé plein de petites astuces de magicien fou(rbe) pour se faire une spécialité de manger de la phalange au petit déjeuner, on en reparlera. [24/32]
Dernière solution, on va la chercher dans le matériel. Il s’agit tout simplement de développer des petits outils qui mettent à mal les formations de boucliers classiques. Et pour ça croyez-moi, l’être humain est TRES créatif. [25/32]
Les macédoniens développent ainsi la phalange macédonienne, et des combattants avec des piques, les sarisses. Parce que la phalange grecque, elle a des lances de 2-3m, pas plus. [26/32]
Alors avec une pique de 6-7m, on chatouille le nez de l’adversaire avant qu’il ne puisse voir la couleur de votre tunique. Et quand sa propre lance, miracle, touche, il a déjà 4 piques en travers du museau. Et ça pique. Oho. [27/32]
Les romains et les germains ont également, avec leurs framées et pila, des gros javelots capables de traverser les boucliers et y rester fichés S. S comme Salement. Le talon du javelot se plante dans la terre, la pointe dans le bouclier, et ce dernier devient inutile… [28/32]
Autre solution rigolote, plus rare, ce genre d’arme à crochet. Celui-ci est spécifique à la bataille d’Alésia entre gaulois et romains. Le système est simple, vous coincez le crochet sur le haut du bouclier et vous tirez. Ce qui déjà est déjà VRAIMENT chiant. [29/32]
Mais le gaulois d’en face, il tire aussi son bouclier pour ne pas être emporté. Et à un moment, vous relâchez tout en criant “SURPRISE !” et il se prend la pointe dans le nez avec sa propre force. Il n’y a pas à dire, les romains ça sait être festif ! [30/32]
C’est tout pour aujourd’hui! Vous en savez un peu plus à présent sur les questions de subtilité des bagarres antiques, et nous on se retrouve sur youtube.com/histoireappliq… pour de nouvelles aventures historiques. N’oubliez pas de RT pour l’Histoire! [31/32]
N’hésitez pas non plus à soutenir le projet Histoire Appliquée sur tipeee : fr.tipeee.com/histoire-appli… ou Utip : utip.io/hycarius
Merci à tous de m’avoir suivi et à très vite ! [32/32]
Merci à tous de m’avoir suivi et à très vite ! [32/32]
@surlechampFr plutôt, ahem.
